La Horde Sauvage (Sam Peckinpah - 1969)

La Horde Sauvage (1969) Sam Peckinpah

Au sud du Texas, Pike Bishop et ses hommes s'apprêtent à attaquer
les bureaux de la compagnie de chemin de fer. Mais Duke Thornton et ses
chasseurs de primes les attendent au tournant. Un bain de sang se
prépare.

La mort du viel ouest et de ceux qui l'ont vu se construire, un western crépusculaire, qui faisait apparaître pour la première fois la violence comme ce qu'elle est, ignoble, repoussante, cette dernière étant accentuée par différents procédés typiques chez le maître Bloody Sam, les ralentis en tête. Autre élément marquant: le montage terriblement nerveux, épilleptique, et la mise en scène particulièrement agressive.
Un immense Peckinpah et un western majeur, qui casse définitivement l'image sobre et proprette du western traditionnel.

Je veux voir ce film ... .

Toujours pas vu malgré le fait que je l'ai gagné avec Warner (pauv' Mighty, il n'a toujours pas digéré sa défaite).

Juste grand.

Je crois que Val Resnick n'était pas très fan...

Voici mon avis qui date déjà d'il y a quelques mois :


Le moins que l'on puisse dire, c'est que le film de Peckinpah est très avant-gardiste pour l'époque dans laquelle il est sorti (en 1969) : générique efficace par son montage assez brutal (coupures image/son) et à l'esthétisme absolument incroyable, ses scènes d'action ultra violentes, sanglantes et démesurées (même Sergio Leone, quoi que très différent, n'a jamais filmé d'aussi énormes gunfights) utilisant beaucoup de ralentis (on sent que Peckinpah a inspiré John Woo) afin de choquer le spectateur. Même si cette violence inouïe est un des points principaux que nous pouvons retenir de ce long-métrage, Peckinpah signe un western humain et tragique doublé d'un lyrisme souvent copié mais jamais égalé dans le genre.
Les acteurs sont tous formidables, Holden et Borgnine en tête.
Un chef-d'oeuvre du genre, tout simplement !

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18653317.html
Cette bande-annonce est Ultime. Surtout la 20ème seconde.

C'est le cerveau ravagé par l'alcool et les amphétamines que Peckinpah a tourné La Horde sauvage. Le tournage a été chaotique, entre un William Holden alcoolique et un Robert Ryan touché par le cancer (qui finira par l'avoir, d'ailleurs). Peckinpah était invivable, arrivait exténué sur le tournage après ses nuits avec les filles de joie du coin, tournait comme un taré (pour la scène finale, il laissait six caméras tourner continuellement), rendait fou quiconque l'approchait.

Le résultat est un film magnifique, à la fois sublime et répugnant. Sublime, parce que Peckinpah substitue peu à peu l'honneur à la cupidité en tant que moteur de l'action et nous montre des types désabusés, rouillés, voulant vivre à l'ancienne alors la Première Guerre mondiale s'apprête à éclater. Répugnant, parce qu'il n'y a aucune morale, qu'aux puritaines se substituent très rapidement les prostituées (fascination de Bloody Sam, apparemment), que la pellicule semble suinter l'alcool, omniprésent ; que certains personnages sont à vomir (Mapache, magistralement interprété par Emilio Fernández), que les vautours rôdent et qu'on sent que la horde n'a nulle part où aller ou rester, que tout est forcément voué à l'échec. La lassitude gangrène chacun des personnages.

Mais c'est dans cet antagonisme que réside le génie de Peckinpah : tout mêler, laisser le spectateur dans un état où il est incapable de savoir ce qui est juste ou non. Des scènes de violence gratuite ponctuent le film ("PUUTAAAA "), contrepoint parfait à des séquences plus intimistes empêchant le spectateur de cataloguer les bandits comme étant des "méchants à 100%". La Horde sauvage est un magma, qui explose lors de la scène finale, dont la démesure n'a d'égal que la cause qu'elle sert. Mais dans cet héroïsme (la marche de la horde vers le lieu du futur massacre est à se damner), Peckinpah y distille des éléments qui contrastent tellement avec l'épique qu'on a encore dans la bouche ce goût bizarre. Celui d'un film hors de toute classification possible, fait avec une passion rare, nous traînant d'un extrême à l'autre en permanence. Celui d'un grand film, enterrant bon nombre de westerns. Plus j'y repense, plus j'ai l'impression que La Horde sauvage est de ces films dont le réalisateur y a laissé une partie de lui-même.

Fascinant.

Faut que je le vois !
Maudit soit le warnerdvdclub !