Alejandro Jodorowsky

Perso je suis pas vraiment fan de Jodo, ça me laisse assez froid, et à part La Montagne Sacrée que je trouve assez intéressant par moment, je n'arrive pas tellement à saisir la moindre émotion dans son cinéma. Fando et Lis reste peut-être le film le plus embêtant que j'ai vu de ma vie, jamais 1h25 ne m'avait paru si long
Ceci dit, je compte revoir El Topo prochainement, c'est jamais bon de rester sur une première impression, puis on est jamais à l'abris d'une surprise...par contre Fando et Lis plus jamais quoi!!

Ah oui, je te somme de redonner sa chance à El Topo !

Citation :

Fando et Lis reste peut-être le film le plus embêtant que j'ai vu de ma vie

Il est pas de moi ce "embêtant"!! Vous êtes embêtants avec votre politiquement correct!

Faddman a écrit:

La Montagne Sacrée (Alejandro Jodorowsky - 1973)

Un Chien Andalou en version 1h57 en quelque sorte. Ca ressemble à un trip sous LSD, mais c'est tellement léché (et la musique OMG ) et tellement envoûtant que ça craque le slip

Reste que je lui accorde un ?/10

Après réflexion, ça sera un 9, voire un 10/10.
J'ai eu la chance de le voir au cinéma (on était 4 à le voir ), alors du coup, les images et le son ne sont que magnifiées.

Y'a même pas besoin d'essayer de comprendre et c'est ça qui est magnifique. Il suffit de plonger dans le film et c'est parti pour 2 heures d'orgasmes visuels et auditifs, tout simplement.
Mais tout n'est pas LSD, comme les séquences présentant les neufs élus qui ne sont pas des "critik de la société olol", mais des regards durs sur certains éléments qui composent nos sociétés.

Maintenant faut que je me trouve le CD de la BO, que je me mette le surpoutrissime morceau qu'on entend lors du passage du tarot et c'est bon, je peux rêver de crapauds envahissant Mexico

Fadd, t'es un type bien en fait.

EDIT : Et moi aussi en fait.

De rien, ça me fait plaisir.
Re-Edit : Ah pouet, ça vient d'une copie du film.

Grâce à l'enthousiasme de Fadd' devant La Montagne Sacrée, j'ai décidé d'enfin découvrir Santa Sangre.
Et comme précédemment, cette vision à abouti à un gros Fraking de choc comme seul Jodo sait les faire.

Cette fois-ci, si il ancre son univers strictement personnel dans un cadre plus urbain, ses thématiques récurrentes (à savoir la violence de l'Homme, sa perversité, sa faiblesse psychologique et surtout sa différence) n'en demeurent que plus traumatisantes, caractérisée par une mise en scène plus graphique que jamais (magnifique jeu de couleurs, je crois n'avoir jamais vu ça au cinéma auparavant).

Jodorowsky est l'un des rares cinéastes, avec David Lynch, à pouvoir recycler son univers dans différentes oeuvres sans jamais faire un effet de redite. Et Santa Sangre s'en donne à coeur joie : "plus qu'un film", il s'apparente à un véritable spectacle où la famille Jodo dévoile ses talents multiples, où tout n'est qu'illusion et mise en scène, auquel on assiste hagards, émerveillés de façon malsaine. Spectacle, certes, mais avec un grand respect des codes de la réalisation, bien plus qu'avant me semble t-il.
La prestation quasi-mimique de Alex Jodorowsky est à mes yeux également l'une des plus impressionnantes au monde, donnant une véritable force au personnage tragique et dérangé qu'est Fenix, jeune magicien traumatisé par des accidents de jeunesse.

Chacun se dévoile, "monte sur scène", et choque le spectateur. Les chocs, visuels ou psychologiques, le film les accumule et finit par nous y baigner entièrement, à un point où ce qui semblerait immoral dans un autre film nous parait ici passionnant. C'était déjà le cas avec El Topo, l'effet est ici encore plus dérangeant.

A la fois beau et désespéré, raffiné et brutal, le film choque par sa dualité, et constitue un spectacle hors du commun qui nous touche réellement, et qu'il faut absolument voir une fois dans sa vie ().


Cet avis ne veut peut-être rien dire, mais c'est le ressentiment même que j'ai éprouvé ces dernières minutes. Et Fraking, c'est fort.

Mr.Movie a écrit:

c'est le ressentiment même que j'ai éprouvé ces dernières minutes.

Parlez-vous MM ?

A 1 heure du matin, le mot "sentiment" se transforme en "ressentiment" chez moi.
Ça peut-être très dangereux, faites attention.

Si seulement il y avait que ça !

Santa Sangre

Hier matin, en arrivant environ 1h30 en retard au boulot (mais je bosse tout seul en ce moment, donc j'ai personne sur le dos, c'est cool), j'avais franchement pas envie de bosser.
Heureusement, j'avais tout prévu , et j'avais dans mon keuss le dvd de Santa Sangre, en vue de découvrir le flim avant le soir-même, pour une raison que j'expliquerai en fin de post, même si certains ont déjà dû le lire ailleurs.

Ce flim est absolument EXTRAORDINAIRE.
Une imagerie incroyable, au service d'un drame poignant, qui ne caresse ni le spectateur, ni les personnages, dans le sens du poil.
C'est malsain, dégueulasse, méchant, violent, sexué à outrance...
Difficile d'écrire quelque chose de cohérent sur un flim aussi fou, aussi subversif, aussi poignant.
Une baffe magistrale que je me suis pris dans les gencives, pas moins.

Sinon, le soir, juste avant d'aller découvrir Stalker en salle, j'ai fait un petit détour par la Rnac de Châtelet, où une rencontre avec Monsieur Jodorowsky était organisée, autour de la sortie de son dernier livre, traitant de la psychomagie.
Déjà, Jodo est arrivé en retard, car il ne savait pas que cette conférence avait lieu, et ensuite, il fût généreux en conseils, en temps accordé à ses fans, de tous horizons, car certains venaient voir le magicien, d'autres le tireur de tarots, d'autres, le cinéaste, d'autres, le scénariste de BD et d'autres enfin, l'artiste lui-même.
Un super moment, qui m'a bien fait kiffer le bonhomme, affable, totalement égocentrique, mais d'une candeur et d'un naturel confondant.
Une fois la conférence (hilarante et très instructive) terminée, Jodo a accordé une petite séance de dédicace, et je fus le premier à passer.
J'ai fait signer mon coffret de trois flims sortis chez Wild Side et Santa Sangre, ainsi que le livre sur la psychomagie, dont il a fait involontairement la promo, puisqu'il n'avait rien préparé.

Ensuite, j'ai papoté avec le type qui a interviewé Jodo, très sympa et loquace et un type bossant à la Rnac, fan d'Emilie Simon.
L'intervieweur m'a filé l'adresse mail de Jodo.
Adresse très connue, facile à trouver, mais je la garde pour moi quand même.

Pour finir, j'ai acheté le bouquin de Jodo, que je venais de faire dédicacer.
Et une fois sorti de la Rnac, j'ai eu un problème avec un vigile, car j'avais sorti mes dvd (pour les faire dédicacer), emballés plus tôt par un autre vigile, pour ne pas avoir de problème aux sorties du magasin, déballés entre temps, et j'ai oublié de les faire remballer quand je suis rentré de nouveau dans la Rnac.
J'ai bien eu peur de ne pouvoir récupérer mes dvd, mais j'ai eu du bol...

C'était bien.

Je te hais !

Même si un voyage initiatique dans les rues de Paris à la recherche de ce génie est prévu avec un pote, que j'ai initié à l'art du grand Jodo.

Citation :

L'intervieweur m'a filé l'adresse mail de Jodo.

Fait péter.

Mr.Movie a écrit:

Je te hais !

Mr.Movie a écrit:

Même si un voyage initiatique dans les rues de Paris à la recherche de ce génie est prévu avec un pote, que j'ai initié à l'art du grand Jodo.

Je pense sincèrement que le trouver n'est vraiment pas compliqué.
Il suffit simplement de savoir où il tire les cartes et quel jour il le fait gratuitement.

Mr.Movie a écrit:

Citation :

L'intervieweur m'a filé l'adresse mail de Jodo.

Fait péter.

PROUT !

Je rage Fraking !

Je lui aurait fait dédicacer mon tarot de Marseille

Faddman a écrit:

Je rage Fraking !

Faddman a écrit:

Je lui aurait fait dédicacer mon tarot de Marseille

Il paraît qu'il ne dédicace que les tarots importés directement du Mexique.

Bad Taste en intérim a écrit:

Mr.Movie a écrit:

Même si un voyage initiatique dans les rues de Paris à la recherche de ce génie est prévu avec un pote, que j'ai initié à l'art du grand Jodo.

Je pense sincèrement que le trouver n'est vraiment pas compliqué.
Il suffit simplement de savoir où il tire les cartes et quel jour il le fait gratuitement.

Je sais, j'avais commencé mes recherches et noté pas mal de noms des endroits où il donne ses conférences.
Faudrait que j'écoute aussi ce que fait son fils, Adanowsky, le tout jeune Fenix de Sante Sangre.

Bad Taste en intérim a écrit:

Mr.Movie a écrit:

Citation :

L'intervieweur m'a filé l'adresse mail de Jodo.

Fait péter.

PROUT !

Comique.

Bad Taste en intérim a écrit:

Faddman a écrit:

Je rage Fraking !

Faddman a écrit:

Je lui aurait fait dédicacer mon tarot de Marseille

Il paraît qu'il ne dédicace que les tarots importés directement du Mexique.

Il paraît qu'il a une collection absolument incroyable. Il a même actualisé le tarot de Marseille

Je ne parlais pas de ses conférences, mais du jour de la semaine, où il se rend dans un café près de chez lui, et où il tire les tarots et offre ses services psychomagiques gratuitement.
Ses services sont si populaires qu'il faut faire la queue pour passer devant lui, et parfois faire un loto pour désigner ceux qui auront la chance de se faire ausculter par lui.

Hier, lors de la conférence, il a été confronté à un cas génial.
Un type qui expliquait qu'il avait besoin d'un acte de psychomagie basique, "normal" à contrario des actions un peu dingues qu'il préconise normalement à ses patients (mettre des pièces d'or dans son vagin, entourer son pénis avec un ruban, se peindre les bijoux de famille en rouge avec du colorant alimentaire, se faire enterrer vivant par des amis, se travestir... Que des trucs sympa à faire en société ! ), donc, le type avait besoin d'un acte de psychomagie qui ne sorte pas de l'ordinaire, car il considérait qu'il faisait toujours des choses extraordinaires.
Au final, après lui avoir proposé de faire plusieurs choses (notamment de sortir son sexe lors d'un repas entre amis et de le ranger ensuite) que le type avait déjà faites (?!), Jodo lui a dit : "Tu es guéri". Et en lui disant ça, il prenait la posture du père absent, qui ordonnait à son fils de faire telle ou telle chose.
Si bien que quand Jodo dit au type "Tu es guéri", c'est en fait une figure paternelle qui s'adresse au type.

C'est clair ?

Faddman a écrit:

Il paraît qu'il a une collection absolument incroyable. Il a même actualisé le tarot de Marseille

Tutafé.

J'avais jamais lu les messages ci-dessus (ça vous étonne ?) mais ça a l'air absolument gé-ni-al.

Bon sinon, je passais pour l'annonce d'un futur documentaire sur son projet génialement ambitieux mais malheureusement avorté d'adapter Dune sur grand écran avec son ami Moebius, projet refilé ensuite à un Lynch pas très sûr de lui.

http://www.forgottensilver.net/?p=6405

Donc :

Utopiales de Nantes 2011 (Partie 2) :Le Cabaret Mystique + La Montagne Sacrée

OhnomdeDieunomdeDieu. Jodorowsky... à 5 mètres de moi... en train de déblatérer coup sur coup des blagues (parfois salaces), des réflexions personnelles, des souvenirs d'enfance, des contes initiatiques issus de ses rencontres.
Eh bien tout cela s'assemble pour former une leçon de vie prodiguée par ce respectable monsieur, passionnant et débordant de joie et de partage envers son prochain, bref... vivant. Et loin de prodiguer les conseils expliqués par Badou ci-dessus, et ayant même a peine évoqué le Tarot pendant cette (trop courte !) rencontre.

En fait, tel un enfant qui a tout à apprendre, difficile de décrocher aux paroles de Jodo, même si il peut laisser dubitatif ou sceptique son auditoire, soit non habitué ou connaisseur du personnage, soir au contraire bien au courant de sa personnalité. Par exemple, il parle du fait qu'il a enfin trouvé la femme de sa vie, son égale, qu'il a fait immédiatement monter sur scène. C'est à dire une vietnamienne de 40 ans visiblement gênée d'être ici, auprès de ce bonhomme.
Un étrange moment perdu dans une vague de messages et de morales personnelles tellement débordant d'idées que j'ai du l'écourter juste pour le plaisir de faire découvrir à un ami, et sur grand écran, La Montagne Sacrée projeté non loin de là. Et dont Jodo devait faire la présentation, mais tellement absorbé par son expérience du public qu'il a donné quelques minutes en plus (soit près de 2 heures sur les une heure vingt prévues).

Pour les intéressés, j'ai pu récupérer une heure vingt d'enregistrement (de très bonne qualité, mon téléphone me surprend ! ) de cet échange avec le public complètement envoutant.

Pour en revenir à La Montagne Sacrée, toujours ce trip ultime à l'imagerie fascinante dont les scènes chocs se révèlent toujours à chaque vision, et qui au final fait écho aux leçons d'humilité et de "savoir-être" partagées quelques minutes plus tôt avec l'intéressé lui-même.

C'est clair que ce mec est absolument passionnant à écouter.
J'adorerai le rencontrer de nouveau, pour qu'il me tire les cartes, ou me file des conseils psychomagiques.

Tu m'appelleras, je viendrais.

Curieuse chose que l'inconscient. Alors que je pense régulièrement à la saga Matrix depuis quelque jour et que mon cerveau bouillonne en pensant aux thèmes de la trilogie des Wachowskis, je décide de regarder un film de Jodorowsky de façon impulsive et inattendue. Pourquoi ? J'en sais rien. Peut-être ai-je lu/entendu des choses sur les films de Jodo qui me sont revenues alors que j'écrivais mon petit texte sur les Wacho. Comme je le disais, curieuse chose que l'inconscient... Ou peut-être est-ce le coup du destin, allez savoir. Toujours est-il que je me suis maté La Montagne Sacrée est que ce film raconte exactement la même chose que Matrix, en beaucoup moins subtil. Simulacre, faux symboles, prophétie, illumination, illusion et j'en passe. Le dernier plan se permet même d'annoncer de façon frontale que ceci n'est qu'un film et donc qu'une illusion et que le vrai boulot se passe dans ta tête. Un film qui a clairement inspiré Andy et Larry donc. Mais comme je le disais, pour la subtilité, on repassera. Le film est un livre d'images purement symboliques un peu ringardes (et vas-y que je te sors une colombe d'un thorax ou qu'un américain filme le Christ souffrant). Pourtant, ça marche et Jodo a livré un long-métrage souvent hypnotique (et parfois un peu embêtant, osons le dire), réussissant à raconter une histoire riche avec peu de dialogues. Au final, une recette réussie alors que les ingrédients sont typiquement les choses qui m'horripilent. Un peu comme quand le mec que tu détestais au collège faisait des beaux exposés ou des beaux dessins en arts plastiques.