IZÔ
L'histoire:
Un ovule est fécondé, un homme est né… puis exécuté. Izo Okada, ronin de la seconde moitié du dix-neuvième siècle, est attaché à une croix. Deux hommes armés de lances, le transpercent de toutes parts de nombreuses fois. Mais Izo est Rage, Haine, Violence, et ne peut pas mourir. Ne veut pas mourir. L'enfer le voudrait ? Qu'à cela ne tienne : il sera son représentant sur Terre. Si l'Histoire est écrite à la force du sang versé par les hommes, Izo sera le moteur de cette Histoire. Réincarné d'époque en époque, errant tel un démon parmi les hommes dans le but de se venger de tout et de tous, Izo tue tous ceux qui se mettent sur son chemin. Sans s'expliquer, sans s'excuser. Avec pour seul volonté de rester lui-même, coûte que coûte, tel un affront envers les Dieux, entités fictives nourries par les mensonges des Hommes, qu'il renie et défie sans cesse.
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3....oui 3 visionnages au compteur pour s'ouvrir totalement à Izô. Autant dire que ce film est à mes yeux (et aux yeux de pleins de monde j'en suis convaincu), le long-métrage le plus difficile d'accès et le plus hérmétique du réalisateur, qui, avec Izô, nous balance à la gueule sa plus grande démonstration de tout et de rien, une fresque absurde et barbare, posée et folle, ou tout s'oppose pour se faire l'illustration même du chaos, l'illustration de l'Homme, cause de sa propre perte.
Izô qui est donc notre héros, meurt au début du film, mis à mort par une hiérarchie sans pitié. Empli de rage, il ne succombera pas, son âme devient haine, sa hiérarchie et même ses dieux deviennent ses ennemis. S'en suit alors une longue route parsemée d'obstacles, de morceaux de bravoures et de réfléxions philosophiques et humanistes. La lame tranchante d'Izô ne s'abat plus seulement sur ses cibles premières, mais bien sur toutes les personnes qui lui tomberont sous la main. Une manière de montrer aux dieux, aux personnes responsables de son éxécution, qu'il existe bien, qu'il est bien là, qu'ils n'ont plus aucune emprise sur lui, que les lois c'est lui qui se les dictes, qu'on ne lui ordonne plus rien. Tuer, ou la meilleure manière pour le héros de se sentir vivant. Sentir la mort au bout de son sabre pour récuperer soi même un peu de vie. Mais, chemin faisant, les morts parsèment la route et Izô contient de moins en moins sa haine, le redoutable guerrier voit son âme devenir démon, les crocs lui poussent et sa pitié est de plus en plus inexistante. Enfants et femmes, innocents, familles entières plieront sous le poid d'une arme portée par une force grandissante. Une quête déjà absurde se voit répétée a travers les âges, lorsque Izô, réincarné dans le passé, présent et futur, combattra des ennemis de toutes époques, le nombre de victimes devenant aussi croissant que l'envie du héros de prouver que personne ne le domine.
Et pourtant, la désillusion est d'autant plus grande pour l'homme, victime des autres et surtout de lui-même. Car Izô n'est au final qu'un jouet, le pantin de dirigeants divins qui ne voient en lui, et ce depuis le départ, qu'une erreur, une absurdité, un mort qui inexpliquablement existe encore et tente de se créer l'illusion d'être bien vivant. Un guerrier tuant et tuant encore, mort et aussitôt réssuscité, tué et à nouveau réincarné. Une marionette qui, une fois les fils cassés est immédiatement réparé, et qui ne se rend pas compte, aveuglé par sa haine, qu'il "n'est" que par le bon vouloir de ses dieux. Des dieux qui tout le long de son errance barbare se moquent de lui, rient de sa quête aussi déséspérée que futile.
Izô, film au rythme très posé (qui se révelera être un somnifère parfait pour tout non-initié au réal), parsemé de scènes à la violence crue rare, dépourvue de musique comme pour souligner l'absence totale de compassion du héros démon est donc en quelque sorte un grand et long questionnement sur l'Homme et sa raison de vivre. Une oeuvre ou tout s'oppose sans cesse, ou l'absurde fusionne avec la cohérence, ou la raison devient irréelle et vice-versa. Un film au héros imparfait qui refuse justement de l'être en se vengeant, et qui de ce fait, inconsciemment devient la meilleure illustration de qu'il rejette pendant près de 2 heures de film. Une oeuvre qui indirectement aussi, renvoie le spectateur à ce qu'il est, un être imparfait, qui à besoin de toute cette violence pour s'en rendre compte.
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Introduction: au début, un homme meurt
Izô. Son corps est mort, mais son âme, empli de haine et de rage, subsiste sur Terre et s'apprète à....tataner des gueules.
Miike filme la mort mais aussi la vie. Les deux en même temps également.
Izô, film regorgeant d'anachronismes et de situations improbables, physiquement absurde, aussi absurde que la quête déséspérée d'Izô.
Désolé pour J'aime ta mère, mais les mamans s'en prennent plein la gueule dans le film. Faut-il encore prouver que tout est imaginable dans Izô?
Mais Izô, aussi vengeur et sauvage soit-il, aime aussi la nature et les fleurs Notre héros au crocs acerés et au sabre ensanglanté devra combattre un nombre d'énnemi assez dingue, puisque il aura à se mesurer aux hommes de mains des dieux dirigeants de différentes époques. Passé présent et futur. Petit échantillon:
Même d'innocents salarymans subiront le courou d'Izô. L'occasion d'un beau carnage dans les rêgles en plein centre-ville.
Femmes et vieillards, pères et enfants. Izô n'a aucune pitié, ne pardonne rien, ne connait plus le mot pitié, s'est débarassé de sa bonté en mourrant.
Un film familial, assurément. Image qui renvoie à la citation "to be or not to be", qui s'accorde parfaitement au film.
Dommage que le rôle de Kitano ne soit pas plus dévellopé que ça, mais un film qui réunit les deux gus fait forcément plaisir à voir.
Fin: un ovule est fécondé, un homme est né
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LE TRAILER:
EXTRAIT 1:
EXTRAIT 2: