The Amazing Spider-Man (Marc Webb - 2011)

Ben je l'ai dit, y'a du savoir-faire et ça se laisse bien évidemment suivre avec plaisir quand tu n'es pas rabat-joie comme moi

Fuck The Amazing Spider-Man, je veux voir ça !
(Malheureusement, c'est un joli travail d'étudiants en ciné.)

!!

Je rejoins Fadd ci-dessus.
On a l'impression que l'équipe du film est complètement passé à côté de ce qui faisait le charme du comics - et par extension de la trilogie de Raimi - en ne retenant que l'idée d'un Spider-Man vanneur.

Je passerais les détails de l'adolescent pseudo-geek dénué de tout intérêt et enjeux le poussant à devenir justement un surhomme dans sa destinée pour aller à l'essentiel : tout le film manque d'âme.

Ça manque cruellement d'émotions, quelque soient les storyarcs développés (les parents de Peter, les relations Tante May/Oncle Ben/Peter, les drames de Gwen Stacy et Curt Connors, etc...), ce qui fait que l'on ne se sent à aucun moment impliqué dans le film.
Raimi avait une certaine magie pour que l'on s'attache directement aux personnages, et surtout savait quoi en faire pour mieux les diriger vers leurs destinées respectives.
Ici, ils se contentent juste de déblatérer d'avance ce que le scénario leur promet sans jamais donner l'impression d'être concernés. Et nous non plus, d'ailleurs.

Ce qui nous donne lieu à une histoire aussi remplie de trou qu'un gruyère (SPOILER Mais... et les flics mutés ? Nom de Dieu, ils ne servent à rien ?!) qui se contente juste de suivre une storyline précise et pas toujours pertinente, car majoritairement développée pour les futures suites (que l'on annonce quasiment dès les quinze premières minutes !), tandis que le reste semble expédié à une allure hallucinante.

Le casting se débrouille comme il peut pour rendre la chose crédible, Le Lézard semble tout sauf menaçant (malgré des tentatives de reposer sur des jump scares), les scènes d'actions sont efficaces sans apporter quoique ce soit de nouveau.
La mise en scène, malgré le fait qu'elle soit très correcte et au final pas si copiée-collée sur celle de Raimi (même si Marc Webb admets clairement qu'il est très dur de passer après l'ami Sam) semble avoir sans cesse recours pour impressionner au mièvre score de James Horner qui pond un mix entre le style précédent de Danny Elfman et, comme à son habitude, la B.O de Titanic.
D'ailleurs, l'une des compositions est utilisée très maladroitement dans l'une des scènes d'action du film, contribuant à un certain manque d'excitation envers cette-dernière.

Bref, on a l'impression de voir un film a moitié achevé, qui fait office de pop-corn movie acceptable mais qui ne cherche jamais à comprendre les enjeux qui rendaient vraiment les comics intéressants.

Je copie colle comme un sagouin : Jolie surprise, moins grandiloquent et jouissif que la vision de Raimi, mais touchant dans ses rapports humains, notamment dans les émois amoureux adolescents très bien retranscrits. La nouvelle version reste tout aussi impressionnante au niveau de l'action.
Evidemment, au niveau de la comparaison, le Spiderman de Sam Raimi gagne haut la main, certaines scènes clés étant difficilement surpassables (la mort de l'oncle Ben, la découverte des pouvoirs, la folie visuelle des scènes de vol)

Mr Brown a écrit:

mais touchant dans ses rapports humains, notamment dans les émois amoureux adolescents très bien retranscrits

J'ai trouvé ça d'une banalité et d'une paresse spectaculaires. Je veux dire, Gwen est quasiment immédiatement amoureuse de Peter et la fin supposée dramatique est plombée par notre héros qui fait une vanne

Quelle vanne ?

C'est une petite note d'espoir ! Mon coeur de midinette a fait un bon sur lui même, j'ai adoré

Bon j'ai enfin décidé de voir le truc. Le mot "truc" reste dans ma tête depuis l'annonce du projet et cette fameuse interview de Avi Arad dans laquelle il expliquait qu'on allait (je cite de mémoire) "explorer l'histoire jamais racontée, comme par exemple ce qu'il se passe pendant les quelques mois d'ellipse du premier épisode".... Gros foutage de gueule envers le spectateur en somme, qui m'a complètement révolté puis désintéressé du personnage. Et puis, comment passer après les films de Sam Raimi ? Ce mec est un génie de l'image. Et là, on nous refile Marc Webb, auteur du bien naze "500 jours ensemble", seulement là parce qu'il "sait explorer les émois de jeunes adultes". Laissez-moi rire. Et quand les premières images sont parues, j'en ai préféré oublier le film. Vraiment. Quel costume de merdre...

J'ai finalement sauté le pas, curieux avec du recul de voir ce qu'un type venant de l'indépendant pouvait apporter à un projet aussi cynique. Eh bien c'est pas terrible. Alors oui, c'est pas dégueulasse et c'est loin d'être une grosse merdre (sauf ce put@in de costume) mais tout (TOUT) le film suit une logique bipartite : soit il essaye des idées neuves qui ne sont pas développées, que ce soit en terme d'écriture ou en terme d'image ; soit il fait du Sous-Raimi (ce qui correspond à 75% du métrage). La "Untold story" ? Pas racontée. Le Capitaine Stacy ? On s'en tape. L'action à la première personne ? 3 secondes dans le film. Etc. Quant au reste, Webb (ou plutôt les costard-cravate derrière..) préfèrent repomper des plans venant des trois premiers films, du plus iconique au plus discret (et croyez-moi, je les ai vus suffisamment de fois pour reconnaitre un simple mouvement de Spider-Man dans les airs...). Le reste est à l'avenant avec une love story fadasse, une découverte des pouvoirs complètement laissée de côté et j'en passe. Ah ouais non, je passe pas : parlons de la reprise de l'adage de l'oncle Ben. Bien forcés de reprendre ce passage, sans que ça fasse copier-coller, les types se sont dits "merdre, comment on va faire ?".
Version Raimi : https://www.youtube.com/watch?v=-o308cW0hKI
Version Webb : https://youtu.be/DaGkK2uEes4?t=57s.
Moins bien filmé, moins bien écrit, moins touchant. J'ai eu l'impression que ce qui à la base même de la création du héros était balancé par la fenêtre.

Et Tante May ne sert à rien.

Et je me suis fais faire popo.

Et je passe sur les incohérences du film, autant scénaristiques que thématiques.

Au final, les mecs avaient le choix :
- faire quelque chose de 100% nouveau quitte à mettre des fans en colère mais monter un vrai projet artistiquement viable.
- refaire le Raimi dans son intégralité, mais le refaire bien.
Les deux aspects sont bien foirés...

Bon, pour la suite, on aura ptet l'arc "Flash Thompson fan de Spider-Man devient popotin-de-jate".

4/10

Youn a écrit:

popotin-de-jate

 

RIP, The Amazing Spider-Man - Requiem for a franchise that wasn't.

Petit retour assez lucide sur le décès (presque silencieux) de l'ex "grande nouvelle franchise de chez Sony", soit deux films soit-disant évènements qui sont au final le symbol même de l'échec de l'actuel Hollywood dans la recherche du succès facile.

Citation :

The first film was an awkward attempt to simultaneously transform the Spider-Man franchise into both The Dark Knight and Twilight.

Ben voyons. Le beau retournement de veste.