Me voilà, j'arrive.
Melancholia, ça va pas plaire à tout le monde, et c'est bien l'effet Lars Von Trier, d'après le peu que j'ai vu de lui.
Personnellement, à part les sublimes et osées premières minutes de
AntiChrist, j'avais trouvé la suite d'une lourdeur et d'un ridicule absolument irritants, où Von Trier cherchait à nous rendre mal à l'aise en jouant sur les codes de l'horreur. Je rigole encore de la scène du renard.
Avec
Melancholia, le malaise vient des personnages en eux-même plutôt que de la situation apocalyptique... Et contrairement à ce que peuvent faire croire les (sublimes) images ci-dessus, qui font office de préambule pour la descente aux enfers qui suit, Von Trier préfère nettement l'intimiste à l'impressionnant.
Abandonnant l'esthétique au profit d'une caméra à l'épaule, on suit donc pendant deux heures les derniers instants de Justine et Claire, sœurs dont les doutes et peurs sont moins dissimulés qu'elles ne le pensent.
C'est à partir de là que le film peut faire décrocher. Maintenant, on est dans le dramatique où il ne se passe presque rien de bien intéressant... mais c'est justement pour cela que le film passionne, les personnages de Von Trier - des deux sœurs au beauf prétentieux ou au patron sadique - étant nos seuls points de repère nous menant à cette Fin du Monde, et leur instabilité ne peut que nous intriguer.
Il est assez dur de parler du film sans ne pas en révéler trop... tout ce que je peux ajouter, c'est que je suis resté rivé à l'écran du début à la fin (juste
), et sur les performances de Kirsten Dunst (Ouah
) et Charlotte Gainsbourg. On en ressort ni triste, ni joyeux, mais complètement déboussolé et étrangement inquiet.
Il suffit de se laisser prendre dans le jeu et d'oublier qu'il s'agit d'un film, pour que l'ensemble devienne passionnant et puissant, là où d'autres n'ont vu ou ne verront qu'un objet prétentieux et désespérément embêtant.
Bref, "plus qu'un film... expérience", toussa.
J'aimerais bien avoir l'avis de nico et son 6,5/10, du coup.