Réveil dans la terreur (Ted Kotcheff - 1971)

Année de sortie : 1971
Réalisé par Ted Kotcheff
Produit par George Willoughby
Musique de John Scott
Photographie de Brian West
Avec : Gary Bond, Donald Pleasence, Chips Rafferty, Sylvia Kay...

Synopsis : John Grant, un jeune instituteur, fait escale dans une petite ville minière de Bundayabba avant de partir en vacances à Sydney. Le soir, il joue son argent et se soûle. Ce qui devait être l'affaire d'une nuit s'étend sur plusieurs jours...

Bien content que tu l'aies proposé j'ai hâte de le revoir

Ça a l'air mieux que Cats.

Jellicle kangaroos ♫

Spoiler:

Mais en fait tout le monde l'a déjà vu Wake in Fright ?
Sauf moi ?

Citation :

Sauf moi ?

:Nelsonquifaithaha:

J'aime toujours autant ce petit bout de péloche, qui passe rapidement de j'ai soif/10 à je vais gerber/10
Et c'est un peu à l'image de tout le film, il y a de la première à la dernière seconde ce mélange étrange de fascination et de dégoût, de confort et de malaise absolu. Les décors sont fabuleux et l'immensité des tréfonds Australiens parfaitement rendus mais le cadre est sans arrêt gangrené par un soleil aveuglant et une sorte d'odeur de crasse et de poussière, qui semble sortir directement de nos écrans et qui nous colle immédiatement à la peau. De la même manière, les différents personnages ont de bonnes gueules et balancent des bons mots à la pelle, peuvent avoir un côté sympathique et ne sont jamais les derniers à offrir un verre, mais leurs agissements dans la minute qui suit laisse toujours en bouche un terrible arrière goût. Comme un constant rappel de ce que la nature humaine peut offrir de plus noir, notamment quand l'alcool lui donne un petit coup de pouce (enfin je crois qu'ils boivent un peu, je suis plus très sûr ).
Wake in Fright c'est un mauvais rêve dont le héros et les spectateurs n'arrivent pas à se réveiller, une sorte de cauchemar dont on essaie de s'extirper mais qui ne fait que nous enfoncer un peu plus, scène après scène. A ce titre:

Spoiler:

Marrant par contre de voir le film maintenant, en pleine période de 'on met un petit panneau explicatif ou pas' avant un film. Kotcheff n'a pas hésité à en mettre un pour s'expliquer sur la fameuse scène des kangourous, mais à la fin, histoire qu'on se mange d'abord la scène en question dans la gueule. You're welcome mate
J'apprécie aussi toujours les petits faux raccords bien croquignolets de verres qui se vident ou se remplissent tout seuls

Je le regarde aujourd'hui

#metoo !

Je suis perturbé par la voix de Gary Bond qui ressemble beaucoup trop à celle de Tom Scott

Je rejoins totalement l'avis de Ash !

Il y a un petit côté Delivrance mais avec un peu plus de "légèreté" je dirais.
On est toujours à la limite de la rupture, c'est beau et plaisant mais ça sent toujours la sueur et la peur, on sent que ça peut exploser à tous les instants, c'est une sensation qui n'est finalement pas très courante au cinéma.

C'est un ressenti à chaud donc je n'est pas encore réfléchi au pourquoi mais je trouve qu'il y a quelque chose dans Breaking Bad qui descend de ce film, sans doute que le décor désertique du Nouveau Mexique n'est pas étranger à l'affaire mais je lui trouve également un lien de parenté dans l'atmosphère suffocante omniprésente. Je ne m'étais pas fait la réflexion pendant que je matais la série mais ça m'a paru évident en revoyant le film.

J'ai trouvé la première partie excellente. Comme dit plus haut, les décors sont absolument fabuleux et ont provoqué un profond malaise. Quand j'étais plus jeune, j'avais beaucoup de mal avec certains films qui ne rationalisaient pas leur position dans l'espace temps. J'avais besoin d'être rassuré et ne pas réussir à placer un film dans une époque et dans un lieu bien précis provoquait une sorte de rejet, même si j'aimais beaucoup le film (les Westerns par exemple mais c'était aussi le cas avec Le Roi Lion , ou même Star Wars ; m'évertuant même à considérer Alderaan comme la Terre). Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ce "bug" spatio-temporel et il m'est immédiatement revenu lors de la scène du bar au tout début du film. Un malaise qui s'est prolongé pendant la grosse première moitié puisque j'avais du mal à faire "2+2" sur ce qui se déroulait à l'écran. Pourquoi autant de monde pour jouer à Pile ou Face (ce jeu existe, pour de vrai) ? C'est un bar ? une salle des fêtes ? Pourquoi on y célèbre les morts de la première guerre mondiale en pleine beuverie ? L'arrivée régulière de Doc, sorte de doppleganger de John, suggérait une escalade dans l'absurde et le malaisant.
Pourtant, j'ai un peu moins accroché à la seconde partie, même si elle reste bien torchée (cette scène de chasse..) et narrativement cohérente (John qui fait la paix avec sa part sombre est quand même culottée pour l'époque ). Je m'attendais à une escalade mais c'est "juste" un type qui se torche la gueule pendant une nuit et retourne à sa vie normale, plus serein. C'est pas ce qui était vendu ^^

Un bon 8/10 mais j'aurais pu mettre 9 avec une seconde partie plus rentre-dans-le-lard

Merci pour la proposition Fadd ! Tu as vu le film ?

Youn a écrit:

Merci pour la proposition Fadd ! Tu as vu le film ?

Oui, je l'avais vu lors de sa ressortie en salle il y a cinq ans !
Je n'avais aucune idée de la chose et savais juste qu'il s'agissait vaguement de l'histoire d'un mec paumé en Australie.

J'avais été bluffé par la moiteur du film et sa capacité à coller à notre peau. J'ai toujours trouvé fascinant les films ou, plus généralement, les œuvres d'arts, lorsqu'ils sont capables de leurrer notre esprit et nous faire ressentir des sensations physiques (odeur, humidité, chaleur...).
Le film est tour-à-tour étouffant, moite, assoiffant... Et profondément oppressant par son utilisation maladive de la bière, dont le personnage de Gary Bond est gavé au point de le transformer en une sorte de lotophage de l'Odyssée, complètement paumé. Je crois que c'est ce point-là qui m'a le plus plu. Je trouvais ça très marrant au début, des Australiens qui boivent canon sur canon en lâchant des "mate" à tout bout de champ... Et d'un coup j'ai eu quasiment un haut-le-le cœur à force de voir ces litres de bières à longueur de scène et un Gary Bond sombrant peu à peu dans une léthargie qui a à voir à ces cauchemars dont tu n'arrives pas à te réveiller

Enfin vu (en deux fois) hier.

Alors, c'est super, mais je crois que je n'étais pas trop dans le mood pour ce genre de flim.
Je trouve la première heure excellente, on ne sait pas exactement dans quelle direction va le flim, c'est flou, c'est bordélique, c'est âpre et tendu.
Il y a un sentiment de grande défaite dans tout ce qu'entreprend le personnage principal, alors qu'il n'avait qu'à ne pas tomber dans la spirale du jeu, pour ne pas s'attirer dans toutes ces emmerdes (plus facile à écrire qu'à faire, certes).
Perso, la première heure m'a donné chaud, plus que soif (comme le faisait remarquer Faddman dans un autre topic).
Et même si le moindre personnage que croise John lui propose à boire, ça ne m'a pas dérangé outre mesure. C'est amusant, un peu rébarbatif, mais rigolo.
Et puis, dans les 3 derniers quarts d'heure, ce sentiment de flou s'est transformé en un désagréable malaise.
A partir du massacre des pauvres kangourous (j'ai détesté cette séquence, comme les scènes similaires de Cannibal Holocaust), j'avais envie de faire autre chose, de tout arrêter.
Encore une fois, à la place de John, je me serais barré en courant, pour ne pas participer à cette déchéance, cette descente aux enfers avinée.
C'est un flim désagréable, méchant, vorace. C'est donc très réussi, car c'est exactement ce que veut faire ressentir Ted Kotcheff. Mais de mon côté, je n'avais pas envie de ça.
Je trouve tout de même le flim très efficace, c'était juste pas le bon moment pour moi.
Je crois que sur grand écran, dans un mood équivalent, j'aurais passé un très mauvais moment.

7/10