The Lure (Agnieszka Smoczyńska - 2015)

Première sortie : 25 décembre 2015 (Pologne)
Réalisatrice : Agnieszka Smoczyńska
Nominations : Aigle du meilleur son, Aigle de la meilleure actrice dans un second rôle
Avec : Michalina Olszańska, Marta Mazurek, Jakub Gierszał, Kinga Preis...

Deux sœurs sirènes, Or et Argent, intègrent une famille de musiciens et s'impliquent dans le monde des humains. L'une d'entre elles, Argent, tombe amoureuse d'un bel homme. Mais si le garçon tombe amoureux d'une autre, elle devra le dévorer pour ne pas se transformer en écume.

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Ça a l’air vachement bien. Une revisite un peu plus Trash du conte d’Andersen? La sirène se suicide et termine en écume à la fin du conte.

C'est le film de la semaine choisi pour notre ciné club
essaie de le voir

Mais j’ai plus le temps rendez moi ma vie
Mais oui il me tente bien donc j’essaierai dès que j’aurais un peu de temps.

Il y a un truc que je n'arrive pas à processer depuis que j'ai vu The Lure: c'est un premier film
Genre le premier, un film, le premier film en fait, de la réalisatrice.
Alors oui elle s'est fait la main sur quelques courts-métrages, mais au risque d'avoir omis de le préciser, ceci est son premier film

Pour moi The Lure est parfait dans chaque aspect de sa conception, de ses intentions, de son envie de marier les genres, de la manière dont il adapte très librement le conte d'Andersen tout en lui restant amoureusement fidèle et déférant. Il y a à intervalle régulier de purs moments de grâce que je ne trouve que très rarement ces derniers temps. En cela (et toute proportion gardée), il m'a un peu fait pensé au plaisir éprouvé jadis devant le Green Snake de Tsui Hark, qui avait déjà pris un évident plaisir à adapter un récit populaire en mêlant les tons et les ambiances, le tout porté par un duo d'actrices incroyables. Sauf que le père Hark avait alors déjà 15 ans de carrière à son actif, alors que de son côté Agnieszka Smoczyńska signe son premier film (juste au cas où j'avais oublié de le préciser ).

Pour faire simple, la réalisatrice met à l'amende toute sa génération. Sa caméra virevolte avec une soif de la belle image qui fait un bien fou. Les lumières, les effets plateaux qui contribuent à rendre vivant et organique l'argument fantastique du projet, les chorégraphies et les scènes chantées (le sinistre La La Land devrait en prendre de la graine, notamment avec cette fabuleuse séquence de visite/découverte de la ville au début). Ici, tout bouge et vit avec un naturel et un enthousiasme désarmants, on a envie d'y être. De la même manière, cette idée toute simple de transposer l'univers des sirènes dans un nightclub est purement géniale. Dès que les fameuses héroïnes entonnent un chant, les mouvements de foule succombant à la beauté de leur voix deviennent purement jouissifs (je me repasse le passage vers 39:00 en boucle).
Et comme si ça ne suffisait pas, on se laisse cueillir par un très joli final, logique et attendu mais très beau dans la manière dont il est amené et emballé. Comme un ultime rappel qu'on s'est attaché, nous aussi. Comme un rappel qu'on a, nous aussi quelque part, succombé au chant des sirènes.

Spoiler:

Ah ouai quand même

C'est bien plus qu'un film

zut ça donne envie !

Par contre en citant Hark tu mets la barre très haut dans mes fantasmes cinématographiques là

J'ai dit toute proportion gardée hein Et c'est moins sur l'accomplissement technique que sur les intentions. Mais de ce côté oui j'y ai trouvé pas mal de similitudes. Hâte d'avoir votre ressenti

En tout cas on ressent effectivement une générosité "à la Tsui Hark" dans la bande-annonce

Et puis vu le sujet il fallait y aller à fond pour que ça fonctionne ! J'ai hâte de mater ça en tout cas !

Je mate ça demain

De grandes qualités mais je ne suis pas aussi conquis que Ash

More at 12

Ce suspense

Le forum marchait plus aussi

Pareil ici  
On bannit le forum?

Voui

Voilà  

Ah ah ^^

J'ai beaucoup aimé dans l'ensemble. La réalisatrice parvient à imposer un univers unique, avec un budget apparemment riquiqui, ce qui est impressionnant pour un premier film. Les scènes colorées créent une ambiance ambigüe (comme les contes de fée le sont d'ailleurs). Je ne m'attendais pas du tout à une comédie musicale et je dois avouer que c'est une idée riche de sens.

Par contre, j'ai un peu de mal avec plusieurs choses. La premières, mineure, est l'acting. Les acteurs font ce qu'ils peuvent mais j'avais du mal à croire au jeu des deux actrices principales, que j'ai trouvé un peu perdues par moment. Ensuite, la réalisatrice / scénariste a du mal à créer des personnages qui sont autre chose que des fonctions. Je n'y ai pas cru, c'est simple. Et c'est le problème fondamental du film. Il m'a été très difficile de comprendre les motivations des deux sirènes. Entre deux scènes enjouées, elles lancent des regards menaçants puis se font tuer et reviennent quand même sans ressentiment. Et du coup, l'histoire d'amour est tombé un peu à plat.

Un beau conte sans réels personnages mais avec une belle imagerie.

Pour les deux actrices qui semblent un peu perdues, ça ne m'a pas gêné parce que ça reste très cohérent avec leurs personnages. On parle de deux sirènes qui débarquent dans un Monde qu'elle ne connaissent pas. Elles sont encore jeunes, et raisonnent comme des enfants, avec les changements d'humeur soudains que cela peut impliquer.
On assiste à l'apparition de leurs dents, leur première pulsion sexuelle, leur première pulsion meurtrière. Ce n'est pas sale ( ), mais j'ai trouvé logique que ce cheminement puisse être désordonné, comme peut l'être le passage de l'adolescence au monde adulte.
L'histoire d'amour passe un peu au second plan à mon sens, elle n'est là que pour illustrer les deux voies bien distinctes que vont emprunter les deux sirènes. L'une candide et facilement aveuglée par ce nouvel univers et les humains (les désillusions que cela implique également), l'autre plus sauvage qui reste attachée à ses racines.
Du coup moi forcément je me suis attaché à la candide