Mon oncle d'Amérique (Alain Resnais - L'année de naissance de BadTaste qui aura 40 ans cette année)

Réalisation : Alain Resnais
Scénario : Jean Gruault
Acteurs principaux : Roger Pierre, Nicole Garcia, Gérard Depardieu

Le professeur Henri Laborit intervient au cours de trois récits entremêlés pour expliquer ce que nous savons aujourd'hui du comportement humain

Synopsis à lire après avoir vu le flim, pour garder toute la surprise de la découverte :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mon_oncle_d%27Am%C3%A9rique

Le titre de ce topic est scandaleux.

Je porte réclamation !

Oui,

Vous avez bien lu !

C'est quoi ce titre de topic de pouet ?

J'ai beaucoup aimé, même si le film est tellement étrange (dans ce que ça raconte comme dans comment ça le raconte) que je ne saurais limite pas vraiment dire pourquoi.
Y a un truc naturellement prenant dans cette étude de caractère qu'on suit de manière quasi-documentaire. L'enrobage scientifique que le truc essaie parfois de prendre, notamment au début et à la fin, sera forcément sujet à débat, mais j'ai trouvé indéniable le fait que le film réussissait à dégager des émotions assez folles à de nombreux moments, sortes de ressentis très humains, très universels qui parleront à tout le monde. Surtout quand le réal fait des parallèles mi-sérieux mi-amusés entre sa narration austère de cours de bio et la journée d'un Depardieu élevé au rang cruel de rat de laboratoire. D'ailleurs

Spoiler:

Le film est d'une grande noirceur dans la manière dont il perçoit ses contemporains, Alain Resnais semble parfois tremper sa caméra dans la même encre qu'un Franquin période Idées noires, et c'est justement ça qui rend le truc fascinant. Les personnages sont hypnotisants (Depardieu, Nicole Garcia et Roger Pierre crèvent l'écran), chacun dispose d'un charisme certain, mais chacun a ses failles, chacun fait face à un monde sans merci qui semble attendre avec patience et sadisme de l'écraser.
J'ai bien aimé également dans la mise en scène de Resnais son jonglage régulier entre de très beaux plans d'ensemble, en extérieur (qui subliment une nature sauvage et des décors de toute beauté) et des plans d'intérieur étouffants, à hauteur d'hommes et de femmes, comme coincés dans de minuscules cages. D'une sobriété mais aussi d'une intelligence qui saute aux yeux, grâce là encore à plusieurs scènes pleines de grâce et de désespoir mêlés. Je pense qu'on garde ce film en soi longtemps après l'avoir découvert.

Je ne pensais pas, en proposant ce flim, me prendre une telle claque.
Je dois avouer que secrètement, j'espérais que l'on choisisse Leviathan, tant j'ai envie de voir ce flim, que je laisse évidemment traîner, parce que je ne suis plus à une contradiction près.

Revenons à nos moutons, ou plutôt, à nos rats.
Je connais Resnais essentiellement pour Smoking/No Smoking, un flim double (ou un double flim ?) que j'ai vu un bon zillion de fois, et qui m'a toujours semblé être un bon exemple de la filmo du bonhomme. Après On connaît la chanson, je pensais être certain de ce que j'imaginais sur sa filmo.
Et bien j'avais tort.
Même si on y retrouve la folie douce des œuvres que je connais de Resnais, Mon oncle d'Amérique est un flim unique, précieux, bouleversant, étonnant de A à Z.
J'ai vraiment eu l'impression durant tout le flim, de ne jamais avoir vu quelque chose comme ça.
Et puis, j'ai tout de même pensé à Il était une fois en Amérique (pour l'histoire au long court, sur plusieurs dizaines d'années, et le côté fantasque de Leone), Ragtime de Milos Forman et les flims de Paul Thomas Anderson (pour l'entremêlement des histoires des personnages, et leurs interactions, volontaires ou non), et bien sûr Tree of Life (pour les allers et retours incessants entre les différentes époques, au point de brouiller la narration, tout en ayant une conscience rigoureuse de ce qui est raconté/montré/démontré).

Mais au juste, qu'est-ce que ça raconte ?
Et bien un peu de tout, la Vie, de manière scientifique et philosophique, avec une réflexion continue sur l'existence.
C'est surtout la forme qui est fascinante.
Moitié cours théorique, avec ses expériences de laboratoires passionnantes menées par le véritable médecin chirurgien et neurobiologiste Henri Laborit, qui intervient en voix off, mais aussi face caméra plusieurs fois ; Moitié études de mœurs extrêmement classique, mais sans cesse comparée à une expérience de laboratoire.
C'est une grande réussite sur les deux tableaux.
L'équilibre est parfait, et on se prend au jeu rapidement de comparer ce qui nous est expliqué par Henri Laborit, et les 3 histoires des personnages principaux.
Tout ce qui tourne autour des portes notamment, c'est absolument fantastique.
Certaines scènes prennent un sens complètement différent, une fois qu'une explication scientifique (à défaut d'être rationnelle), nous est donnée pus tard.

Ash en parle bien mieux que moi ci-dessus, et je ne vais pas paraphraser son post, je suis d'accord avec tout (y compris le parallèle avec Franquin, auquel je n'avais pas pensé).

Un flim que je reverrai d'ici un an ou deux, histoire de le laisser mûrir et vieillir dans ma tête, et probablement d'y voir de nouvelles choses à côté desquelles je suis passé.

9,5/10 (9 c'est trop peu, et j'ai du mal à mettre 10 quand je découvre un flim pour la première fois, donc 9,5, je fais c'que j'veux)

Ma mère a adoré.

Plussain, même si j'avoue avoir largement préféré les scènes qui nous plongeaient directement dans le quotidien des trois personnages à celles plus didactiques du m'sieur Laborit. Les aléas de la vie et ses répercutions très concrètes nous parlent forcément plus qu'un long discours aux allures de cours théorique. Mais l'assemblage des deux donne quelque chose de vraiment unique c'est vrai.  

A noter la voix-off féminine par Dorothée (information de toute première importance )

Mince, je n'ai pas du tout les passages de la voix off féminine en tête.

Je trouve le tout début du flim un peu laborieux d'ailleurs, puisqu'on est tout de suite plongé dans ces cours didactiques, avant même d'avoir vu les 3 personnages, mais je suis sûr que ça passe beaucoup mieux la seconde fois, quand on sait à quoi s'attendre.

J'ai adoré aussi le parallèle entre les scènes du quotidien des 3 personnages (et leur humeurs), et les extraits des flims de Danielle Darrieux, Jean Gabin et Jean Marais, qui illustrent les sentiments des personnnages.
Ça donne au flim un aspect cinéphile supplémentaire (même si les flims ne sont pas forcément identifiables, ce n'est pas le but), qui n'était pas nécessaire, mais qui se révèle indispensable au final.

Citation :

Mince, je n'ai pas du tout les passages de la voix off féminine en tête.

Au tout début c'est la voix qui présente les personnages

Citation :

J'ai adoré aussi le parallèle entre les scènes du quotidien des 3 personnages (et leur humeurs), et les extraits des flims de Danielle Darrieux, Jean Gabin et Jean Marais, qui illustrent les sentiments des personnnages.
Ça donne au flim un aspect cinéphile supplémentaire (même si les flims ne sont pas forcément identifiables, ce n'est pas le but), qui n'était pas nécessaire, mais qui se révèle indispensable au final.

Grave, ça ajoute même pas mal de poésie

Maman a écrit:

Citation :

Mince, je n'ai pas du tout les passages de la voix off féminine en tête.

Au tout début c'est la voix qui présente les personnages

maryse a écrit:

merci

Une anecdote au sujet du montage :

Wikipedia a écrit:

Le début du film, une séquence composée de photographies sur lesquelles s'entendent les voix off des personnages, de la narratrice et de Laborit "est un exemple typique d'une séquence impossible à monter sans le son." Les textes des acteurs et de la narratrice étaient évidemment écrits, mais la voix off de Laborit avait été enregistrée en son-témoin, devant être ré-enregistrée plus professionnellement par la suite. Néanmoins, Laborit n'étant pas comédien, il lui a été impossible de redire avec naturel son texte ; Alain Resnais tenant particulièrement au débit du professeur lorsqu'il parle naturellement, l'enregistrement en son-témoin, tout de même d'une bonne qualité, a finalement été gardé dans le montage final.

Ce flim a dû être un bordel à monter.

Et une critique de l'époque super virulente :

La revue Pandore (via Wikipedia) a écrit:

   « Depuis le Hasard et la Nécessité de Monod nous ne cessons de tomber plus bas. […] voici maintenant le Biocinéma avec Laborit en voix off qui explique à Resnais les ressorts cachés des êtres de chair et de celluloïd. […] Qu'un homme comme Resnais puisse trouver originales les platitudes de Laborit — très 1880 — en dit long sur notre inculture. C'est le retour du refoulé. À force d'avoir avivé la cassure entre nature et culture, méprisé l'objectivité ; à force d'avoir rejeté les sciences pour se mettre à l'écoute du « signifiant », voilà que le corps revient par des lapsus, des cadavres exquis et des actes manqués […] »

   « Avec Laborit en voix off, c'est un mythe qui s'effondre : on peut être rejeté comme lui par l'establishment savant et quand même crétin. […] Où en sommes-nous pour prendre la théorie des trois cerveaux ou le réflexe de Pavlov pour de la biologie ? À moins que Resnais n'ait voulu ridiculiser les savants en opposant la bêtise du commentaire à la richesse des situations qu'il inventait. […] la biologie […] ne se réduit pas au libéralisme timide de Wilson, au racisme primaire de Bonnet-Benoist-Christen ou aux réflexes conditionnés de Laborit […] »

On devait bien se marrer à la machine à café de la rédaction de Pandore.

Oui alors d'ailleurs, c'est une réflexion que je me fais après-coup, les théories soulevées par le flim peuvent être datées maintenant, vu que la science évolue en permanence, et qu'une certitude d'hier, peut être démontée aujourd'hui.
J'imagine que même si le flim n'est pas exact sur le plan scientifique, il fonctionne quand même, justement parce qu'il propose les théories d'une personne (ou d'un groupe de personne), et qu'il peut déclencher des discussions, et que même à l'époque de sa sortie, il y avait matière à débats.

Mais sur le plan esthétique, ça déchire le néocortex.

Arrêtez, je l'ai pas vu depuis 10 ans, vous allez me faire chialer...

Je me doutais que tu l'avais déjà vu...
C'est super dur, te connaissant, et connaissant tes goûts, de trouver des flims, plus ou moins cultes, que tu n'as jamais vus.
J'ai failli te demander avant de faire mes propositions, si tu avais déjà vu des flims de ma sélection.

Mais tu vas tout de même le revoir, hein ?

Bien sûr, probablement vendredi soir

J'ai regardé ça hier soir et je ne sais pas encore trop quoi en penser. J'ai trouvé le film vraiment touchant mais aussi très austère et artificiel par moment. En tout cas, ça m'a bien déprimé.

Esthétiquement, c'est à peu près aussi hideux que tout ce que pondait les anciens de la nouvelle vague à cette époque, à l'exception d'un plan d'une classe et d'une beauté fulgurante (L'apparition de Nicole Grcia sur l'île de Roger Pierre dans la séquence « deux ans plus tard »)

Depardieu mange le  film, comme d'habitude. La présence de ce type me sidère à chaque coup. Ce mec bouffe la lumière à chaque apparition. C'est plus un acteur, c'est un trou noir !

Je me reprends un peu de temps plus tard dans la soirée pour développer un peu plus (ou pas) mais là je suis charrette...

L'austérité du flim est totalement volontaire, à mon avis.
Aussi austère et lugubre qu'une expérience de laboratoire démastiquant des rats par douzaines peut l'être.
Et je pense que le flim aurait été bien plus artificiel, si Resnais avait demandé au Docteur Laborit de réciter son texte, plutôt que de l'improviser avec une ligne directrice, comme ce fût le cas pendant l'enregistrement de sa voix off.
Sinon, oui, c'est effectivement déprimant.

Air a écrit:

Depardieu mange le film, comme d'habitude. La présence de ce type me sidère à chaque coup. Ce mec bouffe la lumière à chaque apparition. C'est plus un acteur, c'est un trou noir !

J'adore.

Je viens de le revoir, je crois que l'apprécie de plus en plus à chaque vision. En plus des qualités indéniables du film il se rajoute un petit côté nostalgique qui fait que la tendresse que j'ai pour ce genre de cinéma ne fait que grandir au fur et à mesure que je vieillis  

L'instant "vieux pignouf" : je trouve qu'on ne trouve plus beaucoup de propositions de Cinéma en France aujourd'hui, en tout cas de moins en moins. Peut-être que je ne vais les chercher où elles sont parce-que j'ai beaucoup moins de temps pour aller dénicher les petites pépites mais je pense sincèrement que c'est devenu extrêmement rare. Un film comme Mon oncle d'Amérique, qu'on adhère ou pas, qu'on s'ennuie ou pas, on ne peut pas nier que ça propose quelque chose de singulier (mise en scène, montage, propos etc.) et qui ne tente pas de mimer autre chose.

Peut-être qu'il faut aller chercher des mecs comme Dupieux (avant qu'il ne commence à radoter) pour trouver les vrais héritiers de ce Cinéma là finalement, c'est assez paradoxal mais ça me semble assez juste, l'approche et les intentions sont très proches de mon point de vue.

Et puis je suis totalement d'accord avec air, Gégé bouffe l'écran comme c'est pas permis !
Le parallèle avec Gabin est d'ailleurs très pertinent, je ne sais plus dans quelle interview mais j'ai entendu Alexandre Astier dire que Gabin était un "acteur américain", j'avais trouvé la réflexion formidable et je pense que la formule s'applique totalement à notre Gégé national.

Ça me fait un bien fou ce ciné-club

Roger pierre n'est pas en reste non plus, lui qui avait habitué le public à ses facéties Jean-Marc Thibauesques dans les Grands Enfants ou pléthore de pièces de boulevard, ça fait tout drôle de le voir dans un registre aussi différent, et ça lui réussit bien. Il a une sorte de mine, de dégaine grave qui fonctionne très bien ici.

Pour ce qui est des cinéastes français qui font des propositions de cinéma "autres" à l'heure actuelle, j'ajoute Gaspar Noé, qui est dans son Monde à lui, tout seul.

Romain Gavras ?
Kechiche ?

Hélène Cattet et Bruno Forzani sont aussi à part, mais leurs influences ont tendance à les étouffer.
C'est un peu le même cas de figure pour Julia Ducournau et son Grave (très bon flim, mais un talent encore un peu jeune, et il faut qu'elle passe le cap difficile du deuxième flim).

Et puis il y a presque vingt ans, je fondais de grands espoirs en Marina de Van, dont le flim Dans ma peau m'avait retourné comme une crêpe.
Depuis 2002, seulement deux autres long-métrages de cinéma à son compteur : Ne te retourne pas en 2009 (pas inoubliable, mais intéressant) et Dark Touch en 2013 (pas vu).
Quelle tristesse qu'une nana avec une telle personnalité ne fasse pas plus de choses.

Sinon j'aime bien les 2 flims de Riad Sattouf.
Dans le genre flim unique bien perché, Jacky au royaume des filles c'était très rigolo. Pas revu depuis sa sortie en salles, mais j'en garde un super souvenir.

Il y a sûrement d'autres réalisateurs français qui tentent des trucs différents des autres, mais là comme ça, aucun autre ne me vient à l'esprit.

Benoit Forgeard das une moindre mesure, deux films au compteur seulement mais qui ne ressemblent déjà qu'à du Forgeard (surtout Gaz de France)

Je suis un peu partagé par le film.

Pour le côté visuel, je partage l'avis d'air. Cette image fade symptomatique du cinéma français dessert complètement le film, là où Resnais aurait clairement pu jouer avec l'environnement et les couleurs pour enfermer ses personnages dans des cages symboliques. Au lieu de cela, Resnais surcharge ses dialogues et sa voix-off, déguise ses personnages en rat (même Aronofsky n'aurait pas osé). Certes, la volonté didactique est au départ amusante, mais elle devient un peu lourdingue dans l'exécution. Avoir un gars, qui, face caméra, t'explique des trucs, avant d'illustrer son propos avec des rats puis de ré-illustrer son propos avec des humains, ce n'est pas ce que j'appellerais de la subtilité. A côté de cela, le montage a dû être un calvaire et le résultat, passé le didactisme ronflant, est excellent.

5/10

Youn a écrit:

Pour le côté visuel, je partage l'avis d'air

 :Tombe de sa chaise:  
Youn est moi d'accord !!! Il aura fallu 15 ans ! zut , je suis ému aux larmes...

Youn a écrit:

Cette image fade symptomatique du cinéma français

Ah ben non en fait… On est pas du tout d'accord...

Youn a écrit:

Resnais surcharge ses dialogues et sa voix-off, déguise ses personnages en rat (même Aronofsky n'aurait pas osé). Certes, la volonté didactique est au départ amusante, mais elle devient un peu lourdingue dans l'exécution.

Plus sérieusement, là-dessus on se rejoint aussi. Il y a des excès de mise en scène. L'intro, par exemple, avec ses voix off superposées puis démêlées, c'est si maladroit que ça m'a un peu peiné.
Et effectivement, le propos est parfois martelé avec un peu trop d'insistance, mais la démonstration est édifiante.

On pourrait également trouver à redire à propos de la direction d'acteur qui semble avoir le popotin entre deux chaises, entre théâtralité et naturalisme, ce qui pose forcément problème avec le personnage d'une comédienne.

Et oui, il faut bien l'admettre, on dirait que Resnais s'est dit « Tiens, je vais confier la photo à mon neveu, il a fait des photos de nos vacances à la Baule avec le Pola de Marie-Chantal qui étaient correctes… Ça fera l'affaire »

N'empêche que l'ensemble est traversé de nombreux moments de grâce et qu'on en ressort (moi, en tout cas) bouleversé.

Et puis, fichtre ! Ces inserts de Jean Marais et de Gabin ! Le mec est un génie ! Il a inventé le Gif 30 ans en avance !

Ash a écrit:

Benoit Forgeard das une moindre mesure, deux films au compteur seulement mais qui ne ressemblent déjà qu'à du Forgeard (surtout Gaz de France)

Je me doutais que tu allais le citer, j'ai failli le faire moi-même, mais je n'ai pas vu ses deux flims.
Rien que pour son synopsis, j'ai pensé à Yves.

Youn a écrit:

Au lieu de cela, Resnais surcharge ses dialogues et sa voix-off

Justement, je pense que le but de Resnais est de faire un flim bavard, pas nécessairement un flim visuel, d'où les couleurs et l'environnement ternes.
Après tout, c'est un cours théorique, déguisé en flim.

Youn a écrit:

A côté de cela, le montage a dû être un calvaire et le résultat, passé le didactisme ronflant, est excellent.

Sur ce point au moins, j'imagine qu'on est tous d'accord.

air a écrit:

Youn est moi d'accord !!! Il aura fallu 15 ans ! zut , je suis ému aux larmes...

Tellement ému qu'on ne comprend rien à ta phrase.

air a écrit:

Et puis, fichtre ! Ces inserts de Jean Marais et de Gabin ! Le mec est un génie ! Il a inventé le Gif 30 ans en avance !

Youn a écrit:

Je suis un peu partagé par le film.

Pour le côté visuel, je partage l'avis d'air. Cette image fade symptomatique du cinéma français dessert complètement le film, là où Resnais aurait clairement pu jouer avec l'environnement et les couleurs pour enfermer ses personnages dans des cages symboliques. Au lieu de cela, Resnais surcharge ses dialogues et sa voix-off, déguise ses personnages en rat (même Aronofsky n'aurait pas osé). Certes, la volonté didactique est au départ amusante, mais elle devient un peu lourdingue dans l'exécution. Avoir un gars, qui, face caméra, t'explique des trucs, avant d'illustrer son propos avec des rats puis de ré-illustrer son propos avec des humains, ce n'est pas ce que j'appellerais de la subtilité. A côté de cela, le montage a dû être un calvaire et le résultat, passé le didactisme ronflant, est excellent.

5/10

Je viens de le voir et je suis d'accord avec Youn.
Le film a failli me perdre dès son entame avec son côté vieille émission scientifique (qu'on te forçait à mater à l'école), sa voix-off omniprésente et son montage d'images pêle-mêle.
Je monte à 6/10, parce que passé ces passages ronflants, ça m'a quand même touché un minimum (tu en viens forcément à comparer le propos du film à ta propre expérience).

Je suis d'accord pour ce dernier point. La mention récurrente des maladies vers la fin m'a foutu un gros coup de blues.

Mentionnons quand même cette jolie affiche apocalyptique d'Enki Bilal !

On est six à avoir vu le flim, ça commence à ressembler à quelque chose ce club ciné très select des mordus.

Maxwell a écrit:

(tu en viens forcément à comparer le propos du film à ta propre expérience)

Tout à fait.
J'ai repensé à des réactions psychosomatiques qui se sont déclenchées à des moments difficiles de ma vie, alors qu'encore une fois, le flim ne fait que partager une vision d'un groupe de scientifiques, vision qui a probablement fait son temps, et qui est sujet à controverse.
Pourtant, j'y ai trouvé un sens, par rapport à ma vie personnelle, et mes petits déboires de santé.

Youn a écrit:

Mentionnons quand même cette jolie affiche apocalyptique d'Enki Bilal !

Elle est magnifique cette affiche.
Comme tout ce que fait Bilal.
Je le considère comme un génie dans les domaines du dessin, de la peinture et du graphisme.

Bilal, Sparky, mecs des Scars