Pero je lui met un 4/10.
Crying Freeman est typiquement le genre de film qui divise. Un film hommage avec son caractère nécessairement très référencé qui fait vibrer l’amateur du genre célébré pendant qu’il exaspère les profanes. Ici c’est le cinéma d’action asiatique des années 90 qui est à l’honneur.
John Woo et
Johnnie To sont les portes drapeaux de la vague esthétisante qui a submergé la production cinématographique à cette époque. Pas vraiment ma tasse de thé.
Tous les clichés (ou «ingrédients» pour rester objectif) du genre sont réunis et poussés à leur maximum : une mise en scène de poseur, beaucoup d’effets de tous types, un plan à haute teneur symbolique toutes les 5 minutes, des scènes de violence purement gratuites et irréalistes et enfin des dialogues solennels et théâtraux.
Ce dernier aspect ne pose pas de problèmes en présence de
Walken,
De Niro ou
Pacino. En revanche avec des acteurs qui ornent plutôt les jaquettes de film sortis direct to vidéo (plus un
T.Karyo branché sur son mode « carrière internationale » et donc en plein exercice de « quand t’as rien à dire, dis-le quand même ») ça peut devenir très pesant.
Un exemple très significatif qui souligne la gratuité de la violence et l’absence totale de recherche de crédibilité : nos 2 tueurs veulent descendre un ponte d’une triade et l’un a la cible dans le viseur de son fusil de snipe. Tout semble réglé. Mais le belliqueux ne visera pas la tête mais préférera faire exploser le réservoir de la caisse du truand, ce qui ne manquera pas d’alerter les deux douzaines de sbires du gaillard et obligera notre Freeman à orchestrer une véritable boucherie en pleine rue au cours de laquelle il évitera 76 projectiles (j’ai pas recompté) pour aboutir au même résultat (il bute le type).
Tout est dit.
Par ailleurs je me demande, tout à fait sérieusement, si le film ne comporte pas plus de plans au ralenti que d’images filmées à vitesse réelle. Une vérification serait nécessaire mais je n’en ai ni la force ni l’envie. Les ralentis, utilisés judicieusement et à point nommé, peuvent sublimer une action (voir les films de
W.Hill) voire en accentuer la portée dramatique (
Peckinpah). Mais dans
Crying Freeman c’est l’overdose.
Pourquoi 4/10 alors ? Tout simplement car comme beaucoup, j’apprécie les belles images et que
Crying Freeman compte tout de même ¾ séquences qui valent le détour.
C’est peu mais pour 3,5 euros de location, je ne vais pas crier au scandale.