Rollerball (Norman Jewison/1975)

Réalisé par Norman Jewison
Avec James Caan, John Houseman...
Film américain.
Genre : Science fiction, Action
Durée : 2h05min.
Année de production : 1975
Remake : Rollerball de John McTiernan (2001)



En l'an 2018, les cadres dirigeants se sont substitués aux hommes politiques, et les Etats ont été remplacés par six départements mondiaux : Énergie, Luxe, Alimentation, Logement, Communications et Transports.
Grâce à cette organisation, tous les hommes jouissent d'un confort matériel inégalé.
Mais une société en paix a besoin de purger les pulsions violentes de ses membres.
C'est dans ce but qu'a été créé le Rollerball, un sport très violent, à la fois mélange de hockey, de boxe, de football américain...

Jonathan E., capitaine de l'équipe de Houston et véritable star mondiale, se voit un jour convoqué par Bartholomew, l'un des plus importants organisateurs du Rollerball.
Craignant la popularité de Jonathan, il souhaiterait voir celui-ci prendre sa retraite.
Mais cette proposition n'est pas du goût du sportif, qui refuse.
Entre les deux hommes commence alors, par matchs interposés, une lutte sans merci....



Rollerball, est l'un des films d'anticipation les plus importants de ces 50 dernières années.

Au même titre que Soleil Vert, Farenheit 451 et Alphaville (dans des styles et des traitements différents), il dépeint un monde en perte de repères, où l'argent règne en maître, où le pouvoir est détenu par des multinationales, où les nations ne sont qu'un souvenir lointain et où l'individualisme n'existe plus.

Un monde où la violence, devenue inexistante grâce à la disparition des guerres et autres divergences d'opinion, refait surface dans un "jeu", ou plutôt un "sport", pour mieux devenir le moteur d'une société gangrénée par le luxe, la recherche absolue du confort, et de la perte de l'individualité.
Bientôt, la violence devient banale, faisant partie du quotidien des amateurs de Rollerball.
Et le spectacle, équivalent à celui des arènes romaines, devient un hobbie macabre pour tout le monde, y compris les classes hautes de la société.



Jonathan E. ne fait pas que se battre contre les corporations fascisantes qui manipulent tout et tout le monde, mais il se bat également pour sa liberté, perdue à jamais, pour son amour, lui aussi disparu, et pour son image, reflet de ce qu'il ne tardera à ne plus être.

Rollerball est un pamphlet anti-violence, qui montre des images fortes, dures, qui impriment la rétine.
Jewison met en scène des plans d'icônisation des personnages, de mises à mort odieuses, orchestrées par des joueurs qu'on imagine grassement payés pour faire le sale boulot, des travellings révélateurs sur des joueurs médusés par ce qui leur arrive...

Un James Caan, taillé pour le rôle, face à un John Houseman flippant, qui inspire selon les cas, la crainte, le respect ou le doute.
Tout les cascadeurs et figurants du film, donnent un cachet crédibilité immense au film.



Ce film, quasi parfait en tout points, démontre qu'un homme déterminé et déséspéré, qui agit contre les règles, peut faire vaciller un géant.
La vieille légende de David contre Goliath, qui fait toujours recettes.

Un film extrêmement important, toujours autant d'actualité, plus de 30 ans après sa réalisation.

J'ai revu ce chef d'oeuvre, avec un plaisir communicatif, si bien que j'ai regardé la fin avec un ami, dont Jonathan E. était un des héros de son enfance.

6/6 évidemment...

Lien IMDb
Norman Jewison, sur Wikipédia (En ébauche)
http://en.wikipedia.org/wiki/Rollerball_%281975_film%29 : Lien Wikipédia (en anglais)

http://arbredespossibles2.free.fr/SF/Rollerball.html
http://www.flickfilosopher.com/flickfilos/archive/2002/rollerball.shtml

Wow superbe présentation, je me souviens avoir vu ce film il y a bien lgtps et il faudrait que je le revoie pour donner mon avis.

Difficile de parler du film apres Bad Taste, avec qui je suis, en gros, assez d'accord !

Rollerball, et son "retro-futur" tout 70's, est un vrai film d'anticipation traitant de la violence ... Et quelle violence nomdidiou, les matchs de Rollerball, de plus en plus sauvages, de plus en plus sanglants, sont absolument enormes et totalement immersif ... J'avais quasiment l'impression de regarder un film de guerre !

Evidement, je tombe en plein dans le panneau du film en me delectant de ces scènes... Mais c'est ce qui fait la force du metrage, nous permettant ainsi de refléchir sur notre propre perception de la violence...


Cela dit, pour un spectateur le découvrant aujourd'hui, Rollerball parrait sans doute bien moins provocateur et "in your face" qu'a sa sortie, preuve qu'il est complétement dans le vrai !


(Toutefois, j'avoue que, dans le même genre, j'ai préféré Death Race 2000 de Paul Bartel)

Mighty-Forest a écrit:

(Toutefois, j'avoue que, dans le même genre, j'ai préféré Death Race 2000 de Paul Bartel)

Ah tiens, je n'y avais jamais pensé, mais la comparaison est complètement évidente.
Le souci, c'est que Jewison utilise des ficelles solides pour bâtir son film, alors que Paul Bartel ne va pas chercher plus loin qu'un film de série B assez classique.
Mais c'est vrai que les cinq dernières minutes sont très "revendicatrices".
J'ai une nette préférence pour le film de Jewison, même si le fun assumé du film de Bartel est génial.

Les deux films sont trés différent dans la forme, c'est clair et net.

Mais je trouve que là où Jewison appuie encore et encore son propos via un film iconique et trés sérieux (ce qui n'est pas une critique "négative", Rolleball ça poutre), Bartel le dissimule sous une couche de fun et de gros Bis ... Et au final, j'ai trouvé Death Race 2000 plus percuttant grace à son second degrés, son humour noir et son décalage constant.

L'humour est un trés bon moyen d'aborder certains thémes et de faire réfléchir, et ça passe parfois bien mieux que si le sujet est traité sérieusement.
(Perso, je préfére qu'on me parle d'écologie via Toxic Avenger que via un pompeux et lourdingue The Fountain )

Evidement, c'est juste une question de préférence personnelle, les deux films sont trés bons !

Mighty-Forest a écrit:

Perso, je préfére qu'on me parle d'écologie via Toxic Avenger que via un pompeux et lourdingue The Fountain

Je comprends parfaitement ton point de vue, et je le respecte.
Mais au fond de moi, je suis bien plus réceptif au message délivré par un film lorsqu'il est sérieux.
Quand c'est une série B qui est censée délivrer un message, je m'attache trop à la forme, que ça soit fun, potache, cul, fauché ou parodique.
C'est pour cela que je suis plus proche de films comme Westworld, Soleil vert, New-York 1997, plutôt que Death race 2000 entre autres (que j'adore, hein, soyons d'accord !).
La preuve, c'est que je suis quasi incapable de citer des films de SF de série B que j'ai vu, ou apprécié, alors que je peux te citer une dizaine de films de SF qui ont coûté plus de pognon, et dont le message est très fort...
Va falloir que je répare ça, en me faisant une cure de séries B qui valent vraiment le coup...

Tu me conseillerais quoi Mightychoubidou ?

Bad Taste a écrit:

La preuve, c'est que je suis quasi incapable de citer des films de SF de série B que j'ai vu, ou apprécié, alors que je peux te citer une dizaine de films de SF qui ont coûté plus de pognon, et dont le message est très fort...
Va falloir que je répare ça, en me faisant une cure de séries B qui valent vraiment le coup...

Tu me conseillerais quoi Mightychoubidou ?

Seulement en SF / Anticipation ?

C'est vrai que les série B de ce type sont en général plus mauvaises car visant beaucoup trop haut par rapport à leur budget ... ce que fait que en moyenne, bah c'est ridicule XD.

Dans la catégorie pompage d'Alien, le meilleur est sans doute Comtamination de Luigi Cozzi (avec la souris qui explose là ) surtout pour son passage sur la planete extraterrestre assez trippant, son coté conspiration et, surtout, son coté bien craspec avec les gens qui explosent au ralentit.

Apres, dans les post-Mad Max, tu as Les Nouveaux Barbares de Enzo G. Castelari qui, bien que cheap et parfois pas mal kitch, reste assez convainquant et quand même assez sadique.

Ensuite, Zone 39 de John Tatoulis, si tu vires le début et la fin, tu as un formidable huis-clos bien pensant et paranoiaque dans un monde post-apo. Vraiment pas mal, malgrés un début laissant présager du pire.

Ensuite, Turkey Shot de mon pote B T-S qui, sous ses aspect gros bis un peu mawak et poutresque, reste une trés bonn petite peloche autralienne d'anticipation. Une sorte de croisement entre un WIP et "Les Chasses du Comte Zaroff" en gros.

The Arrival avec Charlie Sheen (et accesoirement, mon premier topic chez les mordus ^^), sans doute plus friqué que le reste, mais vraiment efficasse et trés sympa !


Bon, evidement, tout ça fait assez pale figure à coté des Alien(s), NY97, Rolerball ou autre, j'admet.
D'ailleur, je peux t'en citer plein de mauvaises : APEX, Robot Warrior (qui reste sympa quand même si on le prend comme un film pour gosse), Dark Planet, Darkbreed ...
ou de moyennes : Parasite, trés moyen et kitchissime, mais le dernier plan est géniallissime !

Mighty-Forest a écrit:

Seulement en SF / Anticipation ?

Les deux mon capitaine !

Merci pour tous ces conseils !
The Arrival, je l'ai vu, mais j'ai accroché moyen.
Mais la transformation des aliens était marrante.

De mon côté, je peux te conseiller deux merveilleux films, dans des genres complètement différents.

Atomic cyborg, du génial Sergio Martino, un sous-Terminator ultra fun, et cheap, avec l'excellent Daniel Greene dans le rôle principal, qu'on a beaucoup vu ensuite dans les films des frères Farrelly.

Et surtout, le désespéré et inquiétant Apocalypse 2024 de L.Q. Jones avec Don Johnson et son chien qui parle (!!!), toujours pas sorti en dvd à ma connaissance, sorte de sous-Mad Max qui délivre un message à la fois écolo et insistant sur la loi du talion et de la victoire des forts sur les faibles, avec une Société secrète sous-terraine qui vit en marge des voyous qui continuent à peupler la surface de la terre.
Un très grand film que j'ai découvert sur grand écran, et que j'adorerais revoir.

ça a l'air tout poutrant

Sinon pour en revenir au sujet, tu en as pensé quoi du remake de McTiernan (que je n'ai pas vu, mais j'aimerais bien savoir quand même)?

Franchement, la première fois que je l'ai vu (en salle), je suis resté plus que dubitatif.

Déjà, je ne comprenais pas l'utilité d'un remake pour le chef d'oeuvre de Jewison, et ensuite, je trouve le côté djeunz du film proprement insupportable : bagnoles rutilantes, apologie des X-Games hyper dangereux, scénario qui n'apporte rien de neuf au film original, séquence nocturne hideuse...

Et puis je l'ai revu quelques années après, et je dois dire que même si le film reste imparfait, il y a quelques séquences à sauver, et notamment toutes celles de Rollerball.
Elles sont dynamiques, rythmées, violentes et ne ressemblent finalement pas beaucoup à celles du film d'origine.

Le film reste très moyen, surtout à cause des acteurs qui en font des caisses, avec à leur tête, le pathétique Jean Reno, mais il faut le voir pour la comparaison, et pour la mise à jour de certaines scènes moins dynamiques dans le film de Jewison.
Qui reste de toute manière bien supérieur au film de McT, que j'aurais pourtant adoré défendre, tellement j'aime ce réalisateur.

Jamais vu ce film
Mais vos avis passionnés me titillent la touche panier

Ash a écrit:

Jamais vu ce film
Mais vos avis passionnés me titillent la touche panier

C'est sexuel ?

non

C'est dommage.

Je te conseille cette édition, parce que :
1. Elle est belle ;
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han c'pas très cher
je me prend ça demain

merci pour le lien