Squadra Volante (Stelvio Massi - 1974)

Italie, 1974
Genre: Polar à l'italienne qui prend par les bijoux de famille, mais quand même un peu mélancolique
Réalisateur: Stelvio Massi
Durée: 85 min.
Avec: Tomas Milian, Gastone Moschin, Ray Lovelock...

L'histoire:

Lors d’un cambriolage, la femme de l’inspecteur Ravelli est massacrée. Cinq ans plus tard, un hold-up sanglant le remet sur la trace du coupable. Toujours traumatisé et ivre de vengeance, Ravelli ne désire qu’une chose : exterminer « Le Marseillais ». Il ne reculera devant rien pour assouvir sa vendetta.



Sans être une claque hard-boiled, Squadra Volante est un bel exemple de Poliziotteschi. Subversif, sans concession, violent et cru, avec de beaux plans nichons là où il faut et des courses poursuites qui font crisser les pneux dans les rues de la ville, le film de Stelvio Massi respecte à la lettre les grands poncifs du genre. On retrouve donc le flic aux méthodes musclées, ici campé par le royal Tomas Milian (Ce mec à une classe folle quoi qu'il fasse), et le gang de malotrus (j'irai même jusqu'a dire que ce sont des fripouilles), dont le boss, dit "le Marseillais", n'est autre que le responsable de la mort de la femme du héros. Véritablement hanté par ce drame, bouffé par des souvenirs et des images qui l'éloignent de plus en plus des valeurs morales de son monde, l'inspecteur Ravelli ne vit plus que pour venger sa défunte épouse. C'est le cigarillo au coin de la bouche que Ravelli traverse le film, calme, comme un fantôme, sa vendetta pour seul objectif. Pourtant, alors que le personnage joué par Milian s'annoncait franchement intéressant (notamment grace à son fils et sa belle-soeur, qui auraient pu de part leur présence lui redonner goût à la vie) Stelvio Massi décide de suivre le groupe de criminels pendant la plus grande partie du film. La bande du Marseillais, après un braquage en pleine rue (dont le succès doit beaucoup à la ruse implacable du cerveau de la bande: faire croire aux passants qu'ils tournent une scène pour un film), s'envole histoire de partager le butin. La suite est classique: crêpage de chignon entre gueules cassées, désaccords sur le partage, trahisons, coups de mitraillettes dans les gencives. C'est pas très original, mais Stelvio Massi emballe le tout avec classe et nervosité, reste sans pitié avec ses personnages et surtout ne rend pas héroique la conclusion du film, faisant ainsi mentir ceux qui verraient une quelconque oeuvre fasciste là-dedans. Car Squadra Volante n'est au final que l'ultime souffle d'un homme meurtri, ne faisant plus partie de notre monde et de nos règles. Un spectre conscient qu'après avoir appuyer une dernière fois sur la gâchette, il aura définitivement couper les liens (il jette d'ailleurs sa carte de police à la fin).