Bronson (Nicolas Winding Refn - 2009)

"I gave you fucking magic in there !"
Indeed.
Winding Refn est vraiment un réalisateur avec qui il faut compter. Parce que gars-là sait manier une caméra. Il sait créer une atmosphère. Il met en scène. Et ses montages sont irréprochables. Bronson n'échappe pas à la règle et à la puissance des images s'associe les judicieux choix sonores.
Mais pourquoi regarder Bronson ? En deux mots : Tom Hardy. La performance de l'acteur est même pas croyable. Il porte le film entier sur ses épaules, bouffe tout l'écran, occupe tout l'espace, attire l'attention, fascine en permanence. Énorme tour de force que d'être habité à ce point par un personnage.
Comme tous les autres, uppercut dans ma gueule. Et ça fait du bien.

9/10

La BA qui démonte sa reum

Un film poseur réalisé par un mec qui n'assume pas son film de genre et tente l'arty. C'est embêtant, inintéressant et ça ne raconte rien.

J'aimoinsenviededécouvrirdriveetencoremoinsleguerriersilencieux/10

Toi, tu vas avoir des problèmes.
Même si Refn avoue sans langue de bois qu'il a été "forcé" de faire ce film, histoire de trouver le financement pour son gros projet de rêve, qui est donc Valhalla Rising.
Ça ne l'empêche pas d'être un excellent film à mes yeux, et à ceux de certains autres.


Tu as vu les Pusher auparavant, non ?

Youn a écrit:

J'aimoinsenviededécouvrirdriveetencoremoinsleguerriersilencieux/10

Nan mais sincèrement, ça fait typiquement le style "Regardez, je ne fais pas QU'un film violent, je suis intelligent et fait plein de métaphores". Un manque de subtilité sur un sujet qui en demandait. Alors attention, ce n'est pas nul. Je préfère un mec qui foire ses parti-pris plutôt qu'un yes-man à la réalisation désincarnée. Mais bon :

Ne mate pas Valhalla Rising alors.

Youn a écrit:

Nan mais sincèrement, ça fait typiquement le style "Regardez, je ne fais pas QU'un film violent, je suis intelligent et fait plein de métaphores". Un manque de subtilité sur un sujet qui en demandait. Alors attention, ce n'est pas nul. Je préfère un mec qui foire ses parti-pris plutôt qu'un yes-man à la réalisation désincarnée. Mais bon :

Bon, ben on est reparti dans un débat hostile et sans pitié, puisque nous sommes tous les deux bornés

Déjà, j'ai pas l'impression que Refn se la pète plus que d'habitude et sa mégalomanie ne me semble pas dépasser ce qu'il s'est apparement fixé (voir l'intro du DVD de Valhalla Rising, c'est édifiant ). Son prix de la mise en scène à Cannes confirme ce que je pensais de lui : il aime manier la caméra. Bronson est visuellement superbe, avec des plans magnifiques qui contribuent, je trouve, à l'atmosphère un peu bizarre du film.

Ensuite, je vois pas les métaphores dans le film. Tu parles des scènes one-man-show ? Dans ce cas, je vois juste un astucieux moyen de ne pas avoir à recourir à la sempiternelle voix-off.

Enfin, subtilité MY ASS , comme dirait Charlie. Quelle subtilité pour cette figure emblématique du milieu carcéral anglais qui a plus ou moins passé son temps à faire n'importe quoi ? Bronson est un troll vivant et Refn l'a parfaitement compris. Un exemple parmi tant d'autres :

Spoiler:

Quand les aficonados de James Cameron/Steven Spielberg/Peter Jackson/Sam Raimi/Christopher Nolan etc parlent de subtilité, ça me fait sourire.

Surtout quand les mêmes descendent Refn ou Von Trier...

Mais bon, la subtilité aussi, c'est très subjectif...

Citation :

Quand les aficonados de James Cameron/Steven Spielberg/Peter Jackson/Sam Raimi/ etc parlent de subtilité, ça me fait sourire.

Ah ? Parce que des mecs qui racontent une histoire autrement que par les dialogues, ça fait sourire ?

Pour coller à l'actualité :



Ces cinéastes que tu n'apprécies pas trop ont justement toujours diffusé leurs idées d'histoire au travers de la narration et des images (même si Chris Nolan est un peu balourd par moment - cf The Dark Knight).

Ex : Sam Raimi qui refait Spider-Man symétriquement pour son Spider-Man 2. Dans le genre subtil, c'est pas mal quand même...
Ex : Spielberg et son jeu de lumières dans Munich caractérisant les personnages et les évènements à venir
Ex : Peter Jackson et ses couleurs dans Lovely Bones
Ex : David Fincher et le positionnement des acteurs par rapport à leur environnement

Etc.

Etc.

On peut aller loin hein. Mais on peut également rester au cinéma pré-mâché pour bouffeur de pop corn sinon.

Citation :

Von Trier

Je n'ai vu qu'un film de Von Trier : Breaking the Waves
Dedans, un couple n'a pas beaucoup d'argent mais ils s'aiment.
Ils ne se voient pas beaucoup.
Le gars se retrouve paralysé.
Puis il lui dit d'aller voir d'autres hommes.
Elle sombre dans une déchéance sexuelle.
Elle tombe dans la dépression.
Puis elle subit une pression sociale.
Etc.
Etc.
Dans le genre en faire des caisses...

Citation :

Déjà, j'ai pas l'impression que Refn se la pète plus que d'habitude et sa mégalomanie ne me semble pas dépasser ce qu'il s'est apparement fixé (voir l'intro du DVD de Valhalla Rising, c'est édifiant ). Son prix de la mise en scène à Cannes confirme ce que je pensais de lui : il aime manier la caméra. Bronson est visuellement superbe, avec des plans magnifiques qui contribuent, je trouve, à l'atmosphère un peu bizarre du film.

Je n'ai vu que les Pusher de lui et oui je suis d'accord, son ciné est beau et il aime manier la caméra. Mais pour Bronson, il se regarde filmer et il ne fait que ça. Et ça m'a posé problème parce que je regarde un film pour une histoire. Refn SAIT que les gens de l'intelligentsia vont aimer ce côté "atypique" pour un film violent (et vas-y qu'on te resserve le "Kubrick du XXIème siècle") et il AIME ça.

Faddman a écrit:

Enfin, subtilité MY ASS , comme dirait Charlie. Quelle subtilité pour cette figure emblématique du milieu carcéral anglais qui a plus ou moins passé son temps à faire n'importe quoi ? Bronson est un troll vivant et Refn l'a parfaitement compris.

Je serais presque d'accord avec toi si ce n'est que j'ai le souvenir d'une interview dans laquelle Refn dit clairement qu'il n'en a rien à foutre du personnage de Bronson et que ce qui l'intéressait, c'était de pouvoir filmer quelque chose de novateur.

Je me sens vieux quand je lis vos échanges, j'ai plus la fougue...
Autrefois j'aurais sauté sur l'occasion de rejoindre ce concours "celui qui dira la plus grosse énormité", mais j'ai plus envie..... qu'est ce qui m'arrive ?

Sinon, comme souvent, je suis en totale accord avec lui qui arrive à mettre des mots sur ce que je pense de ce chef-d'oeuvre (que j'ai déjà vu 5 fois).

T'as déjà eu une fougue ?

Youn a écrit:

T'as déjà eu une fougue ?

Ouais, à un moment je trolloodais comme un porc !