Edgar Wallace, les adaptations.

DER ZINKER

R.F.A., 1963
Réalisateur: Alfred Vohrer
Genre: Krimi
Durée: 89 minutes
Avec: Heinz Drache, Barbara Rütting, Günter Pfitzmann, Jan Hendriks, Klaus Kinski...

L'histoire:

À Londres, un criminel surnommé "Le Serpent" accomplit sa vengeance en empoisonnant ses victimes...



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Il y aurait plein de chose à dire sur Der Zinker, en bien comme en moins bien, et pourtant je n'arrive pas a être emballé par ce film . Réalisé en 1963 par Alfred Vohrer, Der Zinker semble au départ être un krimi affichant un équilibre parfait entre classicisme et tentatives un peu plus expérimentales. Hélas, malgré un scope magnifique (première utilisation de ce format dans la série), un noir et blanc une fois de plus envoûtant grâce notamment à quelques jeux d'ombres bien sentis et quelques idées complètement out of space (le plan d'un gars qui mange une carotte, mais vu de l'intérieur de la bouche! ), j'ai pas pu m'empêcher de trouver l'intrigue en elle même ultra-fadasse. Les personnages cherchent pendant tout le film à connaitre l'identité du fameux tueur au venin, sauf que le spectateur ne se sent jamais vraiment impliqué, la faute à une mise en scène trop passe partout. Le bad guy, peu charismatique, n'a droit à aucune iconisation particulière (adieu les costumes loufoques ), c'est juste un personnage lambda qui se venge pour d'obscures raisons. Seul son arme est originale pour le coup, puisqu'il se sert du venin d'un serpent très dangereux, qu'il inocule à ses victime à l'aide d'une sorte de pistolet-sarbacane, une petite note d'exotisme bienvenue dans un film un peu trop gris .

De l'autre côté, l'inspecteur n'éveille pas vraiment notre intérêt non plus, et ce même s'il est incarné par le toujours classe Heinz Drache. Une fois n'est pas coutume, l'acteur se fait un peu voler la vedette par quelques personnages secondaires un poil plus inspirés (la galerie de second rôles est bien garnie en plus). Le divertissement proposé reste tout à fait honnête, il y a un minimum de tension (les scènes avec Kinski, comme d'hab), d'humour (avec Eddi Arent, mais aussi une vieille qui s'enfile du whisky à l'heure du tea time) et un final particulièrement bien ficelé, qui fait un peu oublier la platitude du film. Mais bon, impossible de le hisser au rang des meilleurs métrages de Vohrer, y a vraiment comme un goût d'inachevé.

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Mangez des carottes



La lumière met bien en valeur les personnages, un bon point.



Un mur de boites de conserve en plein milieu d'une route. Normal.



Mais ce regard de fou furieux!



ATTENTION !!!



Une chose ne déroge pas à la règle, les quelques morts sont assez graphiques







La Vohrer's touch, ou l'assurance d'avoir quelques plans superbes

DER SCHWARZE ABT
LE CRAPAUD MASQUE

R.F.A., 1963
Réalisateur: Franz Josef Gottlieb
Genre: Krimi embêtant
Durée: 88 très longues minutes
Avec: Joachim Fuchsberger, Grit Boettcher, Dieter Borsche, Charles Régnier...

L'histoire:

Dans les ruines de l'abbaye de Fossaway, un individu portant une cagoule noire a poignardé un homme. A quelques mètres de cet endroit, se trouve un manoir à l'aspect bizarre et ses occupants ont un curieux comportement...



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Insipide et ennuyeux au possible.
Réalisé par Franz Josef Gottlieb en 1963, Der Schwarze Abt est à mes yeux le krimi le plus faible du lot, de loin. Pour tout dire j'ai essayé de le voir en entier à deux reprises, sans succès. Le début est pas folichon, la fin inintéressante, mais alors ce ventre mou en plein milieu est redoutable! Même les acteurs ont l'air de s'ennuyer! C'est très frustrant parce que les 5 premières minutes (l'intro qui précède l'écran-titre en fait) parviennent à faire illusion et proposent une ambiance vraiment très sympa, avec un décor et des personnages loin d'être révolutionnaires certes (le combo château en ruines/perso masqué répond une fois de plus présent), mais au charme toujours aussi redoutable. Hélas on redescend trèèèès vite sur terre. La question que j'aimerais poser au réal est d'ailleurs la suivante: monsieur Gottlieb, vous avez à votre disposition des acteurs de grand talent, des décors grandioses, la chance de tourner dans un noir et blanc et un scope magnifiques et le personnage central est déguisé en abbé-noir-qui-tue-des-gens-à-l'arme-blanche, alors avec tout ça........pourquoi c'est aussi embêtant???!!!



Honnêtement, malgré de rares petits sursauts, on a l'impression de voir une pièce de théâtre filmée. C'est super plat du début à la fin, les personnages vont et viennent dans le cadre sans vraiment savoir ou se placer (c'est les acteurs qui bougent, la caméra elle reste désespérément fixe), balancent des dialogues interminables et repartent en claquant la porte. Super... Et à côté de ça le méchant abbé que nous promet le titre (le crapaud masqué (?) dans la VF) fait de la figuration. On est très loin des méchants de bande dessinée pour adulte des autres films, au look loufoque et qui assassine violemment ses victimes pour de mystérieuses raisons. Ici le gars se balade de temps en temps en bure pour faire acte de présence et c'est tout. Frustrant (dire que le film à eu droit à une interdiction aux moins de 16 ans en son temps ).
Du coup pour ne pas tomber dans les bras de Morphée trop rapidement, on cherche notre bonheur ailleurs. Tiens Fuchsberger et Kinski sont dans la place, c'est toujours agréable de voir leurs trognes devenant de plus en plus incontournables au fil des adaptations . Eddi Arent de son côté fait le mariol, normal. Woow, y a même un second rôle qui roule des yeux, marrant. Han et là Gottlieb essaye d'iconiser le bad guy! Ah oui mais c'est fait de manière totalement ringarde, bon tant pis.

Non vraiment il est très bien ce film.

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Attention, l'instant est crucial, les deux personnages discutent depuis un petit moment, d'un sujet pas forcément très intéressant en plus. Le réalisateur va devoir agir sans plus attendre, trouver le moyen de dynamiter la scène, d'y insuffler un petit quelque chose qui gardera l'intérêt du spectateur intact, qui lui donnera envie d'en savoir plus sur ces deux protagonistes. Ca y est, le réalisateur à trouvé! Il va...



...échanger leur place.



Même Joachim préfère s'intéresser aux chevaux plutôt qu'au scénar.



C'est ce qu'on appelle une entrée en scène qui envoie du bois.



"Alors que je ne dise pas de bêtise, pour sortir du film il faut tourner à droite".



Attaque de chauves-souris en plastoc inside.



Y a même un caméo de DSK!

DAS INDISCHE TUCH

R.F.A., 1963
Réalisateur: Alfred Vohrer
Genre: Krimi
Durée: 86 minutes
Avec: Heinz Drache, Corny Collins, Klaus Kinski, Gisela Uhlen...

L'histoire:

Lord Lebanon est riche, avare, vieux mais en bonne santé... Ses héritiers attendent tous avec impatience qu'il décède afin de toucher l'héritage, mais le vieux s'accroche à la vie. Et ce qui devait arriver, arriva, Lord Lebanon est mystérieusement retrouvé étranglé dans son bureau. Les héritiers se retrouvent donc assemblés devant son avoué, Franz Tanner, qui doit leur lire le testament de feu lord Lebanon. Sachant à quel point sa femme, son fils, ses neveux et autres cousins sont avares et attendent impatiemment de toucher leur part d'héritage, le défunt a bien stipulé qu'ils doivent passer une semaine ensemble dans son château avant de toucher leur part du gâteau. Au cas ou l'un d'entre eux viendrait à décéder, sa part serait redistribuée aux autres héritiers, et ainsi de suite jusqu'au dernier survivant. Et bien évidement, un tueur mystérieux a décidé d'éliminer un par un les futurs héritiers...[source: Edgar Wallace au cinéma ]



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Réalisé en 1963 par Alfred Vohrer, Das Indische Tuch est la 4ème adaptation à voir le jour en cette fructueuse année! C'est juste phénoménal ! Et une chose est sûre, voici très clairement la plus intéressante des quatre, celle qu'il ne fallait pas louper à l'époque de sa sortie. Déjà parce que Vorher emballe tout ça avec l'efficacité qu'on lui connait: l'ambiance macabre héritée du cinoche gothique anglo-saxon, l'humour absurde typique de la série, l'intrigue ludique (même si on sent la patte du père Wallace, on a aussi de temps en temps l'impression de toquer à la porte d'Agatha Christie) tout est traité avec sa rigueur habituelle, le bonhomme se permettant aussi quelques petites excentricités de mise en scène, peut pas s'en empêcher le gredin! L'ensemble parait donc formidablement homogène, ce qui est finalement assez rare dans une bonne partie des adaptations de l'écrivain. Aucun des éléments du film n'ayant été traité par dessus la jambe, le scénario assez simple au demeurant (pour une fois, serais-je tenté de dire ) se suit avec un réel plaisir, les petites notes d'humour faisant mouche et les nombreux rebondissements s'enchainant sans temps mort...bref le rythme ne baisse pas et le spectateur est tenu en haleine jusqu’à la dernière minute.





Pourtant sur le papier tout n'était pas gagné, car le réalisateur tenait là un beau challenge à relever. En effet, d'un côté il y a comme toujours une belle brochette de personnages et de l'autre l'action est concentrée dans un seul lieu, à savoir un château. Gérer une telle profusion de caractères dans un seul décor mine de rien ça demande un certain savoir-faire, et si au final les acteurs virevoltent de pièces en pièces en claquant parfois les portes, le résultat est plus proche d'un bon vieil horror & mistery d'avant-guerre que d'une pièce de théâtre platement filmée (comme c'était limite le cas dans le Crapaud masqué...).
Autre aspect délicat à traiter...l'émotion! Oui, le final est réellement émouvant ! Sans qu'on s'y attende, la découverte de l'assassin surprend, en plus de coller une méchante boule dans la gorge. Une première dans la série pour moi. En fait le réalisateur fait en sorte qu'on élimine naturellement (presque inconsciemment) le tueur de la liste des suspects, presque dès le départ. Pour ce faire il utilise un truc tout con mais qui s'avère payant puisque on n'y prête même pas attention. Et évidemment quand l'heure de la grande révélation arrive, on termine le film la bouche grande ouverte, comme un gosse. Rien que pour ça ça vaut le coup d’œil!
Bon niveau casting rien de nouveau à l'horizon, Heinz Drache campe le perso principal, Kinski est égal à lui-même (c'est-à-dire top moumoute), Eddi Arent manie l'humour noir avec une nonchalance drolatique. Enfin, l'étoile filante de cet épisode se nomme Corny Collins, et elle est mignonne comme tout.

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Les personnages du film. On se croirait presque dans Dix petits nègres



Mais quel coquinou ce Alfred



Ça c'est de la déco!



Par tous les seins saints! Un passage secret!



Mannequin en mousse inside!

Spoiler:

ZIMMER 13
ATTAQUE AU FOURGON POSTAL

R.F.A., 1964
Réalisateur: Harald Reinl
Genre: Krimi
Durée: 89 minutes
Avec: Joachim Fuchsberger, Karin Dor, Richard Häussler, Hans Clarin...

L'histoire:

Sir Robert Marney, membre du parlement, se voit contraint d'être le complice d'un voyou, Joe Legge dans l'attaque d'un fourgon postal. Pour protéger sa fille, il engage un détective privé.



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4ème film Edgar Wallace pour Harald Reinl, qui initia la série . Pour le moment j'étais plutôt charmé par ses différents essais, si on excepte un Der Falscher von London pas folichon. Zimmer 13, emballé en 1964, fait quant à lui parti du haut du panier de sa filmographie à mon humble avis. Y a un peu de tout dans ce film, une histoire de gangsters préparant l'attaque d'un fourgon postal, une histoire de tueur assassinant au rasoir d'imprudentes jeunes femmes, et comme souvent dans les écrits de Wallace, un portrait de la bourgeoisie (ici un député) pas vraiment reluisant. Le film a beau partir dans tous les sens, le rythme ne baisse jamais (j'ai vraiment pas vu le temps passer! ), ces trois petites intrigues se croisant et se mêlant avec beaucoup de malice. Et si l'action est bien présente, avec des explosions, des meurtres et autres joyeusetés, on ne peut pas dire non plus qu'elle soit majoritaire dans le film, loin de là, mais comme chaque action prend des proportions serialesques (une séquence = un rebondissement), on plonge très vite dans l'histoire. Bon l'identité du tueur est rapidement grillable car des indices gros comme des camions sont disséminés ça et là et l'effet de surprise final ne marche pas vraiment. En revanche j'ai remarqué avec un certain plaisir (j'ai pas sauté au plafond non plus parce que cet aspect n'est vraiment que suggéré) que le scénario jouait avec des éléments du cinoche fantastique. C'est toujours très agréable un krimi qui flirte comme ça avec les genres, je trouve que ça renforce encore un peu la touche british que les réalisateurs tentaient de donner à leurs adaptations.





Chose curieuse, voici le premier film Wallace ayant écopé d'une interdiction aux moins de 18 ans en son temps. La cause? un peu de nudité lors d'une scène de strip-tease. Le résultat? Un des plus grand four de la série . C'est regrettable, d'autant que pour animer ce joli programme, le réal pouvait compter sur la traditionnelle équipe d'habitués, Joachim Fuchsberger, Eddi Arent et autres Siegfried Schürenberg répondant présents. Je suis aussi bien content de retrouver Hans Clarin, dont la performance (et surtout le regard) dans Das Indische Tuch m'avait assez emballé et qu'il me tardait déjà de le retrouver. Enfin, qui dit Harald Reinl à la barre dit Karin Dor au cast! Youpi ! Mariés peu de temps avant que la folie du krimi ne commence, la belle est naturellement devenue l'actrice fétiche du réalisateur, au point d'apparaitre dans un bon paquet de ses films. Un bonheur certes éphémère puisqu'ils divorceront en 1968, mais un bonheur précieux, car le bonhomme eu la main nettement moins heureuse avec sa dernière épouse, l'actrice tchèque Daniela Maria Delis, qui l'assassina en 1986.

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Ça saigne à gros bouillons chez notre ami Harald



Fuchsberger est dans la mouise



Quelle ambiance! Quelle actrice!



De bons bad guys bien typés comme on les aime!