Réalisé par
Jack StarrettAvec
Tamara Dobson, Bernie Casey, Brenda Sikes, Antonio Fargas, Shelley WintersGenre : Blaxploitaction que Tarantino surkiffe.
Sorti en 1971
Dynamite Jones, agent secret américaine, tente de venir à bout d'un vaste traffic de drogue international. "Mamma", qui règne sur ledit traffic, va se servir de ses relations avec des policiers corrompus pour remporter son combat contre l'agent spécial.En voilà une super surprise ! Alors qu'en achetant les deux DVD de la méconnue Dynamite Jones, poussé par la curiosité d'un ami, je m'attendais à de vulgaires séries B mal torchées mettant juste en valeur une sister black, probablement mal jouée par une top model de l'époque... je ne peux pas vous dire à quel point je m'étais trompé.
De prime abord parce que le premier volet de
Cleopatra Jones (son titre original, allez savoir pourquoi on nous a dynamité notre titre français ?) surfe sur la tendance de la blaxploitation à grand budget lancée par le succès phénoménal de
Shaft, Les Nuits Rouges de Harlem financé deux ans auparavant par la MGM. Cette fois-ci, c'est les blancs de la Warner Bros qui lance sa propre série, plaçant d'ailleurs à la mise en scène Jack Starrett, ancien acteur lui aussi plus blanc que blanc.
On pouvait craindre le pire de ce projet rien qu'à l'idée de cette association, mais Fraking de pouet, non ! Dynamite Jones est, et de loin, l'un de ces films qui font preuve d'une coolitude extrème, et donne ses lettres de noblesse au mot "Awesome!".
A commencer par le choix de l'actrice principale, feu la magnifique Tamara Dobson, pendant féminin parfait de John Shaft. En plus d'être belle et de se balader en manteaux de fourure partout où elle va (détruire un champ de pavot en Turquie, par exemple), la plupart de ses scènes nous en foutent plein la gueule. Elle a la classe comme c'est pas permis, maîtrise à merveille les techniques d'arts martiaux, manie parfaitement toutes les armes, du moindre couteau au pistolet mitrailleur et n'abime même pas sa Corvette en roulant. Rarement une femme, qu'elle soit noire ou blanche, n'aura été aussi puissante dans un film d'action jusqu'alors, et c'est ce qui la rend immédiatement culte à nos yeux. Surtout qu'elle représente carrément une cause toute entière : bien qu'elle défend essentiellement son pays, le film la montre motivée pour défendre les droits de ses frères de couleur, dont le foyer qu'elle parrainait a été saccagé par des flics.
Elle n'est pas une super agent du Gouvernement Américain pour rien, aussi improbable que cela soit. Après tout, dans la blaxploitation, les rôles sont déjà définis dans leurs statuts d'inversement des héros Hollywoodien passés : les Blacks sont des mecs très cools à la vanne facile, qu'ils soient mauvais ou bons, tandis que les blancs sont pour la plupart racistes et brutaux, quand ils ne sont pas à la limite de la connerie visant à faire rire le public noir.
Ainsi, c'est dans cette deuxième catégorie que s'inscrit la grande méchante du film, Mommy, une sorte de Marraine à bigoudis roux survoltée et sadique qui ne supporte plus que Cleo l'agente sabote tous ses plans, l'empêchant d'avoir le contrôle sur toute la ville. A héroïne féminin, nemesis féminin... et si les deux sont loin de se valoir auprès du spectateur (et c'est dommage !).
Elle et ses sous-fifres tout aussi crétinous en font des tonnes, et donnent au film son léger aspect comique, sans pour autant qu'il verse dans la parodie.
Niveau blacks, eux aussi ils sont plutôt hilarants : entre deux frères karatékas amateurs qui aident Cléopatra, et les hommes de mains de Antonio "Huggy les bons tuyaux" Fargas - en petit malfrat qui veut se tailler une part -, les personnages gagnent la sympathie du spectateur quelque soit leurs statuts, et nous servent les meilleures répliques du film.
Mais le véritable point fort du film, au delà de ses personnages et son ambiance plus ou moins inhabituelle pour l'époque, c'est sa mise en scène. Jack Starrett a beau s'inspirer de tout ce qu'il a vu au cinéma les années précédentes, ils les réutilise de façon tellement efficace que certaines scènes en deviennent surprenantes. Les nombreux combats à mains nues sont très bien chorégraphiés, et s'alternent avec des fusillades simplistes mais poutrantes, le film ne tombant pas dans la violence facile, malgré quelques scènes d'une cruauté inattendues et donc jouissives.
En parlant de jouissif, le meilleur morceau du film, probablement, reste une impressionnante course poursuite en voiture de 6 minutes, qui n'a presque rien a envier à celle de
French Connection, sorti deux ans plus tôt.
Cleopatra Jones n'est certes pas du Grand Cinéma, mais Fraking, c'est assurément un sacré bon film d'action à l'ancienne, parfaitement rythmé et servi par la présence inoubliable d'une vraie tigresse sauvage à laquelle personne ne résiste, et surtout pas nous, les spectateurs.
-Quelle classe, Fraking !
-Attends... ça veut dire quoi "Fraking" ?-Quelle classe, Fraking !
-Ouais... Hein, attends, t'as dit quoi ?-Fraking, je dois avouer qu'elle a de la classe cette escalope de pouet !
-Quoi ? Désolé, mais j'ai rien compris a votre phrase, Mère.-Fraking, j'ai la classe moi aussi, non ? -Oui oui, chef, vous avez la clas... Vous avez dit quoi juste avant ?.Y'en a un peu plus... Je vous le laisse sous SPOILERS ?- Spoiler:
Fraking, elle a même la classe quand elle dit Bonjour !- Spoiler:
Antonio a quand même une Fraking de classe, il sait faire trois mimiques en l'espace de 3 secondes.- Spoiler:
No comment...Fraking ! Et dire que le 2 est encore plus classe !