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Sujet: Re: Prometheus (Ridley Scott - 2012) Dim 3 Juin 2012 - 23:38
"Bon allez va le voir, je sais que t'es tenté" "Allez, il paraît que la 3D est jolie" "Oh et puis c'est certainement divertissant" "Un film d'horreur dans l'espace, ça ne se refuse pas à l'heure actuelle"
Tu parles Charles ! Si le film commence pas trop mal (on dirait un B de luxe) avec des beaux SFX et une 3D bien utilisée, ça tombe dans le n'importe quoi mal écrit et mal réalisé au bout de 45 minutes. Je reviens dessus demain mais ça ne vaut pas le coup.
Mr.Movie Jean-Marie Carpenter[/b]
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Sujet: Re: Prometheus (Ridley Scott - 2012) Lun 4 Juin 2012 - 0:36
Je copie-colle ce que j'ai écrit ailleurs, pour la peine.
Citation :
Ainsi donc le voilà, le titan "Prometheus"... Celui que l'on clamait déjà comme "le grand retour de Ridley Scott" ou "de la S-F, la vraie !" dans les salles obscures. Celui qui, des mois durant, n'a cessé de tisser des liens avec la quadrilogie bien célèbre initiée par Scott en 1978 au détour d'une promotion aussi alléchante qu'agressive. C'était à se demander ce que nous apporterait le film aussi bien pour l'avenir de la Science-Fiction au Cinéma que pour le passé mystérieux de nos Xénomorphes. Ironie du sort, tel Prométhée qui s'est fait châtié par Zeus pour avoir tenté de l'égaler, "Prometheus", lui, souffre également de la prétention de ses intentions.
Résumons les choses : "Prometheus" n'est pourtant pas un mauvais film. Sa volonté de créer une atmosphère forte distillée petit à petit est amplement réussie, en témoigne cet effort impressionnant dans les décors, qu'ils soient étrangement naturels ou organiques comme des œuvres de Giger. C'est l'un des buts premiers du Cinéma, crée un monde à part, voire impossible, dans lequel pourtant le spectateur devra au mieux rentrer sans se poser de questions. Et sur ce plan là, c'est carrément contemplatif. Cette atmosphère lourde et étrange qui règne sur le film, au détour de temples étrangers peuplés d'entités aussi repoussantes qu'intrigantes ou de nuages électriques digne d'un Turner, est fascinante et rejoint en tous points le cahier des charges d'un film de Science-Fiction. C'est beau à voir et à analyser et de nos jours, ça fait extrêmement plaisir, d'autant plus que Ridley Scott semble ne pas avoir perdu la main dans sa mise en scène plus ou moins calme et posée. Calme et posé, justement... Se laisser attirer dans le film ainsi, c'est justement l'essentiel.
Le vrai problème de "Prometheus", car problème il y a, c'est que l'on ne sait pas trop ce que l'on regarde derrière ces belles images. La principale cause, c'est le scénario de Damon "Lost" Lindelof et Jon Spaihts. Bon, pas qu'eux. Tout le monde sait qu'à l'origine, Ridley Scott voulait faire revivre son bébé d'"Alien", tombé depuis quelque temps dans le grand n'importe quoi (en témoignent ces deux rejetons douteux d'"Alien vs Predator"), au détour de deux prequels qu'il aurait seulement produit dans un premier temps. Si d'un commun accord avec les deux scénaristes engagés, la chose s'est officiellement transformé en une autre idée unique, une nouvelle mythologie "à l'ADN semblable" à "Alien", difficile de ne pas avoir l'impression, face au résultat final d'assister à deux films différents.
Dans le premier film, on a cette très bonne idée de la rencontre entre l'Homme, cet être vaniteux et insolent, et ses Créateurs. Une telle idée qui a ravit des familles entières de philosophes et de romanciers à travers le temps. Une vraie idée, avec un potentiel métaphysique tellement imposant qu'on était obligé de miser sur un tel projet en ces temps de S-F morne et sans véritable fond. Mais une idée est une idée, et en l'occurrence, "Prometheus" ne va pas jusqu'au bout. Il joue la carte de la "Mystery Box" si chère au compère "Lostien" de Lindelof, c'est à dire qu'il pose beaucoup de questions et d'enjeux avec son groupuscule de personnages... sans jamais rien n'en faire. De cette équipe d'une quinzaine de personnes, seules quatre semblent réellement exister et être les personnages-clefs de ce mystère philosophique qui concerne autant les protagonistes que le spectateur, curieux d'un tel spectacle mais surtout, des interrogations soulevées par un tel potentiel de réflexion. Mais on se contentera au final de réponses maladroites à moitié intéressantes et donc à moitié dévoilées, pendant que d'autres sont complètement laissées de côté sans motifs. Si certains parti-pris ne sont pas négligeables (l'étrange et fascinante relation de David envers l'humain et la Création,étant pourtant le seul être cybernétique du groupe, interprété avec brio par Michael Fassbender), "Prometheus" semble plus se préoccuper des crétinouséquences de ses non-évènements réveillés sur une seule personne, ici le personnage de Elizabeth Shaw, sous-Ellen Ripley très maladroitement développée interprétée par Noomi Rapace, qui accumule les morceaux de bravoure pour un résultat finalement vain. Plus involontairement que volontairement, d'ailleurs. Si "Prometheus" avait eu une véritable interprétation à fournir sur son sujet, on aurait pu avoir le sentiment d'assister à un renouveau du genre. En l'état, c'est juste une bonne idée interprétée de la mauvaise façon, et surtout trop dépendante du deuxième film qui le constitue.
Ce second film, vous l'aurez compris, c'est ce prequel à peine inavoué d'"Alien" qui fait souffrir plus qu'autre chose le métrage. D'un côté on nous offre une idée novatrice et ô combien intrigante, de l'autre on la relativise pour faire passer en priorité des explications plus qu'inutiles au pourquoi d'"Alien". Enfin inutiles, c'est une question de point de vue... C'est juste que les ajouts grossiers et surexpliqués de la mythologie de Dan O'Bannon et Ronald Shussett essaient de faire office de réponses au premier film, alors que la greffe ne prend véritablement jamais. En résulte un film scindé en deux ou on ne sait plus trop ce qui se passe à l'écran, car éparpillé à droite à gauche sans véritable lien ou but précis, car trop occupé à essayer de copier son inégalable modèle original que de résoudre véritablement son enjeu premier.
C'est tristement dommage, car "Prometheus" avait des qualités indéniables pour faire date dans le Cinéma d'aujourd'hui, au lieu de n'être qu'un bon objet de divertissement, trop maladroit et dépendant de son affiliation pour être pris au sérieux et trop conventionnel pour bouleverser quelques règles du genre. C'est ce qu'on appelle un rendez-vous manqué, et on se demande bien ce que pourront nous apporter de plus les suites à venir, déjà prévues depuis le début de l'aventure. Sûrement du vide spatial, au pire.
Youn Of hosuey en plus
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Sujet: Re: Prometheus (Ridley Scott - 2012) Lun 4 Juin 2012 - 18:57
Bon alors. Prometheus, c'est juste un gros ballon de baudruche. Un ballon très beau en apparence. Mais complètement vide et boursouflé, qui tente de se donner une plue value en se rattachant à une franchise dont la gloire est (quasi) intacte et son créateur afin de se donner un semblant de légitimé. Pire idée du siècle que de dévoiler l'origine des aliens. Car oui, on y voit bien le premier alien. Et si cet mauvaise idée était bien exploitée, passe encore ! Nenni ! C'est l'ultimate foutage de gueule à base de successions de péripéties sans queue ni tête qui amènent à un fantasme geek qui aurait du rester un fantasme. Et ce n'est pas tout ! Le film dans son intégralité se donne des apparats méta et créationnistes mais n'est au final qu'une série B de luxe de facture honnête. Et le pire, c'est que Lindelof et son co-scénariste ont eu de bonnes idées : Lawrence d'Arabie, la maternité, l'ADN, etc. C'est bourré d'incohérences ! Et je râle souvent contre les films qui explicitent ce que la logique du spectateur et les images expriment déjà. Ici c'est l'inverse. "Oh mon Dieu, cette planète est une usine d'arme biologique, siège d'une expérience qui a mal tourné et qui s'est retournée contre ses créateurs qui veulent maintenant détruire la Terre". HEIIIIIIIIIIIIN ?????
Je savais que ça allait être pas terrible. Je pensais pas que ça serait aussi paresseux et calculateur.
air Avec un GrAnd A mAjuscule
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Sujet: Re: Prometheus (Ridley Scott - 2012) Mar 5 Juin 2012 - 3:55
Difficile de ne pas être mitigé face à un film comportant tant de vraies grandes qualités et tant d'énormes défauts.
D'un côté, on a une direction artistique fabuleuse d'une cohérence et d'une élégance rare, une photo somptueuse et un montage très bien foutu (exception faite des 10 dernières minutes...). Mais aussi des decors magnifiques, des sfx ahurissants (sauf le maquillage de Weyland.), et une ambiance sonore proche de la perfection. ( là aussi, à une ou deux exceptions près.) Bref, si Prometheus n'était qu'un pur objet esthétique on serait franchement pas loin du chef-d'œuvre incontestable tant le film est éblouissant.
D'un autre côté, malheureusement, le film cherche aussi à raconter une histoire, et même si ça demarre plutôt pas mal, c'est là que ça se gâte sérieusement. Car si Prometheus possède bien plus de bonnes idées, aborde des thématiques bien plus ambitieuses et soulève des questions bien plus pertinentes que n'importe laquelle des suites du film matriciel, il traite le tout au travers d'une telle bouillie mystico-créationnisto-new-age, avec une telle légèreté et en accumulant tant de poncifs que l'on se contrefout du tout assez rapidement. Quel gâchis. De plus si les personnages clones du premier alien (Shaw et David) sont relativement bien traités, le reste de l'équipage n'est qu'un ramassis de stéréotypes plus caricaturaux, incohérents et ridicules les uns que les autres. Si on ajoute à ça, quelques monstrueuses aberrations scénaristiques, et certaines scènes d'action cherchant tant l'efficacité qu'elles finissent, elles aussi, par sombrer dans le ridicule, on obtient un drôle de film, mariage du pire et du meilleur, enfant malade de 2001 et de Transformers, de Blade Runner et d'Hannibal, créature cinématographique xénomorphe à l'image de notre chère bébête au sang acide : fascinante mais tout de même très antipathique.
A l'arrivée, on passe malgré tout et assez inexplicablement un bon moment, sans doute grâce à la mise en scène diablement efficace, à l'atmosphère globalement réussie de la première heure, à certaines séquences sidérantes de beauté et au très joli popotin de Charlize Theron en combinaison moulante. Et si le film n'est pas pire que certains épisodes de la tétralogie, il reste toutefois à des années-lumière en deçà des deux chef-d'œuvres de Ridley Scott, incontestables jalons du cinéma de science-fiction.
5.5/10
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Sujet: Re: Prometheus (Ridley Scott - 2012) Mer 13 Juin 2012 - 16:32
Voilà.
Faddman http://www.rickrolled.fr/
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Sujet: Re: Prometheus (Ridley Scott - 2012) Jeu 14 Juin 2012 - 0:33
Bon, on s'en doutait, la montagne a accouché d'une souris. Ce qui est terriblement agaçant, c'est que le film oscille constamment entre ce qu'il aurait du être et ce qu'il est au final.
Prometheus aurait du être un film de science-fiction qui fout les chocottes, agrémentés de séquences tendues comme un string (cf. les séquences d'attaque, ou encore Noomi Rapace qui se "soigne" ). En plus de ça il est esthétiquement sublime et, malgré une bande-son banale au possible et parfois même un peu nase - le thème principal, sérieux... -, le travail sur le son est à tomber à la renverse.
Maaaaaais non, car le gentil Scott a décidé de nous pondre sa réflexion métaphysique du XXIe siècle. C'est vaseux, flou et surtout, surtout, ça part en cacahuètes lorsque la fin s'amorce. On a l'impression que Scott s'aperçoit que son film était plutôt original et, pris ainsi d'une peur subite de ne pas plaire à tous les spectateurs, convoque tous les clichés possibles et les empile en catastrophe (la dernière scène dans le Prometheus est quand même un grand moment de guimauve). Egalement, je veux bien qu'il insère un contexte religieux, je suis généralement le premier à applaudir quand c'est fait intelligemment. Mais là, c'est aussi subtil qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine (cf. - accrochez-vous - Noomi Rapace très attachée à sa croix car c'est celle de son père veuf mort du virus ebola quand elle était petite fille et qu'il faisait de l'humanitaire en Afrique).