Réalisatrice / Scénariste......................Nadine Labaki
Productrice.........................................Anne-Dominique Toussaint
Actrices / Acteurs...............................Nadine Labaki, Yasmine Elmasri, Adel Karam, Fadia Stella
Genre.................................................Drame
Pays..................................................Liban / France
Durée................................................1 H 31
A Beyrouth, cinq femmes se croisent régulièrement dans un institut
de beauté, microcosme coloré où plusieurs générations se rencontrent,
se parlent et se confient.
Layale est la maîtresse d'un homme marié. Elle espère encore qu'il va quitter sa femme.
Nisrine est musulmane et va bientôt se marier. Mais elle n'est plus vierge et s'inquiète de la réaction de son fiancé.
Rima est tourmentée par son attirance pour les femmes, en particulier cette cliente qui revient souvent se faire coiffer.
Jamale est obsédée par son âge et son physique.
Rose a sacrifié sa vie pour s'occuper de sa soeur âgée.
Au salon, les hommes, le sexe et la maternité sont au coeur de leurs conversations intimes et libérées.Nadine Labaki filme une sorte de
Venus Beauté version orientale dans laquelle la vie des deux communautés Libanaises (chrétiennes et musulmanes) s'entrechoquent à travers un épisode de vie d'un salon de coiffure.
Le but initial de Madame Labaki était plus que louable : parler de la condition de la femme et de son émancipation dans un pays moderne qui est trop étouffé par les problèmes religieux (la scène de l'arrestation du mari de Nisrine en est un exemple). Avec sa mise en scène sobre et des situations ne versant jamais dans la vulgarité crasse,
Caramel se révèle être une grosse déception !
En effet, on peut reprocher à la réalisatrice de ne pas mettre tout son cœur et de ne pas oser aller plus loin dans les sujets qui fâchent. Par exemple, l'illustration de l'attirance de Rima envers les femmes est beaucoup trop sage, on attend qu'elle échange un baiser passionné avec sa cliente, mais ce dernier n'arrive jamais.
Le second reproche que l'on peut faire à Nadine Labaki est celui de rentrer dans certains clichés éculés : la jeune mariée qui n'est plus vierge ou le vieux gentleman dragueur. Plutôt que de déchirer les tabous, Labaki les renforce encore plus, créant ainsi une confusion dans le récit qui déstructure complètement l'histoire.
Souvent mièvre (toutes les employées du salon attendent le prince charmant) et réalisé avec des pincettes pour éviter les problèmes avec la censure, le long-métrage de Nadine Labaki est sauvé du naufrage grâce à ses vingt dernières minutes d'un intérêt assez quelconque mais ponctué de jolies scènes, comme celle de Rose de démaquillant en larmes, refusant d'aller au rendez-vous donné par son nouvel amour. Ce superbe plan-séquence montre que le grand amour n'est pas finalement celui que l'on croit et que l'âge empêche les choses de fonctionner.
Malheureusement, c'est tout ce que l'on pourra retenir de cette grosse déception, portée aux nues lors de sortie en salles.
Comble de l'histoire, Nadine Labaki est bourrée de talent, mais son
Caramel est trop mou, laissant un arrière-goût amer dans la bouche.