Les Fraises sauvages (Ingmar Bergman - 1957)

Le docteur Isak Borg part à Lund pour assister à une cérémonie de jubilé en son honneur. Au cours de ce voyage, dans sa propre limousine et accompagné de sa bru, il fait le point sur sa vie et finalement se reconcilie avec lui-même.


Je m'étais pris une violente claque avec le Septième Sceau. Et avec les Fraises sauvages, c'est carrément un coup de poing que je reçois en pleine figure. L'histoire est toute simple : un vieux docteur jette un regard sur sa vie pour s'apercevoir qu'il n'aura été que froid et égoïste. Et puis, se remémorant sa jeunesse et faisant la rencontre de trois jeunes, il parvient finalement à se réconcilier avec les autres mais surtout avec lui-même.

On retrouve ici les thèmes récurrents de Bergman, presque obsessionnels : le couple et ses difficultés, la solitude, Dieu. Chargé de symboles - les scènes de cauchemars, avec les horloges sans aiguilles et autres miroirs -, le film nécessite une véritable analyse afin d'être entièrement compris. Porté par un Victor Sjöström saisissant de vérité (à vrai dire, ce film fut le dernier de sa carrière et il jouait à 78 ans le rôle d'un homme de 78 ans à l'aube de sa vie ; il allait mourir 3 ans plus tard) et par les véritables icônes bergmaniennes Bibi Andersson et Ingrid Thulin, dont leur beauté respectives sont sublimées par le travail surnaturel de Bergman sur les visages, le film analyse prodigieusement le cheminement intellectuel de ce vieux docteur à travers cette histoire simple d'une beauté absolue.

Les Fraises sauvages est donc un film magnifique, un récit sur l'âme dont la beauté intrinsèque n'a d'égal que la perfection de son esthétique.

Ça fait une paye que j'ai ce flim en dvd, et que je le mets toujours de côté.

Allez, je le verrai cette année.

Je ne suis pas aussi enthousiaste que Fadd, mais ça va c'est sympa



Mais j'ai eu un peu de mal. J'adore les films sur la nostalgie, la solitude, ces personnages qui portent un regard sombre ou bourré de regrets sur leur vie. Le portrait de ce vieillard est plutôt touchant, quand il regarde avec envie de jeunes voyageurs qui croquent la vie à pleine dent ou qu'il repense à son passé en se disant qu'il a peut-être fait de mauvais choix à certains moments de son existence, ça provoque forcément quelque chose chez le spectateur. Le problème pour moi c'est que Les fraises sauvages est, comme le dit Fadd dans son post, chargé de symboles, et ça c'est quelque chose qui me bloque un peu, qui m'empêche de rentrer pleinement dans l'histoire. Je pense que le film n'a pas besoin de toute cette symbolique lourdingue pour toucher au coeur, pour donner de l'ampleur aux thèmes du réalisateur. A croire que la simplicité d'une action ou d'une parole ne suffit pas. Moi c'est justement ce que je cherche dans ce genre de récits, une certaine simplicité (ce qui n'est pas un défaut). Suffit pas de mettre pleins de symboles partout pour que ça ait un sens, le simple regard fatigué d'un homme sur sa vie pas si parfaite me parait tellement plus évocateur. Parce qu'il y a un détail que les réalisateurs oublient un peu trop souvent à mon goût, c'est que le spectateur à vécu lui aussi et qu'il lui suffit souvent d'un mot ou d'un geste pour ressentir des choses très fortes. Avec des thèmes universels comme la vieillesse, la mort ou les regrets, je trouve dommage que le spectateur n'ait pas la possibilité de puiser dans ses propres expériences, Bergman ayant préféré jouer le jeu très fermé de la métaphore barbante, qui est loin d'être aussi viscéral.

Oui cette critique est incompréhensible, mais c'est une astuce pour que les fans de Bergman ne me menacent pas de mort (en plus ils sont nombreux, donc bon... ).

Rediffusion le Mardi 23 à 14:45 !

Je colle ici une discussion qui a eu lieu dans le topic "Ça passe à la TV" :

Faddman a écrit:

Attention ! Ce soir sur Arte passe à 20h30 les Fraises Sauvages, le chef-d'œuvre de Bergman, à ne rater sous aucun prétexte !

Ash a écrit:

Bon ben je crois que je vais en profiter pour le voir

bronski a écrit:

D'autant que juste après il y a un docu sur Krzyzstof Komeda, le compositeur attitré des débuts cinématographiques de Roman Polanski. A voir !!

edit: en plus je crois que le Bergman est en VO

bronski a écrit:

Un des commentaires sur Les fraises sauvages du site programme-tv.net:

"pas besoin de Temesta, ce soir!!!!"


http://www.programme-tv.net/cinema/553773-les-fraises-sauvages/commentaires/

cinephage a écrit:

Pour ceux qui ne l'ont jamais vu, c'est tout de même un excellent film, et contrairement à l'avis exprimé sur télé-loisir, pas un Bergman rasant du tout (comme peut l'être le silence, ou l'oeuf du serpent, des films très intéressants, mais difficiles d'accès, parce que très lents. Il y a des Bergman rasoirs, mais pas tous, loin s'en faut).
Pour ma part, je l'adore pour une séquence de rêve que je trouve fabuleuse, et pour son rapport au temps, qui me fait bien vibrer (sans parler du fait que les actrices, chez Bergman, ben elles sont assez charmantes, mais c'est juste du bonus).

Faddman a écrit:

bronski a écrit:

Un des commentaires sur Les fraises sauvages du site programme-tv.net:

"pas besoin de Temesta, ce soir!!!!"


http://www.programme-tv.net/cinema/553773-les-fraises-sauvages/commentaires/

Ah ben s'il le dit
Bon ben dans ce cas, je vais regarder Joséphine, Ange Gardien

bronski a écrit:

Non mais j'avais mis deux smileys et ils sont passés à l'as. Saleté de forum