Le Parfum, Histoire d'un meurtier du
mec qui a fait
Cours Lola Cours - 8/10
Hé bah franchement, c'est pas mal.
Moi qui pensait assister à un naufrage vu qu'il est foncièrement bien
compliqué de représenter le ressenti des odeurs sur un écran de
cinoche, je suis bien surpris.
Tom Tykwer se débarasse de ce qui aurait pu être un lourd handicap, en
privilégiant le choix d'images parlantes, plutôt que passer par des
pastilles à gratter, comme l'avait fait le génial
John Waters avec
Polyester.
En effet, gros plans bien appuyés, larges pano montrant les endroits
visités par le nez de Grenouille, envolées quasi lyriques du cadre de
l'image dés qu'on assiste aux scènes les plus fortes du bouquin
(l'orgie et la scène de cannibalisme, entre autres), la mise en scène
tient la route, et remplace avantageusement notre nez par nos yeux et
oreilles (travail sonore intéressant à souligner également).
Justement, certains passages éminnement casses-gueules du roman (le
moment où Grenouille suit sa première victime, ainsi que les deux
passages évoqués dans ma parenthèse précédente), sont ici traités avec
finesse, et discernement. Ces scènes ne sont pas pompeuses, pas
exagérées, juste dans le ton du reste du métrage.
Pas de fautes de goût flagrantes, à part un ou deux plans too much
(j'ai pas d'exemple sous le coude), et des couleurs qui chatoyent et
qui font du bien aux oeils.
Petit bémol cependant :
Ben Whishawest bien trop beau. Grenouille est censé être vilain, avec un gros nez
pas beau. Mais ceci est un simple détail, et rattrapé par la beauté des
différentes victimes du meurtrier (Là, on est servis ! Surtout la
première, toute craquante.
).
Bref Tykwer s'en sort avec les honneurs, et rempli le contrat de cette commande correcte.
Ma Moman a beaucoup aimé, elle lui met 9/10.