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Sujet: Le Pensionnat (Songyos Sugmakanan - 2006) Jeu 21 Jan 2010 - 20:47
Le Pensionnat (Dek hor)
Thaïlande, 2006 Genre: fantômes aux cheveux...courts (ça faisait longtemps!) Réalisateur: Songyos Sugmakanan Durée: 110 min. Avec: Charlie Trairat, Chintara Sukapatana, Sirachuch Chienthaworn...
L'histoire:
À douze ans, Chakry est envoyé par son père dans un pensionnat en province. Il découvre rapidement que l'école cache de nombreux mystères, notamment autour de la piscine abandonnée, où un élève se serait noyé, des années auparavant… [Source: Wikipédia]
Songyos Sugmakanan, que je classe d'ores et déjà dans la catégorie des réalisateurs à suivre de près, prouve deux choses avec Le Pensionnat. D'une part, qu'on peut encore pondre un film de fantômes en Asie sans céder à la mode des filles aux cheveux sales. D'autre part, que la Thaïlande devient un des acteurs majeurs du cinéma fantastique, au même titre que l'Espagne. Le Pensionnat n'est peut-être pas un Chef-d'oeuvre définitif, mais quand on ne s'y attend pas, qu'on espère au mieux un petit Ju-on-like (qui au final n'a rien à voir) en enfournant son dvd dans le lecteur, la claque est vraiment très grande. Si le réalisateur ne cherche pas le frisson à tout prix (il y a finalement peu de matière horrifique) c'est parce que le film est avant tout le portrait simple, drôle et profondément touchant de trois âmes en peine. Trois personnages (un fantôme ne sachant pas pourquoi il hante toujours les lieux de sa mort, un jeune garçon réservé qui pense que son père l'a envoyé en pension pour se débarrasser de lui et une institutrice rongée par la culpabilité) en quête avouée ou non d'une même chose: un petit soupçon d'affection, d'amour, de tendresse (rassurez-vous, c'est beaucoup moins gnangnan que dans ma critique ). Les aventures du jeune héros et de son nouvel ami le fantôme, à la fois tendres et assez cruelles par moments, permettent au réalisateur de traiter de nombreux thèmes qui semblent lui tenir à coeur sans jamais céder à l'émotion facile. Avec justesse (ce n'est sans doute pas un hasard s'il remercie ses amis et ses professeurs à la fin du film), sensibilité et surtout des jeunes acteurs épatants. il parle aussi bien des relations Père/Fils, du passage à l'adolescence que de la découverte du sentiment amoureux. Il y a tant à voir, tant à découvrir dans le Pensionnat que l'idée de le revoir nous traverse l'esprit dès le générique de fin. Gorgé de scènes lyriques en diable (dont un magnifique hommage au cinéma de genre par le biais d'une séance de cinéma en plein air, à laquelle assistent des pensionnaires en totale osmose avec le film projeté. J'en ai eu des frissons!), le Pensionnat est un film qui se ressent plus qu'il ne se regarde, un film qui parlera immédiatement aux grandes personnes chérissant encore ardemment ces passages de leur enfance les ayant marqués, et qu'on a tous connu. Il pourra aussi convenir aux plus jeunes, avec cette histoire d'amitié singulière, démonstration bouleversante que l'imaginaire et le fantastique peuvent être les armes les plus puissantes contre la noirceur et la morosité du monde actuel. Un film qui fait du bien, tout simplement. En fait je racontais des conneries au début hein, le Pensionnat est un vrai Chef-d'oeuvre.