Au-delà (Clint Eastwood - 2010)

Au-delà est l'histoire de trois personnages hantés par la mort et les interrogations qu'elle soulève. George est un Américain d'origine modeste, affecté d'un "don" de voyance qui pèse sur lui comme une malédiction. Marie, journaliste française, est confrontée à une expérience de mort imminente, et en a été durablement bouleversée. Et quand Marcus, un jeune garçon de Londres, perd l'être qui lui était le plus cher et le plus indispensable, il se met désespérément en quête de réponses à ses interrogations. George, Marie et Marcus sont guidés par le même besoin de savoir, la même quête. Leurs destinées vont fi nir par se croiser pour tenter de répondre au mystère de l'Au-delà.

Soyons clairs : Au-delà, c'est 2h08 de vide absolu. C'est triste à dire et oui, je sais, il y a Eastwood derrière la caméra, mais il ne se passe strictement rien pendant toute la durée du film. Et c'est d'autant plus dommage qu'il y a des bons éléments : Matt Damon joue vraiment bien et l'histoire du garçon est très délicatement menée. Mais quand on en vient au sentimental, qu'il soit français ou américain, le film est un tel naufrage qu'on se croirait dans un remake de Titanic. Je pense bien évidemment à la dernière séquence, dont la présence dans un film de l'ami Clint est absolument incompréhensible. Comment un homme comme lui peut-il se rouler et s'étouffer à ce point dans de la guimauve dégoulinante ?
Après l'inutile Invictus, Clint Eastwood est de retour avec un vide cinématographique de premier ordre. Et après des films comme l'Échange ou Gran Torino, ça fait très mal.

5/10

Ben c'est très bien Titanic

C'était un jeu de mot pour "naufrage", en fait
Il tombe à l'eau !

Pas la peine de te montrer aussi glacial.
























Oui je sais...

Moi ça me tente bien, même si ça commence à me faire peur tous ces avis défavorables
Toujours pas vu Invictus non plus, dont je n'ai pas entendu beaucoup de bien jusqu'à présent

Eastwood est pourtant un réalisateur de talent. Il est pas que beau quoi.

Oui ce vent de déception me fait peur. Et Invictus m'avait que peu convaincu malgré de belles scènes (un Eastwood mineur, ça reste un Eastwood hein...). Je tente quand même mardi.

Ben j'ai adoré Je développerai plus tard (et sur mon blog ) mais j'ai été très touché par ces trois histoires qui se développent indépendamment pour ne se croiser qu'à la fin. Le montage a du être un calvaire.

Youn a écrit:

Ben j'ai adoré

Youn a écrit:

mais j'ai été très touché par ces trois histoires

Je n'ai pas ressenti beaucoup de sympathie pour les trois protagonistes.
Peut-être un peu Damon quand même, pour le côté

Spoiler:

Youn a écrit:

qui se développent indépendamment pour ne se croiser qu'à la fin.

Ca c'est clairement le truc qui m'a gavé.
C'est tellement convenu que les histoires des trois personnages se rejoignent à la fin!
Limite j'aurais préféré que les histoires ne se rejoignent pas mais qu'Eastwood mette du contenu dans son film et affirme plus son message.
Parce que plus ça va, plus je me dis qu'Au-delà sonne creux.
T'as peut-être bien aimé grâce à ton don (ou ta malédiction ?) de voir des significations là où y'en a pas ?
J'te taquine! En tout cas, hate de lire ton avis.

Ben le message du film est "avant de voir ce qu'il y a au-delà, regarde autour de toi". C'est pas pour rien que le seul vrai parapsy du film, à savoir Matt Daaaaaaamon () soit celui qui ait un contact physique avec les patients. Le dernier plan est lui aussi très suggestif à ce propos. Donc "Limite j'aurais préféré que les histoires ne se rejoignent pas mais qu'Eastwood mette du contenu dans son film et affirme plus son message", ça n'aurait pas eu de sens. Les trois personnages mettaient de la distance avec leur entourage, Eastwood les a réorienté.

Mouais...
Je suis vraiment pas convaincu.
J'ai vraiment le sentiment qu'Eastwood est devenu un vieux monsieur qui fait dans la mièvrerie.
Je n'ai vraiment pas perçu le film de la même manière que toi et trouve qu'il n'a que peu d'intérêt.

Euh...
La ficelle est quand même ultra-grosse et c'est pas le montage (si faire des séquences de plus en plus courtes c'est pondre un chef-d'œuvre...) qui fait passer la pilule. Et puis y'a pas besoin de regarder attentivement pour voir que Matt Damon est seul (en même temps, il l'a toujours été), que Cécile DF est de plus en plus isolée (la personnalité de son mec est spotted dès le début du film) et que le garçon est perdu (en même temps, j'ai envie de dire que perdre son frère jumeau dans le premier quart d'heure n'a pas du l'aider).
Y'a certes de jolies scènes mais mon Dieu, pourquoi emballer le tout dans de la mièvrerie à gerber ? La fin du film, quoi... WHAT-THE-FRAK ?

Je respecte ton avis hein, c'est juste que Clint a tellement merdé sur ce coup-là que j'essaye de comprendre

Je dis juste que Clint Eastwood a adapté son montage à sa thématique.

D'accord.
Mais le reste du film dégouline de guimauve au point de te faire dégueuler, tu ne trouves pas ?

Beaucoup moins que Invictus quand même. La scène avec Bryce Dallas Howard est ultra-touchante et le coup du "faux sauvetage" m'a limite bouleversé.

Ash a écrit:

Eastwood est pourtant un réalisateur de talent. Il est pas que beau quoi.

Pour ma part je n'ai pas accroché du tout... les scènes en France m'ont particulièrement déçue. Non mais, un réal comme Clint Eastwood, avec son talent et tout, il ne pouvait pas se payer un bon conseiller pour être crédible sur l'image du pays? Le coup de Cécile de France qui fait un bouquin sur Mitterrand en disant que c'est des scoops alors qu'on en parle juste depuis vingt ans, les trois plans sur la Tour Eiffel et l'arc de Triomphe, les journalistes Fr2 qui font la pub pour des Blackberry qui n'étaient même pas encore popularisés à l'époque... Bref.
Du reste, ça m'a paru mou du genou, pas assez audacieux, pas assez profond, pas assez abouti. D'habitude, Eastwood me paraît s'adapter à ravir à des histoires à grosses ficelles ("Gran Torino")... mais là, vraiment, la mayonnaise n'a pas pris.

4/10, et ça me fait mal de le mettre.

Spark a écrit:

et ça me fait mal de le mettre.

That's what she said !

C'est dingue que Eastwood s'en prenne plein la gueule pour sa représentation de la France. On lui pardonne sa vision de l'au-delà mais qu'il nous offre sa vision romantique du pays du fromage qui pue, on le fusille (matez les critiques). Ya même un critique de Télérama qui s'en prenait à la taille de l'appartement de Cécile de France... Le sujet n'est absolument pas que l'héroïne fasse de la pub pour Blackberry ou parle de Mitterrand (d'ailleurs un docu de l'an dernier a fait scandale à ce sujet donc c'est toujours bouillant Sparkounette), c'est son contact avec la mort.
Dans les fictions US on voit des journalistes qui résolvent des meurtres alors qu'en vrai on est plus proche de Jean-Pierre Pernaud. Personne ne vient reprocher ça.

Le truc, c'est que ça sonne faux. C'est ridicule, c'est du toc, c'est cliché, c'est mal joué, mais maaaal joué ! Quelle représentation romantique de la France ? Tout sonne faux... Sérieusement. Les décors sont moches, l'histoire est insipide, prévisible à 42 kilomètres à la ronde, faussement tragique (OMG, cette scène au restaurant, quel désespoir ! ).
Plus j'y repense, plus je me dis qu'Eastwood s'est vautré dans le médiocre. Ce film est pitoyable, tout juste bon à être diffusé un lundi après-midi sur M6. Et dire que j'avais entendu certains dire "c'est un film sur le deuil", aka LE sujet en béton armé pour pondre un chef-d'oeuvre. Que nenni, on se retrouve devant un téléfilm moisi qui aligne poncifs sur poncifs.
Je suis d'autant plus en colère que c'est l'ami Clint qui a réalisé ce naufrage.

Spark a écrit:

les scènes en France m'ont particulièrement déçue. Non mais, un réal comme Clint Eastwood, avec son talent et tout, il ne pouvait pas se payer un bon conseiller pour être crédible sur l'image du pays? Le coup de Cécile de France qui fait un bouquin sur Mitterrand en disant que c'est des scoops alors qu'on en parle juste depuis vingt ans, les trois plans sur la Tour Eiffel et l'arc de Triomphe, les journalistes Fr2 qui font la pub pour des Blackberry qui n'étaient même pas encore popularisés à l'époque... Bref.

C'est totalement vrai en plus.

Youn a écrit:

C'est dingue que Eastwood s'en prenne plein la gueule pour sa représentation de la France. On lui pardonne sa vision de l'au-delà mais qu'il nous offre sa vision romantique du pays du fromage qui pue, on le fusille (matez les critiques).

Je ne vois vraiment pas où tu arrives à voir une vision romantique de la France dans ce film.
En y repensant, c'est clair que c'est grotesque. (la blagounette de De France sur "Tonton" , je ne pensais pas qu'un réalisateur comme Eastwood pouvait avoir une image si clichée de la France)
Et enfin sa vision de l'au-delà, pour moi c'est une non-vision (du vide). Le paranormal ça existe, point.

Et ca n'est clairement pas un film sur le deuil, Fadd.

John Fitgerald Willis a écrit:

Spark a écrit:

et ça me fait mal de le mettre.

That's what she said !