Barberousse (Akira Kurosawa)

BARBEROUSSE (Akahige)
Réalisateur: Akira Kurosawa
Acteurs : Toshirô Mifune, Yuzo Kayama, Tsutomu Yamazaki, Reiko Dan, Terumi Niki, Yoshio Tsuchiya
Durée : 185 minutes
Date de sortie DVD : 06 sep 2006

Edo, 1820. Fraîchement diplômé d'une prestigieuse école de Nagasaki, le jeune interne Noboru Yasumoto est envoyé en visite au dispensaire tenu par le docteur Kyojo Niide, surnommé Barberousse. Alors qu'il s'apprête à repartir afin de débuter une carrière auprès du Shogun, il est piégé par Barberousse qui tient à tout prix tout prix à faire de lui son assistant. D'abord réticent, Yasumoto va peu à peu se laisser convaincre au contact des patients mais aussi de Barberousse lui-même, dont l'air bourru dissimule une grande bonté…



Dernier film de Toshirô Mifune avec Akira Kurosawa, à cause d'une divergence artistique qui déchira alors les deux hommes au point de les séparer à jamais, Barberousse marque un point culminant dans la carrière du réalisateur japonais. Mettant en scène depuis presque toujours la pauvreté (avec L'Ange Ivre, son premier avec...Mifune), Barberousse, au lieu de sombrer dans le manichéisme primaire et le larmoyant, préfère montrer non pas une pauvreté qui déchire l'Homme, mais le contraire, à savoir l'Homme face à la pauvreté (nuance).



En effet, le film se concentre avant tout sur ses personnages, qui certes sont souvent désarconnés par leurs faibles moyens, mais qui restes des Hommes, avec leurs qualités et leurs défauts. Nous suivons ainsi Yatsumoto, jeune médecin arriviste voulant à tout prix faire carrière et fortune. S'ouvrant au contact des Hommes, il finira par changer d'avis, surtout grâce au médecin humaniste Barberousse (excellent - pléonasme ? - Mifune). Ce parcours initatique, qui pourrait paraître cliché aujourd'hui, Barberousse ayant été mainte fois copié, trouve pourtant une résonnance et un propos exceptionnels qui reste encore longtemps après la vision du film.



Dans des moments difficiles, plutôt que d'exposer l'horreur de manière frontale, la caméra de Kurosawa se focalise sur les réactions horrifiées du jeune homme, comme dans ce plan terrible qui le montre reculant peu à peu, la mine décomposée, tandis que l'agonie des malades nous terrifie.
A ce titre, l'opération à vif de la jeune femme dont le jeune interne doit tenir les jambes est d'une crauté implicite incroyable.



Rarement un film n'aura porté à l'écran le thème de la maladie avec tant de pureté, de pudeur et d'humanisme. Au final, Barberousse est un chef-d'oeuvre bouleversant sur l'Homme.

Superbe critique (un peu courte, mais bon...)

Par contre, tu me feras le plaisir de ne plus prendre tes photos sur Rama, vas sur Ecran Large.

Pourquoi donc mon bon môssieur ?

Parce que Rama, c'est tout pourri.

Enfin, du moment que tu n'es pas membre du forum, que tu ne postes pas pas de comm là-bas...
Tu ne le fais pas, hein ?

je l'ai fait une fois. Ca ma saoûlé !