Birdman

Film déjà incompris, Birdman n'est pas ce qu'on dit généralement de lui. Loin de n'être qu'un simple exercice de style doté d'une histoire basique, le dernier Innaritu est avant tout deux choses.
D'une part, une critique acerbe non seulement sur le cinéma contemporain, ses enjeux simplistes et commerciaux, le trop plein de films de super héros et bas du front éclipsant toute tentative un tant soit peu artistique, mais aussi sur le monde du spectacle en général (le off de Brodway n'ayant pas grand chose à envier, niveau trash, au cinéma Hollywoodien dénoncé par les personnages... vaine quête d'une gloire passée, narcissisme, manipulation, conflits, retournement de veste dès que l'argent pointe de bout de son nez, caprice de stars...).
Mais Birdman est également un film sur... le jazz. Construit comme un immense plan séquence, le métrage est conçu comme un boeuf entre une poignée d'acteurs talentueux, dont certains se révèlent même pour l'occasion, autour d'un Michael Keaton qui n'a pourtant jamais été au fond du trou et toujours bon. Pour le prétendu aspect "biographique" on repassera. Preuve supplémentaire, une BO à la batterie.
Techniquement, c'est du très lourd, cinématographiquement, c'est brillant. Le cast est la grande force du film et le propos est dense. Un vrai bon film qui ne vole pas (pour une fois) sa place aux Oscars, bien qu'il pourrait être récompensé pour les mauvaises raisons.

8/10

Je ne pense pas que ce soit une critique des films de super héros. Il fallait trouver un alter ego fictif au personnage principal ; une sorte de double schizo qui soit "intégrable" par le spectateur sans sur-explication. Acteur perdu après un rôle trop gros pour lui, personnage à la voix très grave, double identité... le super héros est parfait pour ça.

Je trouve la critique du ciné commercial face au ciné "intello" assez claire pourtant. Le prisme "super-héros" est adopté car très actuel et à-propos, mais je suis d'accord pour dire que ce n'est pas la catégorie de films spécialement visée.

Après le truc c'est qu'il ne disent pas non plus que le ciné commercial c'est de la pouet et que les fables philosophiques sur le sens de la vie sont mieux. On est entre les deux. C'est un peu cynique de tirer à boulet rouges sur à peu près tout mais ici plutôt réussi.

Mouais. Pas trop d'accord. On y parle surtout d'un type qui essaye de se sortir d'une influence trop grande (SPOIIIIIIIIIIIIIILER) qui lui pourrit la vie et qui à la fin se suicide pour laisser l'autre identité prendre le dessus. C'est un film sur les acteurs schizo plutôt qu'autre chose.

j'ai vu le film hier soir...que dire, je pense que sa réputation n'était pas galvauder. Impressionnant de maitrise, ce film devrait tout rafler sur son passage...Keaton, Norton, Galifianakis, Stone, Watts, Ryan...tous sont parfait, et c'est un film sur les acteurs dont on parle. Ensuite difficile de dire mieux que Nadsat il a tout dit, conçu comme un énorme plan séquence de 2h porté par une batterie que les plus grand jazzman n'aurait pas renier, je ressens dans ce film finalement une plus grande critique envers Broadway et leurs méprise envers Hollywood, qu'une critique envers les films avec une cape. Je pense au contraire, que le film défend le cinéma populaire, et ce on peut s'en apercevoir à travers le dialogue entre Riggan et la critique...enfin quoiqu'il en soit, c'est un ptit chef d'oeuvre