Titre original : Who's Afraid of Virginia Woolf?
Réalisation : Mike Nichols
Scénario : Ernest Lehman, d’après la pièce de Edward Albee
Durée : 131 minutes
Distribution : Elizabeth Taylor, Richard Burton, George Segal, Qandy Dennis
Le film se déroule sur le campus d'une petite université de la Nouvelle Angleterre. George et Martha rentrent d’une soirée arrosée. George qui enseigne à la faculté d'histoire est aussi le subordonné de son beau-père qui dirige l'Université. Martha a invité, sans en aviser George, un couple de nouveaux venus à prendre un dernier verre.
Le film commence comme un récit "classique" où le caractère des invités se révèle vraiment sous la pression et le vernis craque. La différence ici étant que le spectateur ne dispose d'aucun répit. Dès la première minute, les bravades s'enchaînent de manière déconcertante entre les membres du couple. La suite du film n'est pas en reste et l'on se demande si le spectacle glaçant prendra fin. Pas une ligne de dialogue n'est bienveillante. Les personnages agissent de manière tour à tour égoïste et cruelle. Cruauté, c'est le mot.
Le film est assez long et sa longueur participe au spectacle horrifique qui se joue. A tout moment, je me demandais quand le film finirait, pas parce que je m'ennuyais, mais parce que je n'en pouvais plus. Le film fait mine de se terminer à plusieurs reprises avant de repartir de plus belle. Le dernier acte, coup de poignard final, achève le spectateur avant, de façon assez surprenante, de donner une note d'espoir et de livrer le réel sens du titre.
La réalisation de Mike Nichols est excellente. C'était son premier film et il a parfaitement su retranscrire une pièce de théâtre dans une géographie cinégénique. Les corps bougent, les personnages se déplacent selon les rapports de force. Des sortes de "mexican stand-off" verbaux que le réalisateur a très bien mis en