Sputnik (Egor Abramenko - 2020)

Même la tagline est quand même très inspirée

C'est fou comme le machin est mal vendu au final Un film d'horreur? Nope. Un Alien-like? Pas franchement non plus.
Alors certes Sputnik convoque plusieurs références (de Splice à The Thing), le film de Ridley Scott en fait partie, ça ne sera un mystère pour personne en regardant le film, mais passé le côté "j'ai un alien dans le bide", les deux projets prennent des directions différentes et c'est tant mieux. Egor Abramenko ne sera donc pas un Bruno Mattei russe sur ce coup, tentant maladroitement de nous refourguer du classique ricain à la sauce moscovite, mais bien le réalisateur d'une agréable petite surprise, très SF, très premier degré, et très bien emballée.
Sputnik dispose d'un contexte si particulier qu'il s'achète une identité propre dès les premières minutes, et c'est avec des FX aux petits oignons qu'on plonge dans son univers. Reconstitution des années 80, créature au design original et au rendu à l'écran franchement convaincant, ambiance grise, froide et tendue comme l'imagerie russe de ces années-là l'exige ... je ne sais pas si le film devait servir de petite lettre au Monde pour nous faire savoir que le pays était capable de balancer de la SF sérieuse avec des équipes de post-prod de premier ordre, mais en tout cas si c'est le cas c'est plutôt réussi.

Je n'ai que peu de choses à relever sur la forme, j'ai été conquis par la photographie, la musique, la mise en scène, qui sans jamais en faire trop au risque de verser dans la gaudriole, parvient à maintenir un sentiment de stress et de mystère. Le fond est un poil plus maladroit et c'est au niveau du rythme et de l'écriture des personnages qu'on trouvera de quoi redire. Un poil trop long à mon goût, le film accuse quelques petites baisses de rythme pas bien méchantes qui me font penser qu'avec 20 minutes de moins la pilule serait encore mieux passée. De la même manière, difficile de captiver le spectateur sur la durée quand on propose un tel casting de clichetons sur pattes. Le réalisateur tente vainement de leur donner du corps avec de très légers background mais rien n'y fait on préférera largement replonger dans la partie purement SF du métrage. C'est un peu dommage car l'actrice principale dégage vraiment quelque chose, on paierait volontiers pour la revoir dans d'autres aventures, aussi bien torchées visuellement mais avec un touuuut petit plus de finition au niveau du script. Un bon 7/10 tout de même

Et hop sur ma liste, tu m'as donné envie !

P.S. : salut les gens, ça va ?