Southland Tales (Richard Kelly - 2006)

nicofromtheblock a écrit:

Ouais mais y'a aussi une édition collector prévu pour décembre chez Wildside avec les 2 montages du film

Gagné.

Cette fois c'est la bonne !

Mais c'est bien alors ou pas ce film ?

Il est génial !
Quasiment aussi bon que Donnie Darko et tout aussi barré ...

C'est très moyen.

Pas Glop.

4/10

Peux tu dégloper ?

Certes, mais point trop n'en faut.

Déjà, pour commencer, il faut savoir que je ne suis pas un grand fan de Donnie Darko, ce qui devrait déclencher une haine farouche à mon encontre, surtout si j'en rajoute une couche en le considérant impersonnel, et plein de défauts à tous les niveaux, même si on peut lui pardonner son statut de premier flim.

Tout comme Donnie Darko, Southland Tales est très Lynchien dans son esthétique et son ambiance.
Mais là où parfois ça fait mouche (je pense notamment au flim Insomnies de Michael Walker), ici, on assiste, impuissant, à un flim balourd, qui cherche à avoir une grande envergure universelle, mais ne brasse que du vent pendant deux plombes.
Les grandes révélations finales sont à bailler, le déroulement de l'action est soporifique, et on ne comprend quasiment rien du début à la fin, la faute à un comics à lire en amont pour tout comprendre (super, le spectateur n'a que ça à faire).
Je rappelle que pour voir La Passion du Christ, il n'était pas nécessaire de lire l'Ancien Testament.
Passons.

Malgré cette platitude déconcertante à tous les niveaux (scénario, étalonnage horrible, SFX souvent cheap, dialogues incompréhensibles et à dormir, et enfin, une mise en scène plate comme Kate Moss, parfois secouée par quelques jolis plans, pas transcendants pour autant...), il y a une belle chose à garder dans ce ratage : le casting.
Improbable à première vue (pensez donc, un ancien catcheur, une ex-héroïne de série TV franchement has been, un acteur de teen movies qu'on pense décérébré, un Christophe Lambert tombé d'on ne sait où, une Bai Ling totalement à côté de son string, un chanteur à minettes défiguré pour l'occasion, et une chanteuse pour gamins, entre autres), c'est le gros point fort du flim.
Chaque comédien est en adéquation avec son rôle, et là où nous aurions pu assister à un massacre dans les grandes largeurs, on se retrouve devant une foule hétéroclite de personnages tous plus branques les uns que les autres, qui se retrouvent dans des situations étranges, qui auraient pu être anthologiques, sans ce scénario bidon, et les dialogues insipides pointés du doigt un peu plus haut.

C'est un beau gâchis, car le script était alléchant, mais il faut se rendre à l'évidence que Richard Kelly brasse du rien, même pas un pet de lapin, pour une scène finale qui fleure bon le foutage de gueule.

Voilà.

Je suis méchant.

Tu as vu quelle version ? Salle ou Cannes ?

DVD.
Le zone 2.
La version de 2h19.

Edit : Il me semble que la version de Cannes n'est pas dispo en France.
Tant mieux.

Bad Taste en intérim a écrit:

DVD.
Le zone 2.
La version de 2h19.

Edit : Il me semble que la version de Cannes n'est pas dispo en France.
Tant mieux.

Pourtant elle était annoncée.

Quelques spoilers

Grosse surprise que ce second long de Richard Kelly. Au vu des critiques catastrophiques un peu partout, je craignais de voir un film faussement intelligent qui prendrait un malin plaisir à être complexe pour mieux dérouter son spectateur. Que nenni ! Ici la nature (pas si) complexe (comprendre : on peut saisir les enjeux du film après 5 visions au lieu de 6 ), à savoir l'argument fantastique, est un prétexte au développement de thématiques déjà entr'aperçues dans Donnie Darko, c'est à dire la vision d'un monde contemporain corrompu par des partis politiques qui se croient au dessus des classes (le final ne se déroule-t-il pas en hauteur ?), ainsi que la description de personnages complètement barrés (par exemple, ceux de Treer avec la madame de Poltergeist notamment - "cette maison est assainie"). On peut y retrouver aussi le portrait (comme dans Donnie Darko) d'une Amérique fascinée par des stars (porn, acteurs, chanteurs, animatrices etc) et des pubs tv omniprésentes conduisant inexorablement à la destruction d'un monde pourri jusqu'à l'os. Une Amérique qui tel un Phénix, sera ressuscitée par un messie (le film est parsemé de références bibliques) pour connaître un nouveau jour.
S'il est vrai que le film est parfois un peu bordélique et est un peu trop prévisible par moment (le script de Santaros renvoie au procédé utilisé dans Sixième Sens, l'origine du second cadavre etc), on reste passionné par ce portrait corrosif d'une Amérique au bord de l'implosion qui se tue elle-même à force de mettre sur un piédestal des icônes stupides et des politiques corrompus. Go Kelly Go !

8/10

Youn a écrit:

8/10

Nico, sors de ce corps.

C'est franchement dégueulasse.

Ce film était bien un accident.

Bah va poster ton avis sur The Box, puisque tu l'as vu, sale crétinou.

Je n'ai pas vu Donnie Darko (quoique, une fois vite fait, mais j'en ai quasi aucuns souvenirs). Donc pas de comparaison.

Ce que je viens de voir (entre hier soir et maintenant) m'a franchement plus. Alors comme beaucoup je pense, je eu l'impression de ne pas comprendre grand chose, mais au final, je ne crois pas que l'histoire soit si complexe (car les révélations finales sont assez claires, comme un n'importe quel film avec une fin explicative), il y a plusieurs niveau de lecture et à mon avis à la prochaine vision je comprendrais autre chose, notamment au niveau de l'interaction entre tout les personnages, parce qu'il y a beaucoup ! Et certains reste assez sombres, dont surtout Krysta Now dont on se demande qu'elle part elle a joué dans tout ça. Je suis resté assez fasciné par la fluidité et le rythme du métrage qui nous emméne ici et là, dans un gentil bazar (humour, action, comédie musicale...) très plaisant à voir. Pour ce qui est du fond, je partage assez l'avis de Youn, même si je n'aurais pas su mettre ces mots-là dessus. Et pour finir, et Badou l'a déja souligné, le casting est une petite merveille. Au départ parfaitement casse-gueule, quasi tout le monde est à "contre-emploi", mais au final très just, très cohérent, et très agréable à regarder. (Je trouve que Dwayne Johnson, Timberlake et S.W Scott ont énormément de charisme à l'écran)

Bonne Suprise: 8/10

C'est marrant parce que sur Classik ils le descendent pratiquement tous en flèche, limite c'est impossible à regarder tellement c'est nul (qu'ils disent).

Ça fait du bien de sortir un peu de ce forum de snobs.

Hé ben sur Classik, ils ont raison !
Ça me donne envie d'y retourner, sous l'une ou l'autre de mes identités secrètes (et pis aussi pour proposer une manche de caps, promise en octobre, mais j'ai pô eu le temps).

Le film est bordélique, chaotique, construit dans la douleur pour se diriger vers un final mou du genou qui le rend presque vain, et pour ne rien gâcher The Rock entre dans la danse du tout Hollywood avec un jeu de sourcil qui n'appartenait qu'a lui.
Et pourtant j'ai beaucoup aimé me prendre tout ça dans la gueule . Il y a un côté gonzo évident, une sensation de fait à l'arrache car la fin du Monde n'attend pas, un truc un peu fou qui se dégage des personnages, de l'ambiance générale qui pèse sur le truc, comme le dernier acte complètement nawak d'une Amérique pré-Idiocracy. Evidemment c'est trompeur car tout dans la mise en scène est au contraire très pensé, très minutieux. Il y a des mouvements de caméras qui m'ont totalement fait plané, une sorte de longue errance dans des tableaux à la Venice Beach, où la caméra flotte comme un fantôme, accompagné par une musique aux petits oignons qui s'accorde parfaitement à l'univers visuel.

Ca ne raconte pas forcément grand chose et ça ne le raconte pas forcément toujours bien, mais si on est sensible à cette imagerie, ces vibes là, c'est très très plaisant!

Je n'ai absolument aucun souvenir du film

Il faut que je le revois, 12 ans après avec tout ce qui s'est passé depuis ça peut me parler un peu plus...

Par contre j'adore toujours Donnie Darko et The Box que j'ai revus plusieurs fois depuis

Hey on avait vu The Box au cinéma ensemble non ?

J'ai revu Donnie Darko lors de sa ressortie salle, ça a pris quand même un coup de vieux. c'est devenu super edgy et j'ai vu cela comme une vieille photo punk émo de moi adolescent