Tesis

Angela, une étudiante, prépare une thèse sur la violence audiovisuelle. Un matin, elle trouve le corps sans vie de son professeur et entre en possession d'une cassette provenant d'une partie oubliée de la vidéothèque de sa fac. Aidée par Chema, un amateur de films gore, Angela mène son enquête et découvre un trafic de snuff-movies à l'intérieur de son université...




Un premier film déstabilisant, inquiétant et passionnant sur la mince frontière entre la violence a l'écran et la violence réelle (un snuff est une violence et une mort bien réelle mais pour l'écran) et notre envie morbide de toujours en savoir/voir un peu plus. Dès le début Angela (jolie Ana Torrent) se démarque de la foule hors du métro pour essayer de voir un corps déchiqueté et le réalisateur (Amenabar, bien avant "les autres") pour nous faire comprendre ce basculement d'Angela, son attirance vers cette violence qui lui fera perdre pied, n'hésite pas bien souvent a ralentir son mouvement lors de l'instant fatidique. Le film inquiète et fout bien les boules car le réalisateur joue sur la suggestion tout le long quand il ne retourne pas les conventions : Ainsi la violence de la fameuse K7 ne sera que suggerée (a peine voit on le début et la fin) quand la violence réelle sera montrée voire enregistrée à l'écran !


Pendant tout le film, je pensais a un autre grand film, Vidéodrome, réflexion radicale là aussi sur l'envers du décor, des images construites et utilisées et surtout à quelles fins, a quels buts ? Là aussi une ressemblance avec le snuff movie. La fac d'Angela n'a pas de signal Vidéodrôme qui serait envoyé de Pittsburgh, ses recoins et sa vidéothèque secrète font déjà pourtant largement monter le trouillomètre a zéro.


Encore un mot, le trio d'acteur est vraiment très bon même si je repproche a Ana Torrent d'avoir hélas un personnage d'étudiante quelque peu froide et toujours trop introvertie et rentrée en elle-même même si, duo d'enquêteurs a canaliser, elle marche très bien avec Jefe Martinez (le Johnny depp espagnol ? ) au personnage plus extraverti, cynique et drôle. Et Noriega, formidable déjà là (bon sang qu'il était jeune, ça me fait bizarre après ses rôles dans l'échine du diable ou la méthode ).



Je met la jaquette de la version studio canal pourtant moi, je l'ai eu en version discount et une remastérisation serait a effectuer côté image. Côté son, pas de piste française proposée mais la stéréo 5.1 est de bonne qualité laissant les sublimes musiques d'Aménabar nous guider dans ce film très inquiétant...

Excellent pour un premier film. Un grand cinéaste était né et frappait déjà fort...

6/6

Il va falloir que je le revois : je n'ai toujours pas vu les 10 dernières minutes du film, à cause de ma VHS qui arrivait en fin de bande au moment où je l'ai enregistré sur Canal...
Je me mate le dvd d'ici peu.

Merci pour le topic et ton excellent avis Anorya.