LA PLANETE DES VAMPIRES
TERRORE NELLO SPAZIOItalie/Espagne, 1965Réalisateur: Mario Bava
Genre: Science-Fiction
Avec: Barry Sullivan, Norma Bengell, Ángel Aranda...
L'histoire:Deux vaisseaux, Argos et Galyot, reçoivent des signaux de détresse en provenance d’une planète inconnue nommée Aura. Une force invisible les oblige à se poser sur celle-ci, qui semble apparemment déserte. Dès qu’ils atterrissent, des créatures capables de prendre possession de leurs corps les agressent… rapidement, les membres de l’équipage s’entretuent, et les possédés semblent se multiplier au sein des survivants…[Animalattack]------------------------------
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Quel plaisir de revoir ce film!
La planète des Vampires a beau se faire un peu discret dans la filmo de Mario Bava, je le classe facilement parmi ses réussites. Et vu que je ne suis absolument pas objectif avec ce réalisateur, j'ajoute aussi que le bonhomme fait partie de cette petit poignée de grands artisans qui avaient toujours une petite coudée d'avance sur les autres. Car pour moi ce film (adapté d'une nouvelle de Renato Pestriniero) c'est un peu le
Alien des années 60. Quand on résume l'histoire dans les grandes lignes ça parait presque évident: On a un vaisseau spatial qui reçoit des signaux étranges provenant d'une planète inconnue. Celle-ci semble au départ déserte, mais l'équipage va vite faire la connaissance d'une créature capable de prendre possession de leurs corps pour mieux les décimer. On est pas très loin du Ridley Scott sorti presque 15 ans plus tard franchement
! On trouve un autre point commun entre les deux films, ce talent pour distiller un réel suspens tout du long, pour créer une ambiance angoissante et mettre en place une mythologie vraiment intrigante: voir pour cela la découverte par nos héros des squelettes d'une espèce disparue, dont on adorerait connaitre les origines! En fait en regardant bien il n'y a pas beaucoup d'action, pas des tonnes de dialogues non plus. On est plutôt dans la contemplation, on accompagne l'équipage dans son exploration et on passe avec lui de découvertes en surprises. Pour ma part je trouve que c'est une bonne manière de contrecarrer le côté légèrement insipide de certains personnages pas très travaillés puisqu'on se retrouve dans le même bain qu'eux, sans informations aucunes, incapables de savoir ce qu'il va se passer, ça nous rapproche un peu des héros.
Bava joue avec les nerfs de tout le monde, prend du plaisir à créer le doute (est-il sous l'emprise d'un alien ou non? Et lui? Et elle?), et se permet même de clore le métrage avec un final jouissif qui n'aurait pas fait tâche dans un épisode de la Quatrième Dimension!
Ensuite oui, visuellement
La planète des Vampires est totalement ancré dans les sixties, et le commun des mortels risque vite d'avoir l'impression de se noyer dans un océan de kitsch. Les costumes futuristes peuvent paraitre aujourd'hui bien tocs et la fameuse planète baigne souvent dans des lumières assez criardes (bon c'est pas non plus
Flash Gordon hein). Mais bon moi c'est tout ce que j'aime! Et quand je vois ce que Luigi Cozzi fait avec
Hercule ou
Starcrash, je trouve même Bava très sobre de ce côté là. Pas de fluo dans tous les sens, pas de monstres en peluches, le réal raconte son histoire avec les moyens du bord mais surtout un sérieux impérial et une sincérité évidente. Non la seule fausse note du film à mon sens c'est le jeu des acteurs, pas mauvais mais un peu mous du genou. Ça manque un peu de conviction, ils n'ont jamais vraiment l'air de se sentir en réel danger. M'enfin c'était juste histoire de trouver un élément négatif, histoire de ne pas passer pour une groupie devant un film qui laissera sans doute de marbre bon nombre de spectateurs, pour ne pas dire qu'il les fera gentiment ronfler
. Personnellement je reste toujours conquis par ce p'tit morceau de SF hautement réjouissant, au charme rétro inaltérable. Par contre, joie des retitrages improbables de l'époque, il n'y a évidemment aucun vampire à l'horizon.