Youn regarde des documentaires bizarres

Petit sujet sur les documentaires que je mate tous les deux ou trois mois. Je vais d'abord copier/coller les petits textes que j'avais écrits pour les doc vus en 2014 avant d'embrayer sur ceux récemment vus.

Best Worst Movie : documentaire sur Troll 2, considéré comme le plus mauvais film de tous les temps. Réalisé par Michael Paul Stephenson (enfant-star du film à l'époque), le doc suit les pérégrinations des différents acteurs près de 20 ans après alors qu'ils vont de communautés de fans en communautés de fans et réalisent l'impact (involontaire) du film auprès de geeks en tout genre. Au bout d'une heure de film plutôt drôle, fait de recréations de scènes et de conventions, le film vire dans l'émotionnel par petites touches complètement innatendues : l'un révèle qu'il a toujours voulu être acteur et absolument pas dentiste (profession exercée sous la pression du père), l'autre est devenue un peu folle dingue (comparant Troll 2 à Casablanca et vivant avec sa mère sénile), ou encore ces derniers instants où, après plusieurs jours de "célébrité", l'équipe du film comprend que ces instants n'étaient qu'éphémères et qu'à part une centaine d'uluberlus, personne ne connait Troll 2... Excellent !

The woman who wasn't there : Tania Head a survécu au 11 septembre alors qu'elle était dans une des deux tours du WTC. Son histoire, digne d'un film (love story, tragédie, rise and fall) la propulse comme responsable du groupe des survivants de la tragédie et bientôt, elle fait la une de magasines. Problème : Tania Head n'existe pas. Par contre, Alicia Esteve, émigrée espagnole en mal d'attention, qui n'a jamais mis les pieds au WTC, est une sacrée menteuse.. The Woman who wasn't there revient sur ce personnage hors norme, qui a menti pendant plusieurs années. Pourquoi ? Quelles crétinouséquences ? Où est-elle ? Le doc est assez court et va droit à l'essentiel. On pourrait regretter un vrai travail de fond, notamment psychologique, mais en l'état c'est pas mal du tout.

Never sleep again - The Elm Street legacy. Docu de 4 heures revenant sur la saga Freddy Krueger. Tout y passe : les 7 films, la série TV, le merchandising, Freddy vs Jason. Seul le remake est occulté, ce qui est bien dommage. Il y a de très nombreux intervenants, tous oubliant leur langue de bois le temps d'une interview. Ainsi, on en apprend plus sur la guéguerre entre Bob Shaye et Wes Craven, le côté gay pas si cryptique que ça du second épisode, le changement de ton dû à Frank Darabont et Chuck Russell, le côté Rock n' Roll de Renny Harlin, la chute de New Line, etc. Les intervenants associent peut être un peu trop qualité et succès au box office (le 6, meilleur que le 5, WTF??) et le côté "saga traumatisante et définitive dans le genre horrifique" est un peu trop appuyé mais le documentaire est honnête et presque complet. En 2013, la société de prod a remis le couvert avec Jason Vorhees.

Dear Zachary. Documentaire testament sur la vie d'Andrew Bagby par un de ses meilleurs amis. Attention, grosse vague émotionnelle. Ne lisez rien, ne regardez aucune bande annonce sur ce documentaire dramatique. Préparez-vous juster à chialer. Oh frak, j'en reviens toujours pas. Et ce montage qui arrive à te glacer le sang juste en supperposant une voix off (qui se met à sangloter à la fin du film), des interviews de gens qui pleurent et des images d'archives de gens heureux. Grosse baffe. A noter que ce film et l'affaire tragique qu'il évoque ont permis un changement dans la loi canadienne.

The King of Kong, vivement recommandé par Nadsat. Démarrant comme un film sur le monde de la compétition dans les jeux vidéos, The King of Kong prend une toute autre tournure sans crier gare et parle de la rivalité entre deux joueurs autour du high score sur le premier Donkey Kong en arcade. Monté comme un thriller (ce qui pourrait évidemment poser le doute sur la véracité de certains faits), ce docu présente des personnages et des situations complètement hors normes : un éternel looser sympathique en quête de son quart d'heure de gloire, un vieil excentrique fan de jeu vidéo, de musique country folk et de méditation (?!), un juge regardant des cassettes de sessions de JV toute la journée, et surtout... et surtout... Billy Mitchell. Un authentique bad guy sûr de lui, patriotique, méchant, manipulateur, arriviste et j'en passe. Le film vaut également pour la présentation plutôt candide et humaine de cet univers ; si les personnages sont tous plus bizarres les uns que les autres, ils n'en restent pas moins traités avec tout le respect qui leur est dû. Un très très bon documentaire qui ferait un frak de film à suspens et à rebondissement.

Mortified Nation. Ce documentaire prend sa source dans les soirée "Mortified" durant lesquelles des adultes, généralement des trentenaires, lisent au public des passages honteux de leur journal intime d'adolescent. Au départ simple suite d'anecdotes drôles d'adolescence bien grâtinée, le documentaire dévoile peu à peu des adultes ayant besoin de se livrer après des adolescences difficiles. Et si, malgré toute la volonté du monde, il ne réussit pas à dessiner un schéma commun aux ados, il réussit à aborder des questions existentielles qui nous traversent tous à un moment ou à un autre. Vraiment touchant.

Nightmares in Red White and Blue : Documentaire sur l'évolution du genre horrifique et des monstres au sein du cinéma américain. Avec Larry Cohen, Joe Dante, John Carpenter, L\'homme Bouse, Mick Garris, George Romero, Brian Yuzna, Roger Corman et la voix de Lance Henriksen. Vraiment très bon. Le film s'attache à faire plus qu'un panorama du cinoche d'horreur et préfère en analyser les différentes ères et le relier aux situations politiques et culturelles du pays. Il n'y a peut être que Bouse pour dire un ou deux trucs complètement crétinous (du genre, un bad guy est d'autant plus terrifiant que si on crée de l'empathie en justifiant et expliquant ses actes), sinon, tous les intervenants sont passionnants, notamment Carpenter, étonnamment loquace et lucide. La fin du film est un peu flippante...

Kumaré : documentaire de Vikram Gandhi. D'abord proche de la méthode Sasha Baron Cohen, le docu montre comment un jeune diplômé en théologie très sceptique sur la religion tente de comprendre ce que peuvent ressentir des fidèles. Ainsi, il va créer un faux personnage de gourou. Mais très vite, il se fait prendre à son propre piège et ne parvient pas à sortir de son rôle sans trahir ceux qui lui font confiance. La première impression qui m'est venue à l'esprit est "frak quel pourceau". Soit il nous fait complètement marcher avec son histoire (ce qui est fort possible), soit tout est vrai et sa méthode est ... contestable. Au final, le film est malgré tout intéressant car, à travers son personnage, Vikram comprend ses "fidèles" qui passent pour lui de "gros naïfs" à "humains un peu paumés qui ont besoin d'aide". Et l'enseignement final, qui culmine dans 10 dernières minutes assez émouvantes, est très intelligent et devrait être largement repris.

I think we're alone now : Jeff et Kelly sont deux personnages "hors-norme". Le premier a le syndrôme d'Asperger. Et le second est intersexuel (ou plus communément, hermaphrodite). Et ils ont un point commun : leur adoration extrême d'une chanteuse pop US, Tiffany. Ce documentaire montre comment cette adoration conditionne toute leur vie, jusqu'à leur faire faire des choses complètement barjes (Jeff construit une machine pour se connecter télépathiquement avec son idole). Paumés, se cherchant constamment, Jeff et Kelly sont des personnes que n'importe qui excluerait de son cercle social (le premier est complètement timbré et ne fait que parler de lui ; le second te fout un méchant coup de déprime à chaque seconde) mais que les réalisateurs parviennent à rendre intéressants et à remettre constamment sur un pied d'égalité avec le reste "du monde". Coup de coeur disponible ici https://vimeo.com/16528127?from=facebook

Trek Nation : Eugene Roddenberry revient sur le phénomène Star Trek. Mais plus qu'un simple parcours à travers conventions et lieux de tournage, c'est surtout un bon moyen de connaitre son père, avec qui il n'a jamais été en phase : Gene Roddenberry, créateur de la fameuse Saga. Avec l'aide de très nombreux et variés intervenants (gros point positif du documentaire), Roddenberry Jr. découvre ce que signifie vraiment Star Trek au-delà des pijamas et des Pew!Pew! dans l'espace. Et puis j'ai failli verser ma ptite larme.

Docu-Fiction (à défaut de trouver un autre mot), The imposter raconte la fameuse histoire du Frédéric Bourdin, français moitié caucasien, moitié magrébin, yeux noirs, 23 ans (à l'époque), usurpateur d'identité, et particulièrement celle de Nicholas Barclay, ado texan blond aux yeux bleus... Histoire incroyable (qui doit quand même passer régulièrement dans 90 minutes inside ou ce genre de trucs) réalisée presque comme un film (même la photo des interviews a de la gueule, en 1.85 en plus). Le film dure une petite heure, est bien torché, et se permet de foutre le doute lors d'un final tendu du slip.

Vice est un magazine axé sur la culture urbaine (notamment). Leurs documentaires sont connus pour parler de sujets assez forts. Le premier que j'ai regardé est "Interview with a cannibal" qui relate un fait qui s'est déroulé chez nous il y a une quarantaine d'années et interroge le premier concerné... Portrait assez flippant d'un mec qui sait être en dehors de la norme et dangereux pour la société et qui tente de réfréner des pulsions. Le problème est que le documentaire ne propose au final pas grand chose et ne marche qu'au racolage. Mention spéciale au puritanisme qui autorise de montrer sans crier gare des photos de corps bouffés mais qui floute le moindre petit téton...

World's Scariest Drug montre deux jeunes américains partant en Colombie pour faire un sujet sur la Scopolamine, qui, si la moitié du tiers du documentaire est vrai, n'usurpe pas son surnom. Flippant et tendu du slibard (notamment lors du scène voiture terrifiante), malgré sa courte durée, World's Scariest Drug est un petit documentaire à voir. Et ne pas dormir après.

Youn, tu me fais peur

Pourquoi ?
Non, sérieusement, quoi ?

Ta critique de King of Kong est un chouette digest de celle de Karim Debbache ^^

Ouais j'ai remarqué ça hier en repostant ma critique.

La vidéo pour ceux qui ne l'ont pas vue :

Youn a écrit:

Pourquoi ?
Non, sérieusement, quoi ?

Tu aimes un peu trop les docus à base d'inceste et de cannibalisme pour être honnête

Tient Youn, j'en ai un pour toi :


Sick: The Life & Death of Bob Flanagan, Supermasochist



Voilà des années que j'essaye de me motiver à le regarder, sans jamais y trouver le courage tant ça a l'air extrême, et extrêmement triste aussi.

Merci
Là j'ai commencé le docu sur une histoire d'amour tragique à base de relation obsessionnelle.

Rhààà la vache vous êtes foutus
Je retourne à mon épisode de Grey's Anatomy

Crazy love : récit sur une relation obsessionnelle qui vire au drame dans les années 50. Le documentaire n'est formellement pas transcendant, juste propre et convenu. Par contre, ce qui est raconté est assez what the fuckesque La première partie suit Linda qui se souvient avoir été une jeune femme timide dans le NYC des années 50. Elle y rencontra Burt et leur relation amour-haine amènera ce dernier à lui jeter de la chaux au visage. A partir de là, c'est une suite d'anecdotes (prison, procès, etc.) qui te fait douter de la santé mentale des protagonistes.

Tu trouvez toujours tout ça sur Netflix ?

Sinon, pour ma part, LE docu que j'attends, c'est Industrial Soundtrack For The Urban Decay - Music Documentary réalisé par Amélie Ravalec & Travis Collins et qui s’intéresse -vous l'aurez deviné- aux origines de la musique industrielle.

Industrial Soundtrack For The Urban Decay // Official Trailer from Amélie Ravalec on Vimeo.

A noter, un entretien avec Graeme Revell, ancien membre du groupe SPK et qui s'est depuis recyclé dans la BO ciné (From Dusk Till Dawn, Bride of Chucky, Sin City, Riddick...)

Ouaip, sur netflix U.S.

J'imagine que plusieurs personnes ont vu (ou commencé à voir) Tiger King ? J'en suis à 3 épisodes et c'est vraiment pas mal. J'ai du mal à comprendre l'intérêt d'avoir étiré cela en longueur. J'ai l'impression que la série aurait gagné à être plus rythmée et prendre moins son temps.