Le Rêve de Cassandre (Woody Allen - 2007)

Réalisé par Woody Allen

Avec Ewan MacGregor, Colin Farell, Tom Wilkinson

Deux frères, en proie à des difficultés financières, deviennent criminels. Ils seront bientôt ennemis l'un pour l'autre.



J'aime l'histoire, mais la bande-annonce ne donne pas tant envie de le voir

J'ai vu la bande annonce, c'est vrai que ça n'a pas la légèreté des Woody Allen plus anciens, mais j'irai quand même le voir dès que je trouverai le temps. Si c'est dans la lignée d'un Match Point, et vu le casting, je n'hésiterai pas une seconde ^^

Cassandre: Cette Troyenne de
sang royal fut une prophétesse infaillible. Nantie de sa faculté
divinatoire, elle refusa les avances d'Appolon, qui lui avait donné ce
pouvoir. Le Dieu, indigné, fit en sorte que les prophéties de Cassandre
ne soient jamais prises au sérieux. Aussi, Cassandre assista,
impuissante, aux préparatifs de la guerre de Troie qu'elle avait
prédite. Elle s'opposa sans succès à l'entrée dans Troie du fameux
cheval de bois.





Le rêve de Cassandre - Woody Allen.

Certains disent Woody Allen fatigué, vieilli, moins drôle, particulièrement depuis son retour en Europe pour la trilogie Match Point, Scoop, Cassandra's Dream. En effet, il est moins léger, plus cynique, un nouvel arrière goût très amer apparaît avec le générique de fin. Déjà, Match Point nous faisait rire jaune, en poussant à l'extrême la violence à laquelle peut mener le fossé entre deux classes sociales. Le rêve de Cassandre fait pire, ne vous attendez pas à sourire au sortir de la salle... Au lieu de surprendre, de saisir l'idée de départ à contrepied, il fait s'enfoncer le spectateur dans la même spirale que les deux frères.

Ian (Ewan McGregor) et Terry (Colin Farrell) sont des anglais moyens, très moyens, issus d'une famille moyenne, très moyenne. Seul l'oncle Howard (Tom Wilkinson), héros sans cesse adulé par leur mère, semble s'en être tiré et voyage à travers le monde, où il sème miraculeusement hôtels et cliniques.
Les ennuis financiers s'accumulent pour les jeunes gens, qui refusent de vivre dans les seules conditions médiocres que sont capables de leur offrir leurs parents. Ian s'éprend d'une comédienne aux exigences et aux rêves très coûteux, Terry contracte une énorme dette de jeu.
Profitant du passage de leur oncle à Paris, Ian et Terry lui demandent une aide financière. Howard exige alors d'eux une terrible contrepartie, qui va les entraîner dans une irreversible chute.

L'histoire n'a rien d'innovant ni d'original, ni d'ailleurs la mise en scène (par ailleurs, ça manque un peu de personnages féminins vraiment imposants). Pourtant, le film m'a énormément touchée, peut être à cause des questions qu'il aborde: la fraternité, sa force et ses limites, le fossé entre les classes sociales, le rapport à l'argent, la façon d'assumer ou non les horribles méfaits que l'on peut être amenés à commettre pour accomplir ses rêves. Ces thèmes reviennent tout au long du film, nous poussant à revoir constamment les limites entre Choix et Obligations, entre Ambition et Humanité... Par ailleurs, l'intrigue est adroite (on se demande par quelle pirouette scénaristique Woody Allen va s'en sortir). En plus, les personnages et les rapports familiaux sont finement travaillés, faisant du Rêve de Cassandre un drame social à la Ken Loach autant qu'une comédie noire.

Un petit mot enfin sur les acteurs:
Ewan McGregor se débrouille très bien (oserai-je dire "comme d'hab"?), dans le rôle d'un type dont l'intelligence et la ruse prennent peu à peu le pied sur les scrupules, dévoré comme il est par l'ambition, le désir de se sortir de sa condition sociale plus que moyenne. Comme vous serez allés voir le film en VO, vous pourrez admirer le petit accent anglais très snob qu'il emploie pour impressionner les gens qu'il veut séduire, accent qui disparaît aussitôt qu'il se retrouve en famille.
Quant à Colin Farrell, c'est un peu la bonne surprise du film car, qui l'eut cru, il est capable d'être très bon acteur. Il donne à Terry son caractère d'homme simple mais malade du jeu, emporté de plus ou moins bon gré dans l'aventure, shooté à l'alcool et aux médicaments, pétri d'incertitudes, manquant terriblement de confiance en lui-même... ses traits fatigués et sa raison s'érodent littéralement sous nos yeux.

Merci pour cette très bonne critique !
Ça donne envie.
Surtout lorsque l'on sait que j'ai adoré Match Point, justement à cause de ce ton très sombre, inhabituel chez Woody Allen (dont je connais peu l'oeuvre par ailleurs ).

Spark a écrit:

Quant à Colin Farrell, c'est un peu la bonne surprise du film car, qui l'eut cru, il est capable d'être très bon acteur.

Si Javier lisait ça...

Bad Taste a écrit:

Spark a écrit:

Quant à Colin Farrell, c'est un peu la bonne surprise du film car, qui l'eut cru, il est capable d'être très bon acteur.

Si Javier lisait ça...

J'avais cru voir en effet qu'envers et contre tous, il le soutenait. Je me joins volontiers à lui, sur ce coup là ^^

Blague à part, Farrell n'est pas un mauvais acteur, mais il est bien trop surestimé.
Par exemple, il est, je trouve, ridicule dans les guêtres d'Alexandre.
Mais il est bon lorsqu'il joue des types largués, et dépassés.
Comme dans Tigerland ou Phone Game.
Les rôles grandiloquents ne lui vont pas, alors que ceux de losers lui vont comme un gant.

Citation :

Comme dans Tigerland ou Phone Game.
Les rôles grandiloquents ne lui vont pas, alors que ceux de losers lui vont comme un gant.

Exactement. D'ailleurs, si ma mémoire est bonne, il est passé des planches du théâtre aux plateaux de cinéma, repéré par Kevin Spacey, dans le rôle d'un autiste. Si les réalisateurs se rendaient compte qu'il fallait arrêter de lui faire jouer des héros classiques, il aurait bien meilleure réputation. Je serais d'ailleurs curieuse de le voir dans La maison du bout du monde, adaptation du roman éponyme de Michael Cunningham, que j'avais vraiment adoré, sortie directement en DVD.

Spark a écrit:

D'ailleurs, si ma mémoire est bonne, il est passé des planches du théâtre aux plateaux de cinéma, repéré par Kevin Spacey, dans le rôle d'un autiste. Si les réalisateurs se rendaient compte qu'il fallait arrêter de lui faire jouer des héros classiques, il aurait bien meilleure réputation.

D'après notre ami Wiki, c'est tout à fait ça.

Citation :

[...] puis la chance lui sourit enfin : Kevin Spacey le remarque dans une pièce de théâtre à Londres, In a Little World of Our Own, (où il y jouait un enfant autiste), et lui propose un petit rôle dans son nouveau film Ordinary Decent Criminal.

Spark a écrit:

Je serais d'ailleurs curieuse de le voir dans La maison du bout du monde, adaptation du roman éponyme de Michael Cunningham, que j'avais vraiment adoré, sortie directement en DVD.

Je l'ai raté à un festival de films gays et lesbiens à Paris, il y a deux ou trois ans.
Le film a très bonne réputation, mais comme Farrell y joue un homosexuel, et qu'il fait une apparition nue, le film reste méconnu.
De plus, il doit être assez difficile à trouver, car moins distribué que ses films à gros budgets.

Citation :

Le film a très bonne réputation, mais comme
Farrell y joue un homosexuel, et qu'il fait une apparition nue, le film
reste méconnu.

Oui, ils avaient voulu censurer cette scène à cause des cris de ces dames, dans la salle! XD Si je me trompe pas, Colin Farrell jouant le personnage de Bobby... ça lui fait encore un sacré rôle de paumé, vous pouvez me croire ^^
Je l'ai vu en DVD à la Fnac, mais je vais attendre que le prix baisse un peu...

Il me semble d'ailleurs qu'il n'est jamais sorti en salles chez nous.

Je suis curieux de voir ce film, néanmoins.

Faut que j'attende un peu, pas trop de films avec lui dedans à la fois, je risque de redevenir groupie aveugle XD (j'ai un sombre passé)

Spark a écrit:

j'ai un sombre passé

Pour quel(le) acteur/actrice ou réalisateur/trice ?

Colin Farrell, bien sûr! Faut pas que je refasse une rechute!

Spark a écrit:

Colin Farrell XD

Hooouuu !
C'est pas bien !

Ne m'oblige pas à argumenter, je risquerai de trop le prendre à coeur, et j'ai pas de patches anti-groupisme aveugle sous la main.

Si tu me parles de ton amour pour Colin, je fais la même chose pour Uma Thurman.

Uma Thurman, je l'ai jamais vue dans un mauvais film.

Si tu m'obliges à parler de mon amour pour Colin, vous allez avoir du souci à vous faire dans ce coin...

Spark a écrit:

Uma Thurman, je l'ai jamais vue dans un mauvais film.

Moi, si.
Comme quoi, j'arrive à rester "objectif", même avec la plus belle femme du Monde.

Spark a écrit:

Si tu m'obliges à parler de mon amour pour Colin, vous allez avoir du souci à vous faire dans ce coin...

Mais je t'en prie !
Ça manque de fantasmes de filles là-bas.

Citation :

Spark a écrit:Si tu m'obliges à parler de mon amour pour Colin, vous allez avoir du souci à vous faire dans ce coin...


Mais je t'en prie !
Ça manque de fantasmes de filles là-bas.

C'est noté...

Ho le vilain quote !

T'as pas honte ?

yop.solo a écrit:

Cassandra's Dream (Woody Allen - 2007): 7,5/10

Captivant et remarquablement interprété (même Colin Farrell, c'est dire...)

mais bon, j'ai déjà vu beaucoup mieux de la part de Woody...

Bad Taste a écrit:

Pas vraiment enthousiaste sur ce film d'ailleurs.
Même s'il faut reconnaître que les deux acteurs principaux sont très bons.

yop.solo a écrit:

Oui, Woody Allen montre qu'il assure toujours autant en tant que directeur artistique, ça c'est clair!

Même si je connais mal l'univers de Woody, il faut lui reconnaître un talent indéniable : La réunion de comédiens de talent pour chacune de ses œuvres.
Même dans le plus mauvais de ses films, il y a toujours une interprétation qui surnage au-dessus des autres...