Que lisez vous en ce moment ?... Sizone Tou !

Citation :

An abnormally skinny man who lost part of his lower intestine in a masturbation accident.

Ah ouais non je croyais que tu parlais d'une autre nouvelle.

Citation :

He amassed his wealth by convincing middle-aged married women to sleep with him by telling them that he was an eighteen-year-old virgin, then blackmailing them into giving him money in exchange for silence

tu lis les livres dans leurs version originale ?

Guts, c'est la nouvelle de Saint-Descente de Boyau ? (il me semblait que c'était la deuxième). En tout cas c'est la plus hallucinante et la plus marquante.

"c'est ma petite carotte à moi"

Lullaby, c'est Berceuse ?

J'en ai un paquet mais je ne les aient pas tous lu malheureusement faute de temps.

Citation :

Il est vraiment passionnant ce type et il a un style qui fonctionne parfaitement avec les sujets qu'il aborde. Cet espèce d’anglais argotique, presque "parlé" parfois fait qu'on s'attache très vite à ses personnages et que l'on ne s'ennuie jamais.

c'est tout à fait ça. Et puis cette manière de distiller des informations "pratiques" ou secondaire dans ses livres, avec cette question récurrente "mais c'est vrai ce qu'il raconte ??". J'aime beaucoup

Mighty-Forest a écrit:

Pas encore lu Spin, mais il est dans ma Pile A Lire, il passera à la casserole un jour ou un autre... D'ailleurs, le postulat de départ ressemble à mort à celui d'Isolation de Greg Egan, tu as eu l'occas de le lire ?
Il parait que les suites, Axis et Vortex, sont plutôt décevantes par contre.

Non, je n'ai pas lu Isolation, mais ça à l'air très sympa, je l'ajoute sur ma liste.
Je n'ai pas lu les suites de Spin non plus, mais le livre se suffit parfaitement à lui-même, je ne sais pas si j'en ai très envie...

J'aime ta mère a écrit:

tu lis les livres dans leurs version originale ?

Yep !

J'aime ta mère a écrit:

Guts, c'est la nouvelle de Saint-Descente de Boyau ? (il me semblait que c'était la deuxième). En tout cas c'est la plus hallucinante et la plus marquante.

"c'est ma petite carotte à moi"

Oui, c'est bien celle-ci.
Du fun et de la gaudriole quoi !

J'aime ta mère a écrit:

Lullaby, c'est Berceuse ?

Oui, c'est bien berceuse.
Tu l'as lu ?

Nan, pas lu. Au final je n'ai lu que Fight Club, Choke, A l'estomac et la moitié de son recueil de nouvelles Festival de la bijoux de famille et autres histoires. J'avais commencé Survivant que j'ai arrêté pour je-ne-sais-quelle-raison. Sinon j'ai Peste, Berceuse et Monstre Invisible à la maison à lire aussi

Le Druide Noir (Frank Belknap Long - 1977)

Ami et correspondant de Lovecraft, Frank Belknap Long a surtout publié des récits horrifiques dans Weird Tales et est principalement connu pour sa nouvelle « Les Chiens de Tindalos », rattachée au Mythe de Cthulhu.
Le Druide Noir nous propose 10 de ses nouvelles, rédigées entre 1930 et 1945.

1 – Le Druide Noir
La nouvelle donnant son titre au recueil nous montre la fuite à travers la ville d'un homme se transformant progressivement en druide noir.
Malgré sa bonne idée de départ et son rythme plutôt soutenu, la nouvelle peine à convaincre.

2 – Un visiteur venu d'Egypte
Un pompage de « Celui qui chuchotait dans les ténèbres » de Lovecraft avec de gros morceaux de Nyarlathotep dedans.
Malgré les références évidentes et grossières et de nombreux passages ridicules la nouvelle se laisse lire et nous propose une fin plutôt sympa

3 – La Chance du pêcheur
Une bonne idée de départ ruinée par un déroulement totalement ridicule.

4 – Le Danger des sacs à malice
Même chose.

5 – Le Curieux
Une histoire horrifique assez banale avec une sorte d'esprit et un twist final tout pourri.

6 – La Seconde nuit
Une histoire de monstre rôdant sur un bateau.
Même si on y crois pas une seconde, Frank Belknap Long parvient tout de même à insuffler à son récit un petit semblant d'ambiance horrifique.

7 – Sombre Vision
Ça s'améliore un peu avec cette histoire mettant en scène un homme qui, suite à un choc électrique, parvient à lire les pensées des autres.

8 – La Petite fille en or
Tout ça pour sombrer dans les abysses de la médiocrité avec cette histoire de SF au ridicule achevé.
Complètement naze.

9 – La Tête de pont
Même chose.
Malgré quelques bonnes idées, cette nouvelle dérive rapidement vers le grotesque et on ne croit pas une seule seconde à ce qui se passe.

10 – L'esprit élémentaire
Pour terminer, nous avons droit à une nouvelle bien plus sympa avec un homme voyant soudain se matérialiser ses pensées.
Une bonne idée et un développement plutôt sympa, voire amusant, que Frank Belknap Long ne peut cependant pas s'empêcher de ruiner à coups de détails risibles.


Bref, c'était pas terrible du tout

Latitude Zéro

Mike Horn est timbré. Il fallait que ça soit dit. Quiconque ayant lu un de ses ouvrages ne pourra que confirmer ce que je dis. En 1998, il lui prend une idée folle : faire le tour du monde sans s'éloigner de l'équateur, sans engin motorisé. Cela implique passer par les zones les inhospitalières au monde, suivre une ligne imaginaire tout azimut, traverses des océans, de pays en guerre, des zones où l'Homme n'a jamais mis les pieds. Tout ça en voilier, pirogue, vélo ou à pied. Bref, Mike Horn est fou. Parti en 1999, Horn bouclera sa boucle 17 mois plus tard au terme d'un périple épique qui lui ont faire voir des naissances et des morts, des soldats, des grosses araignées, des pygmées etc. Et bien sûr, Horn a écrit lui-même le roman, lui-seul ayant les mots pour "décrire ce qu'il a traversé".
Le problème, c'est que Mike Horn n'a pas l'esprit d'un écrivain, aussi intéressant le livre soit-il. C'est mal écrit, et les péripéties sont mal dosées. Tout est décrit dans les moindres détails au début, afin d'immerger le lecteur, puis le style devient brouillon à mesure qu'on se rapproche de l'arrivée (la partie Africaine est difficile à suivre, Horn multipliant les noms de lieu et de personnages sans qu'on puisse réellement mettre les pièces convenablement). Il l'avoue lui-même à demi-mot lorsqu'il essaye de décrire la mise en place d'un piège en Amazonie.
Malgré tout, cela reste passionnant et on se rend compte que "vivre une expérience" est un petit mot. Mentions spéciales à ces périodes où, blasé et usé, l'aventurier sera confronté à un soldat congolais ramboesque bien décidé à le tuer dans un style Western.



A 4:20, vous voyez que le type n'a pas vu de monde depuis longtemps

Le Mage de Salem (Wolfgang Hohlbein – 1987)
320 pages

Citation :

«1883 : quelque part au large de l'Ecosse, un quatre-mâts fait naufrage sur les récifs et seule une poignée de survivants réchappe de la catastrophe. Parmi eux, l'homme qui à lui seul porte la responsabilité du drame : un homme traqué par des puissances obscures plus anciennes que la Terre. Son légataire, Robert Craven, devra à son tour assumer la terrible malédiction qui poursuit sa famille et tenter de mettre un terme aux sombres agissements des Grands Anciens.

Wolfgang Hohlbein, l'un des écrivains allemands les plus renommés en matière de Fantastique contemporain, a repris dès 1984 le flambeau jadis allumé par Howard Phillips Lovecraft. Il offre aux passionnés du genre une variation originale autour du mythe de Cthulhu. La saga du Mage de Salem, conçue comme une série d'aventure et de mystère à la tonalité sombre, voit Robert Craven parcourir le monde tel qu'il était (ou presque... ) à la fin du XIXème siècle afin de faire échec au retour des Grands Anciens. Lovecraft, H. G. Wells, Philéas Fogg, le capitaine Némo et bien d'autres seront ses compagnons de route occasionnels au cours de cette longue et fascinante épopée.»

Avec sa quatrième de couverture plus qu'alléchante nous promettant une virée dans une Angleterre Victorienne teintée de Steampunk et menacée par les Grands Anciens, Le Mage de Salem fait l'effet d'une véritable déception.
L'épopée qu'on nous laissait entrevoir s'avère en réalité être une simple succession de mini-aventures plus ou moins réussies et peuplées de personnages creux, Robert Craven en tête, venant se raccrocher artificiellement à une trame générale cousue de fils blancs et que l'auteur essaye d'étirer au maximum.
Malgré un style général plutôt bon, la lecture du Mage de Salem s'avère rapidement fastidieuse, l'auteur ayant tendance à tirer à la ligne à coup d'incessantes répétitions et autres passages inutiles ne faisant que paraphraser ce que le lecteur avait déjà compris...

Pour ce qui est de l'univers en lui même, les personnages se contentent de se balader dans des petit bleds paumés de l'Angleterre du XIXe, niveau dépaysement, c'est pas trop ça, et l'ensemble manque clairement de vie.
Question bestiaire, les Grand Anciens de Lovecraft sont bien présents mais terriblement mal exploités et bien souvent en totale contradiction avec le Mythe de Cthulhu. Quelques créatures originales, comme le Craal s'avèrent toutefois plus intéressantes.

Comme promis dans la quatrième de couverture, Robert Craven croise des personnages réels ou tirés d'autres œuvres au cours de ses aventures. Aucune trace de Philéas Fogg, Némo ou H.G. Wells, sans doute présents dans les tomes suivants, mais on peut effectivement croiser un certain Howard Philip Lovecraft au cours du roman. En Angleterre et en 1883...
Bref, aucun rapport avec le véritable Lovecraft, ni les dates, ni le lieu et ni la personnalité ne correspondent. Comme avec les Grand Anciens, le nom est bien là, mais le reste ne suit pas. Aucun intérêt.

Malgré les nombreuses faiblesses du roman, il faut tout de même avouer que certaines des aventures de Robert Craven s'avèrent un peu plus intéressantes et plutôt distrayantes, la palme revenant à La Maison au bord du Temps et à son concept pouvant être repris et décliné à loisir (et pouvant faire office de chouette source d'inspiration pour des parties de Jeu de Rôle, par exemple).

Der Hexer Von Salem est le premier tome de la saga à être traduit chez nous et a été commercialisé en VF en deux volumes séparés: Le Mage de Salem et L'Héritage de la Nuit.
La saga compte à ce jour sept publications outre-Rhin et la fermeture de la maison d'édition Oriflam en 2000 laisse peu d'espoir de voir un jour arriver la suite en France.
Je ne sais pas si c'est une grande perte...

1. 1931 : Le Cauchemar d’Innsmouth (The shadow over Innsmouth)
Du Lovecraft pur jus (pour peu que l'on sache ce qu'est du Lovecreft pur jus après avoir lu une douzaine de ses nouvelles) à base de personnage débarquant dans un lieu inconnu et glauque et découvrant une innommable (que dis-je ! indicible !) vérité. Ce n'est pas son meilleur (je reste très attaché à Dans les abîmes du temps) mais ça reste très sympa.

2. 1932 : La Maison de la sorcière (The dreams in the witch house)
J'avais tenté de lire La maison de la sorcière juste après Le cauchemar d'Innsmouth mais j'avais abandonné, cette histoire de locataire, de géométrie impossible, de rat à visage humain et de sacrifice m'ayant ennuyé. J'ai laissé passé plus d'un an (!) avant de m'y remettre et, si j'ai réussi à aller jusqu'au bout, force est de constater que cette nouvelle est relativement faiblarde. Restent les scènes de rêve, qui m'ont collé quelques sueurs froides. A noter que la nouvelle a été adaptée dans les Masters of Horror

3. 1935 : Celui qui hantait les ténèbres (The Haunter of The Dark)
Typiquement une nouvelle qui me rappelle pourquoi j'apprécie Lovecraft. L'histoire d'un peintre qui découvre une vieille église et décide de l'explorer. Tout s'y retrouve : exploration, mythes séculaires païens, savoir interdit, peur primale, l'inconnu et l'indicible etc.

4. 1926 : Air froid (Cool Air)
étrangement, cela ressemble plus à un épisode de The Twilight Zone qu'à une nouvelle de Lovecraft. Mais c'était sympa.

5. 1923 : L’Indicible (The Unnamable)
Lovecraft est difficilement adaptable. Ici, il explicite au lecteur que le plus flippant, c'est ce que tu ne connais pas. A un tel point, que cela peut en devenir parodique dans le style.


6. 1933 : Le Monstre sur le seuil (The Thing on The Doorstep)
Ici, on est plus dans le X-Files que dans le Lovecraft mystérieux. Si la thématique est devenue classique au fur et à mesure des années, le traitement de Lovecraft est toujours unique et efficace. C'est flippant et c'est ce qu'on lui demande

Dix personnes se retrouvent dans une maison, loin de tout. Ensemble, ils vont devoir comprendre pourquoi ils sont là et déjouer un plan mystérieux.
Tout le monde connaît ce roman, mais à l'inverse de certaines histoires archi-connues, les éléments des livres d'Agatha Christie (dont la fin), restent souvent inconnus aux néophytes. Allez, qui connaît la fin de Mort sur le Nil, Le Crime de l'Orient Express ou ce Dix Petits nègres (si bien sûr, il n'a pas vu d'adaptation) ?
Le style est très accessible. En apparence, l'auteur(e?) avance tranquillement dans son histoire. Mais derrière, elle distille des informations nécessaires à une meilleure compréhension et nous fait virevolter dans un suspens merveilleusement écrit (traduit). Dommage que les dernières pages révèlent tout de façon abrupte et explicite quand un brin de mystère supplémentaire n'aurait pas été un mal.

Agatha Christie

Toute mon adolescence... J'en ai bouffé des kilos entier

Air Froid a également été adapté au ciné par Brian Yuzna dans l'un des segments de Necronomicon -qu'il faudrait que je me remate à l'occasion !- .
Et Jeffrey Combs dans le rôle du maître de providence, ça le fait à mort !



Mozart en verres miroirs

Mozart en verres miroirs est une anthologie composée de douze nouvelles recueillies par Bruce Sterling et constituant un quasi-manifeste du mouvement Cyberpunk.
En guise de préface, Bruce Sterling nous propose sa définition du mouvement qui, au-delà des clichés habituels et réducteurs, se veut avant tout être une Science-Fiction ancrée dans son époque, définissant une nouvelle esthétique du genre tout en ouvrant et explorant de nouveaux horizons.

1 – Le Continuum Gernsback (William Gibson – 1981)
On débute avec l'un des premiers textes de l'auteur du Neuromancien, le titre de la nouvelle faisant ouvertement référence à Hugo Gersback, célèbre éditorialiste ayant beaucoup contribué à l'essor de la Science Fiction durant l'Âge d'Or.
William Gibson lance ici un appel à une nouvelle esthétique de la Science-Fiction, propre aux années 80, et, à l'instar de Norman Spinrad avec son Rêve de Fer, démoli la « SF à papy » à grands renforts de points godwin.

2 – Des Yeux de Serpent (Tom Maddox – 1986)
Un personnage manipulé mentalement à coup d'implants neurologiques lutte pour conserver sa personnalité... ou trouver un point d'équilibre.

3 – Rock Toujours (Pat Cadigan – 1984)
Un récit complètement barré mettant en scène une boite à rythme humaine (!?) dans le milieu du rock underground.
Par contre, pour le coup je pense que le récit doit être bien plus savoureux en VO .

4 – Les Mésaventures de Houdini (Rudy Rucker – 1983)
Encore un récit complètement barré, très court et très drôle, mettant en scène un Houdini fauché se retrouvant obligé de participer au tournage d'un film au cours duquel sa vie et ses talents d'évasion sont mis à rude épreuve...

5 – Les 400 (Marc Laidlaw – 1983)
Funcity est une ville post-apocalyptique que se partagent plusieurs bandes de jeunes délinquants tous plus atypiques les uns que les autres. L'arrivée d'un envahisseur faisant trembler les quartiers oblige les gangs à coopérer pour reprendre le contrôle de la ville.
C'est fun et ça fait très penser aux Warriors de Walter Hill

6 – Solstice (James Patrick Kelly – 1985)
Un texte étrange se déroulant dans un futur proche, mêlant drogues de synthèse et mysticisme avec les pierres de Stonehenge.

7 – Petra (Greg Bear - 1982)
Changement radical d'ambiance avec ce récit de Greg Bear nous plongeant au sein d'une cathédrale en plein univers Post-Apocalyptique. Fruits de l'union de statues animées et de nonnes, des êtres de chaire et de pierre arpentent les coins et recoins de la nef à la recherche du Christ de Pierre...
Lorgnant plus vers le fantastique que vers la SF, Petra nous propose un récit blasphématoire, très original et incroyablement immersif.
Gros chef d'œuvre et clairement l'un des meilleurs textes du recueil !

8 – Les Jours où des voix humaines nous éveillerons (Lewis Shiner – 1984)
Un récit plus faiblard - en même temps, pas évident de succéder à Petra ! - mêlant images mythiques (des sirènes) et visions socio-politico-technologiques.
Au final, ça tient plus du récit horrifique de seconde zone qu'autre chose.
Bof, donc.

9 – Freezone (John Shirley – 1985)
Années 80 et 90: les USA sont en pleine crise économique et ne peuvent lutter contre le boom manufacturier de l'Asie et de l'Amérique du Sud. Une attaque revendiquée par un groupuscule terroriste islamique laisse le pays en ruines.
Tous les nantis se tirent alors pour Freezone, un ancien ensemble de plates-formes de forage, désormais au main d'une multinationale, et situé en plein milieu de l'océan atlantique.
C'est dans ce contexte qu'évolue Rickenharp, un rockeur ex-junkie et quasiment has-been, cherchant à continuer à vivre de sa musique...

Freezone est une véritable plongée au cœur d'un monde typiquement cyberpunk, mêlant culture underground, villes tentaculaires à la Blade Runner et multinationales surpuissantes.
Excellent !

10 – Pierre Vit (Paul Di Filippo - 1985)
Le monde est partagé entre les Zones de Libre Entreprise -régions urbaines autonomes de hautes technologies où les seules lois sont celles imposées par les sociétés, et l'objectif unique le profit et la suprématie – et les Zones de Contrôle Restrictif – enclaves rurales à dominance agricole où les valeurs traditionnelles se trouvent strictement respectées -.
Pierre, un aveugle analphabète survivant tant bien que mal dans un bidonville se voit mystérieusement proposer un boulot en or: rédiger un rapport sur le monde actuel pour le compte d'Alice Citrine, fondatrice d'une des entreprises les plus importantes du pays: Citrine Technologies.

Via son personnage de Candide, Paul Di Filippo nous offre une véritable plongée au sein des thématiques cyberpunk en abordant les modifications corporelles, les bouleversements sociaux et l'impact des nouvelles technologies.

11 – Étoile rouge, orbite gelée (Bruce Sterling & William Gibson – 1983)
Une histoire à quatre mains située dans un futur alternatif voyant l'Union Soviétique contrôler la grande majorité des ressources mondiales et ayant fini par remporter la course à l'espace face aux USA.
Leur principal adversaire ayant déclaré forfait, le gouvernement soviétique cherche à abandonner sa station spatiale, qu'il juge désormais inutile, mais se heurte à la révolte d'une partie de ses occupants...

12 – Mozart en Verres Miroirs (Bruce Sterling & Lewis Shiner - 1983)
Un récit de voyage dans le temps allant complètement à l'encontre des clichés habituels du genre, Bruce Sterling et Lewis Shiner balayant totalement toute trace de paradoxe temporel en utilisant les univers parallèles.
En résulte un gros délire dans lequel le XXe siècle parasite complètement une cité du XVIIIe à grands coups de rock 'n roll, de harley davidson et de culture pop !






Depuis, j'ai lu:
Deus Ex, de Norman Spinrad, qui devrait plaire à Youn.
Invasion Galactique, de Van Vogt, qui ne plaira à personne parce que c'est tout pourri.
Fatherland, de Robert Harris, un thriller uchronique en pleine Allemagne nazie des 60's, c'est sinistre et carrément passionnant !
L'Envers du Temps, de John Brunner, de la grosse dystopie qui tire à boulets rouges sur les USA.
Les Portes de la Création de Philip José Farmer, une aventure de gros bill.
Et là, je lis la suite, Cosmos Privé.

Mighty-Forest a écrit:

Air Froid a également été adapté au ciné par Brian Yuzna dans l'un des segments de Necronomicon -qu'il faudrait que je me remate à l'occasion !- .
Et Jeffrey Combs dans le rôle du maître de providence, ça le fait à mort !

D'après ce que j'ai lu sur Wiki, l'adaptation n'a plus grand chose à voir ^^

Mighty-Forest a écrit:

Depuis, j'ai lu:
Deus Ex, de Norman Spinrad, qui devrait plaire à Youn.
Invasion Galactique, de Van Vogt, qui ne plaira à personne parce que c'est tout pourri.
Fatherland, de Robert Harris, un thriller uchronique en pleine Allemagne nazie des 60's, c'est sinistre et carrément passionnant !
L'Envers du Temps, de John Brunner, de la grosse dystopie qui tire à boulets rouges sur les USA.
Les Portes de la Création de Philip José Farmer, une aventure de gros bill.
Et là, je lis la suite, Cosmos Privé.

Es tu humain ?

Youn a écrit:

D'après ce que j'ai lu sur Wiki, l'adaptation n'a plus grand chose à voir ^^

Effectivement, non.
Je n'ai pas vu le film depuis au moins 10 ans, mais j'ai le souvenir d'adaptations très libres et d'un dernier segment ultra gorasse absolument ultime. A l'époque j'avais plutôt bien aimé.

Youn a écrit:

Es tu humain ?

Il me semble que oui, mais je n'ai pas encore reçu les résultats de mon test de Voight-Kampff.
Si j'arrive à lire autant de bouquins, c'est avant tout parce que je vais bosser en métro et que j'ai une vie sociale proche du néant, ça aide .

Un crime a lieu dans un train, bloqué par un tempête en Europe de l'Est. Hercule Poirot, à bord du même train, se charge de démasquer le coupable. Après Dix Petits Nègres, voici le second ouvrage le plus connu de l'auteur britannique. Mettant en scène le détective rondouillard belge, ce livre est narrativement totalement l'inverse du récit cité plus haut. En effet, si Dix Petits Nègres était établi comme un récit horrifique où les personnages tentent d'échapper à une mort quasi-inéluctable qui se terminait par une résolution très (trop) didactique qui gâchait l'histoire, l'Orient Express est un récit où le lecteur est constamment pris par la main. En effet, Christie truffe son roman de "Bon résumons..." et de "Que savons-nous jusqu'à présent". L'histoire est certes complexes, mais ce didactisme parfois outrancier est irritant. Et c'est dans son final qui révèle la mécanique du récit que Christie montre tout son talent et que l'on comprend que nous avions toutes les clefs en main pour analyser le récit (même si Hercule Poirot tire des conclusions rapides de temps à autre). Du coup, relire le roman en comprenant du coup ce qu'il se passe réellement dans ce train est une option envisageable pour qui s'intéresse à la narration et à la structure complexe d'une récit.

Deus Ex (Norman Spinrad - 1992)
190 pages

Début du IIIe millénaire, le monde est à l'agonie, la pollution a rendu la terre quasiment inhabitable et les trous dans la couche d'ozone obligent les populations à migrer selon les saisons. Les dernières technologies permettent désormais de stocker les duplicata numérisés de nos personnalités avec pour objectif futur de les greffer sur des clones.
Voyant sa côte de popularité s'effondrer à vitesse grand V, le Vatican, via la Papesse Marie Ire, engage un informaticien rastaman afin de répondre à la question qui les déchire: les duplicata peuvent-ils être considérés comme des âmes à part entière ?

A travers ce court roman, Norman Spinrad nous dresse le portrait d'une terre dévastée par des années de productivisme aveugle, dépeint le Vatican comme une force avant tout politique et revient sur les notions d'âme et d'intelligence artificielle.
Mêlant cyberpunk et théologie, Norman Spinrad nous propose ici un texte passionnant et complètement barré !

Antigone de Sophocle

Pour ceux ne connaissant pas l'histoire : Dans l'ancienne Thèbes règne Créon, beau-frère de l'ancien roi Oedipe, tyran faisant régner sa propre loi en prétendant être pieux. Les deux fils d'Oedipe, Etéocle et Polynice, se disputent le trône. Ce dernier se fait bannir et sollicite l'aide de la ville voisine, Argos. Une guerre s'ensuit et les deux frères s'entretuent. Ne restent plus que Créon, toujours roi ainsi qu'Ismène et Antigone, filles d'Oedipe et donc soeurs de Polynice et Etéocle. Après avoir pleuré puis célébré Etécole, Créon publie un décret interdisant à quiconque de donner une sépulture à Polynice, le traître à sa ville. C'est ici que démarre le récit, récit qui voit Antigone, pieuse et aimante, donner une sépulture à son frère malgré l'interdiction de Créon. Une tragédie va évidemment s'ensuivre.

Mythe très connu, relevant de dilemmes moraux, sociétaux et religieux, Antigone a été maintes fois repris suite à cette première (connue...) version. Sophocle l'a bien écrite (en tout cas, la traduction est bien rédigée) et va droit à l'essentiel, passant en revue tous les personnages et leur pensée. La pièce se lit en 60-90 min top chrono (évidemment... c'est une pièce) et respecte le fond tragique que l'histoire impose. Malgré tout, je reste attaché à la vision de Jean Anouilh (1944) qui proposa une version moins religieuse et encore plus tragique (d'après mes souvenirs). En effet, si Sophocle reste attaché à la loi des Dieux et choisit clairement son camp ("Le plus grand bien pour l'Homme est la vertu sereine. Qui méconnait les lois de la sagesse appelle sur lui les malheurs. L'audacieux mortel que son orgueil pousse à braver les Dieux souverains [...] l'apprendra par les pleurs."), Anouilh préfère développer la tragédie familiale. Le peuple en colère après Antigone (à l'inverse de chez Sophocle) voudra sa mort, le pauvre Créon devant choisir entre l'amour familial et son rôle de dirigeant. L'auteur français trahit la forme du récit initial pour mieux en respecter le fond. Il faudrait que je relise tiens.



Ce mythe fait partie de ce que l'on appelle les tragédies des Labdacides (du nom Labdacos), reprenant les malheurs de toute une lignée dans la mythologie grecque :
- Oedipe roi (parricide et incestueux), fils de Laïos et de Jocaste, petit-fils de Labdacos roi de Thèbes
- Oedipe à Colone, exilé après la terrible découverte de l'oracle
- Les sept contre Thèbes, reprenant l'histoire précédant la tragédie Antigone
- Antigone, face à Créon.

Une famille heureuse quoi.

Tamango de Prosper Mérimée

Très courte nouvelle de Prosper "Carmen" Mérimée, Tamango présente deux personnages à priori très différents. L'un est capitaine d'un négrier, l'autre est un sénégalais vendeur d'esclaves. Les deux vont se retrouver à bord d'un brick lors d'un voyage du fameux commerce triangulaire. Un voyage où tout dérape.

La narration laisse très peu de temps au repos : le rythme est rapide, peut-être trop, et on est embarqué dans une histoire de traite négrière au début du XIXème siècle. Mérimée aurait peut-être dû ralentir ses ardeurs et développer ses personnages et leurs relations. Ici, le narrateur omniscient doit tout décrire et expliciter afin que le récit ne perde pas de temps. Une sorte de résumé allongé en somme. Malgré tout, le livre prend son intérêt dans le nihilisme dont il fait preuve à l'égard de l'Homme. Mise à part l'interprète français-wolofe (figure archétypale du naïf candide, dont on ne connaitra même pas le nom), aucun personnage ne trouve de qualités auprès d'un Mérimée bien cynique : alcooliques, dépravés, faibles, méprisants etc. l'humanité décrite par l'auteur (alors jeune) ne vaut guère le salut. Et ce n'est pas le final très ironique (et me faisant penser à un South Park) qui viendra me contredire.

Je l'ai jamais lue, celle-là !
Je garde un excellent souvenir de Mateo Falcone et bien sûr de la Vénus d'Ille, qui est une sacrée nouvelle.

Invasion Galactique (A.E. Van Vogt - 1977)

Avec Invasion Galactique, Van Vogt aborde une nouvelle fois quelques unes de ses thématiques phares au sein d'un Fix-Up Novel très grossier, relativement divertissant, mais présentant fort peu d'intérêt.
Les deux « parties » du roman sont quasiment sans rapport entre elles et la seconde, qui se déroule en milieu hospitalier, est totalement à l'ouest en science.

Bref, passez votre chemin, y'a rien à voir.




Fatherland (Robert Harris – 1992)

1964
Voici 20 ans que les forces de l'Axe ont remporté la guerre et que la paix nazie règne sur l'Europe. Les USA, Joseph Kennedy à leur tête, entretiennent une politique isolationniste mais, d'ici quelques jours, à l'occasion de l'anniversaire du führer, le président viendra à Berlin pour conclure une alliance avec le Reich.
Un corps est retrouvé sans vie et l'enquête est confiée à Xavier March, membre de la Kriminalpolizei. Celui-ci découvre rapidement que la victime est un ancien SS de haut rang, proche du führer. L'enquête lui est rapidement retirée mais March poursuit ses investigations...


Polar sombre et sinistre teinté d'uchronie, Fatherland nous plonge dans un univers étouffant, parfaitement crédible et à l'ambiance absolument glaçante, ceci étant accentué par le fait que de très nombreux personnages réels interviennent au cours du récit, l'auteur utilisant leur véritable biographie jusqu'au point de divergence historique situé en 1942.
Bourré de rebondissements et mettant en scène des personnages complexes, Fatherland nous fait vire une aventure passionnante dans un monde différent du nôtre mais en rappelant pourtant certains aspects.
Très bon !

L'envers du Temps (John Brunner – 1971)
290 pages (Grand Format)

« L'heure est grave. New York risque d'être transformée en énergie pure dans les jours qui viennent. Mais les Américains n'y croient pas : ils ont un gouvernement totalitaire et le système de défense le plus efficace du monde. Ils se méfient surtout des Chinois. Pourtant le vrai danger se situe aux alentours de Pluton. Là, les savants russes ont découvert quelqu'un ou quelque chose qui les dépasse. Il y a en URSS un État libéral avancé qui voudrait bien aider les Américains. Pas facile. Alors, il envoie un agent secret qui va en découvrir de belles. Mais qui va découvrir aussi une solution possible, en la personne de Danty Ward, le « déviant », doué de pouvoirs étranges venus de l'envers du temps... »


Écrit en 1971 par John Brunner (Tous à Zanzibar), L'Envers du Temps dresse le portrait au vitriol et très politiquement incorrect d'une Amérique repliée sur elle même, sacrifiant toutes libertés au nom de la sécurité, engluée dans une crise économique et morale tout en s'acharnant à défendre le capitalisme jusqu'à l'absurde.
Un roman corrosif non réédité chez nous depuis 1980, et qu'il serait dommage de laisser passer à cause de sa couverture immonde et sans rapport aucun avec le livre (et du côté de l'édition Press Pocket, ce n'est pas vraiment mieux...).




Lus depuis:
Les Portes de la Création, Cosmos Privé et Les Murs de la terre de Philip José Farmer, de l'aventure Gros Billesque complètement foutraque et jouissive, qui n'est pas sans rappeler certaines sagas de Michael Moorcock. Excellent.
Starfish, de Peter Watts, du Huis-Clos sous marin avec des personnages bien barges.
Le Codex Atlanticus 6, une petite anthologie de récits fantastiques.
Cimetière de rêves, de la fantasy embêtante avec de grosses ficelles...
L'univers en Folie, une plongée dans l'univers des Pulps, bien fun et bien barré !
Le Tour d'Ecrou, d'Henry James, gros classique adapté au cinéma par Jack Clayton sous le titre "Les Innocents". Bah, j'ai trouvé ça lourdingue et embêtant comme la pluis .
Et là, je suis dans le Neuromancien, gros classique du cyberpunk, c'est la 4eme fois que j'essaye de le lire et je crois que, cette fois, c'est la bonne !

La Saga des Hommes Dieux, Tome 1 (Philip José Farmer)
784 pages (Grand Format)
avec:

• Le Faiseur d'univers (1965)
  
• Les Portes de la création (1966)
  
• Cosmos privé (1968)
  
• Les Murs de la Terre (1970)

Le premier tome, lu un peu plus tôt cette année, m'avait donné bien envie de découvrir la suite de la saga des Faiseurs d'Univers, voilà chose -en partie- faite avec cet omnibus réunissant les quatre premiers volets.


Le Faiseur d'univers (1965)
Pas relu.
J'en parlais un peu ici:

Spoiler:

Les Portes de la Création (1966)
Suite directe du premier volet, Les Portes de la Création met en scène Jadawin qui, suite à l'enlèvement de Chryséis, se retrouve coincé sur un monde aquatique entouré de nombre de ses sœurs, frères et cousins...
Les Portes de la Création nous offre de la grosse aventure gros billesque ultra rythmée, inventive, bourrée d'imagination et de rebondissements. On ne sait jamais ce que la page suivante nous réserve et le tout se dévore à vitesse grand V.
J'y retrouve vraiment tout ce que j'aimais quand, ado, je dévorais les romans de Michael Moorcok.
C'était bien .


Cosmos Privé (1968)
Le troisième volet se déroule plus ou moins en même temps que Les Portes de la Création, Kickaha, AKA Paul Janus Finnegan, avatar de Philip José Farmer, occupant cette fois-ci le rôle de personnage principal.
Tout comme le volet précédent, ce roman nous propose de l'aventure bourrine allant dans tous les sens, fun et divertissante, avec son lot de séquences totalement barrées et « over the top ».
Tous les défauts du premier tome sont définitivement corrigés et on plonge avec plaisir dans les univers de Philip José Farmer.
Je rêverais d'en voir une adaptation cinéma, ne serait-ce que pour la course poursuite au milieu du troupeau de bison, véritable morceau de bravoure complètement frappadingue.
UL-TI-ME !


Les Murs de la terre (1970)
Ce quatrième opus voit Kickaha retourner sur Terre, son monde d'origine, et nous offre une virée dans l'Amérique des 70's, avec ses Hells Angels et son Smog,
Débutant de manière un peu plus posée que les romans précédents, Les Murs de la Terre plongera ses personnage au sein d'une monde qu'ils ne connaissent pas, ou plus, avant de se terminer en gros bazar gros billesque à travers les mondes, dans la droite lignée des volets précédents.

Vivement la suite .

Sur une lointaine planète existe une tradition ancestrale qui consiste pour les hommes à tisser des tapis avec les cheveux de leurs épouses et concubines. Chaque tapis est un hommage rendu à l'Empereur et constitue un signe d'allégeance conçu pour décorer son immense et légendaire « Palais des étoiles ». Mais bientôt, une rumeur commence à circuler, colportée par des étrangers : l'Empereur serait mort après avoir été renversé par des rebelles. (wiki)

Récit allemand qui se voit à chaque chapitre attribué un personnage principal différent et plus ou moins lié à cette sombre et étrange histoire de tapis de cheveux, Die Haarteppichknüpfer (titre original, à vos souhaits) commence comme un gigantesque puzzle racontant les plus petits détails d'un trafic immense, laissant le soin au lecteur de recoller les morceaux. Et si cette structure et la révélation finale font de ce roman quelque chose de passionnant, la facilité et le quasi Deus ex Machina adoptés par le final (en parfaite désinvolture avec ce qui a été écrit avant) sonnent comme une trahison. Un des personnages lâche "moi je connais la vérité" et la raconte. Point. L'auteur ne sert jamais de ce qu'il a construit, alors que tout ce qui a été fait avant était de bâtir un univers et de lier des personnages pour raconter une fabuleuse mais tragique histoire.
Un peu comme si la fin de Sixième sens montrait le jeune Cole dire au spectateur "Mais au fait, Bruce Willis est mort lui-aussi" plutôt que de montrer la chose par le biais de tout ce qu'on avait vu avant.
Passionnant donc. Jusqu'au dernier chapitre

Ah mince, ça faisait un moment que je voulais le lire celui là !
Il se paye quand même une bonne petite réputation de classique.

Youn a écrit:

Un peu comme si la fin de Sixième sens montrait le jeune Cole dire au spectateur "Mais au fait, Bruce Willis est mort lui-aussi" plutôt que de montrer la chose par le biais de tout ce qu'on avait vu avant.

Bah on s'en fout, Mightette ne vient plus sur le forum

Youn a écrit:

Antigone de Sophocle

Pour ceux ne connaissant pas l'histoire : Dans l'ancienne Thèbes règne Créon, beau-frère de l'ancien roi Oedipe, tyran faisant régner sa propre loi en prétendant être pieux. Les deux fils d'Oedipe, Etéocle et Polynice, se disputent le trône. Ce dernier se fait bannir et sollicite l'aide de la ville voisine, Argos. Une guerre s'ensuit et les deux frères s'entretuent. Ne restent plus que Créon, toujours roi ainsi qu'Ismène et Antigone, filles d'Oedipe et donc soeurs de Polynice et Etéocle. Après avoir pleuré puis célébré Etécole, Créon publie un décret interdisant à quiconque de donner une sépulture à Polynice, le traître à sa ville. C'est ici que démarre le récit, récit qui voit Antigone, pieuse et aimante, donner une sépulture à son frère malgré l'interdiction de Créon. Une tragédie va évidemment s'ensuivre.

Mythe très connu, relevant de dilemmes moraux, sociétaux et religieux, Antigone a été maintes fois repris suite à cette première (connue...) version. Sophocle l'a bien écrite (en tout cas, la traduction est bien rédigée) et va droit à l'essentiel, passant en revue tous les personnages et leur pensée. La pièce se lit en 60-90 min top chrono (évidemment... c'est une pièce) et respecte le fond tragique que l'histoire impose. Malgré tout, je reste attaché à la vision de Jean Anouilh (1944) qui proposa une version moins religieuse et encore plus tragique (d'après mes souvenirs). En effet, si Sophocle reste attaché à la loi des Dieux et choisit clairement son camp ("Le plus grand bien pour l'Homme est la vertu sereine. Qui méconnait les lois de la sagesse appelle sur lui les malheurs. L'audacieux mortel que son orgueil pousse à braver les Dieux souverains [...] l'apprendra par les pleurs."), Anouilh préfère développer la tragédie familiale. Le peuple en colère après Antigone (à l'inverse de chez Sophocle) voudra sa mort, le pauvre Créon devant choisir entre l'amour familial et son rôle de dirigeant. L'auteur français trahit la forme du récit initial pour mieux en respecter le fond. Il faudrait que je relise tiens.



Ce mythe fait partie de ce que l'on appelle les tragédies des Labdacides (du nom Labdacos), reprenant les malheurs de toute une lignée dans la mythologie grecque :
- Oedipe roi (parricide et incestueux), fils de Laïos et de Jocaste, petit-fils de Labdacos roi de Thèbes
- Oedipe à Colone, exilé après la terrible découverte de l'oracle
- Les sept contre Thèbes, reprenant l'histoire précédant la tragédie Antigone
- Antigone, face à Créon.

Une famille heureuse quoi.

Et donc, j'ai lu la version d'Anouilh. Très conceptuelle et à mettre en parallèle avec "les jours les plus sombres de notre histoire" () Mine de rien, Anouilh dresse un parallèle intéressant entre l'Histoire, l'histoire et le mythe. Les personnages sont conscients de ce qu'ils font et (c'est une pièce de théâtre) l'énoncent à l'aide de grande tirades ; mais le sont-ils parce que l'écrivain l'a décidé, parce que le mythe est ainsi fait et que l'on doit le respecter ou bien parce que cela "fait partie du sale boulot, et qu'il faut que quelqu'un le fasse" ?

Codex Atlanticus 6 (1999)

Le Codex Atlaticus est une revue publiée par l'éditeur La Clef d'Argent, spécialisé dans les littératures de l'imaginaire et chez lequel on trouve de nombreux recueils de nouvelles et poèmes, des romans ainsi que diverses études, en particulier sur le Mythe de Cthulhu et Clark Ashton Smith.
Il y a même une collection dédies aux pastiches Lovecraftiens et des bouquins en Esperanto !
Bref, un éditeur qu'il est bien, et pi en plus le port est gratuit pour toute commande, que demande le peuple ?
Hop: http://clefargent.free.fr/

Citation :

Le Codex Atlanticus est une anthologie permanente consacrée à la nouvelle et plus précisément aux textes courts du domaine fantastique. Résolument athématique, le Codex Atlanticus se veut simplement le reflet de la production contemporaine dans le genre qui nous occupe. On y trouve pourtant aussi des textes plus anciens, oubliés ou méconnus, permettant de mettre en perspective la production actuelle avec la riche tradition dans laquelle elle s'enracine

Éditorial: Un bien curieux fascicule...

«Le Journal d'un interné», René Jolivet (1931) : Je me souviens de la petite bête morte, étendue devant moi: elle était morte, bien morte, quand je commençai mon expérience...

«Un autre jour», Christian Hibon : Et pourtant, au milieu de mon sommeil, j'entends parfois des passages dans la nuit, des souffles arrachés au néant qui fondent dès que je me réveille...

«La Fontaine», Bruno Ehret : Dans la cour de l'église, au fond d'un jardin ombragé par les ramures d'un chêne centenaire, sur les dalles craquelées par les racines du temps...

«Vie immobile», Christophe Grès : Cette grotte est un temple déchu, un cimetière de dieux oubliés, reniés...

«Contretemps», Philippe Gindre : Trois semaines, dites-vous? Quelle mouche vous pique? Seriez-vous devenu fou? Je me suis à peine absenté un quart d'heure!...