La Terreur des Morts-Vivants (Norman J. Warren - 1978)

Réalisé par Norman J. Warren
Avec John Nolan, Carolyn Courage, James Aubrey, Sarah Keller, Tricia Walsh, Un type qui a un nom de pneu, et Chewbacca.
Genre : Des références, des références, oui... mais il est où le flim (APDMC ?)
Pays : Angleterre

Au XVIII siècle, Mad Dolly est brûlée vive sur un bûcher pour sorcellerie. Dans son dernier souffle, elle lance une terrible malédiction sur son bourreauet ses descendants. Ils périront de manière atroce. Fin de la projection. Le réalisateur James Garrick prétend s'être inspiré de l'histoire de sa famille pour écrire son film. Dans l'assistance, personne ne le croit. Un jeu innocent, pour le prouver, réveille la sorcière. Le massacre commence...




"Une petite perle du cinéma anglais" nous dit la jaquette du DVD édité par Néo Publishing, sur laquelle sont également regroupées les photos des moments les plus gores du film. Mmmm... Voyons voir ce que ça donne.

1 heure 20 plus tard : Arf, l'arnaque.
Ce n'est pas à cause de son titre mensonger (il n'y a qu'un seul zombie, et il reste environ 5 secondes à l'écran), mais à cause de... ben... de tout quoi.

Après un générique en couleurs vives accompagné d'une musique toute en synthé délicieusement très 70's, le flim nous emmène direct dans ta gueule au XVIII ème siècle. Près d'une demeure d'aristocrates british, se joue une chasse à la sorcière tellement sombre qu'on n'y voit quedalle... Ce n'est que quand on la verra sur le bûcher qu'on commencera à y voir quelque chose.
La sorcière rit, tout le monde à peur, nous c'est les deux en même temps : c'est quoi cette introduction toute pourrave ? Ça tente désespérément de ressembler à de la Hammer et du Mario Bava réunis, mais ça n'atteint jamais son but. Malheureusement, tout le reste du flim est ainsi.



3 minutes après ce sauvetage glorieux (seul le livre s'est envolé des mains du prêtre, quoi) et une malédiction lancée sur la famille de haut rang, la concernée Lady Garrick retourne dans sa grande demeure. Stupeur ! Son mari de Lord s'est fait assassiné et pendre par les pieds pendant ce temps ! Derrière elle, un rire démoniaque, celui de la sorcière qui était en train de brûler vive quatre plans plus tôt. Une épée dans la main, la revenante exécute la femme. Une tête en plâtre par terre plus tard :


Oui. Tel Red Is Dead qui ouvre La Cité de la Peur, ce préambule n'était qu'un flim dans le flim.
- Ouf alors, Warren, on va pouvoir se lancer dans le vrai flim ?
- Mais mon cher MM, C'EST le flim !
- Et pouet...

La suite est toute aussi navrante que son introduction.
John Garrick, descendant direct de la famille qui a inspiré son flim et joué par l'impassible John Nolan, a invité ses amis tout aussi perplexes à une projection privée de son œuvre. Entre deux verres, un type s'essaie à l'hypnose sur la cousine de ce dernier, actrice en devenir qu'il n'a découvert pas plus tôt qu'il y a une semaine.



Ce qui devait arriver arriva. Non, Pedobear n'a pas attaqué les jeunes et jolies actrices du film.
La cousine du héros se retrouve soudainement possédée par un mauvais esprit (comme celui de ces pourceaux de Bad et Youn ) et s'empare de la même épée que la sorcière il y a déjà 10 minutes de cela. Un grand moment de suspens :



Une claque, la cousine s'enfuit, le héros reste perplexe, puis enfin, une des jolies nanas se barre... Retenez bien ce schéma, ce sera le même qui sera répété durant toute la suite du film : Bla bla entre filles, perplexité du héros, meurtre.



Pour le premier meurtre, la fille tombe mystérieusement par terre (poussée par le vent sans doute ?) avant de se faire attraper par un mystérieux bras noir ganté avec un couteau bien affuté dedans. Oh Fraking... ça vire au giallo.
Après une course poursuite qui oublie de faire peur, notre réalisateur admirateur de Dario Argento fait enfin sacrifier son personnage, à coups de couteau en plastique rapides et même pas dégoutants. Les meurtres suivants suivront le même schéma, parfois même un peu jouissifs, ceci dit.

La cinéphilie de Norman J. Warren ne cesse d'être retranscrite dans l'intégralité du métrage. Dans ses influences visuelles d'abord (Argento déjà, Bava), ou encore dans sa volonté de construire son film autour de l'univers du cinéma (le héros possède son propre studio, où s'exhibent fièrement l'affiche de Thriller - A Cruel Picture), au point de faire des accessoires du studio les armes de ce boogeyman invisible (m'enfin bon, voir une grande bobine "embobiner" quelqu'un est loin d'être le truc le plus flippant qu'on aie vu, bien au contraire) .

Mais en accumulant références sur références, le film oublie carrément de faire peur, malgré quelques scènes franchement réussies : une des protagonistes cale en pleine forêt et croit qu'elle se fait courser par un psychopathe. La tension est réelle, et le suspens est bien mené... mais ça ne dure que 3 minutes. Enfin, l'autre clou du spectacle, c'est son final certes expédié, mais dont les décors et la photographie renvoient directement à Suspiria, ce qui n'est pas un mal. Et étrangement, fait penser à quelques plans d'Evil Dead 2, mais on va arrêter de croire que Sam Raimi ne cesse de copier les Séries B qu'il a tant regardées.

Bref, ça casse pas trois pattes à un canards (mais des verres oui), le scénario est nullissime, c'est plutôt embêtant et mal joué (coup de cœur à la scream queen Tricia Walsh, aussi mignonne que potiche), mais quelques scènes attirent notre capital sympathie.


Maintenant, place au reste des caps !



Voilà. 03/10

Ah, et :