Cinéman (Yann Moix - 2009)

Massacré par Yann Moix
Aidé par Franck Dubosc, Pef, Pierre Richard (et Anne Marivin et Lucy Gordon )
Genre : Catastrophe.

C'est nul.


Chaque réalisateur, à sa manière, rend hommage aux films qu'ils ont adorés, ceux qui ont changés leurs vies, ceux qui leurs sont chers au cœur, dans leurs long-métrages. Quentin Tarantino ne cesse de faire des clins d'œil aux films de genre tandis que Tim Burton impose sa passion de l'expressionnisme, etc... Personne n'est insensible au cinéma, personne. Mais Yann Moix n'est pas personne.
Yann Moix en a vu des films, des tas de films, des tas de bons films. Il a une certaine culture, je n'en doute pas, qui va aussi bien de George Méliès ou Buster Keaton à Martin Scorsese ou... Fabien Onteniente.
Mais est-ce que cela valait la peine de faire un film qui ferait plaisir à une seule et unique personne dont le nom évoque son caractère égocentrique ? Fraking de pouet, non !

Cinéman commence d'une rapidité extrême, Dubosc est une superstar au look ringard qui parle popotin avec RoboCop au téléphone et nous raconte - dans une voix-off complètement embrouillée, comment il est devenu super-héros qui voyage - et massacre - à travers les pellicules, le tout sur fond de reprise d'une chanson française dont j'ai déjà oublié le titre.
C'est à partir de ce générique du début, qui surjoue tellement les comédies burlesques déjà surjouées des années 10, qu'on comprend que Yann Moix n'a rien compris.

Prendre Franck Dubosc comme héros encore, pourquoi pas ? On est prevenu déjà qu'on tombe dans le domaine d'un "comique" qui abusera des petites répliques débiles qui tombent à plat, du genre "Petite crotte". Si sa prestation complètement hystérique laisse de marbre (il gesticule, il gesticule, mais c'est tout ce qu'il fait en fait !), ce n'est pas la pire chose qui soit arrivé à Cinéman.
L'échec du film revient seulement et entièrement aux choix d'Herr Moix, auto-proclamé "Dictateur" (ici) et qui accumule les idées gerbantes. Mise en scène au montage kaléïdocope, décors flashy-kitsch, horribles et inutiles filtres verts et bleu lors des scènes de lycée, faux raccord innombrables (du genre les gros plans sur Dubosc insérés de façon totalement arbitraire en plein milieu d'un dialogue), stock-shots mal utilisés et, surtout, bruitages incessants et inutiles, et doublage ultra-pourri.
Oui oui, doublage... français... dans un film français... et mal doublé.

Autant c'est compréhensible pour feu Lucy Gordon, qui a tourné toutes ses scènes en anglais pour l'international (oui, cette bouse sera vendue à l'étranger, bien entendu), autant pour les répliques de Dubosc, Pef, Anne Marivin et Pierre Richard, ça devient très vite irritant. Mauvaise synchronisation, grosse différence de son à chaque fois (la scène de la drague en est un grand exemple), ton monotone à l'appui. Pour ceux qui se demandaient pourquoi, en voila la raison : en post-production dès que Yann Moix trouve des répliques encore plus drôles que celles clamées sur le tournage, il les double. Voilà. Et le résultat est encore plus navrant, comme c'est dommaaaage.

Moix connait ses classiques ? Cela reste à voir, puisqu'il semble clamer que Barry Lyndon est un film ou ses deux héros peuvent trouver la paix auprès de Mme Lyndon (il a vu que la première heure du film sur son Iphone ou quoi ?), que Orange Mécanique est "le film le plus violent qui existe au mooooonde !" (et voilà que pour ne pas choquer la ménagère qui n'est pas allé au ciné depuis les Ch'tis de l'année dernière j'insère des "PIF", "BOUM", "CRACK" animés à la Batman pour ne pas la choquer). Yann Moix semble dire, ou du moins laisse penser maladroitement que Scorsese fait des mauvais films car ils sont sombres et violents, et alors qu'il se moque volontairement des films romantico-embêtants à la Sissi ou Angélique (désolé Ash ), le sien n'est guère mieux et ne donne aucune émotion au spectateur. Nada, que dalle, zéro. Sauf pour le gamin qui était derrière Marty, et qui n'a pas cessé de parler, de poser des questions et de rire pendant le film.
Après tout, Cinéman est le film que le réalisateur voulait voir étant enfant. Ceci explique cela.
Ah, et faut dire que Pierre Richard (pour qui j'ai un véritable respect profond pourtant), est LE maître Ultime de la Mort qui tue du Cinéma avec un grand C, puisque c'est lui qui envoie Dubosc dans les pellicules, lui fout des sous-titres sur le ventre (fausse bonne idée) etc...

Sinon, Anne Marivin ne sert à rien, Michel Galabru est en fin de carrière et ça se sent , seul Pef parviendrait presque à tirer son épingle du jeu si son personnage de némesis n'était pas aussi creux, répétitif et surtout pas drôle. Pas drôle, comme les répliques, les gags (le combat dans Tarzan, qui ne marche même pas une première fois, et qu'on se tape 4 fois de suite - cependant, je dois avouer que la scène du tyrolien m'a fait penser à Forbidden Zone et m'a décroché un sourire), bref, le néant absolu, le truc le plus vide et inintéressant que j'aie vu au monde jusqu'à ce jour.

Le seul truc de bon qu'apporte Cinéman, c'est la sublime Lucy Gordon... et c'est dommage que sa beauté soit immortalisée à jamais dans ce pseudo-collage filmique prétentieux et lourd de nullité.
Franck Vestiel, Christophe Gans, Pascal Laugier, Xavier Gens, Jean-François Richet, David Morley, Louis Leterrier, même Julien Seri et autres réalisateurs, cantonnés ou non au film de genre qui passent inaperçus : par pitié, continuez à faire des films, et sauvez-nous de ce genre d'erreur sans nom.
Et pour rendre vraiment hommage à l'amour du Cinéma, remattons d'urgence Soyez sympas, rembobinez.

Ben franchement, rien que la bande annonce m'a fait souffrir alors je ne me serais pas risquée à rentrer dans la salle en question....

Mr.Movie a écrit:

Moix connait ses classiques ? Cela reste à voir, puisqu'il semble clamer que Barry Lyndon est un film ou ses deux héros peuvent trouver la paix auprès de Mme Lyndon (il a vu que la première heure du film sur son Iphone ou quoi ?)

Excellent avis, qui me conforte dans l'idée de ne pas perdre mon temps devant ce truc (même s'il est tentant de voir le flim pour le démolir ensuite).
Podium, c'était sympa, mais sa réussite tenait au talent comique de Poelvoorde, certainement pas au talent de cinéaste ou de conteur de Moix, encore plus imbu de sa personne que Pascal Laugier.
J'irai perdre mon temps devant 2012 (qui cartonne sa race depuis hier) plutôt que devant ce flim.

Lucy Gordon, on aura la chance de la retrouver dans l'adaptation de la vie de Gainsbourg par Joan Sfar, en janvier prochain (Gainsbourg, vie héroïque).
Je parie qu'elle y sera bien mieux mise en valeur, et qu'il s'agira d'un beau flim testament.

Quant à la liste de cinéastes que tu proposes en fin de critique, j'y ajouterai volontiers Eric Valette, Florent Emilio Siri et Rémi Bezançon, et j'enlèverai Christophe Gans, Jean-François Richet, et Louis Leterrier qui sont tout de même loin d'oeuvrer dans la confidentialité, et qui sont installés depuis un moment maintenant.

C'est vrai que c'est tout pourri mais j'ai bien aimé le générique de début qui fait référence à Harold Lloyd.

Bibifoc a écrit:

l'adaptation de la vie de Gainsbourg par Joan Sfar, en janvier prochain (Gainsbourg, vie héroïque).
Je parie qu'elle y sera bien mieux mise en valeur, et qu'il s'agira d'un beau flim testament.

J'espère en tout cas que ça sera mieux que Coluche, l'histoire d'un mec

Tampax a écrit:

Bibifoc a écrit:

l'adaptation de la vie de Gainsbourg par Joan Sfar, en janvier prochain (Gainsbourg, vie héroïque).
Je parie qu'elle y sera bien mieux mise en valeur, et qu'il s'agira d'un beau flim testament.

J'espère en tout cas que ça sera mieux que Coluche, l'histoire d'un mec

J'ai bien aimé ce flim moi !
Mon avis datant de juillet ici (j'aime bien la dernière phrase ).

Je colle ici la discussion du topic des Derniers flims en salle.

Mr Brown a écrit:

Cinéman
Atroce de bout en bout, une abjecte bouse qui donne envie d'arrêter le cinéma et de s'ouvrir les veines avec la pellicule.

Je veux bien sauver les maquillages ou la scène des sous titres, mais le tout n'est que gesticulations vaines, amateurisme flagrant, fautes de goût et mépris éhonté du spectateur.
Dubosc en fait des tonnes, comme l'ensemble du casting en total roue libre. C'est d'ailleurs le leitmotiv du film : des décors studios d'une laideur absolue, des filtres qui n'ont rien à faire là (les scènes du lycée en jaune ou rouge vif... Pourquoi ????), les dialogues redoublés à l'aveugle dans une cave (on a l'impression de regarder une mauvaise télénova, avec la synchronisation inexistante. Inexistante, c'est aussi l'ambience dans la salle, les rires ne sont jamais là. Faut dire, appeler les personnages petite crotte, ça ne fera rire que Kévin 5 ans. Et encore, il a plutôt intérêt à aller voir Tempête de boulettes géantes plutôt que cet étron fumant, qui pourrait nous faire pester pendant des heures mais qui n'en vaut vraiment pas la peine.

Un zéro clairement mérité, que je ne vous conseille même pas de voir, même dans l'optique d'un navet.
Ca fait trop de mal.

Mr.Movie a écrit:

Ça a l'air génial !

Bad Taste en intérim a écrit:

Ha ben voilà un bel avis sur un flim qui sent bien mauvais.

Merci Monsieur Brown de nous éclairer de Ta Lumière qui chatoye.

Ash a écrit:

Tous les films paraissent fades après Hannah Montana de toute façon

Mr Brown a écrit:

Le Saint Graal du Cinéma

Mr.Movie a écrit:

Mr Brown a écrit:

Cinéman
Atroce de bout en bout, une abjecte bouse qui donne envie d'arrêter le cinéma et de s'ouvrir les veines avec la pellicule.

Je veux bien sauver les maquillages ou la scène des sous titres, mais le tout n'est que gesticulations vaines, amateurisme flagrant, fautes de goût et mépris éhonté du spectateur.
Dubosc en fait des tonnes, comme l'ensemble du casting en total roue libre. C'est d'ailleurs le leitmotiv du film : des décors studios d'une laideur absolue, des filtres qui n'ont rien à faire là (les scènes du lycée en jaune ou rouge vif... Pourquoi ????), les dialogues redoublés à l'aveugle dans une cave (on a l'impression de regarder une mauvaise télénova, avec la synchronisation inexistante. Inexistante, c'est aussi l'ambience dans la salle, les rires ne sont jamais là. Faut dire, appeler les personnages petite crotte, ça ne fera rire que Kévin 5 ans. Et encore, il a plutôt intérêt à aller voir Tempête de boulettes géantes plutôt que cet étron fumant, qui pourrait nous faire pester pendant des heures mais qui n'en vaut vraiment pas la peine.

Un zéro clairement mérité, que je ne vous conseille même pas de voir, même dans l'optique d'un navet.
Ca fait trop de mal.

Marty et moi on a craqué, pour ne pas dire y être allé par curiosité pour accompagner un pote qui ne voulait pas voir 2012.
Rendez-vous dans le futur topic (qu'il ne mérite même pas) pour plus de détails.

/10

Tampax a écrit:

Mr.Movie a écrit:

Rendez-vous dans le futur topic (qu'il ne mérite même pas) pour plus de détails.
/10

Ouais, ben sur ce point là je te rejoins à 300% !
D'ailleurs, comme je ne savais pas où défouler ma frustration j'ai mis ça ICI.

Mr.Movie a écrit:

Je ne parlais pas de 2012 hein, mais ton avis me laisse penser que c'est aussi naze que Le Jour d'Après.

Tampax a écrit:

Ah, sorry j'avais mal compris.
Oui, c'est le moins qu'on puisse dire !

Marty a écrit:

J'ai envie de le voir maintenant

A vrai dire, étant donné que je suis extrêmement bon public, je m'attendais à quelque chose de sympa qui n'aurait fait rire que moi sur le forum.
Puis non, on a une histoire qui part dans tous les sens sans aucun lien logique, bourré de maladresse dans la façon de rendre hommage, et qui se regarde sans un sourire aux lèvres - enfin si, mais ils sont involontaires -.

Je comprends ce que tu veux dire - quasiment-.

- - .

Tout comme Humains, Cinéman est classé sur Nanarland

Ce qui m'inquiète un peu, après avoir parcouru la chronique de Drexl en diagonale, c'est qu'il n'a pas noté le flim, et semble ne pas avoir pris de plaisir devant celui-ci.
On est donc plus en présence d'un navet que d'un nanar.

Pour citer quelqu'un je dirais bien "Tutafait !".

J'ai envie de le shloubidabider rien que pour avoir une belle bouse du mois .

Arrête, tu va finir par aimer le film.

Mr.Movie a écrit:

Arrête, tu va finir par aimer le film.

Le flim a une moyenne de 0,5/5 sur Ecran Large.
Parce qu'on ne peut pas mettre 0 étoile.
Ça me donne envie de le voir, mais graaaaaave.

Mighty-Forest a écrit:

J'ai envie de le shloubidabider rien que pour avoir une belle bouse du mois .

Ce que je viens de faire
Ben c'est vraiment très bien...

Spoiler:

Ash aurait pu écrire a écrit:

Je me suis ennuyé comme rarement.

Même pas assez drôle pour qu'on le qualifie de nanar. C'est juste complêtement raté, de la mise en scène on ne peut plus didactique (Malgré l'aspect visuel, on a parfois presque l'impression d'être devant un téléfilm) aux acteurs en total freestyle. Et c'est triste de voir Lucy Gordon aussi monstrueusement filmé avec autant de platitude.
Alors Yann Moix, tu vas nous lâcher cette caméra hein! Aimer le cinéma c'est bien beau mais ça n'excuse pas tout!

Et perso, j'aimerais bien revoir The Spirit, sachant qu'il a eu le temps de baisser dans mon estime depuis, mais que je ne suis pas à l'abri de trouver encore sympa ce grand foutoir bordélique (argument valable pour Ultimate Game aussi).

J'ai trop envie de le revoir

Je viens de remarquer que quand Ash a posté sa critique de The Spirit, j'étais chez Youn
Nostalgie

Bon au moins dans The Spirit le bonhomme avait l'air conscient de pondre un gros portnawak (sinon ça fait encore plus peur). Mais là Moix et Dubosc ont l'air de prendre le film super au sérieux.
Genre on devrait frissonner à la fin, rire tout le long (je ne parlerai pas des dialogues...) et s'exclamer que Dubosc en fait il ressemble trop aux personnages mythiques qu'il est sensé incarner.
En Clint Eastwood ça m'a particulièrement fait mal, tellement le mec cabotine comme un porc en pensant être fidèle à l'original...

"Le film le plus violent du mooooooooooonde"
"Une mouette t'a fait caca sur la tête"