Lady Terminator (H. Tjut Djalil - 1988)

Indonésie, 1988
Réalisateur: H. Tjut Djalil
Genre: Terminatorette
Durée: 85 minutes
Avec: Barbara Anne Constable, Christopher J. Hart, Claudia Angelique Rademaker...


L'histoire:

Les hommes défilent dans le lit de la Reine des Mers du Sud et, à l’issue de leurs corps à corps intenses, ils sont invariablement mis à mort. Jusqu’au jour où un bel étalon se pointe au palais pour faire du rentre-dedans à la souveraine. Mais avant d’être tué, il réussit à déjouer les plans de la Reine qui disparaît en jurant de se venger dans l’avenir... De nos jours, une jeune anthropologue enquête sur les sources de la légende, ce qui donne l’occasion à la Reine des Mers du Sud de revenir pour assouvir sa vengeance ! (devildead.com)





1984, Terminator de James Cameron débarque sur les écrans. 4 ans plus tard en Indonésie, H. Tjut Djalil décide de surfer sur le succès du film et compte bien lui aussi donner naissance à un chef-d'œuvre au destin international (minimum ). Son titre: Lady Terminator. Une version féminine de Terminator avec en lieu et place du chêne autrichien une demoiselle aussi sexy que fatale? Oui et non. Oui car le film reprend les grandes lignes du film de Cameron et va même jusqu'à affubler la donzelle d'un bon gros blouson noir clouté des familles, assez similaire à celui que porte Schwarzy. Non car si on a plus d'une fois l'impression de se retrouver devant un petit film américain fauché, le réalisateur a tenu à enrober son intrigue d'une bonne grosse dose de folklore local. Et c'est bien là ce qui fait tout le charme du film. Ainsi la prédatrice n'est pas un robot tueur mais une innocente jeune femme possédée par l'esprit vengeur d'une ancienne déesse des mers. Pas de T-800-like à l'horizon, ni de Sarah Connor d'ailleurs, mais plutôt l'arrière petite fille de l'homme qui piégea jadis la divinité. Passé une bordélique mais jouissive séquence d'introduction (car je ne l'ai pas encore précisé, mais la déesse prend possession du corps de sa victime à l'aide d'un serpent s'introduisant dans sa foufoune, comme ça, sans dire bonjour), qui nous présente les personnages de manière pour le moins exotique, le réal cède vite à la facilité du copier/coller. L'occasion pour nous spectateurs de retrouver de nombreuses scènes du Terminator original passés à la moulinette du z. En revanche, avouons qu'on est loin des derniers méfaits d'un Bruno Mattei, pour prendre l'exemple le plus extrême (dans Land of Death il repompe Aliens et Predator au plan près et arrive quand même à pondre quelque chose de mortellement embêtant!). Ici le rythme est franchement soutenu et les scènes d'actions explosives et ultra-violentes s'enchainent à une vitesse folle. Pour cette raison la tueuse se révèle vite être l'attraction principale du métrage, car quand elle ne dégomme pas du pauvre quidam avec des mitrailleuses plus grandes qu'elle, la belle rebelle décide de se venger de la gente masculine en arrachant le sexe de ses partenaires sexuels. Le résultat à l'écran vaut le détour, sans parler des litres de sang qui accompagnent généralement les mises à mort! Entre deux petites fusillades, on a entre autre droit au remake de la scène de l'œil arraché (totalement gratuite en plus, puisque le personnage n'est presque pas blessé!), quelques courses-poursuites assez énergiques, des explosions dans tous les sens et même de l'érotisme soft aussi ringard qu'émoustillant. Traduction: derrière sa touffe de cheveux assez effrayante au départ on devine une actrice principale assez mignonne dans le rôle de la grande méchante qui casse la tête à tout le monde. D'ailleurs à la fin du film on connait son anatomie par cœur puisqu'elle est filmée sous tous les angles possibles et imaginables (et qui s'en plaindra? ). Les effets spéciaux sont quant à eux préhistoriques, bricolés sur le plateau ou en post-prod, mais en tout cas d'une constance dans l'à peu près qui force le respect et comblera de joie les fans de péloches artisanales qui ne se soucient à aucun moment de troquer leur crédibilité contre une efficacité béton. Au final, Lady Terminator est un spectacle total à condition de ne pas être rebuté par l'aspect profondément cheap de l'ensemble. Si on est capable de passé outre ce détail, on plongera avec bonheur dans une autre dimension. Dans cette dimension, les genres, les cultures et les nationalités s'entrechoquent, tout va très vite, tout est fauché mais fait avec un minimum de sincérité, même dans sa volonté de reprendre de manière presque enamourée les moments clés du film de m'sieur Cameron. Lady Terminator est un feu d'artifice, sanglant, moite, rigolo, bourré jusqu'à la gueule de péripéties en tous genres. Un film qui correspond parfaitement au vieil adage: "C'est crétinou, mais qu'est-ce que c'est bon"!

A noter que le dvd disponible chez Mondo Macabro est exemplaire (mon nouvel éditeur préféré de l'univers, dont je vais beaucoup parler prochainement ). Une galette de qualité (on regrettera juste l'absence de la V.O., mais la version anglaise est loin d'être honteuse. Comme le film était pensé pour le marché international la piste anglaise était sans doute la moins compliquée à dénicher), qui nous propose même des bonus de haute volée, comme des scènes alternatives ou un petit documentaire fort intéressant sur le cinoche d'exploitation indonésien. Si tous les éditeurs chouchoutaient leur sorties bis de cette manière! (chez nous les meilleurs étaient Neo publishing, et on connait malheureusement la suite ).

J'ai envie de mettre la toute dernière image en avatar Facebook.

Le mulet, nom de dieu !

Ça a l'air génial
(Et je dis pas ça juste pour les plans nichons)