The Dark Knight, Le Chevalier Noir (Christopher Nolan - 2008)

Elle est omniprésente dans le film, et elle se représente aussi bien en Batman/Bruce Wayne (dont on n'oublie complètement qu'il est l'alter égo, tant tout ses actes paraissent schizophrènes), qu'en Joker (qui est l'un des personnages les plus passionnants et, je dois l'avouer, troublant de ces dernières années) ou, surtout, en Harvey Dent (dont la défiguration est le symbole même de l'esprit de Gotham).

Ce qui m'a passionné aussi, c'est le Gotham que nous dépeint Nolan. Très influencé par Michael Mann effectivement (coup de coeur à la scène de la discothèque), il est plus que jamais réaliste, actuel, et il fait ressortir l'ambiance borderline qui règne actuellement dans notre monde. pouet, y'a t'il de réelles valeurs positives parmi les héros de Gotham, voire même dans les rues de celles-ci ?!

Gotham à fait Batman, et maintenant c'est le Batman qui fait de Gotham un lieu malsain ou la folie est partout. D'autant plus que le Joker le prend pour un terrain de jeu, où tout les coups sont permis (les plus salopards, ou les plus impressionnants) et où même le Batman semble... s'amuser (idée renforcée par le discours final, où il désire endosser tout le Mal de Gotham pour mieux l'éradiquer). Ca crée une sorte de malaise où l'on préfère rire plutôt que de le craindre.

Ce qui me surprend aussi, c'est que comme le clame le Joker, il se complète parfaitement avec l'Homme Chauve-Souris, et à le bénéfice d'être "sauvé" par ce dernier, alors qu'il n'a pas hésité à se jeter sur Pile-Ou-Face pour le tuer, certes accidentellement, mais dans un geste peut-être réfléchi. Comme une sorte de vengeance de la part d'un Bruce Wayne qui n'existe quasiment plus.

Quant à Harvey Dent, ce n'était rien d'autre qu'un type aussi bien débordé que séduit par le crime environnant, et sa défiguration a fait de lui une bonne excuse de se venger de ceux qui lui ont fait ça (sauf le Joker, extrème manipulateur qui à su le "raisonner" à sa manière), ou ceux qui n'ont pu le sauver (éprouvant final avec la famille de Gordon). Au final, la courte présence à l'écran de Pile-Ou-Face ne gène pas, puisque le personnage était déjà mis en scène lors des 2 heures précédentes. On assiste totalement à sa descente aux enfers, et son "agonie" n'aura été que courte. Et c'est tant mieux pour Harvey. D'où le fait que je n'aime pas l'idée qu'Aaron Eckhart puisse revenir dans le troisième opus.

Autre chose troublante, c'est la mort de Rachel qui semble n'affecter que Bruce (et Harvey), tandis que le Batman ne laisse paraitre aucun sentiment... Il l'a fait, il a dépassé la barrière de la schizophrénie, malgré de bonnes attentions. D'où le Chevalier noir, car obscur dans son raisonnement et ses actes.


Bref, que de surprises en surprises, plus violentes et délurées les unes que les autres, qui font de ce Batman la meilleure adaptation possible qu'on aie pu faire du personnage. Car elle fait comme les aventures des années 80 (les Batman de Miller et Moore surtout), elle prend conscience de la triste réalité qui nous entoure, et la façonne dans son univers.

Harvey doit mourir