Le ballon blanc [Badkonake sefid] (Jafar Panahi - 1995)

Titre original	Badkonake sefid
Réalisation	Jafar Panahi
Scénario	Abbas Kiarostami
Acteurs principaux	Fereshteh Sadre Orafaiy ; Aida Mohammadkhani
Durée	85 min
Origine	Iran

Lauréat du Prix de la Camera d'Or au festival de Cannes 1995, ce joli film suit une petite fille, Razieh, désireuse d'acheter un poisson rouge pour la célébration nouvelle année (tradition de son pays. Elle trouve ces poissons gracieux avec leur grandes nageoires, ils dansent dans le bocal, pas comme les petits poissons rouges maigrelets de sa mère. Razieh peine à obtenir de sa mère l’argent pour le poisson, mais grâce à son frère, sa mère lui confie un billet de 500 dont elle devra ramener la monnaie. Mais en allant l'acheter, la petite fille perd le billet. Et il sera très dur à retrouver.

Le film suit ainsi sa petite chieuse d'héroïne et son grand pignouf de frère dans les rues de Téhéran. Loin d'être innocente, cette balade est l'occasion pour le réalisateur de montrer la réalité sociale de son pays. Ainsi, Razieh, fille d'une famille populaire, dont on apprendra que le père fait des petites combines pour joindre les deux bouts, croisera des artistes de rue (dans une scène incroyablement tendue), une réfugiée polonaise, un petit vendeur afghan à la sauvette, un commerçant irascible et un soldat désœuvré. Tout ce petit peuple est d'ailleurs présent lors de la scène d'ouverture dans un marché ouvert. Une façon de donner le thème central : la vie d'une ville cosmopolite et populaire, en proie à de nombreux problèmes sociaux.

Un joli conte moral, vu à travers les yeux d'une petite fille qui veut juste acheter un poisson rouge.

Je ne connaissais pas du tout, tu l'as en stock par hasard?

Shloubidoubida

Youn a écrit:

Le film suit ainsi sa petite chieuse d'héroïne et son grand pignouf de frère

Pas faux

C'était un film intéressant à voir, pas dénué de qualités mais dont j'ai assez vite ressenti les limites également.
J'ai bien aimé cette scène d'ouverture qui fait s'entre-croiser de manière innocente les différents personnages du film, petite séquence de liesse populaire aux bons parfums de marché, qu'on regarde d'un autre œil après avoir avancé dans l'intrigue. De la même manière, les différents personnages ont tous leur petit bout de gras à défendre et l'ensemble sonne généralement vrai. Quiconque à déjà déambulé enfant dans les ruelles d'une ville s'y retrouvera sans problème. Les rencontres, les obstacles, les inquiétudes, la débrouille...parvenir à retrouver au travers de l'objectif ce simple regard d'enfant est sans doute la plus grande réussite du Ballon Blanc.
Ce qui m'a un peu gêné en revanche c'est qu'il tombe un peu trop dans les travers du 'film de festival' à mon goût. Cette retenue dans la forme, cette austérité qu'on veut un peu trop faire passer pour une envie de cinéma vérité n'apporte au final pas grand chose, j'aurais largement préféré que le réalisateur se serve pleinement de la richesse des lieux (petites allées labyrinthiques, variété des architectures et des époques, multi-culturalisme omni-présent), s'aidant pourquoi pas d'un joli scope des familles pour immortaliser pleinement ce Téhéran qui ne cesse de se croiser et se recroiser, se perdre pour mieux se retrouver deux ruelles plus loin.
De la même manière, j'ai trouvé que Jafar Panahi se reposait un peu trop sur son postulat de départ, usant et abusant du même gimmick (j'ai perdu mon bilet, j'ai reperdu mon billet, ah cette fois j'ai perdu mon bocal, tiens où est mon billet?). La sympathique ambiance Tatiesque du début vire un peu trop aux Clefs de bagnole à mon goût .

Mais ça reste à découvrir, et merci Youn pour la découverte

Oui le film perd en intérêt à partir de la scène de la bouche d'égout où le scénariste joue la facilité. C'est ce qui m'a gêné dans le film