Nombre de messages : 18895 Age : 32 Localisation : ¡Que si! Emploi : ¡Que no! Loisirs : ¡Qu- BANG! Connarditude : 128 Date d'inscription : 07/03/2006
Sujet: Gérardmer 2012 Mer 1 Fév 2012 - 0:26
PALMARES :
GRAND PRIX : Babycall de Pal Stelaune
PRIX DU JURY : La Maison des Ombres de Nick Murphy et Beast de Christoffer Boe
PRIX DU PUBLIC : Eva de Kike Maillo
PRIX DE LA CRITIQUE : Babycall
PRIX DU JURY SYFY et PRIX DU JURY JEUNE : La Maison des Ombres
GRAND PRIX DU COURT METRAGE : Le Cri de Raphaël Mathié
Décembre 2011. Une amie cinéphile lancent cette idée inattendue dans une discussion : "Hé, et si on allait à Gérardmer l'année prochaine ?". Une demi-seconde après, 4 "Oui !" ont résonné dans les rues de Nantes. C'est ainsi que Samedi matin, 08 heures et après 12 heures de voiture la veille (m'en fous je conduis pas), mes trois compères (dont un couple) et moi-même arrivâmes dans cette charmante bourgade, le cœur débordant d'émotions. Après avoir d'abord crié un "OH frak DE pouet IL FAIT FROID !", nous sautâmes tous dans les airs pour faire un high five au ralenti en beuglant "OOHH YEAAAH !" (Schiik Schiika-Schiikaaa!).
Après s'être procuré un joli Pass Week-End (avec ton nom écrit dessus au marqueur au cas où on me confondrait avec Luc Besson, la classe ! ), nous avons commencé notre excursion par la première séance qui s'est présentée à nous. Il faut savoir que nous avions regardé vite fait les films nominés et présentés, mais que nous n'avions pas vraiment eu le temps d'établir des priorités.
Ainsi, cette séance était un film en compétition : EVA de Kike Maillo
Alex Garel, un scientifique spécialiste de la robotique, revient après des années d'exil sur son campus afin de créer le premier prototype de robot humain entièrement libre. Cherchant l'enfant modèle parfait pour ce prototype, il tombe sur l'espiègle Eva, 10 ans... qui n'est autre que la fille de son frère et d'une de ses ex. Néanmoins, il est sûr certain que la gamine est parfaite pour l'opération.
Autant le dire, on a déjà vu plus original comme scénario sur la "robotique" (je mets la barre très haute en pensant à AI : Intelligence Artificielle par exemple), mais Eva parvient à se démarquer par son esthétisme soignée et ses effets spéciaux fort réussis. Pourtant, c'est surtout grâce à son casting que le film parvient à s'insuffler un peu de vie et d'émotions, la jeune et charmante Claudia Vega en tête faisant une bonne partie du boulot tandis que le triangle Daniel Bruhl/Alberto Ammam/Marta Etura se démerdent tant bien que mal à faire vivre leurs relations trop maladroitement écrite pour être sincère et crédible. En résumé, trop vite affublé du sobriquet de "la bonne tranche de rigolade" du Festival par les quelques critiques croisés dans la neige, EVA reste néanmoins un très bon film réussissant à être (très) émouvant quand il le faut malgré un script sans surprises qui plombe ce qui aurait pu être nettement plus réussi.
Mais bon, je ressors de la séance sourire au coin et larme à l’œil tandis que mon couple d'amis s'est endormi devant l'ensemble jugé trop niais pour séduire (il faut avouer qu'en tout en trois jours, on aura dormi environ 11 heures au maximum. Certaines séances y compris donc). Direction dès lors The Day, film post-apocalyptique légèrement fauchée mise en boîte par Douglas "Highlander : Endgame" Aarniokoski.
Apparemment protégé par quelques critiques à ma grande surprise (d'après ce que j'ai entendu sur les lieux), The Day n'est pourtant qu'une vaste blague qui essaye de copier La Route en en faisant un film faussement bourrin.
Malgré une mise en scène parfois jolie mais vite gâchée par un abus de tentative d’esthétisme made in After Effects, le film prêche surtout par son scénario vide et ses citations incessantes. Passé une scène d'introduction aussi irritante qu'inutile, le film nous présente à un groupe de survivants d'une apocalypse quelconque jamais mentionnée dans le métrage, menée par le cabotin Dominic Monaghan, adepte du jeu de l'anti-héros parfait (je prends une voix rauque et je fais des vannes). Si les dix premières minutes nous offrent une scène toute en tension assez efficace, passé celle-ci il faudra tout oublier et tomber dans cliché de la lutte des gentils survivants face aux méchants cannibales (d'ailleurs nickels sur eux contrairement à ces pouilleux de survivants, c'est étrange), d'autant plus qu'une cannibale semble infiltrée dans leur groupe. Côté casting, ça rame, excepté pour la pas si belle mais convaincante Ashley Bell, seule actrice arrivant à saisir l'esprit pseudo-bad ass de son personnage.
Devenant vite ridicule (l'un des méchants tente une sortie de champ furtive absolument hilarante tant elle est ratée ) et ronflante (même les fusillades sanguinolentes parviennent à nous faire faire popo), The Day s'avère pénible et soulage lorsqu'on arrive à sa toute fin, d'un ridicule qui achève immédiatement l'ensemble. Bref, assez pourri même si certains drogués au Red Bull pourraient passer un bon moment de Série B. Mais si vous trouvez ça pourri, ne dite pas que je ne vous avais pas prévenu.
Après s'être bien repus le midi et visité cette sympathique ville, nous décidâmes d'aller voir le fameux The Woman de Lucky McKee, auteur du déjà splendide May sorti en 2004. Hourra, c'était l'une des grandes raisons pour lesquelles je suis venu à Gérardmer. Fuck, une amie l'a déjà vu. Hourra (bis !), elle a tellement adoré qu'elle n'a pas bronché une seconde pour le revoir !
Et effectivement, le résultat est à la hauteur des espérances, faisant de la péloche complètement tarée de McKee le meilleur film découvert lors du Festival. Le paternel d'une petite famille américaine parfaite (catholique, joyeuse avec chiens et belle voiture y compris) ramène dans la cave familiale une femme sauvage, élevée par des loups, dans le but de "l'éduquer", quitte à devenir plus monstrueux que la pauvre créature qui le fascine tant.
Jouant avec les clichés de l'Amérique puritaine et parfaite pour mieux les détourner et les exploser dans son scénario, The Woman est une œuvre clairement dérangeante qui ne plaira pas à tout le monde. Sortant la carte de l'humour décalé en complément/opposition des horreurs qui se déroulent sous nos yeux, un sourire permanent se dessine sur nos lèvres comme pour masquer le malaise certain de la folie ambiante et grandissante du métrage. C'est crade, c'est gore, c'est popotin et perturbant, et en plus c'est accompagné d'une mise en scène d'une beauté folle et d'une ironie jouissive, d'un montage accentuant à merveille l'ambiance anxiogène de l'ensemble (jamais on n'a vu des fondus aussi bien et justement utilisés), et de l'interprétation quasi-parfaite de ses comédiens, la véritablement flippante Pollyana McIntosh et le truculent une année de perdue Sean Bridgers en tête.
Bref, c'est du film-choc mais terriblement malin et à la tendance féministe qui n'est pas sans rappeler certaines bobines "rape and revenge" qui ont fait le bonheur des salles des années 70. A voir absolument.
La suite de ce compte-rendu arrive dans le prochain post !
Ash Un grand must
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Sujet: Re: Gérardmer 2012 Mer 1 Fév 2012 - 17:52
Sympa ce résumé de vos aventures Géromoises, vivement la suite Bon bah ton avis ne fait qu'attiser encore plus ma curiosité, grosse attente pour The Woman donc (dvd mad de Février d'après les rumeurs, mais c'est sûr que ça vaut pas une découverte en salles)
Mighty-Forest You Spin Me Round (Like a Record)
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Sujet: Re: Gérardmer 2012 Mer 1 Fév 2012 - 20:11
Chouette compte rendu ! Merci MM .
Nundidju hoommmooosss !
Mr.Movie Jean-Marie Carpenter[/b]
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Sujet: Re: Gérardmer 2012 Mer 1 Fév 2012 - 21:23
Séance de 16h30... Se présente à nous un choix cornélien : choisir entre The Incident, film français où des jeunes internes se retrouvent confrontés à des tarés se promenant dans un asile psychiatrique infernal et Choose de Marcus Graves dont le pitch qui suit - cité comme tel- nous fîmes baver :
"La vie n’est pas si tranquille dans les banlieues résidentielles… Réveillée au milieu de la nuit, Sara trouve ses parents ligotés à leur lit par un terrifiant intrus qui lui laisse, à elle, 60 secondes pour choisir lequel de ses deux parents doit mourir. Si elle n’en choisit aucun, les deux périront entre les mains de ce détraqué. Qui est cet homme balafré et pourquoi a-t-il choisi pour victimes Sara et sa famille ?
Eh bien le reste n'est autre qu'un quasi-remake de Scream 3, avec un twist final apparemment similaire. Enfin, c'est ce qu'on m'a dit, moi je me suis endormi à la trentième minute et au 43ème cliché du genre (cf La nana sous la douche qui, soudainement, entends du bruit et flippe sa race alors que c'est seulement sa bestah qui lui rend visite). Pourtant pas si dégueulasse visuellement, le film sombre quand même dans l'oubli direct par son manque de rythme et d'originalité évidente, la personnage principale aussi bonne (ça oui !) actrice (ça non !) qu'un balais à chiotte n'aidant pas pour s'attacher une seconde de plus à ce bazar ridicule qui se fout sans honte de la gueule de son public.
Bref, wrong choice... Mais c'est pas grave, car à la séance suivante on allait (encore) bouffer de l'espagnol avec l'Emergo de Carles Torrens dont on ne savait que dalle.
Oh surprise ! Un found-footage où un père de famille fait appel à une équipe spécialisée dans le paranormal pour mettre fin au chaos régnant chez lui depuis la mort de sa femme.
Laminé par les critiques du coin sûrement lassés du mouvement depuis la montée du genre dans les cinq dernières années, Emergo est pourtant un bon exemple de réussite dans le genre, grâce à son équipe de "ghostbusters" professionnels sympathiques et ses quelques idées réjouissantes (un procédé chronophotographique pour démasquer la présence du dit spectre) faisant que les (pourtant rares) jump scares marchent plutôt bien. Se perdant un peu dans son scénario rudimentaire (qui insiste pour dire que "les fantômes n'existent pas, c'est un poltergeist généré par la colère schizophrénique d'une personne mais bref, je raconte de la pouet"), Emergo se rattrape par un final hallucinant où s'enchainent une performance d'acteur remarquable et une scène folle aux effets spéciaux convaincants.
On en ressort soufflés, et on en pardonne toutefois la toute fin ultra-clichée. Surprise au générique de fin, le tout était écrit et produit par Rodrigo Cortès, réalisateur de l'excellent Buried sorti sur nos écrans il y a deux ans.
Nous décidions ensuite de rester dans le domaine de l'horreur avec du cinéma coréen en compétition, et on sait bien a quel point le cinéma de là-bas est synonyme d'originalité et de noirceur, non ?
Ah bah non... Loin d'être aussi mauvais que certains films visionnés dans les 10 dernières heures, The Cat de Byeon Seung-Wook s'avéra très décevant. Surfant sur la montée en puissance des chats, nos futurs maîtres dominateurs sur le monde, ce film s'intéresse à une sombre histoire d'enfant fantôme sadique qui ne cesse de suivre la claustrophobe So-yeon depuis qu'elle a hérité du chat d'une femme mystérieusement tuée.
Rien de nouveau à se mettre sous la dent, le film reprenant les structures classiques de diverses ghost stories sorties dans la dernière décennie, foirant donc systématiquement ses jump scares prévisibles. Le film s'en sort pourtant par un certain soin apportée à son esthétique et à quelques meurtres et apparitions jouissives (l'incinérateur !) sans vraiment jamais toucher ou choquer le public qui, à chaque chat qui passe à l'écran, ne peut s'empêcher de balancer un "Ohqu'ilestmignonlol !". Néanmoins, la résolution (un peu conne) du film finit par relever le niveau par sa certaine émotion sincère et sa légère cruauté qu'on aurait voulu retrouver dans l'intégralité du métrage.
La suite tout de suite !
Mr.Movie Jean-Marie Carpenter[/b]
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Sujet: Re: Gérardmer 2012 Mer 1 Fév 2012 - 21:26
Mighty-Forest a écrit:
Chouette compte rendu ! Merci MM .
Nundidju hoommmooosss !
Ca arrive dans le prochain post !
Mr.Movie Jean-Marie Carpenter[/b]
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Sujet: Re: Gérardmer 2012 Mer 1 Fév 2012 - 22:11
22h30, un peu crevés (jusqu'alors je me suis assoupi à un film sur deux !) mais déterminés, nous foncions tout droit dans la salle de l'alléchant post-apo teuton Hell de Tim Fehlbaum, où un groupe de survivants à la recherche d'eau tenteront de survivre à la chaleur et à une famille de cannibales. Et ça avait l'air bien mieux que The Day !
Bon, j'avais pas dormi sur The Cat (et Emergo non plus ceci dit) mais malheureusement, sur celui-là ça n'a pas loupé.
Bénéficiant pourtant d'une excellente première partie à tous points de vue (mise en scène, photographie aveuglante mais belle, personnages intrigants), le film perd petit à petit son rythme effréné et tombe dans des longueurs qui finirent par m'achever... Je rouvris les yeux pour me retrouver vers une fin plus ou moins incompréhensible mais néanmoins bien mise en boîte. Je considère donc que je n'ai pas vu le film, mais le peu que j'en ai vu avait l'air bien alléchant et pose un constat rageant : pourquoi on en fait pas des trucs comme ça en France, nom de Dieu ?!
Bon, le film était en compétition, j'ai pas voté. Mes potes non plus, ayant tous somnolé au moins une demie-heure devant le film. Mes voisins de siège inconnus également. La moitié de la salle aussi, ceci dit... Mais ça tombe bien, car ça nous permettait de reprendre des forces pour le film suivant, joliment nommé New Kids Turbo !
Et alors là, je crie au film culte. Ne sachant que dalle du film (à nouveau), nous fonçâmes dans la salle pour tomber nez à nez avec une comédie hollandaise ultra-jouissive qui va à 200 à l'heure. Prenant pour héros une bande de kékés-technos-moustachus pas sortis des 90's, New Kids Turbo enchaîne les gags (visuels ou dialogues) à la seconde et fait honnêtement pleurer de rire pendant une heure trente par sa débilité profonde et sa méchanceté gratuite rarement égalée sur grand écran. Venus d'un TV Show nourri aux Monty Python et autres Saturday Night Live mais ressemblant plus au bébé illégitime de Hot Fuzz et Anchorman, les joyeux lurons s'en donnent à cœur joie et n'ont jamais peur d'aller trop loin dans leur délire. Et aussi surprenant que ce soit, nous non plus.
En bref, ça fait énormément plaisir, d'autant plus que c'est efficacement mis en scène et que ô surprise, une suite nommée New Kids Nitro est sortie en Décembre dernier sur les écrans hollandais.
Du coup, difficile de passer après cette seconde grosse surprise (vraiment) inattendue de Gérardmer, surtout à trois heures du matin. C'est donc avec regrets que j'ai sombré (et la moitié de la salle avec moi, encore une fois) devant le pourtant sympathique et inventif Juan of the Dead du cubain Alejandro Brueges.
Je vous laisse la bande annonce ici pour vous annoncer la couleur (et le tout n'est pas qu'un simple rip-off cubain de Shaun of the Dead, malgré des similitudes évidentes) mais cette sympathique péloche est sur la liste des films à revoir absolument avec le Hell cité ci-dessus, même si on risque de ne pas les croiser de si tôt dans les bacs DVD français (ou pire, en salles !).
Sur ce, bien claqués et n'ayant pas réservés d'hôtels, notre groupe dû se réunir dans la voiture qui nous avait emmené en ces contrées bien froides, où nous avions pu débattre de cette journée de Samedi. Pourquoi untel avait kiffer The Day alors que deux autres compères et moi étant unanimes sur la médiocrité de l'ensemble ? Est-ce que The Woman était le meilleur film de la sélection d'aujourd'hui (malgré sa projection chaotique) ? Assurément pour moi et une amie, Emergo pour son compagnon, The Day (rah !) pour l'autre, assumant tout à fait son choix, avant de repenser au poétique EVA du matin. Bref, il était cinq heures du matin, et dans trois heures, on se levait pour une nouvelle journée cinéphagique.
Gérardmer : suite et fin au prochain message !
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Sujet: Re: Gérardmer 2012 Mer 1 Fév 2012 - 22:55
QUE SIII ! QUE NOO !
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Sujet: Re: Gérardmer 2012 Mer 1 Fév 2012 - 23:31
Dimanche. Réveil difficile, mais on avait eu la bonne idée de se garer à moins de 300 mètres de la salle de notre première projection matinale (09h00). Avant d'y aller gaiement, surprise : il fait moins 6 et il neige. Luttant pour notre survie et hâtifs de rentrer au chaud dans la salle, nous étions bien partis pour découvrir le déjà fameux Tucker & Dale fightent le Mal de Eli Craig (sorti aujourd'hui même sur les écrans).
Et le film mérite bien sa réputation de comédie hilarante, détournant habilement les codes du slasher où un Scooby Gang décérébré fait la rencontre de rednecks maladroits, faisant passer ces bonhommes aux crises existentielles pour des pouilleux cousins germains de Jason Voorhees. Beau concept, prometteur et inédit, mais malheureusement moins assumé dans sa seconde partie un peu foutraque, mais qui promet des crises de rires francs, d'autant plus que le scénario réussit à nous attacher véritablement à nos deux héros malchanceux (les formidables Tyler Labine et Alan Tudyk). C'est correctement mis en scène, souvent inventif et hautement recommandable pour une soirée entre potes... mais dommage que l'ensemble se perde un peu au fil du film.
Sourire au lèvre (moi en tout cas, mes trois autres compères ont rattrapé leur nuit devant), nous fonçâmes alors vers notre seconde séance de la matinée, l'apparemment fade The Moth Diaries de Mary Harron. Autant se faire notre propre avis !
Eh bien c'était pas beau à voir. Une jeune adolescente se retrouve dans un couvent où elle découvre que sa nouvelle voisine est une mystérieuse vampire. Là où on aurait pu se retrouver avec une sorte de Suspiria moderne, la réalisatrice préféra adapter un roman pour midinettes adolescentes où elle filme, pendant une heure et demie, une adolescente en crise qui parle, déconne avec ses amis, écrit son mal être dans un journal intime, flirte avec son prof principal, parle et évite la nouvelle gothique/vampire de l'école, tout ça, bla bla bla...
C'est niais et embêtant à en mourir, ou en tout cas à en dormir... Là c'était plus fort que moi, et encore, j'ai eu le courage de me réveiller pour les dernières minutes d'une nanardise qu'on avait oublié depuis les productions Eurociné de Rollin et consorts. Pourtant, le film avait l'honneur d'avoir la fascinante Lily Cole dans son casting et de proposer une mise en scène classique mais avec quelques jolis passages, mais le tout est embourbé dans une intrigue tellement inintéressante que l'on désire oublier ce truc le plus vite possible.
Bon, comme parler navet ça donne faim, le midi on s'est octroyés une pause restaurant... ou nous avons mangé à environ trente centimètres de la table de Gilles Esposito (que j'avais déjà croisé à Nantes - et d'autres consorts critiques. Pas trouvés d'autres Madeux, même si Christophe Bier - oui, ça parlait porno - et Fausto Fasulo ont été cités à cette table. Difficile de ne pas écouter avec jubilation leurs avis divers sur le Festival, révélant un palmarès approximatif mais non loin de celui publié plus haut.
Ensuite, direction le Grand Hôtel, refuge classe de tous les invités et de toute la presse du festival, où les déconneurs Vincent Desagnat et Tomer Sisley nous ont frôlés (pour ne pas dire foncés dedans) en sortant de l'hôtel. Pas de projection cette fois-ci, mais une conférence au thème intéressant : comment faire pour réaliser son premier long-métrage, d'autant plus si il est de genre. A notre grande surprise se trouvaient en intervenants Abel Ferry, Antoine Charreyron, Julien Lacombe et Pascal Sid, dont le point commun aura été de faire un très faible nombre d'entrées avec leurs longs métrages respectifs : Vertige, The Prodigies et Derrière les Murs.
Sous une ambiance propice à la déconne (Lacombe et Sid ne cessant de vanner Charreyron sur le fait que l'animation n'est pas du cinéma, jaloux que son film d'ados aux super-pouvoirs aie quasiment fait un triple d'entrée que leur métrage en 3D), la troupe faisait un triste état de la considération française pour le film de genre, avouant que seul 1 ou 2 millions d'euros au maximum ne leur serait attribué en passant par l'apport inévitable de Studio Canal ("Si ton scénario n'est pas validé par Canal, ton projet est mort. C'est les seuls qui peuvent t'aider.") et de la méprisante CNC. Bref, un portrait pas forcément réjouissant pour la France en tout cas, puisque les auteurs avouent avec fierté que leurs films ont connu bien plus de succès à l'International. Sauf Derrière les Murs, cumulant à 600 000 € de recettes même avec l'exploitation vidéo. Aïe.
Nous avions dû quitter la salle plus tôt pour se jeter sur Babycall, que nous attendions avec une certaine hâte sachant qu'il a fait plus ou moins de bruit depuis sa première projection. Fuck, on était pas les seuls. Arrivant à la salle, on est refoulés par les gardiens, désolés, clamant que la séance était complète. Fuck fuck. On se tourna alors au hasard vers le Perfect Sense de David Mackenzie.
(Oh quel mauvais trailer...)
Et ce fut une belle surprise ! Partant sur une excellente idée (et si, du jour au lendemain, les humains perdaient peu à peu leurs cinq sens ?), David Mackenzie a eu la présence d'esprit d'aborder cette variation apocalyptique d'un point de vue de drame intimiste, ne suivant que le parcours d'un joli couple formé par Ewan McGregor et Eva Green, et dont on subira en même temps qu'eux leurs désorientations soudaines. Plastiquement recherché (malgré quelques fausses bonnes idées) et surtout extrêmement bien écrit, le film et son postulat passionnent et choquent, laissant le spectateur prévenu sur une note de faux optimisme particulièrement troublant. Très beau et triste, le film mériterait amplement une sortie technique dans l'année...
A la sortie, nous hésitions entre enfin voir Babycall ou Chronicle, et peut-être même le très attendu The Divide de l'ami Xavier Gens... Mais tout d'un coup, nous pensions aux 14 heures de route (pauses non comprises) qui nous attendaient afin de débarquer en cours le lendemain matin. Avec un léger regret et un certain dégoût de quitter la charmante bourgade, nous partîmes enfin (sans avoir même croisé Ron Perlman dans une boulangerie) afin d'arriver, sans mentir à Nantes à 09h55... Soit tout juste cinq minutes avant d'entrer en cours.
Mission accomplie. Les yeux fatigués mais le sourire aux lèvres, repensant au week-end passé, les étincelles dans nos yeux criaient avec joie "On l'a fait... Et faut absolument le refaire un autre jour !".
Ash Un grand must
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Sujet: Re: Gérardmer 2012 Jeu 2 Fév 2012 - 13:06
Hell ça a l'air génial!
14 heures de route, à l'aller ça va, mais le retour devait être interminable.
Mr Brown NERDS.
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Sujet: Re: Gérardmer 2012 Jeu 2 Fév 2012 - 14:12
Y'avait vraiment un scénario qui se démarquait dans Scream 3 ?
Mr.Movie Jean-Marie Carpenter[/b]
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Sujet: Re: Gérardmer 2012 Jeu 2 Fév 2012 - 18:24
Ash a écrit:
Hell ça a l'air génial!
Si jamais vous trouvez un moyen de le choper, hésitez pas à me le faire partager surtout.
Citation :
14 heures de route, à l'aller ça va, mais le retour devait être interminable.
M'en fous, moi j'ai dormi quasiment sur toute la route.
Mr Brown a écrit:
Y'avait vraiment un scénario qui se démarquait dans Scream 3 ?
Non. C'est bien ça le gros problème de Choose, il a réussi à copier du vide.
Mr.Movie Jean-Marie Carpenter[/b]
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