Kuroneko [Yabu no Naka no Kuroneko] (Kaneto Shindō - 1968)

Une femme et sa belle fille sont violées et tuées par un groupe de samouraïs. Ivres de vengeance, elles renaissent sous la forme d'esprits chats et jurent de tuer tous les samouraïs.

Je me mate ça demain

Une agréable découverte qui parvient à tenir la route malgré le poids assez terrassant d'un des précédents films du réalisateur, Onibaba. Les deux films sont très proches, dans leur identité visuelle comme dans les liens qui unissent les personnages, mais Onibaba reste un chef-d'oeuvre et il est forcément difficile de passer derrière. Plus riche, plus sombre, plus beau, plus tout, et ayant également pour lui une structure un poil moins rébarbative, on le préférera volontiers au Chat Noir, même si ce dernier dispose de suffisamment d'arguments pour exister par lui-même.
Formellement somptueux, ponctué de jeux de lumières virant à l'expressionnisme et immortalisant des plans qui racontent tout sans s'encombrer de dialogues inutiles, Kuroneko reste à l'image du style du réalisateur. Kaneto Shindô se déleste donc au maximum de toute fioriture, l'ambiance se veut volontiers contemplative, on insiste sur chaque geste, chaque action, chaque regard, on ressent le poids du temps, le poids de ce qui hante chaque personnage, et si le film ne baigne pas non plus dans l'horreur au sens classique du terme, on voit surgir cette sorte d'angoisse ordinaire au détour de plusieurs séquences. Aidé en cela par la richesse d'un folklore japonais qui me botte généralement beaucoup, j'ai été complètement client de l'atmosphère générale du film.
J'ai un peu moins apprécié sa structure narrative, un peu paresseuse puisque elle se contente durant un bon moment de décalquer jusqu’à l'excès le même schéma:

Spoiler:

Dommage, je trouve qu'il y avait peut-être mieux a faire de ce côté, pourquoi pas mêler les époques et les points de vue pour dynamiser tout ça. Un solide 7/10 tout de même

Dire que je n'ai toujours pas vu onibaba. La plupart des critiques te rejoignent et font systématiquement la comparaison.

Ça ne m'étonne pas, les deux ont tellement de points communs
Mais du coup je pense que ça peut être intéressant que tu voies Kuroneko en premier, peut-être que dans ce sens on n'appréhende pas les deux films de la même manière, qui sait.

#Ahahjemedoutaisunpeuquetuallaisavoirunavismitigé

Une belle découverte également Comme dit par Ash, il y a un énorme travail visuel et les jeux de lumière. Cela crée une ambiance pas effrayante mais assez angoissante. Je ne suis pas trop d'accord par contre avec ta critique de la structure narrative. Le début du film est un montage crescendo des meurtres de samouraïs, histoire qu'on comprenne bien le cycle sans fin de la vengeance. On passe directement à l'investigation et l'apparition de Kentoki juste après. Il y a effectivement quelques trucs étirés mais je n'ai pas eu l'impression que le schéma des meurtres en faisait partie.

Content que ça t'ait plu   'de grosses volutes de fumées s'échappent du ciné-club, tandis que nos téméraires adhérents partagent leurs points de vues sur fond de free jazz'

Citation :

histoire qu'on comprenne bien

C'est un schéma tout de même assez classique et connu, même pour l'époque. Ça ne me dérangerait pas que le réal fasse un peu plus confiance au spectateur sur ce coup . Kurosawa dynamitait déjà tout ça presque vingt ans plus tôt avec Rashômon mine de rien (oui je suis inutilement tatillon mais c'est avant tout pour nourrir la discussion)

Tu sais que j'ai jamais vu Rashômon ?

Il n'est jamais trop tard

Oui, je vais me faire mon rattrapage Kurosawa un de ces 4
Toujours pas vu La légende du Grand Judo non plus

Et si vous voulez voir un vrai film de propagande de l'époque, matez Le Plus Beau

Edit : Alors en fait si. Et même sa suite. J'en avais même parlé sur les mordus. La mémoire, c'est plus ce que c'était mes enfants

Woah j'avais oublié le joli topic sur Kurosawa   'part relire tout ça'