Les cinq légendes [Rise of the Guardians] (Peter Ramsey - 2012) [Dreamworks]

Le père Noël, le lapin de Pâques, la Fée des dents, le marchand de sable et Jack Frost se réunissent pour vaincre Pitch, le croque-mitaine, qui est envoyé du monde des ténèbres.

Un pitch pareil, qui plus est chez Dreamworks, ça donne pas très envie. Et pourtant, après le tournant inauguré par Dragons, et avec la présence de del Toro, Dreamworks entame un chemin très intéressant. Pour preuve le résultat final, thématiquement riche, superbement réalisé et possédant une prod. design magnifique, malgré une bande-annonce pas très aguicheuse. C'est ultra-rythmé et, malgré certains éléments relevant du déjà vu ("Je serai toujours présent dans ton coeur ... " Sérieux, faudrait faire un film de 90min avec toutes les fois où cette tirade est sortie), donnant toujours du grand spectacle aux spectateurs s'étant déplacé. Et pour un Dreamworks, c'est surprenant : pas de blague à la con, une thématique principale aboutie et surtout pas de gosse gniard la morve aux lèvres (on n'est pas encore au niveau du Russell de Up! mais c'est une grande avancée). Pour ce dernier point, une scène a attiré mon attention. Alors que Santa, Bunny et la Fée sont en train de débattre pour savoir comment sauver les enfants du monde entier, ils se retrouvent incapables de s'occuper d'une petite fille de 2 ans. Jack Frost leur demandant avec justesse "Vous dites que vous veillez sur eux, mais ça fait combien de temps que vous n'en avez pas côtoyé un ?". J'ai immédiatement pensé aux marketeux de Dreamworks, soi-disant vendant des films pour enfants, mais ne sachant jamais les traiter avec respect. Un nouveau venu doit leur montrer le chemin.

Et le cast est excellent ! Hugh Jackman en lapin australien est énorme, Isla Fisher fait du Isla Fisher, Chris Pine est surprenant de justesse et Alec Baldwin s'amuse en père-noël à l'accent ruskoff. Attention, le doublage français propose Gaspard Ulliel et Nolwenn Leroy. Moins alléchant...

Bref, c'est bien écrit, fendard et énergique (la scène de ramassage des dents, je me passerais en boucle) et ça réussit à mettre le doigt sur quelque chose d'indescriptible au fond de nous, si bien que j'ai eu des frissons pendant toute la séance. Un Dreamworks plus abouti que le dernier Pixar sorti la même année. Etrange époque...

Et pour cette fameuse scène semi-consciente :

And were you guys thinking of this as a metaphor for creativity? Their power comes from children, but also from the things they create.

That's a really good way of seeing it. We didn't see it like that. The way we saw it is, they represent a different value of what it means to be human. But the way you're saying it is great, because it's basically Jack comes in and meets those great artists, that have not met their audience in a long time.

http://io9.com/5961916/guillermo-del-toro-explains-the-biggest-mistake-people-make-in-telling-stories-for-children

C'est vrai que la BA ne donne pas spécialement envie, d'autant plus que j'ai franchement du mal avec la tronche des personnages.

Par contre, le coup des "Legends Unite in 3D", avec tous ces personnages folkloriques se retrouvant dans un seul et même film, c'est moi où ça ressemble un peu au pitch de Wreck-It Ralph ?

J'ai terriblement envie de le voir (plus que Les Mondes de Ralph, sur le coup).

Ton avis est rassurant, par contre j'ai beau faire des efforts, l'aspect visuel me rebute complètement

J'avais le même ressenti au début, mais on s'y fait complètement.