Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia (Sam Peckinpah - 1974)

Au Mexique, la fille d'un riche propriétaire terrien tombe enceinte après une aventure avec un certain Alfredo Garcia. La tête de celui-ci est aussitôt mise à prix. Alléchés par la récompense, Bennie, comme d'autres, fera tout ce qu'il peut pour retrouver Alfredo Garcia.

Ah il est malin le Peckinpah, il est malin. Parce qu'il ne fait décidément rien comme tout le monde et qu'il est profondément attaché à sa vision des choses. Peckinpah est de ces réalisateurs dont je m'imagine qu'ils sont en train de rire lorsqu'ils écrivent le scénario, lorsqu'ils tournent et lorsqu'ils montent. Parce que oui, Bloody Sam utilise la bonne vieille méthode du contrepoint, à savoir préparer le spectateur à quelque chose de radicalement différent de la suite des événements, histoire de renforcer l'impact. Ainsi, le film démarre avec une séquence absolument malsaine au possible, pour embrayer sur ce semble être une comédie, un classique film policier.
Et là, d'un coup, le nihilisme le plus total fait son apparition. L'atmosphère est étouffante, y'a des mouches, de la sueur, du sang, de la poussière. Peckinpah entraîne son antihéros dans les tréfonds du désespoir, de la folie et du désintéressement le plus absolu pour conclure sur une séquence finale qui n'est même pas un triomphe, tant la lassitude guide Bennie.
Mais le coup de génie, c'est la dernière minute. Cette dernière minute absolument inutile sur le plan scénaristique, qui casse complètement la structure classique qu'affichait le film en brisant la ligne droite de fin tracée depuis plusieurs scènes. Mais c'est son inutilité qui est géniale, parce qu'elle cynique au possible. Du fatalisme à l'état pur, un briquet enflammant le script : lorsque le générique s'affiche, il ne reste plus rien de l'histoire.

J'avais adoré, tu me donnes méga envie de le revoir du coup !
J'en garde le souvenir d'un film bien craignos, puant la vieille carne séchant sous un soleil de plomb et dans lequel on ne peux pas ouvrir la bouche sans gober au moins trois vieilles mouches dégueulasses. C'était bien !

J'étais persuadé qu'on en avait déjà parlé sur le forum d'ailleurs. Du coup, j'ai re-survollé le topic sur Peckinpah créé par Val Resnick, quel chef d'œuvre !

J'ai pas réussi à retrouver ta critique

Ça devait être dans "vos derniers films", ou un truc du genre, sans doute.