Pump up the volume (Alan Moyle - 1990)

Branle-bas de combat ! Voici le film qui aurait pu être une suite à Breakfast Club si les personnages de ce dernier avaient décidé d'agir après avoir extériorisé leur rancœur et leur malêtre !

Harry est un lycéen apparemment sans histoire qui vient d'emménager dans une nouvelle ville. Utilisant une radio, il émet sur une fréquence pirate et verse toute sa rancoeur à propos d'un monde cynique et des adultes qui ont oublié qui ils étaient 20 ans auparavant. Seulement, il ne sait pas que son émission sera écoutée par de plus en plus de jeunes qui se reconnaissent chez cet animateur pirate, ce qui ne plaira pas aux autorités et aux parents.

Si je m'attendais à ça ! 1h30 d'émission subversive où les jeunes peuvent s'exprimer librement, s'affirmer et gerber tout ce monde cynique. Le propos peut paraître facile mais il est beaucoup plus transgressif qu'au premier abord.

Teen Movie
Harry représente le nouveau jeune. Celui d'une majorité silencieuse. Celui que la société a placé là sans lui demander son avis, alors qu'il voudrait faire autre chose. Celui qui est au centre d'une société consommatrice abusive qui n'écoute personne alors qu'elle affirme le contraire. Celui qui tente de s'extirper d'une société ultra-sécuritaire qui ne veut plus de lui. Alors forcément ça plait à certains. Mais ça dérange d'autres personnes. Harry est devenu le poil à gratter. Les adolescents l'écoutent de plus en plus à travers leur radio et le traitent comme un (super)héros. Devenu malgré lui un chantre de la liberté d'expression, il s'exposera au courroux de la société qui va vouloir le mettre hors d'état de nuire. Bref, PUTV est un Teen Movie, un vrai, dans la directe lignée d'un film de John Hughes, qui confronte l'adolescent avec sa vraie nature et lui ordonne de se sortir de la pouet en provoquant un raz-de-marée.
Le point commun avec John Hughes ne s'arrête pas là, puisque comme dans Breakfast Club, la musique est un véritable point de ralliement, un art fédérateur... que les autorités s'empresseront de brader.
On peut également voir un chantre de liberté, et pas seulement d'expression. La liberté tout court : dire des insultes, faire l'amour, pêter, se masturber, gueuler, chanter, faire des graffitis... Il y a une vrai esprit de liberté réjouissante et bon sang ça fait du bien !
Ca change d'American Pie.

Bonnie and Clyde et Spider-Man
Il est intéressant de faire le lien entre Harry et sa nouvelle copine d'un côté, et le couple de gangsters de l'autre. Mais au lieu de trouer des corps, ils trouent un système dans lequel ils ne se reconnaissent pas. Ils sont tous recherchés par la Police qui les traite comme des dangereux criminels. Et dans les deux cas, la part féminine du duo est celle qui tombe amoureuse du personnage et pas de l'Homme en lui-même. Cela va pousser Harry à aller encore plus loin, mais cela entraînera également sa chute. Un couple de gangters, ou de super-héros. Car oui, on peut considérer Harry comme un super-héros de par son traitement iconique.
Peter Parker le jour, il change de costume la nuit et devient Happy Harry Hard-on. Son identité est inconnue et il est activement recherché par les autorités, qui le considèrent comme un vilain canard défiant la loi.


Talk Hard.

Steal the air.

Pump up the volume.

So be it.