Rock en Seine - Jour 2Après une première journée enthousiasmante, où les vieux de la vieille ont montré aux petits jeunes qu'ils étaient toujours là, en route pour une deuxième journée que j'attendais avec impatience, puisqu'en point d'orgue, allait arriver Faith no more, juste l'un des groupes qui me faisait le plus fantasmer sur cène.
Après avoir abandonné ma reum et ses amis pour une énième petite sauterie pour son départ en retraite, je me dirige une fois de plus vers les transports transiliens qui ressemblent de plus en plus aux soubassements de la ville lors de l'attaque de la bête dans
Cloverfield.
Avant même mon arrivée au Domaine de Saint-Cloud, le spectacle avait déjà commencé dans le métro, où une bande de joyeux-drille alcoolisés ont mis une belle ambiance bordélique, en hurlant à tue-tête, en scandant le nom de Faith no more et en chantant des titres de Renaud... ainsi que de la Compagnie Créole et La Chenille !
J'adore ce genre de concert improvisé où un type crasseux ne passe pas à la fin entre les fauteuils pour mendier une ou deux piécettes.
Arrivé sur place vers 16h20, les trottoirs étaient noirs de monde, et il fût un poil plus compliqué d'entrer dans le Festival, car les gens ont l'air d'arriver tôt finalement, et pas à 17h comme moi hier.
Après une rapide vérification des sacs, je m'engouffre dans le Domaine où j'entends une première chanson sur la Scène de la Cascade, qui ne m'est pas inconnue, mais impossible de mettre un titre ni un nom de groupe dessus.
Je checke mon programme, et je découvre qu'il s'agit de The Asteroïds Galaxy Tour, dont je ne connaissais donc effectivement pas le nom, et qui balançait leur single le plus connu, certainement, qui passe régulièrement sur Ouï FM.
Pas mal, mais je ne suis pas viendu pour eux, donc, direction la Grande Scène, pour la première fois depuis deux jours.
Les Noisettes ont terminé leur set lorsque j'arrive, et on commence à patienter pour Ebony Bones !, dont j'ai découvert leur participation au Festival il y a deux ou trois jours, ce qui m'a enthousiasmé au plus haut point !
Après quelques minutes d'attente, une partie du groupe débarque sur scène, les choristes bariolées, les musiciens déguisés de mille couleurs... Visuellement, ça claque.
Petite intro instrumentale, avant l'arrivée d'une Ebony Thomas, aka Ebony Bones !, énergique, qui balance son phrasé si particulier d'entrée de jeu, avec une force et un charisme dingue.
C'est fun, surtout pour l'apparence des membres du groupe, c'est endiablé, c'est un moment très fort de musique festive qui étreint pas mal de monde dans la fosse, après un petit temps d'acclimatation (Ebony n'est pas très connue du grand public pour le moment).
Comme Madness la veille, Ebony fait participer le public avec des mouvements de bras chorégraphiés, qui foutent le feu (et le bardel) vers la fin du set.
Ebony a même le bon goût de reprendre
"Another brick in the Wall", de manière très personnelle. Ça me rappelle la reprise improvisée de
"Billy Jean" par Santigold à l'Élysée il y quelques mois.
J'étais comme un petit fou, excité comme une puce, alors que je venais à peine d'arriver, et n'avais ingurgité qu'un demi-litre de bière.
J'étais d'ailleurs l'un des seuls à bouger mon corps dans tous les sens avec excitation, ce qui m'a un peu laissé au dépourvu, mais bon, spa grave, j'ai pris mon pied, c'est l'essentiel.
J'en aurai bien redemandé, mais les djeunz attendaient l'incconu au bataillon Billy Talent, du punk rock californien un peu facile, mais assez entraînant.
Avant Billy Talent, suis allé me chercher un casse-dalle (pas loin du hot dog à 12€ dont j'avais parlé à Spark par SMS
), tout en écoutant une ou deux chansons de Dananananaykroyd (pas mal aussi, faudra que je me penche sur leur cas), quand un pote nouvellement marié (au Japon) m'appelle. On papote pendant 6 minutes et douze secondes, et il se marre bien quand je lui dis où je me trouve. Petit ciné prévu dans la semaine, histoire de nous retrouver après son mariage express, sur lequel il va devoir me donner plein de détails croustillants.
Après quelques SMS envoyés, toujours aux mêmes zigottos, je me dirige donc de nouveau vers la Grande Scène pour découvrir Billy Talent. Comme écrit plus haut, c'est axé à fond pour les djeunz, qui semblent bien connaître le bestiau, et ça casse pas trois pattes à un canard.
Je décide de m'exiler vers les toilettes sèches, avant d'avoir vraiment envie de pisser, pasque la file d'attente pour les chiottes peut faire peur à n'importe quel moine bouddhiste hyper zen au monde.
Après deux bières ingurgitées, ce petit passage au pipi-room m'a fait du bien.
Entre temps, j'ai pu écouter quelques titres de The Horrors, sur la Scène de la Cascade, et de The Red Lips, un groupe français inconnu, au stand SFR.
Deux bonnes surprises, même si je connaissais The Horrors de réputation. Me pencher sur leurs albums...
Nouvelle vague de SMS, pour lesquels les réponses étaient de nouveau bloquées, pasque ma boîte est pleine (air connu...).
Enfin, à partir de 20h, dernière grosse ligne droite pour deux shows qui s'annoncent mortels.
The Offspring à 20h et Faith no more à 22h15.
Autant dire que ça va pogotter dans les chaumières !
Tout d'abord, The Offspring, attendus par une horde fans dégénérés, et plein de djeunz, dont les djeunz âge m'a un peu étonné, puisque je m'attendais à retrouver plus de trentenaires en lieu et place des djeunz de vingt ans qui pullulaient un peu partout.
Faut croire que la bande de Dexter Holland a su rester jeune, et attirer la nouvelle génération de crétins pré-pubères.
Avant l'arrivée du groupe, et pour motiver les troupes, les caméramen ont la bonne idée de filmer le public, pour que chacun se voit sur grand écran. Certains ne se gênent pas pour monter sur les épaules des uns et des autres, habillés, qui en lapin, qui torse poil... Et plein de meufs en soutif ! C'était bien !
Arrive le groupe...
Excellent show, qui démontre que le punk commercial à l'ancienne n'est pas mort, et que ça reste super efficace sur scène !
Le public est survolté, l'ambiance est électrique, la folie règne dans la fosse.
Une nana rate un slam et perd une tong, une autre sort de la fosse les larmes aux yeux, les cris résonnent, les chants scandés sont un hymne à l'amour porté au groupe. C'est très très bien !
Je ne partais pas forcément hyper convaincu, car je connais pas le groupe, hormis leurs plus gros singles, mais force est de reconnaître que ça dépote grave !
Après ce petit tour de force qui impose le respect, place au groupe le plus attendu de la journée.
Il n'y avait qu'à voir dans les allées la proportion de tee-shirts de Faith no more, par rapport à tous les autres : le groupe de Mike Patton l'emportait haut la main !
Avec mon propre tee-shirt pécho la veille (avec un tee-shirt de Madness, qui déchire !), j'ai rapidement trinqué avec une superbe blonde, apparemment un poil bourrée.
Bon, de toute façon, tout le monde était un peu bourré.
Bref (
), pendant les grosse heure qui précède l'arrivée du groupe, je décide me rapprocher le plus possible de la scène, avant de passer le reste du show un peu plus éloigné, soit en le décidant moi-même, soit en me faisant éjecter par les mouvements de foule qu'il y aura forcément.
Je suis donc deux gus qui arrivent à se frayer un passage, qui trouvent un pull rose abandonné, puis gueulent un "Oasis Encul
és ! Oasis Encul
és !" du plus bel effet.
J'arrive à peu près à 3 mètres de la barrière, qui doit se situer à 2 mètres de la scène, bien devant, bien placé.
J'enlève mes binocles, pour ne pas réitérer ma regrettable aventure de mon concert de Marcel et son Orchestre.
Et je commence à papoter à droite, à gauche.
Avec un grand type qui balançait quelques vannes marrantes, un couple qui prenait des vidéos qu'ils allaient mettre sur YouTube, et surtout, un couple de polonais délirants, dont la nana attendant comme une dingue Mike Patton et ses acolytes, alors qu'elle les avait vus quelques semaines plus tôt en Allemagne.
On s'est bien marrés, y compris lorsque des perceurs de foule ont décidé de se rapprocher le plus près possible des barrières, en tentant des percées impossibles, même quand ils gueulaient qu'il y' avait une urgence (bon, je raconte mal, mais c'était très drôle).
Vers 22h20, la bête arrive...
Le groupe commence sur une chanson douce (que me chantait ma Momaaaaaaan...), ce qui m'a laissé un peu de répit pour rester devant.
Mais dés la deuxième chanson, c'était l'Apocalypse sur Terre.
On était serrés comme des sardines, à tenter de bouger, mais tout ce qu'on arrivait à faire, c'était de se défoncer la cage thoracique, avec une tendance à vouloir exploser les côtes de son prochain.
En gros, j'ai rien compris au début du concert, occupé que j'étais à tenter de rester en vie, mais dés la troisième chanson, je me suis fait éjecter à 5 mètres des barrières, j'ai donc pu un peu plus apprécier le show.
Faith no more était en forme, mais grave !
Les classiques s'enchaînent à une vitesse de dingue
("Digging the Grave", "King for a Day", "Just a Man", "I Started a Joke", "Be Aggressive" , "Midnight Cowboy", "Easy" et plein de chansons des différents albums que je ne connaissais pas, mai qui ont le mérite de pulser leur race en live...) et ne laissent presque aucun répit au public, en transe, et fiers de suer à grosses gouttes (un type tout collant m'a percuté à un moment... Yeurk !).
Et pis bon,
"The Gentle Art of Making Enemies" m'a permis de réaliser un rêve en live : gueuler avec toute une fosse :
"Happy birthday ! Fucker !".
Après
"Baba O'Riley" sur scène, il ne me reste plus qu'à gueuler :
"TNT ! Oï ! Oï ! Oï !" avec un public, pour avoir presque rempli mes rêves de live...
Grosse ambiance aussi, avec quelques moments de pur bardel désorganisé, qui font du bien aux noeils, au cerveau, et aux jambes.
Tout le monde chante en coeur, notamment sur une chansons, dont le groupe choisit volontairement de laisser chanter le public... Magique.
Entre deux chansons, Mike nous traite de motherfuckers, et nous demande de faire du bruit.
Il a une présence dingue sur scène, que ça soit pour les chansons qui bougent, ou pour les rythmes plus lents et slows.
Et cette voix, bardel ! Cette voix ! A la fois caverneuse et incroyablement sexy !
On ne voit presque que lui, on boit ses paroles, on exulte. :hanhan:
Mike fout le feu, et le public en redemande.
Après un dernier rappel également génial, le show se termine, la larme à l'oeil, et l'impression d'avoir assisté à un grand moment, même si un festival reste toujours moins marquant qu'un concert où l'on se rend pour voir un seul groupe.
N'empêche que là, je m'en rappellerais longtemps de ce Fraking de concert de malade !
En me dirigeant vers la sortie, je me rends compte que j'ai paumé mon paquet de mouchoirs tout neuf, un badge Depeche Mode et ma voix (que je n'ai toujours pas retrouvé, ça va être joli lundi matin au boulot !).
Je m'achète quatre tee-shirts (2 Faith no more, un Prodigy et un Rock en Seine) ainsi qu'un Fanta (oui, un Fanta), pasque j'avais plus assez de sous pour me payer une bibine.
Toujours sur le chemin du retour, on assiste à un spectacle fascinant sous le passage qui mène du domaine à la rue.
Sous ce passage souterrain, lorsque l'on se retourne, les ombres de festivaliers se détachent au milieu de la poussière, ce qui donne une vision d'Apocalypse, où des zombies lents s'approchent de leurs proies... Indescriptible, mais superbe.
Ces quelques emplettes et arrêts pour regarder en arrière, m'ont sans doute fait rater mes trains pour rentrer chez moi... J'arrive trop tard pour choper un train à Gare du Nord, idem à Cluny.
Je décide donc, comme je ne veux pas prendre de taxi ou de chambre d'hôtel, de choper le Noctilien.
Je le prends à Châtelet, et je mets presque une heure pour rentrer chez moi.
J'ai plus de voix, j'ai mal partout, je me suis levé à 11h45 la tête dans le pâté, et j'ai pas encore bouffé.
C'était génial !
Vivement cet aprèm, avec entre autres, Eagles of death metal, MGMT et Prodigy !
Ça va être bien !
Bisous tout le monde !