Vos derniers flims vus en salle ou dans le salon de Youn (Films sans topics)

Kenavo

Oscar, d'Édouard Molinaro (1967)

J'ai dû le voir une fois, il y a longtemps, mais je ne m'en souvenais plus trop.
Bon ben c'est du vaudeville quoi, des portes qui claquent, des quiproquos, des histoires d'amour, et des valises. Plein de valises.
Perso, j'aime bien ce genre, qui peut vite me gonfler si l'histoire ou les interprètes ne me passionnent pas.
Pour le coup, Oscar est un énième De Funès Show, donc c'est forcément bien.
C'est extravagant, ça ne s'arrête jamais, c'est n'importe quoi, et c'est assez jouissif.
On sent tout de même les limites de l'adaptation théâtrale, et cette histoire fonctionne sans doute mieux sur scène qu'au cinéma.
Claude Gensac est une fois de plus délicieuse, Mario David est hilarant en crétin des Alpes, Claude Rich est beau (et en vie).
Par contre, j'ai pas pu encadrer la fille jouée par Agathe Natanson, insupportable dans ce rôle de geignarde qui pleure (littéralement dans chaque scène où elle apparaît) dans les jupes de sa mère.

7/10

Fun fact : Ma mère a vu la pièce sur scène, avec De Funés dans le rôle principal.
Classe ou pas classe ?

Vroooouuuuu tatatatatata Vrouuuuuu tatatatata

C'est pas dans Jo cette réplique plutôt ?

Parce que là, si je devais citer le flim, ce serait un truc dans le genre : "Hmmmmm Nioooooouuuuuu ! Hmmmmmm Niiiiiooooooouuuuu !".

L'homme à la Buick, de Gilles Grangier (1968)

On ne va pas se mentir, il s'agit d'un flim mineur, dans les carrières de Fernandel et de Grangier.
Mais des flims mineurs de cette trempe, j'en reprends tous les jours.
C'est fin, c'est précieux, ça prend son temps, ça dévoile des informations au compte-goutte, c'est très agréable à suivre.
L'humour est savamment dosé, discret et sobre.
C'est vraiment un flim charmant, alors même qu'il met en scène des personnages peu recommandables.
Fernandel est fantastique à contre-emploi, ça change.
Danielle Darrieux est sublime.
Et toute la ribambelle d'acteurs qui les entoure (Marielle, Mario David, Georges Descrières, Christian Barbier, Amarande, Henri Czarniak, Michel Lonsdale, Claude Pieplu) ajoute au charme désuet et l'osmose de l'ensemble.
Et la fin du flim (pour au moins un personnage) est à peu près imprévisible, même si j'avais quelques doutes, qui se sont confirmés.
Un bon tout petit flim, qui fait du bien.

7/10

Edit : Et les dialogues, signés Henri Jeanson, sont excellents. "Toi tu feras Sœur Anne, et tu verras venir."

Marie-Octobre, de Julien Duvivier (1959)

Formidable enquête à huis-clos, d'un classicisme absolu, et d'une efficacité redoutable.
Et encore un casting à tomber par terre : Danielle Darrieux, Paul Meurisse, Bernard Blier, Lino Ventura, Noël Roquevert, Robert Dalban, Paul Frankeur, Serge Reggiani, Paul Guers, Daniel Ivernel. Et Henri Jeanson aux dialogues.
Un pur bonheur, à ne surtout pas gâcher, en vous racontant quoi que ce soit.

9/10

L'amant de lady Chatterley, de Marc Allégret (1955)

Un peu moins emballé que pour les deux flims précédents de Danielle Darrieux, diffusés en début de semaine.
C'est évidemment très chaste, époque oblige (même si en 39, Arletty se déshabillait déjà dans Un jour se lève, ce qui avait fait scandale), mais l'histoire n'en reste pas moins coquine.
J'aime bien les histoires de petits bourgeois ou d'aristocrates qui s'encanaillent, pour échapper à leur vie étriquée et codifiée.
Le tout est un peu pompeux et ampoulé, surtout au niveau des dialogues. Je ne sais pas dans quelle mesure l'adaptation au roman est fidèle, donc s'il faut blâmer le roman ou les scénaristes.
Mais ça reste assez solide, surtout au niveau des décors, des costumes, de la réalisation, chaste donc, mais pleine de métaphores charnelles.
S'il n'y avait qu'un seul élément à sauver du flim, c'est évidemment Danielle Darrieux.
Elle est d'une beauté très simple mais fulgurante, elle irradie chaque plan où elle apparaît, elle est d'une grâce affolante.
Très grande découverte que cette merveilleuse actrice, que je ne connaissais vraiment qu'au travers de Huit Femmes et des Demoiselles de Rochefort. Et Madame de..., de Max Ophüls, dont je me rappelle peu, sinon que j'avais totalement adoré.

Un petit must.

6/10

Voici le temps des assassins..., de Julien Duvivier (1956)

À Paris, André Châtelin (Jean Gabin), restaurateur aux Halles, est un modèle d'homme droit, patron paternaliste et le cœur sur la main. Un matin, une jeune fille arrivée de Marseille, Catherine (Danièle Delorme), se présente à lui comme la fille de Gabrielle, première femme de Châtelin, dont il est divorcé et n'a plus de nouvelles depuis vingt ans. Gabrielle vient de mourir et Catherine n'a nulle part où aller. Châtelin lui offre l'hospitalité.

Encore une bien belle découverte.
Et encore un flim qui distille avec soin ses informations, pour ne pas dévoiler le pot au rose tout de suite, histoire qu'on se creuse les méninges, devant cette histoire bien alambiquée.
Tour à tour flim familial/social, puis flim d'intrigues, puis flim à suspense, le flim ne s'éparpille jamais entre tous les genres qu'il brasse.
Superbes décors et scènes d'extérieur, réellement tournées aux Halles, et une interprétation remarquable de Danièle Delorme, en ingénue qui cache de lourds secrets.
C'est le deuxième flim de Duvivier que je vois, après Marie-Octobre (je ne compte pas les Don Camillo, si je les ai vus, mes souvenirs sont trop lointains, remontent à quand j'étais môme), et je dois dire que je suis épaté par son style pour le moment.

8/10

Ainsi que

Les Choses de la vie, de Claude Sautet (1970)

Pierre (Michel Piccoli), architecte d'une quarantaine d'années, est victime d'un accident de la route, au volant d'une Alfa Romeo Giulietta Sprint. Éjecté du véhicule qui prend feu, blessé et dans un coma vigile, au bord de la route, il se remémore son passé récent, notamment les deux femmes qui comptent dans sa vie : son épouse Catherine (Lea Massari) dont il est séparé et avec qui il a eu un fils (Bertrand), et Hélène (Romy Schneider), avec qui sa relation amoureuse est à un tournant.

Cela faisait des années que je voulais voir ce flim de Sautet, et sous l'impulsion de ma reum (qui adore le flim, mais ne l'avait pas revu depuis l'élection de Giscard), c'est enfin chose de la vie faite.
Les Choses de la vie est un flim compliqué à critiquer après une seule vision, récente.
Déjà, il porte très bien son titre, le flim racontant de toutes petites choses, qui peuvent sembler insignifiantes, sans importance, mais qui enrobent des moments "éllipsés" (si vous me permettez cette barbarité), qui ne nous sont pas montrés, et qui eux, sont bien plus importants dans la construction des personnages et de leurs personnalités.
Il y a un sentiment de flottement qui parcourt l'œuvre, on sent que chaque personnage est en proie à des tonnes de questions, qu'on ne peut qu'imaginer (seul le personnage de Piccoli s'exprimera en voix off, après son accident).
C'est à la fois très beau, et déroutant.
La narration éclatée est parfaitement menée, entre flashbacks, flashforwards, souvenirs, rêves éveillés, cauchemars, pensées.
Les Choses de la vie est traversé de superbes scènes oniriques, métaphoriques, d'une grande tristesse. La scène du repas de mariage notamment, est superbe.
Et même si tout est plus ou moins attendu (hormis un élément à la fin du flim qui m'a surpris, qui concerne une lettre écrite par Pierre), on ressort de l'œuvre broyé par des tonnes d'émotions.
Un très beau flim, d'une grande classe, tout en restant d'une simplicité sidérante.
Et un dernier mot, évidemment, au sujet de Romy Schneider, sublime à se damner... Mais ça, vous vous en doutiez que j'allais retomber amoureux d'elle.

8/10

Pour moi un classique : les bronzés font du ski.

Excellent pour rire sans se prendre la tête.

Le chat, de Philippe Geluck Pierre Granier-Deferre (1971)

Après 25 ans de mariage, Julien (Jean Gabin) et Clémence (Simone Signoret) Bouin ne s'aiment plus et ne se supportent plus.
Lorsque Julien recueille un chat errant auquel il voue toute son affection, la jalousie de Clémence atteint un paroxysme et devient de la haine.

Les histoires d'amour, c'est bien.
Les histoires de haine, c'est super mieux.
Quel duo d'acteurs, quel contexte (l'urbanisation contre la France vieillissante), quel (presque) huis-clos étouffant.
C'est beau toute cette haine, cette violence rentrée, cette distanciation sociale, 49 ans avant le COVID-19.
Un flim fait de toutes petites choses et de non-dits, et qui n'a pas besoin de grands dialogues pour briller.
Horrible et magnifique.

9/10

N.B. : à noter une apparition d'Annie Cordy, nue, de dos (KAMOULOX), pour les vicelards.

Han j'avais adoré ce film. Quelle noirceur. Je le reverrais bien.

Œil pour œil / Lone Wolf McQuade:

Pas mal du tout (pour du Chuck Norris, donc faut relativiser aussi ). Le film est très ancré dans sa décennie 80's, de part son imagerie et ses petits travers, mais il est aussi assez savoureux dans la manière dont il essaie de reprendre les codes des westerns spaghettis à la Sergio Leone. En fait c'est simple, Lone Wolf McQuade est l'illustration assez marrante d'une sorte de réalité alternative chelou dans laquelle Leone aurait été un ricain biberonné au coca (le héros s'en enfile quelques uns en faisant bien attention de laisser traîner les canettes bien en évidence ), faisant du western simili-urbain dans un Texas poussiéreux, option torse poilu en sueur inclus, et porté par une bande originale signée par un vrai rital pur jus pour le coup (Francesco De Masi, qui a oeuvré sur pas mal de westerns). Une version alternative enfin, dans laquelle Leone aurait boudé Eastwood pour se tourner plus volontiers vers Chuck Norris le grand le fort. C'est assez rigolo du coup, divertissant comme il faut et jamais embêtant. Ah oui et le bad guy c'est David Carradine qui fait des arts martiaux (hasard total évidemment).

Ash a écrit:

Pas mal du tout (pour du Chuck Norris, donc faut relativiser aussi )

Mini fou-rire

Einstein n'aurait pas dit mieux

Pièce montée, de Denys Granier-Deferre (2010)

Dernier flim de la semaine consacrée en partie (5 flims sur 7) à Danielle Darrieux.
Bon, c'est pas terrible, c'est bourré de bons sentiments et de moments tire-larmes, ça enfile les passages obligés et les scènes attendues...
Mais rien que pour Danielle Darrieux (qui a les plus belles scènes du flim) et Jean-Pierre Marielle (très touchant, il a une intensité dans le regard, c'est fou), le flim peut être vaguement sauvé de l'oubli.

... Hélène Fillières et Louise Monot, c'est où elles veulent, quand elles veulent.

5/10

Massacre dans le train fantôme (Tobe Hooper - 1981)

Fort sympathique ce petit slasher, même si ce n'est pas forcément par l'utilisation des principaux codes du genre qu'il brillera le plus (le body count y est très timide). Non là c'est vraiment l'ambiance générale qui se dégage du film qui laisse un très bon souvenir. Porté par un scope fort bienvenu, Tobe Hooper s'attaque à l'univers des fêtes foraines (lorgnant même volontiers du côté du cirque et des freaks shows) en nous balançant dans les dents et les mirettes un monde bariolé et sucré qui fleure bon la barbe à papa un peu gâtée et la vieille poudre de feu d'artifice. Baignant pleinement dans l'imagerie de son époque, le film est un petit bonbon visuel, qui fourmille de détails tantôt malsains tantôt biens ringards mais qui ne font au final que lui apporter un charme suranné supplémentaire. Trains fantômes et vieux automates qui grincent, squelettes en plastoc et monstres difformes, le tout dans des couleurs héritées d'une sorte de Suspiria version Eco+ qui fait largement le taf? Je dis banco   . Pas souvenir d'avoir vu récemment un slasher ayant une aussi belle petite dégaine  
Ensuite dans le fond ça reste du trèèèèès classique avec sa bande de djeuns un peu concons qui enchaîne les décisions improbables avant de se heurter aux rednecks du coin. A noter dans le lot une sorte de version lowcost de Harrison Ford période Han Solo, c'est cadeau.

Des faux airs de Richard Hatch aussi, période Galactica.
Avec un petit quelque chose de Gérard Lenorman. Période Galactica.

C'est très chouette Massacre dans le train fantôme.
Je me rappelle avoir beaucoup aimé la seule fois où je l'ai vu, au cinéma, en présence de Tobe Hooper.

De mon côté :

Un taxi pour Tobrouk, de Denys de La Patellière (1961)

En octobre 1942 en Libye, un commando français capture un officier allemand. Les français décident de l'emmener avec eux dans leur périple pour Tobrouk.

Bon, forcément, après tous ces flims découverts en peu de temps, on commence à voir des schémas qui se répètent, des histoires similaires.
J'ai beaucoup pensé au Salaire de la peur, et à Cent mille dollars au soleil, découvert il y a deux semaines, et qui sortira 3 ans plus tard.
Mais ce flim n'en reste pas moins très bon, remarquablement écrit et dialogué (tiens tiens, encore par Audiard, comme de par hasard), très belle mise en scène, sobre et efficace, encore un flim de bonhomme, d'acteurs burinés, et des dialogues drôles et terribles à la fois.
J'adore les épopées un peu bordéliques, sans véritable but, sinon de survivre. Pile poil le bon flim pour prendre mon pied.
Rien d'extraordinaire à en dire, si ce n'est que c'est un flim que je reverrai avec plaisir, parce qu'il fait du bien, qu'il nous fait voyager (malgré le désert sans fin, on est vraiment dépaysé), et qu'il peut nous faire (un peu) réfléchir sur les relations entre les hommes, en temps de guerre ou pas.

8/10

La grande cuisine, de Ted Kotcheff (1978)

Les mésaventures d'une chef pâtissière (Jacqueline Bisset), tandis qu'en l'Europe des grands cuisiniers sont assassinés d'une façon saugrenue, inspirée par leur recette préférée.

Ouh là, c'est pas terrible ça dis donc.
Heureusement qu'on ne l'a pas choisi comme flim de la semaine dernière du Club ciné très select des mordus, vous m'en auriez peut-être voulu.
Comment avec un tel casting (George Segal, Jacqueline Bisset, Jean-Pierre Cassel, Philippe Noiret, Jean Rochefort, Jacques Balutin, Daniel Emilfork, Jacques Marin...), une production internationale, un sujet somme toute amusant, des décors de dingue, des scènes de cuisines assez réussies, et une aussi belle image, Kotcheff peut-il passer à côté de son flim ?
Les acteurs surjouent TOUS, l'histoire "démarre" au bout de 35 minutes après une introduction horriblement longue et ennuyeuse, le rythme est inexistant, je n'ai aucun souvenir d'une quelconque musique, et malgré sa durée assez courte, j'ai eu l'impression de subir un calvaire de quatre heures.
C'est loooooooooong. Au bout de vingt minutes, je regardais déjà ma montre. (bon, j'ai pas de montre, c'est une expression, casse pas les bijoux de famille)
Non, franchement, pas grand chose à sauver, en plus, la cuisine ne me procurant aucune source d'excitation (j’exècre les émissions culinaires, je ne comprend pas l'engouement autour de la bouffe, me nourrir est pour moi un besoin, pas réellement un plaisir), les scènes de bouffe (bizarrement peu nombreuses au vu du sujet) m'ont laissé de marbre (fermez les parenthèses).
Seuls points positifs au milieu de ce bordel, Jacqueline Bisset, sublime (Ah vous l'attendiez pas celle-là, hein ?? Que je craque sur l'actrice du flim !! Imprévisible !!), et les quelques rôles secondaires d'acteurs français, qui remontent un peu le niveau de l'ensemble : Rochefort est génial, comme d'hab, Noiret nous rappelle un peu son rôle dans La grande bouffe, Cassel est le moins bon du lot, mais son rôle est amusant, et les apparitions courtes et drôles de Jacques Marin, Jacques Balutin et Daniel Emilfork m'ont arraché un sourire.

En jetant un œil à la filmo de Kotcheff, je me demande s'il n'est pas l'homme d'un seul flim.
Je vous laisse deviner lequel. #SuspenseàLaYoun

3/10

N.B. : Pour vous éviter de vous ennuyer devant ce flim, je vous dévoile ci-dessous l'identité du tueur :

A vos risques et périls:

Mais vous allez arrêter avec mon chat oui ?!

Nooon, continuez. Je suis mort de rire à chaque fois.
C'est le rickroll du forum version 2020.

Citation :

En jetant un œil à la filmo de Kotcheff, je me demande s'il n'est pas l'homme d'un seul flim.

Oh bah deux quand même

Ash a écrit:

Citation :

En jetant un œil à la filmo de Kotcheff, je me demande s'il n'est pas l'homme d'un seul flim.

Oh bah deux quand même

Certes, donc Touche pas à mon gazon (1977), et c'est quoi l'autre ?

Bad Taste a écrit:

Ash a écrit:

Citation :

En jetant un œil à la filmo de Kotcheff, je me demande s'il n'est pas l'homme d'un seul flim.

Oh bah deux quand même

Certes, donc Touche pas à mon gazon (1977), et c'est quoi l'autre ?

Réveil dans la terreur (1971) bien sûr ! Jamais eu aussi soif en matant un flim

Faddman a écrit:

Bad Taste a écrit:

Ash a écrit:

Citation :

En jetant un œil à la filmo de Kotcheff, je me demande s'il n'est pas l'homme d'un seul flim.

Oh bah deux quand même

Certes, donc Touche pas à mon gazon (1977), et c'est quoi l'autre ?

Réveil dans la terreur (1971) bien sûr ! Jamais eu aussi soif en matant un flim

Je n'ai évidemment vu ni l'un, ni l'autre.

Toi Faddman, j'ai l'impression que tu n'as jamais vu Un singe en hiver.
Parce que dans le genre flim qui donne soif, on a difficilement fait mieux (ou alors le flim que tu cites est encore un cran au-dessus ).

Classe tous risques, de Claude Sautet (1960)

Abel Davos (Lino Ventura), condamné à mort par contumace en France, poursuit depuis douze ans ses coupables activités en Italie. La police locale le recherche activement. Après un dernier hold-up réussi, le truand, Thérèse, sa femme, leurs deux enfants et son ami Raymond tentent de gagner la France par la mer.

Petit flim criminel sans prétention, un peu maladroit par moments, mais toujours sur la corde raide.
Ventura incarne ENCORE un gros dur au grand cœur (il est formidable dans les scènes avec les enfants), à qui il ne faut pas chercher des embrouilles.
L'histoire est rondement menée (je trouve qu'on n'utilise pas assez l'expression "rondement mené(e)"), on ne s'ennuie pas, tout est au millimètre, mais ça reste de facture très, trop classique.
J'ai bien aimé le début du flim, on a l'impression que les scènes d'extérieur ont été tournées sans l'avis ni l'autorisation de qui que ce soit, et que la foule est une vraie foule, de ce côté-là, c'est très réaliste.
Ventura fait les gros yeux, Belmondo se castagne, il y a de jolies pépées, classique.
Pour un troisième flim (dont son deuxième, Le fauve est lâché, où il n'est pas crédité comme réalisateur), on sent que Sautet cherche encore son style, sa patte, qu'il trouvera deux flims plus tard, avec Les choses de la vie.

7/10

Garde à vue, de Claude Miller (1981)

À 21 heures, le soir de la Saint-Sylvestre, dans le commissariat d'une petite ville de province, un notaire bien tranquille, maître Martinaud (Michel Serrault), fait l'objet d'un interrogatoire mené par l'inspecteur Gallien (Lino Ventura) et son adjoint Belmont (Guy Marchand). L'homme de loi, convoqué à cette heure tardive, doit apporter des éclaircissements sur le viol et l'assassinat de deux fillettes à huit jours d'intervalle. Une affaire dont il a été le principal témoin, quelques semaines auparavant, en découvrant la seconde victime. Mais ses déclarations comportent de telles contradictions et son emploi du temps de telles zones d'ombre que Gallien en vient à le suspecter d'être l'auteur de ces meurtres. Conscient des soupçons qui pèsent sur lui, maître Martinaud élude avec habileté les questions au point que Gallien, comme la loi le lui permet, décide de le placer en garde à vue...

Wow.
Évidemment, je connaissais le flim de réputation, je savais que le face à face entre Serrault et Ventura promettait d'être explosif, et pour une raison obscure, ce flim figurait dans la liste des milliards de flims que j'avais envie de voir, mais pour lesquels je n'ai jamais sauté le pas.
Maintenant, je l'ai vu, et maintenant, je peux le dire : grosse claque.
Réussir un huis clos à ce point, sans jamais ressentir l'enfermement, l'oppression que doit être une garde à vue, en proposant une mise en scène fluide, dynamique, jamais répétitive, c'est un sacré tour de force.
Miller évite tous les pièges du flim d'enquête, en proposant un flim d'une très belle écriture (encore Audiard aux dialogues, remarquables), presque aucun champs/contre-champs trop souvent ennuyeux dans ce genre de flim, et des comédiens en état de grâce.
Le quatuor d'acteurs (complété par Romy Schneider, énigmatique au possible), est parfait.
C'est évidemment un flim d'acteurs, Serrault mérite mille fois son César pour ce flim.
Mais derrière ces performances, le talent de Miller est indéniable.
Il emballe le tout de telle manière, qu'on se rappelle du flim à la fois pour ses comédiens et sa mise en scène sobre et efficace.
J'adore le fait qu'on soit baladé en temps que spectateur, et qu'on continue à se poser beaucoup de questions une fois le générique de fin lancé.
Je ne m'attendais pas du tout à une fin aussi ouverte, et à ce que ce soit à nous de combler les trous, sans bien entendu, avoir de réponses clés en main.
C'est génial, vraiment.

9/10, et je suis à deux doigts de taper le 10/10

Questions pour ceux qui l'ont vu, attention, je spoile pour de vrai ci-dessous :

Non mais sérieux, je spoile de ouf !:

10/10 faciiiiiiilllle on ne chipote pas allez allez