Réalisé par
Richard ElfmanAvec
Julius Harris, Aeryk Egan, Bo Sharon, Meg Foster, Rebecca HerbstGenre :
Pas de prise de tête.Sortie :
1994Tommy, Bill et Freddie, trois bons djeunzs d'un quartier mal-famé de New-York, amis avec Monsieur Sumatra, ancien sorcier haïtien (tremblez !) devenu buraliste, aident la police à capturer une bande de sales djeunzs, dirigés par Big Moe, une gangster lesbienne (important à signaler.
).
Mais les représailles ne tardent pas à venir, et les compères se font froidement assassiner par les voyous. Pourtant, Monsieur Sumatra a d'autres plans pour leurs cadavres frais... ou plutôt leurs têtes, qu'il compte faire réduire et leur attribuer des supers pouvoirs spécifiques, afin que la justice dans le quartier.
14 ans se sont écoulées entre les délires bricolés aussi bien musicaux que visuels
de Forbidden Zone et cette production
Full Moon étrangement estampillée Elfman.
Là où le film musical - dont l'existence n'était justifiée que pour permettre au public d'assister à ce que pouvait donner l'un des shows déjantés de Oingo Boingo - sentait bon la personnalité de ses auteurs,
Shrunken Heads apparait lui plus facile d'accès et, dans un sens, plus grand public.
Après tout, l'histoire vient d'une idée du grand Band lui-même, mais revue et corrigée par Matthew
"Squeezit" Bright, aboutissant à un savoureux mélange de genres plutôt surprenant pour les films de ce genre.
Le film commence tel un film familial fantastique comme on en a croisé plein dans les années 80 : une bande de potes assez naïfs, un petit gros qui passe son temps à manger, le jeune noir asthmatique (!) qui vient de débarquer, et le gentil leader (le blondinet Aeryk Egan, qui souffre encore aujourd'hui de son nom), passent leur journée à manger des bonbons ou lire des comics, quand ils ne se font pas chahuter par Vinnie et son gang de Vipers, les rebelles dangereux du quartiers. Evidemment, la jolie (plus jolie que Megan Fox, ou pas) nana du petit caïd tombe amoureux du chétif Areykelkechosecommeça, et rajoute un poil de tragédie dans cette histoire.
Débarque dès lors Monsieur Sumatra (Ka ? Ah pouet, ça marche pas !), incarné de façon plutôt jouissive par le cabotin mais classe Julius Harris, qui est un peu à
Réducteur de têtes ce que Mr.Wing est à
Gremlins, autrement dit le sympathique élément perturbateur de cette histoire, qui possède des pouvoirs magiques et qui va changer la vie de nos héros à jamais.
Le film commence petit à petit à se rapprocher d'une parodie plutôt efficace du film de super-héros, Tommy/Aeryk se faisant encourager par sa nouvelle petite-amie lorsque "le devoir l'appelle", à savoir prendre des photos d'un vol commis par les Vipers. Cet acte là marque le courage du bonhomme, et permet une identification facile au personnage, à l'instar de la sympathie qu'on éprouve face à Peter Parker dans les
Spider-Man de Sam Raimi. Un exemple qui, étrangement, revient très souvent en tête, sans faire de jeu de mot foireux.
Mais comme dans le film de Raimi, ou
RoboCop dans le cadre de l'exécution, cet héroïsme va valoir un problème de taille à nos héros, puisque Vinnie et deux de ses compères, après que les 3 geeks se soient échappés de les abat brutalement. Le film se démarque définitivement du film familial tout gentil, fin du première acte.
Richard Elfman peut enfin commencer à s'éclater avec son sujet lorsque le mystérieux M.Sumatra devient enfin le personnage-star du film.
Pour parvenir à son rituel vaudou tant attendu (
), le gérant de kiosque se doit d'abord de décapiter les cadavres des 3 djeunzs. Je ne sais pas si la version disponible en Zone 2 est censurée - après tout, la bande-annonce ci dessus propose une scène non disponible dans le montage que j'ai vu -, mais Elfman tient un certaine retenue dans la violence avec son film, et sans vouloir passer pour un taré qui a envie de gore gratuit, c'est un peu dommage.
Enfin commence le gloubi-boulga du sorcier, sur fond du thème musical de Danny Elfman (ben ouais, il est généreux le frère, il lui pond un excellent thème musical, tandis que le plagieur Richard Band copie constamment les B.O de
Edward aux Mains d'Argent et
Batman Le Défi par la suite
), où l'on va enfin découvrir les têtes réduites que l'on nous vante dans le titre.
Là où une bonne partie des productions Charles Band sont tellement fauchées qu'elles en deviennent sympathiques grâce à ses effets spéciaux ratés,
Shrunken Heads propose des trucages franchement réussis pour les moyens de l'époque, augmentant ainsi plus encore l'aspect super-héroïque du film. Les scènes de vol de ces têtes rappellent certains effets animés de Forbidden Zone, et tel Sam Raimi quelques années plus tard dans sa trilogie arachnéenne, Elfman a l'idée géniale de faire balader sa caméra à travers différents bâtiments d'un New-York en matte-painting pour nous emmener dans leur voyage. Les moyens sont réduits, l'idée simpliste, le résultat énorme !
Il est temps pour nos têtes miniatures de passer à l'attaque, chacun possédant sa technique spéciale : l'un lance des éclairs directement dans le cerveau des ennemis, un autre leur tranche la gorge avec un couteau entre les dents, et le dernier les suce. Enfin, leur sang, hein, on est pas chez DeCoteau hein...
Toutefois, le résultat à la fin reste le même : les victimes ressuscitent sous la forme de zombies et ne peuvent s'empêcher de... ramasser les papiers par terre et nettoyer les tags dans la rue tout en larguant des caisses !
Oui, Band et Bright sont des types qui savent bien s'engager et se défendre dans leurs propos.
Autre rapprochement à faire - plutôt facile celui-là - avec Sam Raimi et cette-fois ci
Darkman, ou tout autre histoire de super-héros supposé mort qui renait de ses cendres, c'est la relation entre la tête de Tommy et la jolie Rebecca. Celle-ci est d'abord repoussée par le mini crâne de son ex, mais au final se laisse séduire à nouveau par celle-ci (et on se demande comment, quand même !). Ce qui nous donne les 0,2 % de sexe seulement disponibles dans le métrage, avec une idée plutôt cool, mais mal maitrisée.
Aussi jouissif que soit le film lorsqu'il part dans ses délires gentillets,
Réducteur de têtes souffre d'une mise en scène parfois faite à l'arrache, avec de faux-raccords fréquents qui contrastent trop avec l'inventivité prouvée de certaines séquences. Autre point noir, les acteurs semblent être livrés à eux-même et sont la plupart du temps en roue libre, mention spéciale à Meg Foster, qui en fait des tonnes dans son rôle de gangster transsexuel (et les quelques extraits que j'ai vu en VF en rajoutent une sacré couche !
).
Hormis cela, et son script pas révolutionnaire non plus, le métrage de Elfman se regarde avec un certain plaisir et n'ennuie jamais à aucun moment, même a cause du manque de moyens, auquel l'équipe technique pallie avec brio.
Le Goûter Club au grand complet."Mais qu'est-ce que vous avez tous à me regarder dans cette capture, bande de pervers ?!""-Je te l'avais dit, on aurait du inviter Mr.Movie à notre soirée, il aurait mis de l'ambiance en vomissant sur les murs !
-Boarf...
-+1. On se fait un Atmosfear ?"Meg Foster, "le" méchant du film, aime les gros cigares.
Vous savez qui aime les gros cigares aussi ?Le vaillant héros s'en va prendre des photos. Un joli mix entre West Side Story et Spider-Man 2 (ou pas)...Je sais pas quoi dire, mais je la laisse, tiens. Dans vos faces ! INTERMÈDE CULINAIRE !- Spoiler:
On vous l'avait dit qu'il ne fallait pas tuer les gamins Kodak !Le pauvre n'était pas au... courant ! (Ha Ha. :tambour:)Juste pour le style. Impossible de ne pas rester 10 minutes devant tant de classe."Partir, c'est mourir un peu."
"Partir, c'est crever un pneu."INTERMÈDE "Y'EN A UN PEU PLUS, JE VOUS LE LAISSE ?" SPECIALE REBECCA HERBST- Spoiler:
"Pfff... Je le savais, que personne ne pouvait parler du film sans penser une seconde à moi. Et puis pouet, matez le peu qu'il y a à voir et c'est tout."
"Puisqu'il n'y a qu'un seul animal dans le film et que c'est un chat crevé, je donne à Youn un joli poutu magique, pour qu'il puisse réduire la taille de... Euh, non rien."