C'était très sympa malgré une légère baisse de rythme au milieu
Rien néanmoins qui gâche le plaisir de ce joli petit film du jeune Lubitsch qui fait déjà montre d'un talent certain à la réal. tout dans
Le Prince étudiant fait plutôt bonne impression. Les décors luxueux et austères du palais royal répondent aux environnements campagnards et foisonnants de la bourgade d'Heidelberg. Les acteurs et les actrices affichent une bonhommie et une légèreté auxquelles on ne s'attend pas forcément de prime abord mais qui donne au film un ton particulier sur lequel souffle une sorte de vent de bonne humeur assez communicatif. On prend du plaisir à suivre les aventures du personnage principal dans un univers qui n'est pas le sien et qu'il apprend à connaitre (on est à la fois dans les prémices des films à la
Vacances Romaines et dans les balbutiements du Heimatfilm en un sens, avec cette mise en avant des plaisir simples de la vie loin de la grande ville). Entre éclats de rire et levers de coudes, voici un autre prétendant pour la catégorie des péloches qui donnent soif
La deuxième partie tranche nettement avec la première et opère un changement d'ambiance qui met à mon goût un poil de temps à se mettre correctement en place, il y a genre 15-20 minutes de flottement durant lesquels Lubitsch, comme pour rester cohérent avec ce qui se joue à l'écran [spoiler]
(un deuil qui vient conclure l'insouciance des débuts, ainsi que l'enfance du Prince)[spoiler], décide de forcer un peu trop sur la retenue. Mais on retourne vite sur les rails et le final doux amer vient nous cueillir autant que nous surprendre. Avis aux midinettes, votre cœur n'en sortira pas indemne
En tout cas j'ai été étonné de voir certains mouvements de caméra plutôt modernes, entre travelling avant et recherche d'effet de profondeur. C'est également la première fois que je vois des intertitres bénéficier d'effets de mise en scène, pas mal!