Je suis donc allé voir le concert de Laibach à la Machine du Moulin Rouge (ex-Loco), sur le boulevard de Clichy. Nous arrivons avec Faddgirl parmi les premiers et de loin, je vois un mec avec un pancarte et le logo de Laibach. Je me dis « trop bien, il doit faire des passeports NSK, ou alors ça fait partie de la mise en scène ». En fait, c'était un mec qui voulait qu'on lui offre un ticket
On rejoint les trois ou quatre personnes déjà là et on attend. C'était assez amusant, parce que notre file d'attente était juste à côté de celle pour le Moulin Rouge. Du coup, on avait d'un côté des gens bien habillés et propres et de l'autre, des personnes oscillant entre les habits neutres, noirs/piques/rangers/un peu-limite-limite-quand-même-comme-style et enfin les gens complètement tarés. A ce titre, le type qui est venu habillé en militaire avec un béret de l'Armée rouge reste un mystère ambulant à mes yeux
Mighty avait raison, quelques quarantenaires, mais la grande majorité tournait autour de 25-35 ans.
On rentre dans la salle et là, génial, y'a pas beaucoup de monde, donc on se met dans la fosse à deux mètres de la scène. Je décide d'aller aux toilettes. Ce point à de l'importance, car il fallait absolument que je parle de ces toilettes, où le bon goût et la poésie règnent en maître : sur la porte de chaque cabine, une feuille indique qu'il est interdit d'y emmener quelqu'un sous peine de se faire éjecter de la boîte
Le concert a commencé avec 30 minutes de retard mais bon, pas grave, je crois qu'on avait la bande-son d'
Iron Sky balancé à fond la caisse (et à fond les basses) pour nous faire patienter, donc c'était sympa. Les lumières s'éteignent, l'un de membres du groupe, une femme (en tenue « militaire ») s'avance avec un microphone. Gros frissons déjà, tu sens que tu vas te prendre une grosse mandale dans la figure
Milan Fras arrive, gros frak, le mec est juste tellement charismatique...
Donc la première partie est plutôt indus/lancinant/jem'ensouviensplustellementj'étaisfasciné. Nous étions à deux mètres de lui, on arrivait pas à décrocher nos regards, ce gars-là est juste un monstre de présence, en plus de ça on se faisait agresser par les basses et la batterie surpuissante, les images en fond et l'ambiance au clavier absolument géniale. Difficile de parler de points précis, tellement c'était une expérience à la limite de la transe, les basses remplaçant les battements de cœur (ça fait très poète du dimanche, mais je suis sérieux).
La bande-son d'
Iron Sky craque du slip, avec pas mal de morceaux repris pour l'occasion. Là, fatalement, je dois parler de
B Mashina. Déjà, la salle était au bord de l'explosion aux premières notes. Ensuite, le groupe a fait durer la chanson, retardant au max le refrain final. Le résultat a dépassé mes espérances. Fras avait le contrôle de la salle entière avec la fin de cette chanson. A cet instant, il est vraiment passé du stade de chanteur à celui de gourou, c'était fascinant. Le public hurlait les paroles, on était complètement pris par la musique, j'avais jamais ressenti ça. Chacun était à bout, littéralement porté par ce qu'on entendait. Énorme, meilleur moment de la soirée. Dans le même genre, je salue l'efficacité de
Final Countdown qui a déclenché le premier pogo (il me semble).
La partie techno était classique, avec l'ultra-efficace
Tanz mit Laibach repris en coeur par le public et permettant aux plus exubérants de montrer tout leur savoir-faire dans la danse style « je secoue ma tête et mon corps dans tous les sens comme si j'avais bu 25 litres de gin »
Vers la fin, le groupe a fait deux ou trois rappels, permettant à chaque fois à certains de hurler les chansons qu'ils espéraient voir. J'ai bien ri d'ailleurs, un mec a commencé à crier « GEBURT EINER NATIOOON
» ; les premières notes de la chanson qui suit montrent que ce n'est pas ça. Et là, pile un petit silence de cette intro, on l'entend dire « M
.ERDE
» hyper fort, on sentait que ça venait des tripes, c'était excellent
On arrive à la fin du concert, Fras nous remercie chaleureusement, le reste du groupe aussi. La salle attend vainement un troisième ou quatrième rappel. C'est la fin, nous repartons frappés par le spectacle. Un gros bravo d'ailleurs à la Machine, parce que le son était d'une clarté absolue. On avait oublié nos bouchons et pourtant, là, je ne suis (presque) pas sourd
Un spectacle incroyable, a vivre dans les premiers rangs, histoire d'être complètement dans l'atmosphère (et se faire pointer du doigt par Fras, oh yeah
). Une véritable expérience, que je suis pas près d'oublier. Vivement leur prochaine tournée !