Twixt (Francis Ford Coppola - 2011)

TWIXT

USA, 2011
Réalisateur: Francis Ford Coppola
Durée: 88 minutes
Avec: Val Kilmer, Bruce Dern, Elle Fanning...

Un écrivain sur le déclin arrive dans une petite bourgade des États-Unis pour y promouvoir son dernier roman de sorcellerie. Il se fait entraîner par le shérif dans une mystérieuse histoire de meurtre dont la victime est une jeune fille du coin.
Le soir même, il rencontre, en rêve, l’énigmatique fantôme d’une adolescente prénommée V. Il soupçonne un rapport entre V et le meurtre commis en ville, mais il décèle également dans cette histoire un passionnant sujet de roman qui s’offre à lui.

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Bon ben soyons clair dès le départ, le dernier film de Coppola est vraiment un ovni . Par rapport à la cuvée cinématographique de l'année passée, mais aussi par rapport à la filmo du réalisateur, impossible de trouver un équivalent à Twixt. Enfin si c'est possible, mais pour cela il faut revenir en arrière, vers le début de sa carrière. Après 50 ans dans le métier, le réalisateur semble avoir envie de retrouver les sensations de ses débuts, celles de ses films à petit budget, de ses séries b fantastiques. C'est évident, tant l'ombre de Roger Corman semble planer sur le métrage (tout comme celle de Poe, qui apparait même dans le film). Il le dit lui-même en interview, vouloir le temps de quelques projets oublier sa carrière et redevenir l'étudiant qu'il était jadis, mettre son expérience de côté pour essayer d'apprendre de nouvelles choses. Si vous aimez donc le Coppola du Parrain et d'Apocalypse Now, pas sûr que vous y trouviez votre compte, mais si The Terror ou Dementia 13 vous parlent, que vous kiffez le cinoche de William Castle, il y a des chances que Twixt vous envoûte.

Doté d'un rythme de croisière assez posé, le film donne l'impression de pénétrer dans une autre dimension, un monde familier mais assez étrange, dans lequel personnage principal et spectateurs semblent aimer à se perdre entre rêve et réalité. Avec ses décors obscurs et brumeux, sa petite ville perdue aux habitants bizarres, le long-métrage flirte constamment avec les petites péloches de genre des années 50/60 (certaines scènes sont d'ailleurs parfois à la limite du noir et blanc). Et plus encore qu'un retour aux sources, Twixt est aussi un projet très personnel, dans lequel Coppola injecte pas mal de sa personne, de sa propre vie. Il nous parle par exemple à demi-mot de la perte de son fils, en faisant vivre à son héros à peu près la même chose. Tout ceci donne au film un côté très touchant, presque mélancolique. Ensuite visuellement c'est quand même très spécial, c'est là qu'on se rend aussi compte des limites du budget. J'aime beaucoup de mon côté cet aspect "on a pas beaucoup de thune, qu'importe, ça n'a jamais empêcher de tenter des choses", mais je comprend qu'on puisse trouver ça cheap. La mise en scène est aussi parfois un peu trop statique, si la caméra flottait un peu plus entre les personnages et au milieu des décors, l'impression de rêve éveillé n'aurait été que plus forte. Mais je trouve ça rassurant qu'un mec comme lui, qui pourrait se reposer sur sa renommée, continue d’expérimenter de la sorte, sans se soucier du reste.
J'étais sur du 7/10 à la découverte du film, mais pour cette seconde vision je monte volontiers à 8.