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| | Akira Kurosawa | |
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Youn Of hosuey en plus
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| Sujet: Akira Kurosawa Jeu 9 Déc 2010 - 22:28 | |
| AKIRA KUROSAWA (1910 - 1998) 2010, ou les 100 ans de Kurosawa. Né le 23 mars 1910 à Tokyo (Japon), Akira Kurosawa débute sa carrière artistique comme peintre (après de solides études académiques en arts). Sa famille, issue d’une longue tradition de militaires et de samouraïs, n’approuve pas son penchant pour les arts mais Kurosawa persiste. À 26 ans, Kurosawa s’oriente vers le cinéma et deviens l’assistant du réalisateur Kajiro Yamamoto aux studios PCL pendant 7 ans, période durant laquelle Kurosawa aurait réalisé plusieurs séquences dans différents films produit par la PCL. En 1943, Kurosawa réalise officiellement son premier film, « Sanshiro Sugata » [ La légende du grand judo] . Le succès est au rendez-vous à travers tout le Japon (il réalisera d'ailleurs une suite, « Sanshiro Sugata II » quelques temps plus tard.). Il a maintenant 33 ans et dès lors, jusqu’au milieu des années 60, il n’arrêtera plus de tourner (ses activités sont réduites après cette période prolifique). [...] En 1975, Kurosawa reprend goût à la vie et le chemin des studios de cinéma. Pour une co-production Russo-Japonaise, « Dersu Uzala » et le retour du triomphe (« Dersu Uzala » reçoit l’Oscar du meilleur film étranger ainsi que de nombreux autres prix partout sur la planète). [...] Le 6 septembre 1998, Akira Kurosawa s’éteint paisiblement à l’age de 88 ans en travaillant sur ce qui devait être son prochain film (« The sea is watching ») qui sera finalement repris et tourné par un de ses amis, Kei Kumai.Filmographie 1943 : La légende du grand judo1944 : Le Plus beau1945 : La Nouvelle Légende du grand judo1945 : Les Hommes qui marchèrent sur la queue du tigre1946 : Ceux qui bâtissent l'avenir 1946 : Je ne regrette pas ma jeunesse 1947 : Un merveilleux dimanche 1947 : La Montagne d'argent 1948 : L'Ange ivre 1949 : Le Duel silencieux 1949 : Chien enragé 1950 : Scandale 1950 : Rashōmon 1951 : L'Idiot 1952 : Vivre 1954 : Les Sept Samouraïs1955 : Vivre dans la peur1957 : Le Château de l'araignée 1957 : Les Bas-Fonds 1958 : La Forteresse cachée 1960 : Les Pasolini dorment en paix 1961 : Yojimbo parfois appelé Le Garde du corps 1962 : Sanjuro 1963 : Entre le ciel et l'enfer 1965 : Barberousse 1970 : Dodes'kaden 1975 : Dersou Ouzala aussi appelé L'Aigle de la Taïga 1980 : Kagemusha l'ombre du guerrier 1985 : Ran 1989 : Rêves 1991 : Rhapsodie en août 1993 : Madadayo http://www.stephanenormandin.com/heros/kurosawa.htm
Dernière édition par Youn le Jeu 23 Déc 2010 - 0:37, édité 8 fois | |
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Nombre de messages : 25590 Age : 36 Connarditude : 234 Date d'inscription : 15/06/2005
| Sujet: Re: Akira Kurosawa Jeu 9 Déc 2010 - 23:01 | |
| La légende du grand judo [Sanshiro Sugata] (1943) La premier film de Kurosawa se focalise sur Sanshiro Sugata, un jeune homme apprenant le jujitsu et qui découvre au hasard d'un combat, l'art du judo. Il suivra le maître de cet art martial inconnu mais son impulsivité et sa violence lui feront défaut. Etrange que ce premier film de Kurosawa. D'ordinaire, c'est dans les derniers travaux d'un cinéaste que l'ont retrouve une sorte de synthèse de tout ce qu'il a fait avant et leurs premiers films sont en quelque sort des ébauches. Ici, on retrouve tout ce que fera Akira Kurosawa plus tard. Premièrement, La légende du grand judo est clairement une fresque mythologique. Bien contre Mal (Judo et Jujitsu), destinée ("Vous deviez vous affronter[...] c'était écrit"), purification, renaissance, romance contre-nature (Sanshiro Sugata tombe amoureux de la fille de son rival, le maître du jujitsu... elle peut être ainsi considérée comme une princesse), combat final déchaînant les éléments etc. Le réalisateur japonais nous propose donc une sorte d'introduction à tout un lot de films qu'il réalisera par la suite : La forteresse cachée et Le château de l'Araignée, notamment. Ensuite, on retrouve son amour (déjà !) pour la composition des images. Certaines scènes, malgré la médiocrité de la copie dont j'ai hérité, sont magnifiques (le combat final notamment). De plus, le film comprend plusieurs allégories visuelles, parfois un peu trop appuyées, mais toujours justes (le lotus, la chaussure). Seul son engagement social n'est pas esquissé, et ce n'est pas le film suivant, Le plus beau, qui viendra me contredire. A noter que ce premier film fut raccourcis de 20 minutes environ, la faute aux militaristes qui n'appréciaient pas qu'un Japonais puisse sortir exténué d'un combat. Les scènes coupées sont semble-t-il perdues à jamais. Sources : http://mathieu.perrin.free.fr/sugatasanshiro.html | |
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Nombre de messages : 25590 Age : 36 Connarditude : 234 Date d'inscription : 15/06/2005
| Sujet: Re: Akira Kurosawa Sam 11 Déc 2010 - 0:13 | |
| Le plus beau [Ichiban utsukushiku] (1943) Durant la seconde guerre mondiale, une usine de lentilles est consacrée à l'effort de guerre. Composée uniquement de femmes, elle subit les aléas de l'époque et les baisses de moral. Le film est ma première vraie déception de la part de Kurosawa. Le plus beau est un film de propagande mené tambour battant à base d'ouvrière malade refusant d'abandonner son entreprise à cause d'une simple fièvre, de quota de production à atteindre à tout prix, d'amour sororal, de parties de volley, d'amitié pour le chef de production, de triomphe pour les soldats partis au front, etc. Pourtant, malgré cet étalage propagandiste intervient la volonté de composer de belles images. Le noir et blanc est magnifique (dommage encore une fois que la copie que je possède soit si mauvaise) et le métrage est touchant dans son portrait de femmes combattives. C'est assez drôle par moment et décevant de manichéisme de la part de Kurosawa (c'est une commande) mais on peut y trouver de l'intérêt. A noter que les sous-titres sont complètement incompréhensibles : " The pets run and tell the joys." !?! | |
| | | Ash Un grand must
Nombre de messages : 15367 Age : 35 Connarditude : -14 Date d'inscription : 10/10/2006
| Sujet: Re: Akira Kurosawa Sam 11 Déc 2010 - 15:45 | |
| ça a l'air bien La légende du grand judo - Citation :
- A noter que ce premier film fut raccourcis de 20 minutes environ, la faute aux militaristes qui n'appréciaient pas qu'un Japonais puisse sortir exténué d'un combat.
Le fait d'être en pleine période de Guerre ne devait pas arranger les choses, c'est sûr, mais ça reste dingue que de telles raisons puissent amener la perte définitive d'une partie d'un film Faut imaginer le nombres de séquences (voir de films!), qu'on a jamais vu pour de telles absurdités... | |
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| Sujet: Re: Akira Kurosawa Sam 11 Déc 2010 - 23:54 | |
| La nouvelle légende du grand judo [Zoku Sugata Sanshiro] (1945) Sugata Sanhiro is back ! Dans ce second et dernier volet, le judoka légendaire doit battre un boxeur américain afin de restaurer la fierté du peuple japonais, ainsi que son ancien adversaire et son frère devenu fou, adeptes du karate. Film mineur dans la carrière de Kurosawa, La nouvelle légende du grand judo est une pure commande des producteurs après le carton du premier volet au Japon. On retrouve la plupart des personnages du précédent film pour au final obtenir une sorte de copie carbone. Sanshiro perd confiance en lui, doit se battre contre un Américain et réitérer le coup du "Le judo bat les autres disciplines". Seulement à la place du jujitsu, on a droit à la boxe et au karaté. Surtout qu'on nous refait le coup du combat final éloigné sur une colline, mais cette fois-ci avec de la neige. Elle est bien cette scène, mais elle n'a pas la puissance visuelle de la séquence finale du précédent volet. On ne s'étalera pas sur une morale contenant des jolis relents nationalistes (si le boxeur perd, c'est parce qu'il ne connait pas l'art japonais du judo... - le film a été tourné au début de l'occupation américaine, ceci explique cela). Et Kurosawa se laisse un peu aller. Peut-être que cette deuxième expérience sans liberté a été la goutte d'eau pour lui.. toujours est-il qu'on ne retrouve pas vraiment sa patte, alors qu'il esquissait de très belles scènes dans le premier film des aventures de Sanshiro. Mais je pinaille, je pinaille... un Kurosawa mineur ça vaudra toujours mieux qu'un Zhang Yimou en pleine forme. Surtout qu'on a droit à de meilleurs personnages ! C'est la principale qualité ici. Sanshiro perd confiance en lui à cause de sa peur de la défaite (qui serait une énorme douleur pour lui) et ses deux adversaires japonais (les deux frères donc) sont complètement flippants Atteints de folie, ils ont un regard halluciné qui nous fiche la chair de poule et leur hurlement final glace le sang. Un Akira Kurosawa mineur donc. Pas inintéressant, mais force est de constater qu'il n'est pas fait pour les commandes. Et faut avouer que c'est un peu ronflant par moment... A noter que je me suis tapé des sous-titres limites encore une fois. Certainement faits par un bilingue chinois (le fichier proposait également les sous-titres en mandarin et cantonais), il n'a jamais fait le distinguo karaté/judo (heureusement que j'ai prêté l'oreille pour entendre [judoka] et [karateka]. Et cette manie d'américaniser les noms, jvous jure... Sanshiro Sugata est tout bonnement devenu... Sam Shee. | |
| | | Youn Of hosuey en plus
Nombre de messages : 25590 Age : 36 Connarditude : 234 Date d'inscription : 15/06/2005
| Sujet: Re: Akira Kurosawa Lun 20 Déc 2010 - 14:37 | |
| Vivre dans la peur [Ikimono no kiroku] (1955) Dans un tribunal japonais, un groupe de plaignants tente de mettre sous tutelle leur père, riche industriel terrorisé par la bombe atomique, dix ans après la catastrophe d'Iroshima et de Nagasaki. Celui-ci veut liquider tous ses biens et emmener sa famille avec lui au Brésil. Un dentiste tente d'arbitrer le débat. Je continue mon intégrale Kurosawa avec Vivre dans la peur, chronique d'un pays terrorisé et hanté par le souvenir de la bombe atomique. Un thème encore d'actualité, près de 10 ans après l'attaque du World Trade Center. Cette thématique semble avoir, tout comme nombre de Japonais, habité le réalisateur, puisqu'on retrouvera le souvenir de la bombe dans les souvenirs de Kane, personnage principal de Rhapsodie en Août près de 40 ans après. Interprété par un Toshirô Mifune excellent (et méconnaissable en vieillard paranoïaque), le personnage principal tente tout au long du film de convaincre les siens du bien fondé de sa paranoïa. Allant de l'inquiétude à la terreur en passant la colère, l'acteur fait plus qu'habiter son personnage et explose dans une scène magnifique où il supplie avec douleur ses enfants de l'accompagner. Comme à son habitude, Akira Kurosawa appose un rythme que d'aucun pourra trouver lent, mais nécessaire. Dommage que le scénario ne soit pas plus développé. En effet, Kurosawa semble souvent hésiter entre plusieurs genres (le film de procès, la plongée dans la folie, le drame social) et ne concentre jamais vraiment sur les nombreuses pistes narratives qu'il propose. Mais le film a le mérite de poser les bonnes questions et Kurosawa prend un retrait pertinent par rapport à son histoire, se contentant d'agir en spectateur. C'est un sacré bon film (certaines scènes valent leur pesant d'or et les 10 dernières minutes sont déchirantes) mais on pouvait attendre un peu mieux de la part de Kurosawa. A noter la présence d'un personnage brésilien, interprété par un monsieur du nom de Eijirô Tôno. Je vous laisse imaginer le désastre du maquillage | |
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Nombre de messages : 14933 Age : 37 Localisation : R'lyeh Emploi : Worshippeur de Grands Anciens Loisirs : Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn Connarditude : -38 Date d'inscription : 17/07/2006
| Sujet: Re: Akira Kurosawa Lun 20 Déc 2010 - 15:10 | |
| Ça a l'air chouette ! Et, effectivement, Mifune est carrément méconnaissable . | |
| | | Youn Of hosuey en plus
Nombre de messages : 25590 Age : 36 Connarditude : 234 Date d'inscription : 15/06/2005
| Sujet: Re: Akira Kurosawa Jeu 23 Déc 2010 - 0:27 | |
| Les hommes qui marchèrent sur la queue du tigre [Tora no o wo fumu otokotachi] (1945) Un seigneur japonais rentre victorieux d'une série de bataille. Il apprend sur le chemin que son frère, jaloux, a retourné la population contre lui et qu'il est désormais un fugitif. Avec cinq de ses fidèles compagnons, il traverse le pays, déguisé en moine. Arrêté par un chef des armées, il va devoir prouver qu'il est prêtre. Aaaah que ça fait du bien de revoir un Kurosawa totalement ultime. Réalisé juste avant La nouvelle légende du grand judo, ce troisième film du réalisateur japonais fut interdit pendant plusieurs années par le gouvernement américain (la seconde guerre mondiale s'est achevée en plein pendant le tournage, provoquant l'arrivée de soldats U.S. curieux et malpolis sur le tournage) puis autorisés en 1952, date de la signature du traité de San Francisco. Et quel film ! Drôle, dramatique et avec parfois une tension de guedin, Les hommes qui marchèrent sur la queue du tigre (dernière fois que je l'écris en entier) est un modèle de mise en scène. Avec des travellings de dingue, notamment ce plan qui commence sur les moines, continue sur les soldats en déroute pour s'arrêter sur le visage de l'ultra charismatique Susumu "Sugata Sanshiro" Fujita et un montage servant la réalisation d'une bien belle façon (60 ans avant, il invente les trailers ultra cut ), Akira Kurosawa nous propose une de ces sacrément bonnes oeuvres dont il a le secret. Je n'aurai qu'un regret, que le film soit aussi cours. En effet, on aurait aimé que la scène avec Togashi dure beaucoup plus longtemps afin de rentrer dans un huis-clos (en extérieur !) encore plus ludique. Au lieu de ça, le film se termine de façon un peu abrupte (au bout de 60 min ) Mais quel film !!! Et je reviens sur la présence Kenichi Enomoto dans le rôle du porteur. Ecrit spécialement pour l'acteur (obligé par contrat de jouer pour Kurosawa), c'est le rôle cabotin (mais super drôle) du film, parvenant à dynamiter certaines séquences avec brio. Pourtant, il ne devait pas apparaître initialement. Le film aurait-il été meilleur ? Je ne sais pas. Sa présence au début du film assouplissant carrément la narration et le film se terminant sur sa silhouette.... sources : dvdbeaver et trash-can-dance (images) ; wiki et sancho-asia (infos) | |
| | | Youn Of hosuey en plus
Nombre de messages : 25590 Age : 36 Connarditude : 234 Date d'inscription : 15/06/2005
| Sujet: Re: Akira Kurosawa Lun 14 Fév 2011 - 16:55 | |
| L'ange ivre [Yoidore Tenshi] (1948) Un médecin alcoolique se prend d'amitié pour une petite frappe atteint de tuberculose. Sorte de brouillon de son définitif Barberousse, L'ange ivre de Akira Kurosawa révèle en quelque sorte la véritable personnalité de son auteur, et sa vraie vision de l'Humanité, plutôt pessimiste. Surnommé de façon bobo l'Empereur en occident, Kurosawa était en fait un véritable tyran sur ses plateaux, retournant les scènes, engueulant les acteurs, etc, D'où ce sobriquet finalement peu flatteur. Et si ce même occident le perçoit comme un humaniste, le réalisateur japonais était certainement moins paisible que ce qu'on veut bien dire (un peu comme Miyazaki finalement). Cela transparait dans ce film où le médecin (fabuleux et charismatique Takashi Shimura, que l'on retrouve dans neuf films de Kurosawa) est assez violent (psychologiquement parlant) et engueule le gangster (Toshiro Mifune, dans son premier rôle chez Kurosawa) et revoit son alcoolisme en lui. La tentative du médecin de rééduquer Mifune se soldera de toute façon par un échec. On retrouve cette vision dans de nombreux films de l'auteur : Dodes Kaden (dont je parle un poste plus bas) et son bidonville peu recommandable, La forteresse cachée et son héros paranoïaque et arriviste, Les sept samourais avec son personnage alcoolique et ses paysans naïfs voire stupides, Entre le ciel et l'enfer sur l'enfer de l'élite et de la corruption etc. Pour en revenir à Drunken Angel, le film se suit de façon agréable et reste finalement assez classique dans la carrière de Kurosawa. Il vaut en fait surtout pour l'interprétation des deux acteurs principaux, véritables bombes de charisme (qui joueront les deux principaux samourais dans Les sept samourais de Kurosawa, tiens donc) et de talent ainsi que deux scènes magnifique : une scène de rêve (la première chez Kurosawa, et pas la dernière !) et une course poursuite entre Mifune et un mafieux, bouleversante de beauté et de poésie. On préfèrera Barberousse mais tut de même, c'est bien ! | |
| | | Youn Of hosuey en plus
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| Sujet: Re: Akira Kurosawa Mar 15 Fév 2011 - 0:59 | |
| Dodes Ka-den[Dodesukaden] (1970) Dans un bidonville japonais, un jeune handicapé mental se prend pour un tramway et parcourt les alentours en poussant le cri du véhicule. Autour de lui nous sont présentés nombre de personnages différents. Vous vous souvenez quand je vous avais dit que Kurosawa était quelqu'un de complexe, un humaniste capable de misanthropie ? Dodesukaden reprend encore une fois la personnalité si peu appréhensive de son auteur. Le film ne raconte pas grand chose en lui-même mais nous montre une galerie de personnages tous plus pathétiques les uns que les autres, vivant dans un bidonville plus joli que leurs âmes. Vols, handicap, faim, cruauté, médisance, alcoolisme, pédophilie etc. Cela aurait pu être une grosse erreur narrative mais c'est un parti pris du réalisateur japonais et ce dès le début du métrage où il est clairement dit que le jeune handicapé sera notre hôte et nous emmènera dans son tramway imaginaire. L'imaginaire tiens, souvent représenté comme élément salvateur pour l'âme de l'Homme. Ici, l'imagination n'est qu'un moyen de supporter la condition de vie et sa pénibilité tout en oubliant l'essentiel. Vous avez dit pessimiste ? Kurosawa n'épargne ni ses personnages, ni le spectateur qui se retrouve happé dans un tourbillon de misanthropie. On sent néanmoins une certaine tendresse pour certains personnages que Kurosawa dépeint clairement en victimes ou tout simplement il se fend la gueule avec d'autres (les alcooliques). Ce qui frappe cependant, c'est à quel point le film est une nouvelle étape de la carrière de Kurosawa. Premier film en couleur (et quelles couleurs ! c'est magnifique !!!), premier film sans Mifune après 10 films en 17 ans de collaboration et après 5 années de pause. Le film sera cependant un cruel échec public et critique, ce qui poussera l'empereur à commettre une tentative de suicide. Après il a pondu Kagemusha. Excusez du peu. | |
| | | Youn Of hosuey en plus
Nombre de messages : 25590 Age : 36 Connarditude : 234 Date d'inscription : 15/06/2005
| Sujet: Re: Akira Kurosawa Jeu 29 Avr 2021 - 10:07 | |
| Tiens j'ai vu Rashomon, que je n'avais jamais vu. Un des métrages les plus connus de son auteur, Rashomon suit une enquête policière dans le Japon médiéval. Un corps a été découvert et les témoins/accusés sont sommés de livrer leur version des faits. Versions qui diffèrent toutes. Le film dévoile son intérêt dans les toutes dernières minutes. Plutôt que de livrer la réponse, il reste confus et laisse des questions sans réponse afin que le spectateur, selon sa foi en l'humanité, ne sélectionne le récit le plus crédible à ses yeux. Est-ce un crime d'honneur, un crime passionnel, un crime de cupidité ? Selon les intervenants, certains éléments changent et dévoilent la psyché du narrateur.
Un tour de force. Pas mon Kurosawa préféré (ça fait longtemps que je n'en avais maté mais je préfère ses drames contemporains) cependant. | |
| | | John Fitgerald Willis Ignominie malaisante à un degré difficilement concevable
Nombre de messages : 6359 Age : 41 Localisation : Tout à fait Emploi : Gné ? Loisirs : La chasse aux bébés phoques Connarditude : -69 Date d'inscription : 09/04/2008
| Sujet: Re: Akira Kurosawa Mer 5 Mai 2021 - 1:58 | |
| Dans mon top 7 ever !
Avec Kubrick, Hitchcock, Tati, Leone, Tarkovski et Spielberg !!! | |
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| Sujet: Re: Akira Kurosawa | |
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| | | | Akira Kurosawa | |
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