Première sortie : 12 septembre 1968 (Italie) Réalisateurs : Federico Fellini, Roger Vadim, Louis Malle
Trois nouvelles fantastiques inspirés de l'oeuvre d'Edgar Allan Poe portées à l'écran par trois cinéastes de grand talent : "Metzengerstein", réalisé par Roger Vadim, décrit les rapports ambigus d'une cavalière et d'un cheval. Dans "Il ne faut jamais parier sa tête avec le diable", Federico Fellini évoque les déboires d'un acteur britannique à Rome. Dans le sketch intitulé "William Wilson", Louis Malle décrit les angoisses d'un officier despotique hanté par son double.
J'ai bien aimé aussi Ensuite (et c'est un peu le lot de n'importe quel film à sketchs) la qualité de chaque segment est très variable et force est de constater qu'il y en a un qui sort clairement du lot, à tel point qu'il dénote un peu . Paradoxe rigolo étant donné que c'est le meilleur à mes yeux, de loin. C'est d'ailleurs celui des trois qui porte avec la plus grande évidence la patte de son auteur, je parle bien entendu du Fellini. C'est même beaucoup moins une adaptation de Poe que du pur Fellini, dans le fond comme dans la forme. Mais je n'irai pas cracher pour autant sur les segments de Roger Vadim et Louis Malle, les deux ont de belles choses à défendre. Le premier est celui des trois qui est allé le plus loin dans le fantastique abstrait, donnant à son segment les atours d'un petit conte mystérieux qui ne donne aucune clé et qui ne s'encombre d'aucune logique. L'ombre de Poe est bien présente au détour de nombreux plans, lorsque les flammes s'invitent et que les regards sombres s'échangent (le film aurait facilement pu s'appeler Enflures extraordinaires). Il y a également cette musique entêtante qu'on confondrait presque avec des battements de cœur, qui revient à plusieurs reprises alourdir considérablement une atmosphère déjà sombre, et j'ai adoré ce détail là. Ah oui et Jane Fonda forever quoi Le deuxième segment n'aurait quant à lui pas fait tâche dans la Quatrième Dimension. Le thème du double, surtout traité de cette manière, parait pour le coup assez vu et revu, même pour l'époque, mais l'ensemble est très bien rythmé et porté par les interprétations fiévreuses de Delon et Bardot. Certains plans sont sacrément ringards par contre (clipton yellow, un thé pour nous les cascadeurs ). Peut-être le moins intéressant des trois à mon goût du coup, même si ça reste très regardable faut pas déconner. Puis arrive le dernier et ses images marquantes, ses scènes nocturnes et ces visages d'un autre Monde, d'une autre réalité, ses lumières impossibles, cette fillette du diable aussi flippante qu'un fantôme nippon aux cheveux sales, sa Ferrari rutilante et ses séquences de conduite ahurissantes. grosse claque pour le coup
Youn Of hosuey en plus
Nombre de messages : 25590 Age : 36 Connarditude : 234 Date d'inscription : 15/06/2005
Je suis tout à fait d'accord avec ce qui est dit plus haut. Mais si le sketch de Fellini est effectivement le plus travaillé des trois, ce n'est pas mon préféré. Bizarrement, je préfère le Louis Malle, certes plus terne et sobre, mais dont l'histoire m'a le plus parlé.
J'aime bien le Roger Vadim mais c'est un peu le cousin un peu lent des deux autres non ? J'étais constamment en train de visualiser le petit Roger essayer de singer ses contemporains et faire ce qu'il pouvait. "Alors là, je vais mettre un paysage désolé (ou déridé c'est selon), mettre une voix off et faire courir le cheval". Et puis bon, un film en Allemagne avec des énormes falaises, ça va pas ^^ On a reconnu le fort La Latte Roger, ne mens pas.
Jane Fonda qui parle français
Ash Un grand must
Nombre de messages : 15367 Age : 35 Connarditude : -14 Date d'inscription : 10/10/2006
Ah mais je pense que Roger Vadim s'en foutait un peu du projet en soi, il voulait juste filmer Jane dans des tenues sympas, qu'on soit bien clair Du coup forcément je valide