Stalker (Andreï Tarkovski - 1979)

Stalker (Andreï Tarkovski - 1979)

OMG

Je sais pas vraiment quoi dire, tant le film de Tarkovski est profond. C'est assez phénoménal ce qu'il est arrivé à faire. Parce qu'en fin de compte, Stalker n'est pas un film onirique. Ce n'est pas un film qui "ressemble à" un rêve, qui s'en approche. Non, Tarkovski a réussi à filmer du rêve et ça, c'est un Fraking de tour de force. Tout est tellement réfléchi, tout est si esthétiquement magnifique et crédible... Chaque angle de caméra semble avoir été réglé au millimètre près ; les dialogues vont droit au but et nous font réfléchir ou même rire. La musique est divine et contribue à nous faire vivre un rêve éveillé.

Ultime, de la première à la dernière minute.

10/10 + film du mois.

Je l'ai toujours à disposition à La poste (Mon oncle d'Amérique est généreux) ... faudrait peut-être que je me bouge en fait

Je veux pas remuer le couteau dans la plaie, mais 'faut le voir sur grand écran

Tu l'as vu au Reflet Medicis ?

Tutafé

Je créerai un topic plus tard.

La discussion ci-dessous vient d'ici.

Faddman a écrit:

Mr.Movie a écrit:

T'es en manque de Tarkovski sur grand écran ?

Tiens, ça me rappelle que je vais voir Andreï Roublev samedi

Bad Taste en intérim a écrit:

Moi aussi j'ai vu Stalker hier sur grand écran.

Mais je suis moins emballé que vous Messieurs.

Faddman a écrit:

Merci de t'en expliquer rapidement dans le topic approprié

Mighty-Forest a écrit:

Bad Taste en intérim a écrit:

Moi aussi j'ai vu Stalker hier sur grand écran.

Mais je suis moins emballé que vous Messieurs.

T'as aimé District 9.

CQFD

Bad Taste en intérim a écrit:

Faddman a écrit:

Merci de t'en expliquer rapidement dans le topic approprié

Y'a un topic Stalker ?
Je ne le trouve pô.

Mighty-Forest a écrit:

Bad Taste en intérim a écrit:

Moi aussi j'ai vu Stalker hier sur grand écran.

Mais je suis moins emballé que vous Messieurs.

T'as aimé District 9.

CQFD

Nan mais c'est très bien hein !
Objectivement, c'est un très bon flim.
Mais c'est juste que ça me "parle" moins que d'autres flims sur le même thème (surveillance continue, peur de l'inconnu, toussa).
Ça m'a fait penser à 1984, que je lis en ce moment (depuis un paquet de temps maintenant, mais c'est passionnant) et pis on voit que des cinéastes majeurs ont été inspirés par ce flim, comme Oshii pour Avalon.
J'y vois aussi une filiation avec New York 1997, pas vous ?

Faddman a écrit:

Fous ta bafouille dans un des "Derniers films ..."

Céfé !

Honnêtement, je vois pas trop quoi dire de plus sur le flim de Tarko !
C'est très bien, surtout l'ouverture, jusqu'au débarquement dans la Zone.
Ensuite, je trouve que ça tourne en rond.
Et on ne sait jamais quelle part de véracité se trouve dans les propos du Stalker.
Très rapidement, je me suis demandé si tout ce que raconte le Stalker est vrai, et donc, deux questions se sont imposées :
1. Le Stalker est-il manipulé, par des histoires totalement fausses, qu'il raconte à qui veut bien les entendre ?
2. Ou bien, en grand manipulateur, se fait un devoir de rendre les pistes floues pour ses deux compères ?
J'aime bien le fait que le spectateur doive se faire sa propre idée sur la question, mais le développement de cette thèse est parfois fumeuse et tire en longueur.
La fin du flim m'a paru être une délivrance, car je commençais à tourner de l'œil, et je m'inquiétais pour rentrer ensuite chez moi.
Et en général, quand je me pose ce genre de questions durant un flim, c'est mauvais signe.

Mais, et c'est là où j'aime me faire souffrance, je compte aller voir un ou plusieurs autre(s) flim(s) de Tarko cette semaine.
Sûrement Le Miroir et Solaris.

Mon avis est bien nul, mais je l'assume totalement.

Le stalker a raison sur toute la ligne. De A à Z. C'est terriblement christique comme personnage en fait (de toute façon, Tarko et la foi, ça fait qu'un). Il aide les gens à réaliser leurs vœux, il essaye de rendre leur vie meilleure, même s'il sait pertinemment qu'on ne peut être stalker sans avoir à en payer les conséquences. Et qu'est-ce qu'il a en retour ? Deux personnes qui mettent en doute sa vocation et une fille paralysée.

Alors pourquoi ce qu'il dit est-il vrai ? Tout simplement parce que même s'il doute, la Zone l'a remercié en conférant à sa fille des pouvoirs télépathiques. Et je te rappelle que le dernier morceau que l'on entend dans le film est l'Hymne à la Joie de Beethoven

C'est sublime comme fin. Il est assailli par le doute mais veut continuer à y croire. Et on découvre à la fin qu'il a raison d'avoir la foi

Citation :

Mais c'est juste que ça me "parle" moins que d'autres flims sur le même thème (surveillance continue, peur de l'inconnu, toussa).

Ah mais Stalker c'est tout sauf le thème de la surveillance ! Les personnages sont certes observés, mais par leur propre conscience Et au bout du périple, l'Ecrivain et le Professeur se seront découvert. Tu comprendras certainement mieux après avoir vu Solaris

Et les plans du début avec le lit, c'est quand même énorme, avec le Stalker rêvant de liberté...
Et les Passages en sépia
Et les passages en couleur
Et la musique et la sensation de rêve irréel émanant de tout le métrage
Tout simplement fascinant.


C'est d'autant plus balèze que Starko a du tourner deux fois le film, les bobines de la première version ayant été détruites. Autant dire qu'il lui tenait à cœur ce film.

@ Faddman : Ok, donc là, tu viens de me donner envie de le revoir, en fait.

Parce que le coup de la télékinésie, je l'avais zappé.
Je suis trop resté sur "Trois clampins qui se balladent au milieu de ruines" que j'en ai oublié certains éléments hyper importants, effectivement.

Mais je doute de l'existence réelle de pièges dans la Zone.
J'ai plutôt l'impression que ce no man's land est un lieu "imaginaire", qui existe réellement, mais dont les histoires qui le concernent ne sont qu'en partie vraies, ou bien totalement inventées pour en faire un lieu dangereux, magique, qui inspire à la fois la crainte et l'envie.

Bon, ok, c'est vrai qu'en en parlant ici, le flim ne me paraît pas du tout anodin (comme à la sortie de la projo, j'ai dû me dire un truc comme : "Putain, c'est long ! Mais c'est pas mal ! Faudrait que je le laisse mûrir dans ma tête pour le juger totalement, et même le revoir bardel !") mais je ne me suis pas senti happé par l'univers proposé par Tarko.
Et pourtant, j'ai tout de suite pensé à Avalon, et je suis un très grand fan d'Avalon.
J'aurais aimé ne pas sentir le flim m'échapper en cours de route.

Pourtant, la figure du chien, le tunnel, les longs plans contemplatifs... C'est bien tout ça.
Ça ajoute à l'aura du flim.

Mais bon.

A revoir, sans doute.

Pour le moment, 7/10, la note que je voulais mettre en sortant de la salle, puisque ça oscillait entre le génial (10/10), et le très embêtant (5/10).
Je voulais mettre ??/10 pendant le flim, dans sa deuxième moitié.

Mighty-Forest a écrit:

Et les plans du début avec le lit, c'est quand même énorme, avec le Stalker rêvant de liberté...
Et les Passages en sépia
Et les passages en couleur
Et la musique et la sensation de rêve irréel émanant de tout le métrage

Tout cela est vrai.
C'est énervant que ça ne m'ait pas touché outre mesure sur toute la durée du flim.
Le prologue est magnifique, mais je suis plus circonspect lorsqu'ils arrivent dans la Zone.

Mighty-Forest a écrit:

Tout simplement fascinant.

Si l'on se laisse porter par l'œuvre, sans opposer de résistance comme moi, j'imagine que l'expérience est fascinante.

Mighty-Forest a écrit:

C'est d'autant plus balèze que Starko a du tourner deux fois le film, les bobines de la première version ayant été détruites. Autant dire qu'il lui tenait à cœur ce film.

Je ne savais pas !
Balèze !

Wikipedia a écrit:

Le film a connu deux versions filmées. Une première qui a été perdue en totalité suite à un mauvais développement de la pellicule. La version actuelle, en deux parties, est donc une version tournée un an après la première, mais cette fois-ci pour la télévision.

Bad Taste en intérim a écrit:

Si l'on se laisse porter par l'œuvre, sans opposer de résistance comme moi, j'imagine que l'expérience est fascinante.

Carrément.
Pour ma part, je ne savais absolument pas à quoi m'attendre en m'attaquant à ce film et j'ai été fasciné du début à la fin, tant est si bien que je n'ai même pas vu passer les 2h40 que durent le métrage.
Thématiquement le film est franchement intéressant, mais même rien qu'au niveau de la forme, j'ai adoré l'utilisation des couleurs et du sépia, et cette mise en scène ultra contemplative, tantôt légère tantôt ultra lourde...
Gargl


Et balancer l'idée de la Zone 7 ans avant Tchernobyl, c'est quand même fort .



Pour Avalon, c'est vrai qu'on retrouve quelques ressemblances au niveau visuel, en particulier dans l'usine vers la fin du film. En même temps, les tons sépia aident beaucoup ^^.

Bad Taste en intérim a écrit:

Mais je doute de l'existence réelle de pièges dans la Zone.
J'ai plutôt l'impression que ce no man's land est un lieu "imaginaire", qui existe réellement, mais dont les histoires qui le concernent ne sont qu'en partie vraies, ou bien totalement inventées pour en faire un lieu dangereux, magique, qui inspire à la fois la crainte et l'envie.

Je pense qu'il faut être plus terre-à-terre. On peut douter de l'existence de certains pièges (par exemple, le Professeur revient sur ses pas pour récupérer son sac) mais il y a des preuves concrètes qu'il y a quelque chose de pas net. La Salle prévient l'Ecrivain qu'il ne doit faire un pas de plus mais suivre le chemin du stalker ; le frère de l'autre stalker est mort dans le Hachoir à Viande (le long couloir qui ressemble à un égout). Quant à la Zone, elle est réellement hors de toute loi rationnelle. Y'a plein plein d'exemples. La Salle qui parle, la chouette qui disparait en plein vol, la mer de sable, le caillou qui met plusieurs dizaines de secondes à tomber, le téléphone qui sonne alors que l'électricité est coupée, ...

A mes yeux, Tarkovski n'essaye pas de nous duper sur la Zone. Le Professeur et l'Ecrivain remettent en cause surtout le pouvoir de la Salle, pas le fait que tout soit bizarre (le coup de la Salle qui parle les a définitivement convaincu)

Ah tiens, je pensais réellement que L'écrivain s'était parlé à lui-même.

Et c'est vrai que j'ai omis l'oiseau et le téléphone qui sonne.
Deux évènements irrationnels dans un Monde censé être rationnel.

Bon, faut que je le revoye !

Ca a l'air embêtant
Bonjour !

Quel con ce Brown.

Plus j'y repense, plus je me dis que Stalker, c'est très bien.
Peut-être retournerai-je le voir s'il repasse la semaine prochaine.

Demain, je vais certainement aller voir Solaris.

Quelqu'un aurait une idée de comment ont été réalisés les effets spéciaux de la scène à la fin, avec les verres qui bougent ?
J'ai beau chercher, je ne vois pas, et ça m'intrigue un peu .

Je vais sans doute écrire une grosse bêtise, mais j'ai tout de suite pensé à un système d'aimants : Un aimant (ou un morceau de métal) au fond du verre, et sous la table, un autre aimant ou morceau de métal (ou un aimant si un morceau de métal se trouve dans la verre), pour les faire bouger.
Le souci, c'est que ce système est assez aléatoire, et peu cinématographique, si on recherche une trajectoire droite et parfaite, comme dans le flim, si je me souviens bien.

Oui, j'y ai pensé aussi, ainsi qu'à des câbles bien planqués, mais j'ai l'impression que c'est autre chose.
En tout cas, c'est super bien fait !

Mais oui, le plus probable pour l'instant, ce sont les aimants.

Ou bien, la petite fille est tout simplement vraiment télékinésiste.

Faut pas chercher à comprendre

C'est comme les magiciens : c'est moins drôle quand on connaît l'astuce