Vos derniers films (DVD, Télévision...) - Saison 4

Assez étonné. Je m'attendais à un film bas de gamme qui n'a pas saisit tout le potentiel de son histoire et se contenterait de faire 90 minutes de références vintage aux trentenaires à base d'obscurs personnages secondaires de jeux-vidéos des années 80 et 90. Pourtant, Rich Moore a parfaitement compris que l'histoire à laquelle il s'attaquait était trop importante pour n'en faire qu'un dépôt à clins d’œil (comme c'est trop souvent le cas maintenant) et nous livre un vrai récit structuré et cohérent. S'il ne va malgré tout pas au bout de son concept Campbellien*, ce "Matrix pour les mômes" (ya même une anomalie !) se veut divertissant et plutôt marrant (mention spéciale au personnage de Calhoun).

*hey, me jetez pas la pierre et matez le film ; vous verrez que j'ai raison

NB : vu en vf. J'ai clairement l'impression d'avoir manqué quelque chose (Sarah Silverman et John C. Reilly).

d'ailleurs...



Pas un hasard, pour ceux qui ont vu Community.

Enfin vu. J'avais vraiment peur de tomber sur un "bienvenue chez les ch'tis"-like, mais au final le film est plutôt attachant. Les deux films ont plusieurs points communs, notamment dans les thèmes du buddy-movie et du rassemblement. Mais là où Boon jouait la carte du beauf et du "tu t'souviens quand on été bourrés", les deux réals de Intouchables ont plus de classe et construisent un vrai récit. Malgré tout, il faut bien l'avouer, ce ne sont pas des bons réalisateurs. Le film est propre (pas de grosse tâche en vue, de la photo à la réal, tout est travaillé) mais n'a aucun éclat. Le montage est parfois grossier. Le scénario n'est pas brillant. etc; Il suffit de voir la séquence du parapente que s'apercevoir que ce ne sont pas des cinéastes, mais des dialoguistes (pire utilisation d'une chanson de Nina Simone "ever"). En effet, et c'est là que le film prend de la valeur, les dialogues font souvent mouche et les vannes marchent du tonnerre ("Tu disparais pendant six mois, et tu m'offres un Kinder ?!"). On rit de bon coeur. Et ces vannes ne seraient rien sans l'interprétation de Omar Sy, le mec qui joue tellement bien qu'on croirait qu'il va pleurer quand il voit une "vraie" salle de bain de luxe pour la première fois (l'émotion que l'acteur laisse transparaitre est hallucinante). Pour moi, c'était le gros black qui rigolait tout le temps dans le S.A.V. Il vient de prendre une sacré dimension artistique.

Je suis le seul à alimenter ce topic ou quoi ?? J'ai l'impression d'être Mighty dans la section bouquins


Bon sinon.




Bill & Ted's Excellent Adventure

Assez méconnu en France (moins que son successeur Wayne's World -que je n'ai toujours pas vu-), ce Bill & Ted's premier du nom voit deux ados complètement crétinous voyager dans le temps dans cabine téléphonique (oui ça va, je sais !!!!!) dans le but de réaliser un exposé d'Histoire complet et précis. Et comme ses ados attardés, le film est complètement con mais fait bien marrer ! Attention, pour se marrer, faut accepter de voir Socrate draguer et Napoléon faire 50000 tours dans des toboggans. Si vous recherchez des blagues plus sophistiquées, faudra passer votre chemin... Niveau réal, c'est du TV film de niveau bas de gamme à base de plan plan.

Hey, Keanu Reeves s'en est bien sorti ! Et un troisième épisode est prévu. Bill & Ted quinquagénaires...

Be excellent to each other.

Dracula de Coppola. Je ne l'avais pas vu depuis sa sortie, c'est dire ! Je ne me souvenais que de deux plans : l'introduction de Vlad et une des images finales où il est sous la forme d'une fumée verte. Et il m'avait terrifié à l'époque bien entendu. Le revoir maintenant, après avoir digéré des tonnes de films d'horreur et fantastiques, est malgré tout assez plaisant. Le film n'est pas des plus flippants mais il dégage une atmosphère prenante et inquiétante. J'ai été étonné par le nombre de ruptures de ton que le film opère, à l'image du physique de Dracula qui change environ toutes les 20 minutes (guerrier, vieux grand-père, gentleman, monstre, etc.). Et surtout, c'est super torché visuellement, à mi-chemin entre les techniques d'antan et les nouvelles techniques qui commençaient à fleurir à cette époque.

Et de constater que Reeves, Ryder et Hopkins ne vieillissent jamais. Par contre, Cary Elwes a pris une énorme bouteille.

Incontestablement, c'est jusqu'ici le meilleur film sortit cette année qui soit passé sous mes yeux.
Le cinéma de P.T.Anderson est toujours aussi ambitieux que ce soit sur le plan formelle que thématique. Il poursuit ici son exploration des genres cinématographiques et des fléaux qui ternissent les valeurs de l’Amérique. Et si le film n'atteint pas le même degré de fascination hypnotique que There will be blood, il offre néanmoins un impressionnant panel de grilles de lecture et de moments de bravoure tant dans la mise en scène que dans le jeu des comédiens.
Voilà donc un film pertinent, intelligent et exigeant comme le cinéma américain n'en offre que trop rarement.

Ça fait du bien.

JoJo Rabbit

C'est le troisième films de Waititi que je vois, réalisateur très en vogue en ce moment. Si What we do in the shadows m'a fait l'effet d'une douche froide, j'avais adoré Hunt for the wilderpeople, très beau drame sur l'entrée dans l'âge adulte déguisé. JoJo Rabbit fait partie de la même catégorie. Vendu comme une comédie loufoque avec son Hitler imaginaire, le film parle en fait de la destruction de l'enfance puis sa renaissance. Avec ses moments tour à tour intimistes et bouleversants, Waititi démontre un très beau savoir faire dans la construction de récits sur l'enfance.

Faudrait ptet que je me penche sur ses premiers films tiens.

En 1984, Boy est un garçon de douze ans qui, à la suite de la mort de sa mère et de l'abandon de son père, vit dans un village maori avec ses cousins, son frère Rocky et leur grand-mère. Il est fan de Michael Jackson et de son père, Alamein, qu'il croit être un héros. Lorsque son père rentre après plusieurs années d'absence, l'image mythique qu'il s'en faisait fait face à la réalité d'un père ivrogne, violent et drogué.

Tiens donc

Problemos (Eric Judor - 2017)

Tombé dessus par hasard, et regardé un peu en raison de l'actualité, Problemos suit une petite communauté hippie isolée qui se retrouve seule après qu'un virus fulgurant a décimé la planète. Le petit groupe décide alors de reconstruire une société à son image, véritable paradis social.

Co-écrit par Blanche Gardin (également actrice dans le film), Problemos est un film étrange, présentant plus souvent un rire malaisant qu'un franc éclat de rire. Seule la première partie, qui joue sur la différence entre Victor (nouvel arrivant) et les hippies, véritables SJW en puissance. Cette première partie est un véritable confort pour le spectateur qui va retrouver les codes de la comédie de l'individu inadapté. La suite, un peu moins drôle mais pas forcément déplaisante, est une farce un peu à la Calmos (toute proportion gardée) où le vernis sous lequel s'étaient installés les hippies craque pour montrer les mêmes travers que la société qu'ils critiquaient. Si l'écriture est fluide, la réalisation de Judor est un peu plate. On a du mal à saisir la géographie des lieux et la temporalité. On ne sait jamais vraiment quand on est (J+2 ? +40 ?) ni comment les individus sont logés (ce qui aurait pu traduire visuellement les rapports de force), à part peut -être le personnage de Simon.

Un film issu d'un certain humour pince-sans-rire franco-français. Et j'espère que le mot "babylonien" fera date, parce que j'aime bien ce mot.

A noter un faux raccord énorme, digne d'un Ed Wood. Je me demande comment c'est possible.

Blackkklansman (Spike Lee - 2018)

C'était sympa. Evidemment, le réalisateur appuie fortement le lien avec l'actualité. Il force souvent le trait afin de ne louper personne dans son public, et perd en subtilité. Un gros dialogue sur "Un gros con raciste pourrait se faire élire un jour à la Maison Blanche" (clin d'oeil). Mais il semble également assez nuancé et dans la recherche de la paix plutôt que dans la guerre. Une scène pivot du film met sur le même pied d'égalité les noirs révolutionnaires que les blancs du KKK. De même, et assez étrangement, le nom fictif de l'associé de Stollwort est... Zimmerman. Et ce ne peut pas être une coïncidence.

Plutôt Zimmerman ou Kylo Ren du coup?
J'ai adoré Blackkklansman, pour le coup j'ai effectivement trouvé que la nuance apportée par Spike Lee aux différents enjeux étaient fort biens vue, sans pour autant diminué le message principal. Faudrait vraiment que je rattrape mon retard concernant la filmo du bonhomme, grosses grosses lacunes

Ash a écrit:

Faudrait vraiment que je rattrape mon retard concernant la filmo du bonhomme, grosses grosses lacunes

Moi aussi. Mon pote Fred te chanterait les louanges de Jungle fever, Clockers, et Summer of Sam (entre autres).

Pour ma part (vus une seule fois chacun, sauf La 25ème heure) :

Inside Man - L'homme de l'intérieur : 8/10
La 25ème heure : 10/10
The Very Black Show : 5/10
Summer of Sam : 8/10
Get on the Bus : 9/10

Rien vu d'autre.

Inside Man : 9/10
BlacKkKlansman : 8/10
Chi-Raq : 4/10



Je me note tout ça

Do the Right Thing - 8/10
BlackKklansman - 8/10
Inside Man - Pas de souvenir mais j'avais passé un bon moment

Voilà, très consensuel

Si vous pouvez mettre la main dessus, matez vite La 25ème heure.
Ça m'avait littéralement retourné à l'époque de sa sortie.

Ah si celui là je l'ai vu. J'avais bien aimé mais pas trop de souvenir.